Revue de Presse du 28 juin 2016

Au Sénégal, l’affaire « Karim Wade » en un mot : fiasco
Le dossier Karim Wade, c’est un peu l’histoire d’un fiasco judiciaire et politique pour le président du Sénégal, Macky Sall. L’histoire d’une procédure débutée crânement contre le fils d’un ancien chef d’Etat au nom de la lutte contre les « biens mal acquis », mais tellement bâclée qu’elle finit par coiffer un prévenu impopulaire d’une couronne de martyr et de prisonnier politique victime d’un acharnement judiciaire. Ce qui était loin d’être le cas. Le Monde

Zimbabwe : l’opposant Morgan Tsvangirai atteint d’un cancer
Le chef du principal parti d’opposition du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, a annoncé lundi 27 juin qu’il souffrait d’un cancer du colon, découvert il y a un mois après une hospitalisation en Afrique du Sud. « En tant que leader et personnalité publique, j’ai pris la décision de révéler mon état de santé », a-t-il fait savoir, estimant que les personnalités politiques ne devaient pas être le sujet de « spéculations et d’incertitudes ». L’ex-premier ministre du Zimbabwe, de 2009 à 2013, a débuté la chimiothérapie après avoir subi une opération chirurgicale. « Tout le monde peut affronter ça. J’ai l’intention de me battre avec détermination pour vaincre [la maladie]. (…) Restons concentrés sur la crise nationale à laquelle nous faisons face », a-t-il poursuivi. Le Monde

Christopher Fomunyoh : « Au Cameroun, le feu couve sous les cendres »
Le fondateur de la Fomunyoh Foundation, organisation promouvant la démocratie et les droits de l’homme basée à Bamenda, ne fait pas mystère de ses ambitions au Cameroun, où la succession du président Biya est devenue un sujet incontournable. De passage à Paris, il a répondu aux questions de Jeune Afrique. À 59 ans, le Camerounais Christopher Fomunyoh est le directeur Afrique du National Democratic Institute, un think tank américain proche du Parti démocrate qui essaie de promouvoir la démocratie dans le monde. Il est aussi le créateur d’une fondation à son nom, qui intervient dans les domaines de la démocratie et du social au Cameroun. De retour d’une mission dans son pays d’origine et au Gabon, Christopher Fomunyoh a rendu visite à Jeune Afrique, avant de rejoindre Washington. Jeune Afrique

Après le Cap-Vert et le Liberia, Michelle Obama fait escale au Maroc
Dans le cadre d’une tournée visant à promouvoir l’éducation des filles dans le monde, la première dame des États-Unis doit rencontrer mardi 28 juin des adolescentes marocaines à Marrakech. Depuis quelques semaines déjà, les autorités du royaume en charge du tourisme et de la sécurité sont sur les dents. Il faut dire que Marrakech accueille une invitée très spéciale : Michelle Obama, première dame des États-Unis, atterrit ce lundi 27 juin dans la ville ocre, où elle doit séjourner dans le prestigieux hôtel Royal Mansour accompagnée de sa suite. Car l’épouse de l’homme le plus puissant du monde n’est pas venue seule. Outre ses filles Sasha et Malia, les actrices Meryl Streep et Freida Pinto sont elles aussi du voyage. Jeune Afrique

Fin de la mission de l’UA à Bujumbura
Pascal Nyabenda est le président du CNDD-FDD. Il est par ailleurs le président de l’Assemblée nationale. Cliquez sur l’image pour écouter. Pour sa part, l’Union africaine a déployé au Burundi moins d’un quart des 200 observateurs militaires et des droits de l’Homme prévus, en raison de divergences avec Bujumbura sur les conditions de leur présence dans ce pays en crise depuis plus d’un an. L’UA n’a déployé que 32 observateurs des droits de l’Homme et 15 experts militaires sur les 100 prévus dans chaque catégorie. Deutsche Welle

Afrique du Sud : Jacob Zuma doit rembourser 500 000 dollars à l’État
Le président sud-africain n’en finit pas de traîner le scandale de sa résidence privée comme un boulet. Chargé par la justice de déterminer la somme à rembourser dans cette affaire d’abus de biens sociaux, le Trésor, rattaché au ministère des Finances, a tranché. Le Trésor a rendu son avis lundi 27 juin, à travers un document remis à la Cour constitutionnelle. Le président Jacob Zuma devra s’acquitter de la somme de 500 000 dollars (7 814 555 rands exactement), pour la rénovation de sa propriété privée de Nkandla, son village natal. Ces travaux réalisés soit-disant pour des raisons de sécurité auraient coûté 20 millions d’euros à l’État (montant estimé en 2014). Jeune Afrique

Tchad-France : un rapport accablant de HRW sur la période Habré
Le rapport de 150 pages que l’ONG Human Rights Watch s’apprête à publier demain et dont J.A. s’est procuré copie est accablant pour Paris. Intitulé « Allié de la France, condamné par l’Afrique » et consacré aux relations franco-tchadiennes sous le régime de Hissène Habré, le rapport de Human Rights Watch qui doit être rendu public le 28 juin démontre, témoignages et documents à l’appui, que les responsables politiques et militaires français, qui ont soutenu le dictateur avant même son arrivée au pouvoir en 1982, ne pouvaient ignorer les graves exactions que ce dernier avait commises jusqu’à sa chute en 1990. Jeune Afrique

Mali: le chef d’Ansar Dine s’en prend à nouveau aux forces internationales
Dans une vidéo diffusée ce mois-ci et adressée seulement ce week-end à des journalistes, le leader du groupe islamiste Ansar Dine Iyad Ag Ghaly fait parler de lui. Il menace la France et la mission de l’ONU au Mali. En s’exprimant à la fois en arabe et en tamasheq, Iyad Ag Ghali a très probablement voulu atteindre un public plus large et ne pas se cantonner à son fief traditionnel de la région de Kidal, au nord-est du Mali. Malgré un turban de couleur blanche, son visage mangé par une barbe, on reconnaît sur la vidéo le leader touareg du groupe islamiste Ansar Dine. Derrière lui, on aperçoit également le drapeau noir des jihadistes. RFI

Algérie. Des patrons de presse jetés en prison
Harcèlement judiciaire, pressions financières, arrestations ou interdiction pure et simple, tous les moyens de museler les médias indépendants sont bons pour les autorités. Aujourd’hui, le groupe de presse El-Khabar et le journal El-Watan en font les frais. Courrier International

Élections en RDC: l’Église renvoie pouvoir et opposition à leur « responsabilité »
Les évêques catholiques congolais ont renvoyé lundi pouvoir et opposition à Kinshasa à leur « responsabilité », et plaidé pour un « sursaut patriotique » afin de permettre la tenue de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année en République démocratique du Congo (RDC). Le « blocage du processus électoral » engendre une « situation inquiétante qui risque de plonger le pays dans le chaos » et qui « engage en premier lieu, la responsabilité des acteurs politiques », a déclaré le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’abbé Léonard Santedi, lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Le président congolais Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001. Son mandat s’achève le 19 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter mais l’opposition l’accuse de retarder volontairement les élections et de manoeuvrer pour s’accrocher à son poste plus longtemps. La Libre

Congo-Brazza: Antoinette Sassou-Nguesso convoquée par des avocats aux Etats-Unis
La femme du chef de l’Etat, Antoinette Sassou-Nguesso, est convoquée lundi 27 juin par le cabinet d’avocats White and Case, agissant suite à une décision de justice américaine. Selon l’avocate de l’Etat congolais, la Première dame ne devrait pas se rendre à cette convocation faisant valoir son immunité diplomatique. Cette assignation n’est que le dernier épisode d’un bras de fer judiciaire qui oppose Denis Sassou-Nguesso à l’homme d’affaires anglo-libanais Mohsen Hojeij. RFI

Centrafrique : au moins 18 personnes exécutées par une unité de police selon une ONG
Au moins 18 personnes « et peut-être plus » ont été exécutées « illégalement » par une unité de police anti-criminalité en Centrafrique entre avril 2015 et mars 2016, a affirmé lundi l’ONG Human rights watch (HRW). L’organisation de défense des droits de l’Homme accuse l’ex-directeur de l’Office central de répression du banditisme (OCRB), Robert Yékoua-Ketté, d’avoir personnellement mené une exécution et d’en avoir ordonné cinq autres. HRW suggère aux autorités centrafricaines de le traduire en justice. « Les chercheurs de Human Rights watch ont documenté 18 incidents d’exécutions par l’OCRB et ont reçu des informations crédibles concernant 12 autres personnes tuées de manière semblable entre avril 2015 et mars 2016 », écrit l’ONG dans un rapport daté de Nairobi et publié sur son site. VOA

Nigeria : le président du Sénat encourt 14 ans de prison pour faux et usage de faux
Le président du Sénat nigérian Bukola Saraki a nié lundi devant la haute cour d’Abuja avoir fait usage de faux pour être élu, au premier jour d’un procès ajourné à plusieurs reprises, a constaté un journaliste de l’AFP. M. Saraki, troisième personnalité politique la plus importante du Nigeria, est accusé de conspiration criminelle et de falsification du règlement du Sénat, tout comme son adjoint, Ike Ekweremadu, présent à ses côtés sur le banc des accusés. Il est également accusée d’avoir dissimulé des biens acquis avec des fonds publics détournés quand il était gouverneur de l’Etat de Kwara, dans l’ouest du pays, entre 2003 et 2011, des chefs d’accusation qu’il rejette. VOA

Sanctions américaines contre Kanyama en RDC: les Européens prônent le dialogue
En République démocratique du Congo (RDC), le général Célestin Kanyama, chef de la police à Kinshasa, accusé d’être impliqué dans des violences contre des civils, a vu ses avoirs gelés aux Etats-Unis. Selon le Trésor américain, le régime du président Joseph Kabila s’est engagé dans un schéma de répression à l’approche de la fin du mandat du président, et ce pour éviter d’organiser les élections. L’Union européenne prône le dialogue plutôt que les sanctions. RFI

Racistes, pillards, esclavagistes… les clichés sur les Chinois en Afrique ont la vie dure
L’affaire de la fameuse publicité raciste en Chine a inspiré deux ethnologues de Hongkong, Yan Hairong et Barry Sautman, qui se sont lancés dans un virulent plaidoyer contre les mythes de la Chinafrique. « Beaucoup de gens voient les Chinois comme un bloc unique, nous explique Barry Sautman, professeur à l’université de Hongkong. La plupart de ces généralisations sont négatives, car les relations entre la Chine, les Chinois et le reste du monde sont encore marquées par des clichés du XIXe siècle et l’idée toujours très présente en Occident d’un “péril jaune”. » Le Monde