Revue de presse du 28 janvier 2016

Le Soudan ordonne la réouverture de la frontière avec le Soudan du Sud
Le président soudanais Omar el-Béchir a ordonné mercredi la réouverture de la frontière contestée avec le Soudan du Sud, environ quatre ans après une dispute qui avait dégénéré en conflit armé en 2012. Selon l’agence officielle Suna, M. Béchir a décidé « d’ouvrir la frontière avec l’Etat du Soudan du Sud » et enjoint « les autorités compétentes à prendre les mesures nécessaires pour l’application de cette décision ». L’agence n’a pas donné d’autres précisions. Les relations entre Khartoum et Juba sont tendues depuis la sécession du Soudan du Sud en juillet 2011, devenu Etat indépendant après un accord de paix entre Nordistes et sudistes qui avait mis fin à une longue et dévastatrice guerre civile. Les deux capitales sont à couteaux tirés sur plusieurs dossiers non-résolus dont la question des frontières. Slate

Nigeria : un triple attentat-suicide fait au moins 13 morts à Chibok
Les explosions, qui se sont produites vers midi (11H00 GMT), visaient le marché qui se tenait ce jour-là dans la localité de l’Etat de Borno, a déclaré un responsable nigérian, Ayuba Chibok. Selon des témoins sur place, il s’agit de trois attentats-suicides : le premier kamikaze s’est fait exploser devant un barrage à l’entrée de la ville alors que des gens étaient en train d’être fouillés. Un deuxième a réussi à entrer dans le marché avant d’actionner sa charge explosive. Et le dernier a fait détonner ses explosifs lorsqu’il a été démasqué et poursuivi par des habitants. « Le premier attentat a été perpétré par un enfant et les deux autres par des femmes », a indiqué pour sa part Dazzba Buba, un travailleur social qui a participé au traitement des victimes à l’hôpital de Chibok, dans le nord-est du Nigeria où le groupe islamiste Boko Haram a enlevé plus de 200 lycéennes en 2014. Le mode opératoire rappelle celui de Boko Haram, qui vise régulièrement des lieux rassemblant des civils comme les marchés, les mosquées et les gares routières, ainsi que des barrages civils et militaires, les bombes étant actionnées à quelques minutes d’intervalle. Jeune Afrique

Burundi: : On ne combat pas un dictateur avec des sommets
L’ouverture du 26e sommet de l’Union africaine (UA) qui doit se tenir ce week-end à Addis-Abeba en Ethiopie, sur le thème des droits de l’Homme, sera encore l’occasion pour l’instance panafricaine de se pencher sur le cas burundais. Depuis le déclenchement de la crise burundaise il y a huit mois, que de sommets sur la question, aussi bien à l’échelle régionale, continentale, européenne qu’au sein même de l’ONU ! Jusque-là, ni les sanctions brandies par l’Oncle Sam et l’Union européenne, ni la médiation des pays de l’EAC, encore moins la volonté de l’UA d’envoyer une force d’interposition n’ont pu arrêter Nkurunziza dans sa fuite en avant. Pire, après avoir éconduit de la façon la plus inélégante qui soit le facilitateur de l’instance africaine, le boucher de Bujumbura a opposé une fin de non recevoir catégorique à la proposition d’envoi d’une force d’interposition de 5 000 hommes dans son pays pour arrêter les tueries et engager le dialogue. Le Pays

Crise au Burundi, terrorisme… : les enjeux du 26e sommet de l’Union africaine
C’est l’enjeu clé de ce sommet. Face à la persistance de la violente crise politique burundaise, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA avait décidé, en décembre, d’envoyer quelques 5 000 soldats pour aider à stabiliser le pays et protéger la population. Bujumbura s’était immédiatement opposé à cette décision promettant de combattre « cette force d’invasion » si elle venait à être mise en place. Depuis, l’UA a changé de stratégie, en tentant de renouer le dialogue. Mais le gouvernement burundais refuse toujours d’ouvrir des pourparlers avec son opposition armée. En principe, les chefs d’État et de gouvernement de l’UA peuvent intervenir chez un état membre sans son accord. Mais pour cela, il faut une majorité qualifiée, très difficile à atteindre, des deux-tiers d’entre-eux. Ce qui en ferait une décision historique. La question est notamment l’ordre du jour de la réunion des chefs d’Etat du Conseil de paix et sécurité du vendredi 29 janvier. Jeune Afrique

Disparition au Burundi: qu’est devenue la trésorière de la ligue Iteka?
Le 10 décembre, Marie-Claudette Kwizera, la trésorière de l’une des principales ligues des droits humains du Burundi, Iteka (« dignité » en français), est arrêtée. La famille apprend très rapidement qu’elle aurait été pratiquement enlevée dans la rue par des agents du très redouté Service national de renseignement (SNR). Depuis, plus rien. Les autorités des services secrets qui dépendent directement de la présidence refusent de s’exprimer sur le sujet ou disent ne pas être au courant de cette arrestation Retour sur cette disparition dans un Burundi en proie à une crise profonde depuis la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat il y a neuf mois. RFI

RCA : le second tour reporté
« On ne peut pas faire l’élection dimanche, c’est impossible, nous annoncerons vite une nouvelle date », a affirmé Julius Ngouade Baba. Les anciens Premiers ministres Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra vont s’affronter pour la présidence, après être arrivés en tête du premier tour, le 30 décembre 2015. Une réunion, qui a eu lieu mardi à la Primature à Bangui, avec le gouvernement, l’ANE et des représentants de la communauté internationale, a retenu la date du 14 février, selon l’un des participants, mais cette date doit être confirmée officiellement. « Nous avons réalisé un travail technique, actuellement soumis aux diverses institutions. Lorsque tout le monde sera d’accord, nous annoncerons vite la nouvelle date », a expliqué mercredi le chef de l’ANE. BBC

RCA: une résolution de l’ONU prolonge les sanctions d’un an
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté mercredi une nouvelle résolution au sujet de la Centrafrique. La résolution 2262 proroge les sanctions d’un an, que ce soit l’embargo sur les armes ou le gel des avoirs et l’interdiction de voyager imposés à plusieurs personnalités, dont l’ex-président François Bozizé. Cette résolution accompagnera les prochaines autorités élues de Centrafrique. Il y est d’ailleurs fait référence dans un paragraphe en préambule. Le Conseil de sécurité engage les autorités actuelles à « organiser des législatives et un second tour de présidentielle libres, équitables, transparents et sans exclusive afin de mettre fin à la transition d’ici au 31 mars, conformément au calendrier prévu ».  RFI

Niger : 17 opposants forment une alliance
Leur accord prévoit d’appeler à voter pour celui qui serait le mieux placé en cas de 2ème tour de la présidentielle. L’objectif de cette « Coalition pour l’alternance 2016 » baptisée COPA 2016 et signé ce mercredi par 17 partis de l’opposition, est de faire barrage au président Mahamadou Issoufou, candidat à un second mandat. Les signataires sont, entre autres, Seïni Oumarou, candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), l’ex-président du Parlement Hama Amadou (Moden, Mouvement démocratique nigérien), Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu du pays (1993-1996) et Amadou Boubacar Cissé dit « ABC », de l’Union pour la démocratie et la république (UDR). C’est Amadou Noma, président par intérim du Moden, qui a apposé sa signature sur le document au nom de Hama Amadou, incarcéré depuis le 14 novembre « pour complicité » dans un présumé trafic de bébés avec le Nigeria. BBC

Gabon: la principale coalition d’opposition se déchire
A huit mois de la prochaine élection présidentielle au Gabon, la principale coalition de l’opposition ne parle plus le même langage. Plusieurs membres rejettent la désignation le 15 janvier de Jean Ping comme candidat unique de ce Front uni pour l’alternance. Mardi, ses partisans ont élu un nouveau président de la coalition. De quoi énerver les autres membres. Devant la presse ce mercredi à Libreville, Philibert Andjembé, proche de Jean Ping, a bombé le torse. C’est désormais lui le seul président du Front uni de l’opposition pour l’alternance (Fopa). « Je suis président du Front, il n’y a pas d’autre président du Front parce que c’est la majorité du Front qui m’a désigné, insiste-t-il. Kombila Koumba pourra rester avec les onze, mais les onze ne sont pas la majorité, c’est une minorité. »  RFI

VIDEO. La guerre sans fin de l’héritage Bongo
L’actuel président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba dit ABO, est-il bien le fils biologique d’Omar Bongo, dirigeant de ce pays d’Afrique centrale durant quarante et un ans, et de son ex-épouse Joséphine Kama ? Oui, répond l’acte de naissance n° 47 du 10 février 1959 issu des archives du Service central d’état civil de Nantes (Loire-Atlantique), dont « le Parisien » – « Aujourd’hui en France » publie en exclusivité la copie. « Pas sûr. Ce document ne clôt pas les doutes », rétorque, par la voix de son avocat parisien Me Eric Moutet, Onaïda Maisha Bongo, l’une des jeunes demi-sœurs du chef de l’Etat. Considérant que cet acte n’arbore « aucun des attributs officiels requis », cette dernière vient de porter plainte contre X pour « faux et usage de faux » auprès du parquet de Nantes, qui nous en a confirmé hier la réception. Le Parisien

Rwanda: des questions après la mort d’un imam, abattu par la police
Lundi, la police rwandaise a annoncé avoir tué un imam, soupçonné « d’orienter les jeunes vers le jihad et de les recruter » pour qu’ils rejoignent les rangs de l’organisation Etat islamique en Syrie. Selon la version de la police, c’est au retour d’une perquisition à son domicile, deux jours après son arrestation, que le religieux a tenté de s’échapper avant d’être abattu. La police assure également avoir « détecté la formation de réseaux terroristes ». Les autorités rwandaises n’avaient jusque-là jamais évoqué ce type de menace dans le pays. Mais ce décès pose question. RFI

Laurent Gbagbo devant la CPI: qu’en pensent les Ivoiriens?
Alors que le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et du l’ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé s’ouvre à La Haye, à Abidjan, la population commente une procédure qui fut bien longue, comme le procès qui s’annonce. Les Ivoiriens s’interrogent aussi sur le fait que, parmi les acteurs antagonistes de la crise post-electroale, un seul « camp » est jugé.  RFI

Plus d’un million de mines détruites par l’armée algérienne
Il s’agit des mines placées par l’armée française durant la guerre d’indépendance, d’après un communiqué publié sur le site du ministère algérien de la Défense. De novembre 2004 au 31 décembre 2015, 1.000.080 mines ont été détruites, précise le texte. Début 2012, un responsable de l’armée algérienne avait déclaré que près de trois millions de mines, sur un total de 11 millions posées par l’armée française, étaient toujours enfouies le long des frontières algériennes. La France a officiellement remis en 2007 à l’Algérie les plans des lieux où les mines ont été placées, le long des lignes « Challe » et « Morice », entre 1956 et 1959. VOA

Egypte : quatre militaires tués dans une attaque à la bombe dans le Sinaï
Ce bilan recueilli auprès des services des urgences est confirmé par les responsables de la sécurité qui précisent que la bombe a été déclenchée à distance. Douze militaires ont également été blessés dans l’explosion, selon les mêmes sources. Depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, les militaires et la police sont très régulièrement la cible d’attentats jihadistes, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, bastion de la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI). Selon les autorités, des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans les attaques jihadistes, essentiellement dans le Nord-Sinaï, depuis 2013. Certains attentats ont également visé policiers et soldats au Caire et dans le Delta du Nil. VOA

Quelque 34.000 déplacés au Darfour lors des dernières violences
Jusqu’à 34.000 personnes ont été déplacées par les combats déclenchés la semaine dernière entre les forces gouvernementales et les rebelles au Darfour, dans l’ouest du Soudan, a indiqué l’ONU mercredi. La mission de paix conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) avait avancé lundi le chiffre de 10.000 déplacés dans ces combats. Après plusieurs mois de calme relatif après l’annonce par Khartoum d’un cessez-le-feu, des affrontements ont éclaté il y a une dizaine de jours autour de Jebel Marra, une zone montagneuse à cheval sur les Etats du Darfour-nord, Darfour-centre et Darfour-sud. Cette région est considérée comme un fief de l’Armée de libération du Soudan-Abdel Wahid Nour (SLA-AW), l’un des groupes rebelles combattant le régime d’Omar al-Béchir. « Les premières informations font état de 19.000 civils déplacés vers l’Etat du Darfour-Nord et de plus de 15.000 vers celui du Darfour-Centre après les combats à Jebel Marra », a indiqué Marta Ruedas, la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan. Slate

Zanzibar au bord d’un nouveau cycle de violence et de répression
Le matin du vendredi 22 janvier, les habitants de Zanzibar et de sa diaspora, discutent, sur WhatsApp, du soudain redéploiement de la police et des forces spéciales dans la capitale de l’archipel qui dispose d’un statut semi-autonome en Tanzanie. L’annulation des résultats sur l’archipel des scrutins présidentiel et législatifs tanzaniens du 25 octobre 2015, a provoqué une crise majeure. La décision a permis de bloquer la victoire du Civic Union Front (CUF), principal parti d’opposition. Un nouveau vote doit être organisé mais la plupart des Zanzibaris le rejettent car il n’y trouve aucun fondement légal. L’après-midi, les Zombies, des milices masquées portant des tenues civiles et conduites dans les camions et 4×4 des forces spéciales de Zanzibar, sont de retour au fameux Baraza Commonwealth, dans le quartier populaire de Michenzani. Localisé au pied du bloc 6, ce lieu de sociabilité connu pour son soutien à l’opposition avait été assailli et entièrement rasé par les Zombies dans la nuit du 11 au 12 décembre 2015 alors qu’un processus de discussion avait été engagé pour résoudre la crise. Mais, ce vendredi, les habitants qui continuent malgré la menace de s’y rassembler sont battus et dispersés. Le Monde

La Centrafrique peut vendre ses diamants
L’ONU maintient les sanctions contre les milices et les hommes politiques, mais veut autoriser la vente des pierres précieuses sur les marchés internationaux. Dans une nouvelle résolution, proposée par la France, les Nations Unies déplore qu’en dépit des interdictions de voyager visant par exemple l’ancien président François Bozizé, ce dernier continue de se rendre à l’étranger. Pour éviter toutes nouvelles défiances des personnes ciblées par les sanctions prises en 2014, les Nations Unies préviennent que « les personnes qui faciliteront délibérément le voyage » d’une personne sanctionnée peuvent aussi tomber sous le coup des sanctions de l’ONU. Le Conseil de sécurité de l’Onu a également pris en 2014 des sanctions contre des responsables des deux milices rivales, l’ex-coalition rebelle séléka et les anti-balaka.  BBC