Revue de Presse du 27 juin 2018

Mali: L’armée a exécuté 12 civils et non des «terroristes» lors d’une attaque à Boulékessi
12 civils auraient été exécutés à la suite d’un incident impliquant l’armée malienne sur un marché situé dans la localité de Boulékessi (nord), près de la frontière burkinabè le 19 Mai , selon les conclusions d’une enquête de l’ ONU. Ce jour là , un individu armé a attaqué un soldat malien , appartenant au G5 Sahel qui se trouvait sur le marché de Boulékessi située non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Peu après l’incident, des échanges de tirs ont éclaté et 12 civils ont été tués dans des circonstances floues. Une enquête diligentée par l’ ONU fait la lumière sur ces faits. D’après la Mission l’ONU, des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy et non de « terroristes  » comme l’avait laissé entendre l’armée malienne dans son communiqué. Koaci

Nigeria : plus de 200 morts dans des violences dans le centre du pays
Plus de 200 personnes ont été tuées ces derniers jours, dans le centre du Nigeria, au cours de violences entre éleveurs musulmans et agriculteurs chrétiens. Les violences entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs chrétiens berom qui ont éclaté au cours du week-end dans l’État du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont fait « plus de 200 morts », selon le gouverneur de cette région, Simon Lalong. Dans un discours publié mercredi 27 juin, et adressé au président du Nigeria, Muhammadu Buhari, Simon Lalong a dit regretter la « perte douloureuse de plus de 200 personnes », tuées par des membres présumés de l’ethnie peule dans une vague de violences intercommunautaires qui a fait des centaines de morts depuis le début de l’année dans les États centraux du pays. France24

Burundi : les Nations unies dénoncent la répression des milices du régime
La Commission d’enquête de l’ONU sur le pays a condamné, le 27 juin, les exactions enregistrées lors des élections référendaires de mai dernier, attribuées à la ligue des jeunes du parti au pouvoir (Imbonerakure). Pour l’une des enquêtrices, Lucy Asuagbor, qui s’exprimait devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le groupe des jeunes de l’Imbonerakure, qualifié de milice, est effectivement le principal responsable des exactions commises durant la récente campagne référendaire. Ces violations « identifiées par la Commission durant la campagne référendaire sont principalement l’œuvre d’Imbonerakure agissant avec la complicité et, ou l’aval d’agents étatiques, ou de leur propre initiative sans être inquiétés », a-t-elle déclaré. Adiac-Congo

Les droits de l’homme doivent être au centre des discussions Ethiopie-Erythrée selon l’ONU
La rapporteuse spéciale de l’ONU sur l’Erythrée a salué jeudi le « rapprochement » en cours entre l’Ethiopie et l’Erythrée, appelant les parties à ne pas oublier dans leurs discussions « le caractère central » des droits de l’homme. « Si un changement se produit sur le terrain, je l’encourage mais avec une mise en garde: les droits de l’homme doivent être au centre des discussions », a déclaré Sheila Keetharuth lors d’une conférence de presse, à l’issue de son mandat qui a duré six ans. « Alors que la paix est en train d’être négociée, alors qu’un rapprochement se produit, il faut s’assurer que le caractère central des droits de l’homme n’est pas ignoré », a-t-elle insisté. VOA

Togo : crise politique, impact économique… le ministre de l’économie inquiet
S’adressant aux parlementaires du pays le week-end dernier, le ministre togolais de l’économie et des finances, Sani Yaya, s’est plaint d’un impact persistant de la crise politique sur l’économie nationale. D’après un sondage de la Chambre du commerce, les chiffres d’affaire de 70% des entreprises ont chuté de 25 à 50% à cause de la crise. La crise sociopolitique qui secoue le Togo depuis le 19 août 2017 n’est pas sans impact sur l’économie du pays, loin de là. Après le Fonds monétaire international (FMI) qui avait dénoncé cet état de chose, c’est au tour du ministre togolais de l’économie et des finances, Sani Yaya de dénoncer une « incidence persistante» de la crise politique sur le développement économique. La Tribune

Cameroun: Biya demande la prorogation d’un an du mandat des députés
Au Cameroun, le mandat des députés sera prorogé d’un an. Le projet de loi prorogeant d’un an, le mandat des députés camerounais a été déposé hier mardi à l’assemblée nationale et reçu par la conférence des présidents. Il devrait aboutir à l’adoption d’une loi portant prorogation d’un an, du mandat des députés. Le président Biya évoque « le chevauchement » du calendrier électoral. D’après le chef de l’exécutif camerounais, la tenue au cours de l’année 2018 des élections présidentielle, législatives et municipales, sensiblement aux mêmes périodes, « rend difficile leur organisation matérielle », à cause du « chevauchement » des opérations électorales relatives à ces scrutins. La prorogation du mandat des députés pour une durée d’un an, prendra effet le 29 octobre 2018. Koaci

RDC : 50 parlementaires demandent Joseph Kabila de « lever les entraves sur le chemin des élections crédibles »
Cinquante parlementaires de l’opposition demandent, dans une lettre ouverte publiée le 25 juin, à Joseph Kabila « de lever toutes les entraves sur le chemin des élections crédibles et pacifiques en vue de l’alternance démocratique ». Ils lui demandent de respecter les recommandations de l’accord du 31 décembre 2016 notamment en ce qui concerne la fin des poursuites judiciaires contre les opposants comme Moise Katumbi. Les auteurs de ladite correspondance dénoncent et condamnent la violation de la constitution, les abus de pouvoir et la privatisation de l’Etat par les détracteurs de Moïse Katumbi. Ils dénoncent notamment l’ouverture mercredi 27 juin à la Cour suprême de justice, en lieu et place de la cour d’appel de Lubumbashi, du procès contre Moïse Katumbi accusé d’atteinte à la sureté de l’Etat pour recrutement des mercenaires. Radio Okapi

Maroc : les leaders du mouvement Hirak écopent de 20 ans de prison
Le mouvement de contestation sociale a agité le Maroc en 2016-2017. Les meneurs du Hirak ont été condamnés mardi 26 juin à Casablanca à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison, à l’issue d’un procès-fleuve de neuf mois. Le leader, Nasser Zefzafi, ainsi que trois autres meneurs, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid, ont écopé de la peine la plus lourde pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’État », un chef d’accusation passible selon les textes de la peine de mort. Au total, 53 personnes comparaissaient lors de ce procès. La peine la moins lourde se limite à un an de prison, couvrant la détention préventive, et 5 000 dirhams (environ 450 euros) d’amende, selon le verdict prononcé par la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca en l’absence des accusés. Trois d’entre eux, Mohamed Haki, Zakaria Adehchour et Mahmoud Bouhenoud ont été condamnés à 15 ans de prison, 7 à 10 ans de prison, également pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’État ». Le Point

L’émissaire de l’ONU au Maroc pour une visite de terrain au Sahara
L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Koehler, a poursuivi mercredi au Maroc sa deuxième tournée dans la région, et doit avoir des entretiens avant une visite de terrain jeudi. Lors de sa visite à Rabat, M. Koehler devait rencontrer le Premier ministre Saad Eddine El Othmani et le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, selon l’agence officielle MAP. Sa tournée se poursuivra dans le territoire appelé par Rabat « Provinces du sud du Royaume » et qui couvre les deux-tiers du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole dont le statut n’a pas encore été réglé. Les autorités marocaines veulent lui permettre de « constater de visu les efforts réalisés en matière de développement socio-économique dans la région », selon la MAP. VOA

Rwanda: un homme condamné en Suède à la perpétuité pour génocide
Un Suédois d’origine rwandaise a été condamné mercredi en Suède à la réclusion à perpétuité pour sa participation au génocide de 1994 au Rwanda. Théodore Tabaro, 49 ans, a été condamné par une chambre spécialisée du tribunal de Stockholm pour « génocide » après avoir été reconnu coupable de meurtre, tentative de meurtre et enlèvement contre la minorité tutsi. Il a en revanche été acquitté de viol, faute de preuves. Les faits se sont produits entre le 9 avril et mai 1994, dans les secteurs de Winteko, Nyakanyinya et Mibirizi, dans le sud-ouest du pays, selon le jugement consulté par l’AFP. Il a notamment participé à l’attaque d’une école de Nyakanyinya « en ordonnant de jeter des grenades sur le bâtiment, de tirer et de tuer des gens ainsi que de mettre le feu à l’école », détaille la Cour. Huit cents personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées ou grièvement blessées. Il a également participé quelques jours plus tard à l’attaque d’un cloître dans la région de Mibirizi. La Libre

Afrique de l’Ouest: Le secteur privé prône une alliance objective contre le commerce illicite dans la CEDEAO
Le secteur privé ouest africain juge nécessaire la mise en place d’une alliance objective pour faire face au commerce illicite et ses nombreuses conséquence. Le vice-président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), M. Aboubacar Sedikhe Sy l’a fait savoir au lancement des travaux de la rencontre de haut niveau que son organisation a ouvert ce mardi 26 juin à Dakar. Une rencontre à laquelle prennent les secteurs privés de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Mali, du Nigéria et du Sénégal. Selon lui, de plus en plus d’entreprises sont menacées par une informatisation rampante de certains canaux de commercialisation voire de production qui échappent à toute règlementation et déstabilisent les circuits de distribution licite. AllAfrica

La diplomatie militaire de la Chine en Afrique
Pékin abrite à partir de ce mardi le premier forum Chine-Afrique sur la défense et la sécurité. Cette rencontre, qui va s’achever le 10 juillet, vise à approfondir le partenariat stratégique entre la Chine et l’Afrique. Selon un récent rapport du Sipri, le Stockholm international peace research institute, les ventes d’armes chinoises à l’Afrique ont augmenté de 55%, depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2013. Il s’agit entre autres de la version chinoise de l’AK-47 bon marché qu’on retrouve dans des foyers de tensions comme la République démocratique du Congo, la Centrafrique ou le Soudan du Sud. Le président de l’IPSE, l’Institut prospective et sécurité en Europe explique que « la Chine est après les Etats-Unis, le deuxième pays le plus impliqué dans les opérations de maintien de la paix. C’est une position que la Chine défend d’autant plus qu’elle a pour la première fois une base à Djibouti. Une base qui pourrait accueillir jusqu’à 10.000 hommes. » DW