Revue de Presse du 26 janvier 2021

Analyse de la seconde vague de COVID-19 en Afrique
2020 a donné lieu à une multiplication des cas de COVID-19, qui ont touché plus de 2,7 millions d’Africains et tué plus de 65 000 personnes. La hausse des cas au cours du dernier trimestre de l’année, combinée à l’émergence de variants plus contagieux, place l’Afrique face à de nouveaux défis pour 2021. En moyenne, 28 des 54 pays du continent ont constaté une hausse des cas de COVID-19 de semaine en semaine depuis début octobre. Cette tendance a donné lieu en moyenne à 22 000 cas signalés par jour en décembre, éclipsant ainsi le pic de 18 000 personnes atteint lors de la première vague de juillet. Environ la moitié du nombre total de cas enregistrés sur le continent l’ont été depuis octobre. Les mutations du virus de COVID-19 observées en Afrique du Sud et au Royaume-Uni (et potentiellement au Nigeria) au mois de décembre et qui le rendent nettement plus contagieux font naître des inquiétudes quant à la vitesse de propagation de cette seconde vague. En Afrique du Sud, la souche mutante du virus domine la seconde vague. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Centrafrique : 44 rebelles tués dans une offensive des forces armées
Les forces centrafricaines ont attaqué les rebelles qui tentent d’imposer un blocus de la capitale Bangui et de renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra, tuant 44 d’entre eux selon le gouvernement, qui affirme être « à l’offensive ». … Le 17 décembre, les six groupes armés les plus puissants qui occupaient les deux-tiers de la Centrafrique en guerre civile depuis huit ans se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont annoncé le 19, huit jours avant les élections présidentielle et législatives, une offensive dans le but d’empêcher la réélection du président Touadéra. Mais ils se sont heurtés à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées : quelque 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) présents depuis 2014, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays à la rescousse de Faustin Archange Touadéra et d’une armée démunie. France24 avec AFP

Crise en RCA : plus de 84.000 Centrafricains réfugiés dans les pays voisins, la majorité en RDC (HCR)
L’escalade de la violence en lien avec les élections présidentielles et législatives de décembre 2020 en RCA a provoqué un afflux croissant de réfugiés dans les pays frontaliers. En dix jours, près de 25.000 Centrafricains ont fui leur pays. La plupart de ces personnes sont parties en République démocratique du Congo (RDC), en traversant le fleuve Oubangui, où le nombre de réfugiés a atteint 74.000. « L’augmentation la plus rapide du nombre de nouveaux arrivants se situe dans les provinces du Bas Uélé et du Nord Oubangui de la RDC », a précisé le HCR dans son dernier bulletin humanitaire. Au total, 4.891 personnes sont arrivées au Cameroun, la plupart d’entre elles dans la ville frontalière de Garoua-Boulai. Par ailleurs, 4.858 personnes sont arrivées au Tchad et environ 388 autres en République du Congo. ONU Info

Centrafrique: les groupes armés écartent plusieurs de leurs membres, dont un ministre
En Centrafrique, le ministre de l’Élevage ainsi qu’un conseiller spécial à la présidence, tous deux issus de groupes armés membres de la coalition CPC, ont été sanctionnés par leur mouvement ces dernières 48 heures. Nommés à des fonctions officielles suite à l’accord de paix de Khartoum de 2019, ils sont accusés d’avoir trahi leur mouvement, et de complicité avec le pouvoir dans le but d’affaiblir la coalition rebelle. Premier à être sanctionné, le ministre de l’Élevage Hassan Bouba. Son groupe armé l’UPC annonce sa radiation et l’accuse d’avoir usurpé la signature de son chef Ali Darassa pour faire paraître un faux communiqué dans lequel le chef rebelle semblait condamner les offensives menées par la rébellion CPC et réaffirmer au contraire son soutien à l’accord de Khartoum. RFI

Au Mali, première visite ministérielle à Kidal depuis le coup d’Etat
Six membres du gouvernement malien de transition ont débuté, lundi 25 janvier, une visite de deux jours à Kidal, la première au niveau ministériel dans ce bastion des ex-rebelles indépendantistes touareg depuis le coup d’Etat militaire d’août dernier. … Kidal est le fief de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), principale coalition d’anciens rebelles indépendantistes qui ont combattu les forces maliennes dans le nord à partir de 2012. … Composée notamment de ministres ex-militaires et ex-rebelles, la délégation devait participer mardi à la première réunion du Comité de suivi de l’accord de paix, organisée à Kidal plutôt qu’à Bamako, une décision chargée de symboles par de nombreux Maliens. Mais l’Algérie, acteur clé dans la crise qui secoue son voisin du sud, a « demandé un report », a indiqué à l’AFP une source diplomatique à Bamako, sans en préciser les raisons. Malgré cet ajournement, la visite ministérielle à Kidal a été maintenue et son objectif reste de faire « avancer le processus de paix », a déclaré à l’AFP un membre de la délégation s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Le Monde avec AFP

Libye: les pays impliqués dans le conflit rechignent à quitter le terrain
Les Etats militairement impliqués en Libye ont totalement ignoré les injonctions des Nations unies à quitter le pays avant ce samedi 23 janvier. L’accord politique libyen signé à Genève en octobre dernier invitait au départ de tous les mercenaires étrangers, dans les 90 jours suivant sa signature. … Après une décennie de lutte entre Libyens, la crise leur échappe désormais. En effet, sur le terrain, rien n’indique que les protagonistes étrangers aient la moindre intention de partir. La Turquie et la Russie, les deux acteurs majeurs en Libye semblent bien au contraire vouloir renforcer leur présence. Des images satellites révélées ce week-end par la chaine américaine CNN, montrent que les Wagners russes ont creusé une énorme tranchée autour de la ville de Syrte. Leur présence est forte dans cette ville côtière ainsi que dans la base militaire d’al Joufra au sud, même si Moscou nie toujours officiellement sa présence militaire en Libye. RFI

Nouveaux heurts en Tunisie après la mort d’un blessé lors d’une manifestation
La tension ne retombe pas en Tunisie. A Sbeïtla, dans la région de Kasserine, dans le centre de la Tunisie, des affrontements ont opposé, dans la soirée de lundi 25 janvier, la police et des manifestants, après la mort d’Haykel Rachdi. L’armée a été déployée dans la ville devant les institutions de l’Etat pour empêcher tout éventuel débordement. Les heurts ont éclaté dans le quartier où habitait la victime et les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires, selon des témoins. Le jeune homme avait été blessé le 19 janvier par une cartouche de gaz lacrymogène lors d’une manifestation. Hospitalisé à Sousse, il est mort dans l’après-midi, a annoncé le directeur de cet hôpital, Chawki Ben Hamouda, sans préciser les causes du décès. Le ministère de l’intérieur avait démenti sa mort, déclarant avoir ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles le jeune homme avait été blessé. Le Monde avec AFP

Les Soudanais asphyxiés par le prix du pain
Depuis le 20 janvier, les Soudanais ont retrouvé la rue. Après l’annonce de la flambée du prix du pain, des centaines de manifestants sont sortis pour dénoncer la dégradation de leur pouvoir d’achat. Comme un air de déjà-vu, c’est la même colère du peuple qui avait conduit à la chute du dictateur Omar el-Bechir en 2019, au pouvoir depuis trois décennies. “Nous voulons du pain.” C’était le slogan de la révolte des Soudanais pour la troisième journée de manifestation consécutive. Dimanche 24 janvier, dans la capitale, mais aussi au-delà, il résonne, comme à Ad-Damazin, la capitale de l’État du Nil Bleu, à l’est du pays. La hausse de 250 % du prix du pain, annoncée par les autorités, était l’annonce de trop pour la jeunesse soudanaise. Courrier International

#Jan25 : dix ans après, le rêve révolutionnaire égyptien perdure sur les réseaux sociaux
« Plus de 16 000 personnes vont manifester [au Caire, NDLR] le #jan25, rejoignez-nous! ». Le 15 janvier 2011, une jeune Égyptienne cairote, Alya El Hosseiny, publiait ce message via son compte Twitter @alya1989262 sans savoir qu’il entrerait dans l’histoire de l’Égypte. Selon le site d’information technologique Techcrunch, il s’agissait du premier tweet mentionnant le hashtag (mot-clé) #jan25, devenu l’un des symboles du soulèvement égyptien qui a mené à la chute du régime du « raïs » Hosni Moubarak le 11 février 2011. Ce hashtag « peut même être considéré comme l’équivalent pour la révolution égyptienne de ce que la prise de la Bastille a été pour la révolution française”, avait même jugé à l’époque, Charlie Beckett, alors directeur du département de communication à la London School of Economics, interrogé par France 24. Dix ans après cette révolution qui avait suscité de grands espoirs de justice et d’égalité, de nombreux internautes égyptiens ont ressuscité le hashtag #jan25, pour commérer le mouvement populaire. France24

À la frontière entre le Soudan et l’Éthiopie, la crainte de l’embrasement
Alors que les forces gouvernementales éthiopiennes sont occupées à traquer les anciens leaders de la région du Tigré, le Soudan a repris une bande de territoire disputée entre les deux pays. Une nouvelle zone de fortes tensions est apparue dans la région, faisant craindre un nouveau conflit. C’est une bande de terre fertile au statut ambigu depuis plus d’un siècle. À la frontière entre le Soudan et l’Éthiopie, le triangle d’Al-Fashaga est revendiqué par le Soudan en vertu de traités établis sous la colonisation britannique, mais la ligne de démarcation entre les deux pays n’a jamais été clairement définie, et la zone est cultivée par des agriculteurs éthiopiens sous la protection de milices depuis plus de vingt ans. Courrier International

Covid-19 à Madagascar: la société civile interpelle les autorités sur les vaccins
Face à un regain de cas de Covid-19 toujours plus important depuis fin décembre, la société civile demande des comptes au gouvernement : pour quelles raisons le pays refuse-t-il toujours d’adhérer au projet mondial et gratuit de vaccination ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de concertation ? Sur l’île, la plupart des habitants semblent totalement ignorer l’existence d’un vaccin mis au point pour lutter contre cette pandémie. … L’équipe technique du ministère de la Santé reste favorable au vaccin, confient plusieurs bailleurs. « Mais le blocage vient du président de la République lui-même », affirment deux sources distinctes, parmi les experts en santé du pays. En novembre, la porte-parole du gouvernement avait confirmé la volonté du pays à mettre l’accent sur les médicaments développés localement, à l’instar du Covid-Organics, le remède traditionnel à base de plantes vanté par le président, plutôt que sur les vaccins. RFI

En Afrique du Sud, des containers pour des morts du Covid
D’abord le froid. Puis vient l’odeur, indéfinissable mais inquiétante. Dix-sept corps sont allongés dans ce container réfrigéré installé dans la cour d’une morgue de Johannesburg, un espace supplémentaire pour entreposer les morts du Covid-19, toujours plus nombreux. Sur chaque sac plastique blanc hermétiquement noué autour des corps, des autocollants d’un jaune nucléaire: « Hautement contagieux ». Maintenu à une température intérieure de 0°C, chaque caisson peut contenir jusqu’à quarante cadavres. « Nous recevons 40% de corps en plus » depuis le Covid, explique un responsable d’Avbob, l’une de plus importantes entreprises funéraires du pays. L’Afrique du Sud est le pays le plus touché du continent par la pandémie, avec plus de 1,4 million de cas et près de 41.000 décès officiels. AFP

RDC : le gouvernement assiste les victimes des guerres de Kisangani, après plus de 20 ans d’attente
Le gouvernement congolais vient de débloquer les fonds nécessaires pour l’assistance des victimes des guerres de Kisangani, après plus de vingt ans d’attente. Le ministre des Droits humains, André Lite, a fait cette annonce, lundi 25 janvier, à Kisangani dans la province de la Tshopo, peu après son arrivée, à l’aéroport international de Bangoka. « Je suis ce jour à Kisangani pour une raison que je pourrai qualifier d’humanitaire sans avoir mérité une telle situation. C’est un secret de polichinelle, nous sommes là pour la remise officielle du fonds qui a été débloqué par le gouvernement de la République dénommée fonds de réhabilitation provisoire des victimes des guerres de Kisangani. Tel est l’objectif principal de ma mission ici, ça ne va pas se limiter à ce que nous allons faire aujourd’hui tant les attentes sont immenses », a déclaré André Lite. Il a assuré aux médias que le gouvernement tient à assister toutes les populations vulnérables du pays, malgré la crise causée par la pandémie de la COVID-19. Radio Okapi

Côte d’Ivoire: cérémonie militaire en l’honneur des premiers casques bleus morts au combat
La Côte d’Ivoire a rendu, ce lundi, un hommage national aux quatre casques bleus ivoiriens tués le 13 janvier dans une attaque jihadiste dans le nord du Mali. Une cérémonie qui s’est tenue au camp Galliéni d’Abidjan. À titre posthume, les sergents chefs Adama Bakayoko et Yacouba Doumbia, le sergent Jean-Bernard Amian Guiégui et le caporal Moustapha Bamba ont été décorés par le Premier ministre et ministre de la Défense Hamed Bakayoko. Ils ont aussi été promus au grade supérieur en présence du président Alassane Ouattara et du chef de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, Mahamat Saleh Annadif. … Au Mali, la Côte d’Ivoire compte un bataillon d’infanterie mécanisé, basé à Tombouctou, une compagnie de protection à Mopti et une section de sécurité à Bamako. Au total, la Minusma dispose de près un millier d’Ivoiriens dans ses rangs. Un engagement qu’il n’est pas question de revoir à la baisse, a martelé le général Doumbia : « [Avons-nous le choix], soit nous acceptons de nous battre dans le désert sablonneux de Tombouctou à Gao, à Kidal, à Mopti ou nous serons contraints de nous battre dans les savanes de Tengréla, dans les forêts de Daloa ou sur les bords de la lagune Ébrié. » RFI

CEDEAO : Les Présidents nigérien et ghanéen désignés pour mobiliser les ressources nécessaires à la lutte contre le terrorisme
Les Présidents Issoufou Mahamadou du Niger et Nana Addo Dankwa Akufo-Addo ont été désignés par leurs pairs de la CEDEAO pour diriger l’effort de mobilisation des ressources financières et techniques nécessaires à la lutte contre le terrorisme. Cette décision, issue de la 58ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue le samedi 23 janvier 2021 par visioconférence, vise à booster la mise en œuvre du Plan d’action 2020-2024 de l’Organisation adopté pour éradiquer le terrorisme dans la région. Estimé à un (1) milliard de dollars américains, ce plan a d’ores et déjà reçu l’annonce de la contribution de plusieurs pays de la région dont le Nigeria (350 millions de dollars US), le Ghana (50 millions de dollars US), ou encore l’UEMOA (100 millions de dollars US). La région de la CEDEAO et particulièrement les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Nigeria), note-t-on, font face à des récurrentes attaques terroristes malgré les efforts intenses déployés par ces pays. Sahel Intelligence

Piraterie dans le golfe de Guinée: «Face à cette insécurité, il faut une présence militaire internationale»
La ministre danoise de la Défense, Trine Bramsen, dont le pays est la cinquième puissance maritime mondiale, tire la sonnette d’alarme. LE FIGARO. – Que se passe-t-il dans le golfe de Guinée, où trois cargos danois ont été attaqués par des pirates, en novembre, décembre et janvier? … Trine BRAMSEN. – La situation sécuritaire dans cette région est à la fois préoccupante et grave. En 2020, nous avons connu beaucoup trop d’attaques de pirates, ce qui empêche notre industrie du transport maritime de naviguer librement. C’est la raison pour laquelle je suis pleinement résolue à favoriser une présence militaire internationale pour lutter contre cette insécurité. Cela ne pourra se faire qu’avec l’appui d’autres nations ayant des intérêts maritimes et en coopération avec les pays de la région. Face à ce défi, le gouvernement danois a nommé un représentant spécial pour la sécurité maritime, avec rang d’ambassadeur. … Le Figaro