Revue de Presse du 26 août 2022

Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) – Favoriser la stabilité par la paix et la sécurité
L’approche ascendante, multisectorielle et de co-partenariat de la TICAD est la bienvenue en Afrique et offre un modèle de la valeur des partenariats à long terme pour renforcer le développement, la paix et la sécurité. … Les pays africains se préparent à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement (TICAD), communément appelée Forum Japon-Afrique, qui se tiendra en Tunisie les 27 et 28 août. Près de 50 dirigeants africains sont attendus, ainsi que plus de 200 représentants de la société civile africaine et d’ONG, 108 responsables d’agences régionales et internationales et 120 leaders du commerce, de l’industrie et de l’innovation technologique, ce qui en fait l’un des plus grands événements diplomatiques hybrides en Afrique depuis le COVID. La TICAD est également le principal investisseur asiatique dans la paix et la sécurité en Afrique, avec un portefeuille annuel de plus de 350 millions de dollars. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Emmanuel Macron annonce la création d’une commission d’historiens français et algériens sur la colonisation
Emmanuel Macron, a dit vouloir ouvrir « une page nouvelle » dans les relations bilatérales avec l’Algérie, jeudi 25 août, au premier jour de sa visite dans ce pays, avec notamment un travail commun de mémoire sur le passé colonial. … « Le passé, nous ne l’avons pas choisi, nous en héritons, c’est un bloc, il faut le regarder le reconnaître, mais nous avons une responsabilité, c’est de construire notre avenir pour nous-mêmes et nos jeunesses », a-t-il ajouté, dans une déclaration faite aux côtés de son homologue Abdelmajid Tebboune. … Un projet commun d’« incubateur de start-up » va aussi être lancé, a dit M. Macron, soulignant les « talents » des deux pays dans le domaine du numérique. Il a également proposé de « développer des programmes [communs] de création cinématographique et de studios », ainsi que de « formation » dans ces métiers. « Il n’est d’avenir que s’il y a des récits d’avenir », a-t-il noté. … Il a enfin évoqué avec M. Tebboune la question de l’Ukraine et appelé l’Algérie, qui s’est abstenue de condamner son invasion par la Russie et reste un proche allié de Moscou, à faire de la « fin à la guerre en Ukraine une cause commune ». « Cette crise, l’ensemble des crises qui sont le fruit de cette guerre lancée par la Russie, qu’il s’agisse de crises humanitaires, diplomatique, alimentaire, énergétique, déstabilisent profondément l’ensemble de la planète, et tout particulièrement le continent africain, faisant courir des risques de pénuries et je crois que notre responsabilité est aussi de les traiter ensemble », a-t-il insisté. Le Monde avec AFP

Elections en Angola: le président sortant en tête, scrutin historiquement serré
Le président angolais sortant, Joao Lourenço, se dirigeait jeudi vers une probable victoire face à son charismatique rival de l’opposition, selon des résultats encore partiels mais comptabilisant déjà la très grande majorité des votes du scrutin le plus disputé de l’histoire du pays. A plus de 86% des votes dépouillés, le MPLA, ancien tout-puissant parti unique dirigeant l’Angola depuis 1975, est en tête avec 52,08% des voix, selon la commission électorale. Mais l’opposition est en passe de réaliser un score historique: l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, l’Unita, remporte pour l’instant 42,98% des votes. L’ancien mouvement rebelle, qui rassemble une jeunesse désenchantée et les oubliés de la croissance, est pour l’instant en tête dans la capitale Luanda. Il n’y a pas d’élection présidentielle en Angola. Selon la Constitution, la tête de liste du parti qui remporte les législatives est investie chef d’Etat. En 2017, le MPLA avait remporté une confortable victoire avec 61% des voix, gagnant 150 des 220 sièges du Parlement, soit plus des deux tiers nécessaires pour faire passer ses projets de loi sans le soutien d’un autre parti. En 2012, il avait rassemblé 71,84% des votes. AFP

Le Niger provoque des pluies pour éloigner le spectre de la sécheresse
Le Niger a décidé de provoquer des pluies à l’aide de produits chimiques face à la sécheresse qui a engendré cette année une sévère crise alimentaire dans ce pays aride, a appris, jeudi 25 août, l’AFP auprès des services de la météorologie du pays. Cette technologie de « pluies provoquées » consiste, à l’aide d’un avion, à introduire dans les nuages des produits chimiques, notamment un mélange d’argent, de sodium et d’acétone. « Il fallait agir sur ce problème de sécheresse » afin d’avoir « beaucoup plus de jours de pluie et augmenter par la même occasion la quantité des pluies », a expliqué Katiellou Gaptia Lawan, directeur de la météorologie nigérienne, qui pilote l’opération avec le consortium malien Ibi Air. Il souligne qu’il y a au Niger « beaucoup de séquences sèches prolongées qui perturbent le développement des cultures et des pâturages ». Selon lui, les interventions ponctuelles doivent donc cibler essentiellement des zones de cultures ou de pâturage, lorsque celles-ci connaissent « de longs répits pluviométriques ». En raison de la sécheresse et des violences djihadistes qui ont empêché les paysans de cultiver leurs champs, le Niger est frappé cette année par une grave crise alimentaire. Selon le gouvernement, plus de 4,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire « sévère », soit environ 20 % de la population. Le taux de malnutrition aiguë chez les enfants risque d’être de 12,5 %, dépassant le seuil d’urgence de 10 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Monde avec AFP

Changement climatique : 2002, une année de sécheresse et de chaleur
Selon les scientifiques, le monde connaît cette année l’une des sécheresses les plus étendues depuis des décennies et, dans certaines régions, des records sont battus. Les sécheresses « éclairs » à déclenchement rapide sont également de plus en plus fréquentes. « Il s’agit d’une année de sécheresse tout à fait remarquable dans l’hémisphère nord, avec des sécheresses chaudes, proches du record ou le battant, qui touchent simultanément l’Amérique du Nord, l’Europe et la Méditerranée, ainsi que la Chine », explique Benjamin Cook, chercheur principal à la Nasa et spécialiste de la sécheresse. Mais d’autres régions sont également gravement touchées, notamment l’Afrique de l’Est, l’Amérique du Sud, plusieurs régions d’Asie et certaines parties de l’Australie, selon les experts. La Corne de l’Afrique est l’une des régions les plus touchées. L’échec de quatre saisons des pluies consécutives a provoqué ce que Nuur Mohamud Sheekh, porte-parole d’un bloc commercial régional (IGAD), appelle « la pire sécheresse depuis 40 ans ». Selon lui, cette situation a des répercussions sur la sécurité alimentaire d’environ 50 millions de personnes. L’Afrique a souffert de la sécheresse plus fréquemment que tout autre continent, selon un rapport de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Sur les 134 sécheresses survenues sur le continent entre 2000 et 2019, 70 se sont produites en Afrique de l’Est, indique le rapport. BBC

Tchad: un groupe de sages négocie la participation de l’opposition au dialogue national
C’est un groupe composé des ainés, comme l’ancien président Goukouni Weddeye qui a déjà servi de médiateur auprès des rebelles, l’archevêque de Ndjamena, Monseigneur Edmond Djitangar, des chefs des communautés musulmane et protestante ou encore du général à la retraite Gouara Lassou. Ce groupe des sages a pris langue il y a quelques jours avec les mécontents que sont le collectif des actions citoyennes, Wakit Tama, le Groupe d’appel du 1er juin, les partis politiques parmi lesquels Les Transformateurs, Les Démocrates, Une nation pour tous. Objectif de la démarche : trouver un point d’entente avec le gouvernement pour permettre leur participation au dialogue. Pour les mécontents, il faut suspendre les travaux, revoir les quotas et la qualité des délégués, définir la liste de ceux qui auront ou non droit de vote. La question de l’inéligibilité des dirigeants de la transition doit aussi être actée maintenant, et non pendant le dialogue, disent-ils. RFI

Guinée: Thomas Yayi Boni rencontre les représentants de la classe politique
Après plusieurs tentatives manquées, l’ancien président du Bénin, désigné par la Cédéao comme médiateur dans la crise guinéenne, a pu échanger avec les acteurs politiques du pays. Une dizaine de personnes représentant les quatre coalitions les plus importantes de la scène politique guinéenne, ont répondu, avec beaucoup de réserve, présentes à l’invitation du médiateur. Les échanges ont duré près de trois heures entre Thomas Yayi Bony et les porte-paroles de la classe politique guinéenne. Parmi eux, des représentants de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD), les soutiens de Cellou Dalein Diallo, du RPG et alliés de l’ancien président Alpha Condé, la branche politique du FNDC, proche de Sidya Touré ainsi que la CORED de l’homme d’affaires Mamadou Sylla. Les partis politiques lui ont remis des doléances dont les contenus sont restés à la discrétion du médiateur. « Le président Boni Yayi nous a accordé suffisamment de temps pour évoquer avec nous les éléments constitutifs qui peuvent permettre à la Guinée, enfin, de commencer la mise en œuvre d’une transition apaisée et inclusive. », explique Kiridi Bangoura, le porte-parole pour la circonstance des différentes coalitions. RFI

RDC : gouvernement, armée, renseignements… Pourquoi Félix Tshisekedi réfléchit à un vaste remaniement
À moins de deux ans de l’élection présidentielle, prévue fin décembre 2023, Félix Tshisekedi s’apprête à recomposer ses équipes afin de « s’assurer des résultats positifs dans tous les domaines », selon l’un de ses proches conseillers. Dans les rangs des forces de sécurité, il souhaite ainsi limoger Jean-Hervé Mbelu Biosha, l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), dont l’efficacité est remise en question depuis « l’affaire François Beya ». « Le président estime que le travail a été bâclé, poursuit notre source. Aujourd’hui, plusieurs pays, y compris des voisins, ne souhaitent plus collaborer avec l’ANR ou le Conseil national de sécurité [CNS] ». Plusieurs noms de successeurs potentiels circulent déjà. Jeune Afrique

La RDC, prochaine destination du groupe Wagner ?
D‘après Jeune Afrique, des contacts seraient en cours et des proches du président Tshisekedi feraient pression pour que le groupe russe soit déployé dans l’Est. … Tout en restant prudent, Georges Kapiamba, l’un des acteurs de la société civile congolaise, estime pour sa part qu’il faudrait privilégier une coopération d’Etat à Etat sur le plan sécuritaire, plutôt que de s’offrir les services du Groupe Wagner. « L’Etat dans sa souveraineté doit faire attention pour ne pas traiter avec des groupes ou groupuscules qui sont accusés de recourir à des pratiques ou à des activités qui contribueraient à la violation des droits de l’Homme », a déclaré Georges Kapiamba. La RDC, confrontée à l’insécurité dans l’Est avec une armée sous-équipée, est toujours frappé par un embargo sur les armes. Une mesure qui oblige les exportateurs à notifier leurs livraisons auprès des Nations unies pour certains types d’armement. Et cela est critiqué par une partie de la population mais aussi par certains responsables militaires. Nos tentatives pour avoir les autorités congolaises en charge des questions sécuritaires sont restées vaines. DW

RDC: en Ituri, les rebelles ADF ciblent les centres médicaux de Lolwa et Mandima
Ces dernières semaines, la ville de Lolwa, dans le nord-est du pays, est en proie à de nombreuses attaques des rebelles des Forces démocratiques alliées, les ADF. Elles ont fait des dizaines de victimes depuis début août. Civils, agriculteurs, travailleurs des sites miniers ou encore militaires sont pris pour cibles, mais les ADF visent aussi, et particulièrement, les centres médicaux. Au moins six attaques autour de l’hôpital général de Lolwa ont été repoussées par les Forces armées congolaises ces dernières semaines. La présence des FARDC a donc été renforcée. Deux camps militaires ont été positionnés devant l’hôpital ainsi que devant le poste de santé de Mandima, dans la localité de Mambasa, située à une cinquantaine de kilomètres de Lolwa. RFI

RDC: la société civile de Béni prend part à la riposte contre Ebola
Après la confirmation par les autorités d’un cas atteint du virus Ebola à Béni, les pouvoirs publics et les organisations organisent la riposte. Selon l’OMS, la campagne de vaccination a commencé ce jeudi 25 août : 200 doses de vaccin sont administrées aux personnels soignants, puis aux quelque 160 cas contact du patient zéro. Les autorités peuvent compter sur l’appui de la société civile pour sensibiliser la population. Dans le domaine, la région, qui a déjà connu l’épidémie d’Ebola, n’en est pas à son coup d’essai. RFI

Insurrection islamiste au Mozambique : défier les djihadistes pour aller à l’école
Certains des conducteurs de motos-taxis de Pemba, qui sillonnent les routes de la ville portuaire mozambicaine, ont fui la violence djihadiste, échappant à une insurrection plus au nord qui a dévasté leur ville natale de Mocímboa da Praia. Les taxis mota, comme on les appelle localement, sont bien plus nombreux que les automobilistes de Pemba – qui ont tendance à se plaindre qu’ils sont une menace. Mais ce travail est une bouée de sauvetage pour les jeunes hommes qui ont fui leur foyer, situé à plus de 325 km (200 miles). Pelé Bambina, 20 ans, transporte des clients sur une moto entre deux cours. Les écoles ont dû fermer à Mocímboa en raison du conflit, qui a débuté en octobre 2017. Le principal établissement secondaire et de nombreuses écoles primaires ont été vandalisés et détruits lors des attaques de militants islamistes qui se sont intensifiées il y a deux ans, ce qui a poussé Pelé à partir. BBC

Au Somaliland, la presse toujours plus dans le viseur des autorités
Lundi 22 août, le ministère de l’information de la région séparatiste du Somaliland a imposé une amende de 10 000 dollars à MMSomaliTV, une télévision indépendante à Hargeisa. La chaîne et ses journalistes sont accusés de travail illégal. Si ce n’est pas la première fois qu’ils sont pris pour cible par le gouvernement de la région, la situation inquiète, à l’approche des élections présidentielles. La lourde contravention imposée par le ministère de l’information du Somaliland à MMSomaliTV, pour ce que le gouvernement qualifie de travail illégal, aurait pour but de faire taire les journalistes du média indépendant de la région séparatiste. Pour Omar Faruk Osman, les autorités du territoire situé dans le nord-ouest de la Somalie veulent « qu’on cesse de couvrir ce qui se passe au Somaliland » et souhaitent « forcer MMSomaliTV à se soumettre ». « Cette amende est exorbitante, injustifiée et c’est du jamais-vu. On ne sait même pas comment elle a été calculée. Elle a été imposée pour faire suffoquer MMSomaliTV financièrement, pour les bloquer ou pour les pousser à compromettre leur indépendance », affirme Omar Faruk Osman, le secrétaire général de l’Union nationale des journalistes somaliens à RFI. RFI

Le Burkina Faso se dote de sa première usine de production pharmaceutique
Combien d’Ouagalais savent où se situe Googho ? « Très peu », révélerait probablement un sondage sur ce village excentré de Ouagadougou, la capitale, à seulement une vingtaine de kilomètres au sud. Mais à coup sûr, Googho devrait figurer parmi les plus importantes zones de références en matière de production pharmaceutique. La raison ? Ce village, encore peu habité, abrite l’usine de la Société de production pharmaceutique (Propharm), la toute première unité de fabrication de médicaments génériques du pays qui nourrit des ambitions sous-régionales. Coût total des investissements : 15 milliards de francs CFA, soit 22,8 millions d’euros. Un capital entièrement mobilisé par le secteur privé. « Étant pharmacien assistant dans une pharmacie de Ouagadougou, j’avais constaté que le sérum salé Isotonique [eau + sel] et le sérum glucosé Isotonique [eau + sucre] étaient tous importés d’Inde ou de Chine, explique au Point Afrique le Dr Palingwendé Armel Coéfé, directeur général de Propharm, la société anonyme à l’initiative du projet. Je me suis demandé si en tant que pharmacien, nous ne pouvions pas trouver le moyen de produire cela sur place au lieu de faire venir des milliers de conteneurs par an d’Asie », poursuit-il. Le Point