Revue de Presse du 25 avril 2019

Soudan: «accord avec la plupart des exigences» des leaders de la contestation
Au Soudan, les discussions avancent entre les représentants du mouvement de contestation civile et le Conseil militaire de transition. À quelques heures d’une marche géante promise par l’opposition dans les rues de Khartoum ce jeudi 25 avril, une réunion s’est tenue mercredi soir au siège de la présidence. Résultat : les militaires annoncent un « accord avec la plupart des exigences » des leaders de la contestation. C’est avant tout un accord pour continuer à discuter. Ce qui était à craindre ces derniers jours, c’était la rupture des pourparlers entre la coalition civile représentant le soulèvement populaire et la junte militaire qui a renversé l’ancien président Omar el-Béchir. RFI

Au Soudan, les dessous d’une transition périlleuse
Voilà qui risque, de prime abord, de décevoir les manifestants au Soudan : lors d’un sommet tenu au Caire, mardi 23 avril, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, actuel président en exercice de l’Union africaine (UA), a annoncé que les chefs d’Etat du continent réunis autour de lui préconisaient d’accorder trois mois à la junte au pouvoir à Khartoum afin d’obtenir in fine le « rétablissement d’un système constitutionnel par le biais d’une transition politique menée par les Soudanais eux-mêmes ». Un doute flotte sur cette déclaration de bonnes intentions : le mouvement de contestation au Soudan et ses représentants redoutent une ruse pour gagner du temps afin d’ancrer peu à peu le Conseil militaire de transition (TMC) au pouvoir. Les généraux qui le composent ont la faveur des parrains régionaux : celle de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Egypte.  Le Monde

Au Mali, des centaines de déplacés trouvent refuge à Bamako
A cause de la récente flambée de violences intercommunautaires dans le centre du Mali, 263 personnes ont trouvé refuge dans deux camps de fortune, situés dans la périphérie de Bamako, la capitale. Ces dizaines de familles vivent dans le besoin. Les autorités maliennes et des personnes de bonne volonté leur viennent en aide. Le premier camp est installé à Faladié et abrite 30 ménages. Le second, à Niamana, accueille 26 familles. Fatoumata Sawadogo, une déplacée venue du centre du pays comme tous les occupants des camps de fortune, vit dans une case en paille. Elle a fui les violences intercommunautaires de la région de Mopti, depuis deux mois. BBC

Libye-Tunisie: le rapatriement d’armes françaises tourne au feuilleton
Intercepté le 14 avril à la frontière tunisienne en provenance de Tripoli, un convoi français à plaques diplomatiques a vu son chargement consigné par les douanes. L’arsenal saisi a alimenté toutes les spéculations. Jeudi 4 avril, le maréchal Haftar ordonnait à son armée d’entrer à Tripoli, déclenchant une offensive meurtrière en Libye. Les chancelleries occidentales sur place se sont alors préparées à être évacuées si les combats perduraient. C’est ainsi que la semaine suivante, onze Européens membres de la mission d’assistance européenne EUBAM en Libye rejoignaient la Tunisie par voie maritime. Quatre jours plus tard, le 14 avril, treize Français se présentaient à l’un des deux postes-frontières du sud-est de la Tunisie pour se rendre à Tunis. RFI

Burkina: trois personnes tuées dans une attaque dans le Nord
Au Burkina Faso, une nouvelle attaque a fait trois morts, mardi soir, près de la ville d’Arbinda, dans le Soum au nord du pays. Un bus a été arrêté, à 12 kilomètres du chef-lieu de la province, par des hommes armés qui ont abattu sommairement trois jeunes hommes. Quand il quitte Dori pour rejoindre Arbinda, le bus est plein. C’est au niveau du village de Niki que plusieurs hommes armés arrêtent le véhicule. Ils montent à bord, contrôlent les identités des passagers et font descendre quatre jeunes hommes. L’un d’entre eux s’échappe, les trois autres sont exécutés. Les assaillants libèrent ensuite le bus et le reste des passagers avoir retiré tous leurs téléphones et leurs biens, laissant sur place les corps des personnes tuées. RFI

Algérie : décès au Qatar d’Abassi Madani, chef historique du FIS
Chef historique du Front islamique du Salut (FIS), parti islamiste algérien qu’il avait cofondé avec l’objectif d’instaurer le premier Etat islamique du Maghreb, Abassi Madani est décédé mercredi à 88 ans au Qatar où il vivait en exil depuis 2003. « Il est mort dans un hôpital de Doha après une longue maladie », a déclaré son ancien bras droit Ali Belhadj avec qui Monsieur Madani avait notamment cofondé le FIS en 1989. « On savait qu’il était malade mais c’est un choc », a poursuivi Belhadj indiquant avoir été informé par la famille de Madani. Abassi Madani avait appelé à la lutte armée après l’interruption en 1992 par l’armée du processus électoral, face à la victoire annoncée du FIS aux premières législatives multipartites du pays, qui allait plonger l’Algérie dans une décennie de guerre civile, dont le bilan officiel est de 200 000 morts. Jeune Afrique

Côte d’Ivoire : Guillaume Soro peut-il rebondir ?
Redevenu simple député, l’ex-président de l’Assemblée nationale est isolé. Pourtant, il ne semble guère disposé à s’effacer. Dans sa ligne de mire, la présidentielle de 2020. Enquête sur un ambitieux contrarié que Jeune Afrique a rencontré en exclusivité près de Bouaké. La nuit n’est pas encore tombée sur la petite ville de Dabakala, située au nord-est de Bouaké. Détendu, en boubou et babouches blanches, Guillaume Soro s’accorde un moment de répit. En ce 14 avril, dimanche des Rameaux, il a pris ses quartiers dans une maison mise à sa disposition par le fils d’un notable de la commune. C’est là qu’il nous reçoit. Une table, une télévision, quelques fauteuils et un canapé de cuir… Le confort est rudimentaire. Dans la cour, les hommes chargés de sa sécurité installent des tentes à motif camouflage donnant à l’endroit de faux airs de campement militaire. Jeune Afrique

Mali : quand l’ethnicisation médiatique fait irruption dans l’actualité politique
Plusieurs médias maliens et internationaux ont fait un lien direct entre la démission de l’ancien Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, et le massacre des peuls dans le centre du pays. Un signe de l’ethnicisation progressive du traitement médiatique de l’actualité malienne, depuis 2015, sur fond d’attaques terroristes et de conflits intercommunautaires. « L’ethnicisation dans le traitement médiatique de l’actualité malienne existe depuis 2015 mais elle a atteint son paroxysme ces dernières semaines », constate Bréma Ely Dicko, chef du département sociologie, anthropologie à l’université de Bamako. Jeune Afrique

Sénégal : la révision constitutionnelle provoquerait un basculement de régime inédit
Adopté en conseil des ministres le 17 avril, le projet de loi visant à modifier la Constitution est désormais entre les mains des députés. Le texte prévoit de supprimer toute mention du poste de Premier ministre et pourrait induire un fonctionnement inédit des institutions, sur le modèle d’un régime présidentiel. Ce sont pas moins de vingt-deux articles qui pourraient être modifiés ou abrogés si les députés adoptent le projet de loi visant à réviser la Constitution. Sont concernés les articles relatifs à la fonction du Premier ministre, mais aussi certains articles touchant à l’équilibre entre les pouvoirs législatif et exécutif.  Jeune Afrique

« Marche du million » prévue à Khartoum pour maintenir la pression sur les militaires
Une foule de manifestants est attendue jeudi à Khartoum pour la « marche du million » à l’appel des leaders de la contestation, en dépit de discussions avec les dirigeants militaires sur un transfert du pouvoir à une autorité civile réclamé par la rue. Un Conseil militaire de transition est au pouvoir au Soudan depuis le renversement par l’armée du président Omar el-Béchir le 11 avril sous la pression de la rue. Mais le mouvement de contestation réclame que cette instance, qui s’est donnée un mandat de deux ans, transfère le pouvoir à une autorité civile sans plus tarder. Face à une contestation qui va crescendo, le Conseil militaire a annoncé mercredi soir avoir conclu un « accord » avec l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), « sur la plupart des exigences présentées » par cette coalition des principales formations du mouvement de protestation, sans donner plus de détails.  TV5

Yémen: une foule de migrants africains parquée dans un stade d’Aden
Empêchés de traverser le Yémen en guerre vers une autre destination, plusieurs centaines de migrants africains ont été parqués dans un stade d’Aden, dans le sud du pays, où leurs conditions de vie suscitent de vives inquiétudes. Ces migrants viennent principalement d’Ethiopie, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ils ont été arrêtés par les services de sécurité d’Aden, contrôlée par des forces progouvernementales. « Selon nos estimations, il y a 1.789 migrants sur le site », a déclaré à l’AFP Olivia Headon, porte-parole de l’OIM au Yémen, en soulignant que le stade où ils sont parqués ne présente aucune norme de santé ou de sécurité. TV5

Les Comores et le Mozambique menacés par un cyclone
Le cyclone tropical Kenneth qui s’est formé dans l’océan Indien doit frapper mercredi l’archipel des Comores, avant de s’abattre jeudi après-midi sur le Mozambique, déjà dévasté le mois dernier par un autre cyclone, selon les prévisions des autorités et des services météorologiques. Des rafales de vent allant jusqu’à 100 km/heure ont été enregistrées mercredi matin sur l’archipel pauvre des Comores, où les établissements scolaires ont été fermés et les liaisons aériennes entre les îles ont été suspendues. « Le plus important est de garder son calme et de respecter les consignes », a déclaré le ministre comorien de l’Intérieur Mohamed Daoudou à l’issue d’une réunion avec le Centre des opérations de secours (Cosep) dans la capitale Moroni. TV5

En Algérie, nouvelles enquêtes sur Chakib Khelil, ancien ministre proche de Bouteflika
La justice algérienne va enquêter à nouveau sur l’ancien ministre de l’énergie Chakib Khelil, en poste pendant dix ans et proche d’Abdelaziz Bouteflika, un temps recherché en Algérie pour un vaste scandale de corruption avant d’être blanchi, a annoncé l’agence de presse officielle algérienne APS. M. Khelil, 79 ans, avait quitté le gouvernement en 2010, après des accusations de malversations financières contre le PDG et des hauts cadres de l’époque du géant public des hydrocarbures Sonatrach, finalement condamnés. En 2013, la justice algérienne avait émis un mandat d’arrêt international contre lui dans le cadre d’une enquête sur le versement de commissions par une filiale du géant italien ENI pour l’obtention de contrats en Algérie, scandale qui a fait l’objet de plusieurs procès en Italie et en Algérie. Réfugié aux Etats-Unis, dont il possède la nationalité, il était rentré en 2016 en Algérie après l’abandon des poursuites contre lui. Le Monde

Jeanine Mabunda, la 2ème femme présidente de l’Assemblée nationale de la RD Congo
Jeanine Mabunda, seule candidate à la présidence de l’Assemblée nationale en RDC, a été élue à la tête de cette institution. La députée du parti de l’ancien président Joseph Kabila était la candidate de la coalition Front commun pour le Congo (FCC). Un candidat indépendant, Henri-Thomas Lokondo, a annoncé mardi son retrait après l’invalidation la veille de sa candidature par l’adoption d’une motion d’un député de la majorité. « C’est la deuxième fois dans l’histoire de la RDC qu’une femme dirige l’Assemblée nationale », précise Poly Muzalia de BBC Afrique à Kinshasa.  BBC

La contrebande d’or en Afrique
Des milliards de dollars d’or passent chaque année en contrebande hors de l’Afrique et acheminés à travers les Emirats Arabes Unis, une passerelle vers les marchés européens, américains, et vers le reste du monde. Une analyse de Reuters montre à quel point ce trafic est en hausse.  VOA

Le Général Lamine Cissé – Chef militaire, diplomate, un modèle de professionnalisme
Les hommages rendus au général Lamine Cissé affluent du monde entier après son décès survenu à Dakar le 19 avril, à l’âge de 80 ans. “C’était un homme de valeurs et de principes qui a servi loyalement son pays partout où le devoir l’a appelé”, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, en référence à l’ancien chef d’État-major des forces armées sénégalaises. Né en 1939 à Sokone, au Sénégal, le général Cissé a eu une longue et brillante carrière dans l’armée sénégalaise. Il a occupé les postes d’inspecteur général des forces armées de 1993 à 1996 et de chef d’état-major des forces armées de 1996 à 1997, le plus haut rang militaire ayant été attribué à un officier de l’armée sénégalaise. Le général Cissé a pris sa retraite en 1997. En 1998, le président Abdou Diouf a rappelé le général Cissé et l’a nommé ministre de l’Intérieur chargé d’organiser les élections générales qui ont conduit à la première transition démocratique du Sénégal. Centre d’études stratégiques de l’Afrique