Revue de presse du 24 février 2016

Blaise Compaoré est citoyen ivoirien et devrait échapper à la justice
C’est désormais officiel : Blaise Compaoré, l’ancien président burkinabè, est Ivoirien. Son décret de naturalisation, signé de la main du président Alassane Ouattara, est daté de novembre 2014, soit seulement un mois après la chute de l’ancien président. Ce décret a été publié au Journal officiel en janvier dernier. L’ancien président du Burkina Faso est exilé en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été chassé du pouvoir. Blaise Compaoré fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara. Il devrait donc devrait échapper à la justice car il ne peut pas être extradé.  RFI

Burundi: le président Nkurunziza s’engage pour un «dialogue inclusif»
Ce mardi 23 février, le président burundais Pierre Nkurunziza, dont le pays est plongé dans une crise politique majeure depuis près de dix mois, s’est engagé à ouvrir un « dialogue inclusif » avec l’opposition, a déclaré à Bujumbura le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Ban Ki-moon assure que le président burundais s’est engagé à ouvrir un dialogue inclusif, c’est-à-dire avec tous les acteurs politiques du pays. Tous, sauf ceux qui sont engagés dans des actes de déstabilisation, précise le président burundais.  RFI

Le raid américain en Libye aurait empêché une attaque du groupe État islamique en Tunisie
Le Pentagone estime que le bombardement américain qui a visé, vendredi, un camp d’entraînement du groupe État islamique en Libye a évité un attentat en Tunisie voisine. Ce raid a fait plusieurs dizaines de morts. Selon l’armée américaine, le raid mené vendredi 19 février contre des membres présumés de l’organisation État islamique (EI) réunis dans un bâtiment à Sabrata, à l’ouest de Tripoli, a probablement empêché un attentat en Tunisie. Le camp détruit était « concentré sur des entraînements pour mener le type d’opérations que l’on a vu en Tunisie », a justifié le porte-parole du Pentagone Jeff Davis. « Nous sommes certains que […] la frappe a empêché une tragédie plus grande avec une quelconque sorte d’attaque extérieure. Le type d’entraînement qu’ils menaient ainsi que la proximité avec la frontière tunisienne suggèrent qu’un forfait de plus grande envergure était en préparation », a-t-il ajouté.  France 24

Etat islamique. La Sicile servira de tremplin pour frapper en Libye
C’est désormais incontestable, “l’Etat islamique est décidé à faire de la Libye le phare du djihadisme en Afrique”, écrit le Corriere della Sera. “Les Occidentaux y mènent des opérations ciblées”, et Rome vient d’autoriser les Etats-Unis à utiliser sa base de Sigonella, en Sicile, comme point de départ pour des missions de bombardement par drones – jusqu’à présent, les avions américains qui s’y trouvaient étaient réservés à des missions de reconnaissance. Par précaution, l’Italie a fixé pour condition qu’il s’agisse de “missions défensives” – ce qui est rarement le cas des forces spéciales, comme l’observe le quotidien de Milan – et qui devront être autorisées au cas par cas. Courrier International

Affrontements en Libye
ils s’agit selon des observateurs des plus importantes prises de villes opérées par les forces loyalistes depuis une année. Les loyalistes déclarent s’être violemment battus avec une mosaïque de milices islamistes, qui comprend le groupe local Ansar al-charia et certains affiliés de l’Etat islamique. Cette avancée considérée comme la plus importante à ce jour par les forces armées basées à Benghazi a été confirmée par des sources militaires et des habitants qui ont confirmé que l’armée contrôle désormais l’hôpital principal et deux grands districts, à proximité du centre-ville qui étaient auparavant hors de leur portée. Un résident a déclaré à la BBC que « les gens font la fête dans les rues ». La bataille entre les milices islamistes et les groupes armés fidèles au gouvernement, a fait des ravages dans la deuxième ville de la Libye depuis près de deux ans. BBC

Libye : la nouvelle guerre ?
Après la Syrie, la Libye pourrait devenir le nouveau terrain de lutte contre les terroristes du groupe Etat islamique ? Le pays est déjà devenu l’un des bastions de jihadistes. Et les frappes américaines pourraient s’intensifier. Après un an de négociations, l’Italie vient d’autoriser l’utilisation de drones, depuis la Sicile, par les forces américaines. Les appareils décollent depuis la base de Sigonella, située à moins de 600 kilomètres de Tripoli, la capitale libyenne. France TV Info

La guerre oubliée des Touaregs dans le sud de la Libye
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est un pays sans état, déchiré entre factions armées rivales. Dans le nord, sur la côte méditerranéenne, là où se concentre 90% de la population libyenne, la situation est bien connue. Deux gouvernements rivaux, l’un à Tobrouk, l’autre à Tripoli, s’affrontent. Et au milieu de ce puzzle, le groupe terroriste Etat islamique gagne au fil des mois en influence et en territoires autour de la ville de Syrte. À lire aussi: Daech demanderait à ses recrues de se diriger vers la Libye et non plus la Syrie Mais à des centaines de kilomètres de là, loin dans le désert, un autre conflit ravage le sud du pays autour de l’oasis d’Ubari, qui abrite une ville éponyme de 25.000 habitants. Comme le raconte le site Vice.com dans un long reportage vidéo, les Touaregs, qui ont fait de l’oasis d’Ubari leur seconde capitale après celui de Ghat, à la frontière algérienne, y combattent les tribus Toubou pour le contrôle de la ville et des nombreuses exploitations pétrolières de la région.  Slate

Mali : 10 morts dans des heurts à Ménaka
Les violences se sont produites entre le 17 février et lundi dans la localité d’Inékar, à environ 50 km de Ménaka, chef-lieu d’une des nouvelles régions du vaste Nord malien, selon un conseiller municipal de Ménaka et le maire de la ville. Le conflit a été déclenché par l’assassinat, un jour auparavant, le 16 février, d’un « vieux sage » d’une tribu touareg de la localité par d’autres Touareg. Il a été marqué jusqu’à lundi par des représailles et contre-représailles au sein de la même communauté ethnique, ont indiqué ces sources, précisant que le calme était revenu mardi.Les raisons de l’assassinat du vieillard demeuraient inconnues. « Nous avons un bilan d’au moins dix morts. Les affrontements ont commencé la semaine dernière », a expliqué le conseiller municipal de Ménaka. « Le détonateur » a été l’assassinat du « vieux sage », qui a été « abattu mardi dernier (16 février), et les premiers affrontements ont commencé le lendemain, mercredi (17 février) », a-t-il affirmé. BBC

L’Algérie suspend ses accords douaniers avec l’UE et la Zale
Le gouvernement algérien a suspendu aujourd’hui ses accords de libre échange avec l’Union Européenne et avec la Zone Arabe (Zale). C’est une instruction du premier ministre Abdelmalek Sellal du 14 février dernier qui vient d’arriver aux services des douanes avec effet immédiat ce mardi 23 février à la mi-journée: aucune marchandise importée ne peut profiter d’une franchise de frais de douanes, c’est-à-dire d’une réduction de taxe par rapport au niveau de régime tarifaire commun. Cette mesure surprise frappe les produits importés à partir des pays partenaires commerciaux liées à l’Algérie par des accords de libres échange, l’Union européenne et la zone arabe de libre échange (Zale). De fait, ces deux accords majeurs sont suspendus unilatéralement par l’Algérie. La mesure est effective dans les ports, les postes frontières et les aéroports depuis aujourd’hui.

En RDC, Ban Ki-moon souligne la nécessité de la collaboration FARDC-Monusco
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon est arrivé mardi 23 février en République démocratique du Congo à partir de Goma au Nord-Kivu. Il s’est après rendu dans la localité de Kitshanga qui regorge de milliers de déplacés.Sur place, il a souligné la nécessité de la collaboration entre les Forces armées de la RDC et la Mission de l’Onu en RDC (Monusco). Pour le numéro un de l’Onu, cette collaboration est nécessaire pour que la sécurité et l’autorité de l’Etat soient rétablies partout en RDC et que tous les déplacés retournent chez eux. La localité de Kitchanga abrite le site des déplacés de Mungote, le plus vieux camp des déplacés de la région. Il héberge environ 3700 ménages des déplacés. Ban Ki-moon qui s’est rendu sur place, a notamment visité la boulangerie des femmes déplacées et le projet de fabrication des briquettes. Il s’agit de projets appuyés par les agences des Nations Unies dont le HCR pour permettre à ces femmes de se prendre en charge et protéger l’environnement.  Radio Okapi

Sassou déclare que la longévité des dirigeants au pouvoir dépend de « la volonté des peuples »
La longévité des dirigeants au pouvoir dépend de « la volonté des peuples », a assuré mardi le président congolais Denis Sassou Nguesso pour justifier sa candidature à un troisième mandat à la présidentielle du 20 mars. « On ne peut pas parler de démocratie en dehors de la volonté des peuples », a déclaré le dirigeant congolais à la presse. Il répondait à la question d’un journaliste sur le reproche qui lui est fait, notamment à l’étranger, de rester longtemps au pouvoir, en marge de la visite d’un chantier de construction d’un hôpital à Kinkala à 75 km au sud de Brazzaville. « Je ne sais pas si ceux qui parlent de l’Afrique connaissent bien l’Afrique », a noté Sassou Nguesso.  VOA

Regain de tension entre fractions touarègues dans le nord du Mali
Au Mali, un affrontement la semaine dernière, un autre cette semaine, un jeune décédé ce mardi 23 février des suites de ses blessures, ce qui porte à au moins dix, le nombre des personnes tuées lors d’affrontements entre des fractions touarègues près de Ménaka dans le nord du Mali. C’est l’assassinat d’un chef d’une fraction touarègue le 16 février qui a déclenché les hostilités. Peu après sa mort, en signe de représailles, des hommes armés ont attaqué les Touaregs d’une autre fraction. La tension est restée vive. Chaque camp a renforcé ses positions et de nouveaux affrontements se sont déroulés. RFI

Au Niger, l’opposition ne reconnaît pas les résultats partiels du scrutin
L’opposition nigérienne ne reconnaît pas les résultats partiels de l’élection présidentielle annoncés depuis la veille par la commission électorale (Céni), a affirmé mardi le porte-parole de la coalition d’opposition en dénonçant des fraudes dans le scrutin. « Tel que cela a été proclamé jusqu’à maintenant, on ne peut pas les reconnaître », a déclaré à Niamey Amadou Boubacar Cissé, dit « ABC » le porte-parole de la Coalition pour l’alternance 2016 (COPA 2016) en commentant l’annonce par la Céni des premiers résultats du scrutin de dimanche et lundi. Le Monde

Tchad : quand un viol devient une affaire d’Etat
Ce qui n’était qu’un fait divers odieux est-il en train de fendiller le pouvoir autoritaire d’Idriss Déby, depuis vingt-six ans à la tête du Tchad et qui briguera, courant avril, un cinquième mandat ? En tout cas, un mouvement de contestation enfle partout dans le pays. Celui-ci a débuté le 15 février, lorsque plusieurs centaines de jeunes ont manifesté à N’Djamena après le viol en réunion de Zouhoura, une lycéenne de 17 ans, commis le 13 février. Les cinq violeurs présumés, dont trois enfants de généraux, qui avaient posté sur les réseaux sociaux des photos de la jeune fille nue et en larmes, ont été depuis arrêtés mais l’affaire a mis les jeunes Tchadiens dans une rage terrible contre le pouvoir. Quatre complices présumés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères, ont également été arrêtés. La semaine dernière, un des protestataires, Abbachou Hassan Ousmane, 17 ans, a été tué par balle par la police pendant la dispersion. Lundi, ce sont les lycéens de Faya Largeau, dans l’extrême nord, qui ont manifesté : un d’eux a été tué par balle et cinq blessés par des militaires qui les ont dispersés, selon une source hospitalière.  Libération

Egypte: la justice ordonne la remise en liberté du frère du chef d’Al-Qaïda
Mohamed al-Zawahiri, un Egyptien, avait été arrêté en août 2013, en pleine campagne de répression visant les Frères musulmans, un mois après que l’armée eut destitué et arrêté le président Mohamed Morsi, issu de la confrérie. Dans un premier procès, M. Zawahiri a été jugé au côté d’une soixantaine de coaccusés pour la création d’un « groupe terroriste lié à Al-Qaïda », ayant préparé des attaques contre les forces de sécurité et la communauté chrétienne. En octobre, il a été acquitté par le tribunal qui n’a pas pu prouver qu’il avait participé à la création ou rejoint le groupe. Dix personnes avaient été condamnées à mort dans cette affaire. Le juge avait cependant demandé au parquet d’ouvrir une enquête sur des propos tenus par M. Zawahiri durant ce procès, affirmant « avoir le sentiment qu’ils promouvaient l’idée de créer un autre groupe terroriste ».  VOA

Sénégal : condamnation avec sursis pour un opposant et ex-ministre
« Le tribunal m’a condamné à trois mois avec sursis », a déclaré à l’AFP Me Sall, avocat et responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS, ex-pouvoir). La décision a été confirmée par un témoin à l’audience, précisant qu’elle a été rendue en l’absence de Me Sall, en liberté provisoire depuis le 18 juin 2015. Son procès, ouvert le 29 juillet – près d’un mois après sa date initiale – a connu plusieurs renvois. La peine de trois mois avec sursis couvre la durée de sa détention préventive: il avait été incarcéré le 17 mars 2015, après avoir été gardé à vue, puis, selon son parti, inculpé d' »offense au chef de l’Etat » et d' »atteinte à la sûreté de l’Etat ». Lui étaient reprochés des propos tenus le 15 mars 2015, au cours d’un rassemblement de partisans de Karim Wade dans la banlieue de Dakar.  VOA

Bombardement de Bouaké : d’anciens ministres soupçonnés d’entrave aux investigations
Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin, Michel Barnier : la juge enquêtant sur le bombardement du camp militaire français de Bouaké en Côte d’Ivoire en 2004 a demandé qu’une haute cour se penche sur le rôle de ces trois anciens ministres, soupçonnés d’entrave aux investigations. Ce bombardement du camp par les forces loyales au président ivoirien d’alors Laurent Gbagbo, qui avait causé la mort de neuf militaires français, d’un civil américain et blessé trente-huit soldats, avait inauguré l’un des épisodes les plus dramatiques de la longue crise ivoirienne. Immédiatement après cette attaque, menée le 6 novembre 2004, l’armée française avait détruit l’aviation ivoirienne, provoquant une vague de manifestations anti-françaises.  Le Point

La faim, l’autre ennemi des civils du Soudan du Sud en guerre
La paix n’existe que sur le papier au Soudan du Sud et après plus de deux ans de guerre civile, les violences continuent sans répit. Mais dans la lutte pour leur survie, les civils sont confrontés à un autre ennemi encore plus insidieux : la faim. Écrasé par le soleil, avec ses huttes aux murs de boue séchée et aux toits de chaume, Pieri est un village ordinaire de l’État oriental du Jonglei, un des principaux champs de bataille du conflit déclenché en décembre 2013. La région est tenue par la rébellion, opposée au gouvernement du président Salva Kiir. La population y meurt de faim, les différentes factions empêchant l’aide alimentaire d’arriver dans ces zones. Il y a quelques jours, l’ONU a décidé de passer outre cette interdiction et envoyé plusieurs de ces camions au-delà de la ligne de front pour rejoindre cet avant-poste isolé. TV5

Madagascar: Trafic de bois de rose à Madagascar – Reprise d’un procès à Singapour
La justice de Singapour vient de relancer un procès ouvert en 2014 concernant la saisie de 30 000 rondins de bois de rose destiné aux meubles de luxe, pour un montant évalué à 50 millions de dollars. Le commanditaire, un homme d’affaires singapourien, est suspecté d’importation illégale bien qu’il ait présenté au juge des documents officiels des autorités malgaches, censés autoriser cette exportation.  RFI