Revue de Presse du 23 novembre 2020

#EndSARS demande une réforme de la police nigériane
Les plus grandes manifestations au Nigeria depuis une génération exigent des réformes de la police et de la gouvernance et exposent des initiatives longtemps retardées visant à améliorer le professionnalisme et la surveillance de la police nigériane. … Le mouvement #EndSARS est animé par un profond mécontentement et des problèmes systémiques perçus par les citoyens nigérians. Des enquêtes montrent que les Nigérians font très peu confiance à la police et qu’un tiers d’entre eux ont versé ou se sont vu demander de verser un pot-de-vin à la police. … La Directrice exécutive de Partners West Africa, Kemi Okenyodo, réclame depuis longtemps une réforme de la police au Nigeria. Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique lui a parlé de la signification du mouvement #EndSARS et de ce qu’il laisse présager pour la réforme de la police au Nigeria. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Après l’ultimatum de l’Éthiopie aux rebelles du Tigré, l’ONU alerte sur le sort des civils
Au lendemain de l’ultimatum posé par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed aux forces rebelles de l’Etat du Tigré pour capituler avant une offensive contre la capitale locale Mekelle, les Nations unies ont exhorté, lundi 23 novembre, l’Éthiopie à assurer la protection des civils. Les affrontements, qui ont éclaté le 4 novembre entre les forces gouvernementales éthiopiennes et l’armée régionale du Tigré, ont fait des centaines, voire même des milliers, de morts. Catherine Sozi, coordinatrice humanitaire de l’ONU pour l’Éthiopie, a déclaré qu’elle espérait que seraient garanties la sécurité des travailleurs humanitaires et la « protection des plus de 525 000 civils (non combattants) qui résident à Mekelle ». Elle a aussi demandé la protection de « toutes les infrastructures civiles comme les centres de santé, les écoles et le réseau d’eau ». … Le Premier ministre Abiy Ahmed a donné, dimanche, 72 heures aux dirigeants de la région dissidente du Tigré, cible d’une offensive militaire et menacés d’un assaut « impitoyable », pour qu’ils déposent les armes. France24 avec AFP et Reuters

Mali: Aqmi nomme son nouveau dirigeant pour succéder à Abdelmalek Droukdel
D’après plusieurs sites spécialisés, al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a nommé un de ses cadres à la tête de l’organisation pour remplacer Abdelmalek Droukdel, tué en juin dernier, lors d’une opération militaire française, dans le nord du Mali. Le nouveau chef s’appelle Abou Oubéïda Youssef. C’est un membre influent d’Aqmi. Notre correspondant à Bamako a visionné la vidéo qui annonce la nomination du nouvel émir d’Aqmi ainsi que d’autres nouvelles. La vidéo, mise en ligne par l’organe de propagande d’al-Qaïda Maghreb islamique (Aqmi), dévoile le nom de son nouveau chef: Abou 0beïda Youssef Al-Annabi. C’est un ancien membre influent du conseil consultatif du même groupe jihadiste. RFI

Burkina Faso : les Burkinabè ont voté, malgré la menace djihadiste
Dimanche 22 novembre, quelque 6,5 millions de Burkinabè se sont rendus aux urnes pour élire à la fois leur nouveau président et leurs députés. Jusqu’au dernier moment, le pays aura vibré au rythme de la campagne et des préparatifs. Au total, 21 155 kits de matériel, notamment les bulletins de vote et les procès-verbaux, ont été distribués. Pour organiser ces élections, le budget a été révisé à 90 milliards de francs CFA soit 13 millions d’euros. Treize candidats, dont le président sortant Roch Marc Christian Kaboré, sont en lice. Concernant le scrutin législatif, 96 partis, cinq formations politiques et 25 regroupements d’indépendants, soit 10 652 candidats, se disputent les sièges. 10 600 observateurs internationaux et nationaux ont été déployé sur le terrain avec pour objectif essentiel de s’assurer du bon déroulement du processus électoral en vue d’une élection libre, transparente et crédible. … La Ceni a assuré qu’elle tâchera de proclamer les premiers résultats du scrutin au lendemain du double scrutin, soit le 23 novembre, comme ce fut le cas lors des élections de 2015. Le Point

Guinée : le gouvernement interdit les manifestations au nom de la lutte anti-Covid
Le gouvernement guinéen a annoncé l’interdiction de grandes manifestations politiques dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre en invoquant le Covid-19, mais l’opposition a dénoncé une instrumentalisation de la pandémie pour faire taire les adversaires du président Alpha Condé. L’interdiction, présentée comme un « rappel » par le gouvernement, est énoncée alors que le parti du principal adversaire d’Alpha Condé à la récente présidentielle appelait à manifester mercredi. … L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), parti du principal challenger de M. Condé à la présidentielle du 18 octobre, avait appelé à manifester mercredi contre ce qu’elle appelle un « hold-up » électoral et l’arrestation de plusieurs de ses leaders après l’élection. « Nous condamnons fermement l’instrumentalisation et la politisation du Covid-19 pour protéger le hold-up électoral et les arrestations arbitraires », dit un de ses responsables, Joachim Baba Millimono, dans une déclaration. Belga

Côte d’Ivoire : le dialogue suspendu à la libération des opposants
Alors que les Ivoiriens enterraient leurs morts de la crise électorale et attendaient patiemment que se concrétise le dialogue politique amorcé par les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, une semaine plus tôt, vendredi 20 novembre, l’ancien chef de l’État et patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a créé la surprise en stoppant net les négociations. L’ancien chef de l’État et principal interlocuteur du pouvoir en sa qualité de président du Conseil national de transition a posé comme conditions la libération des opposants détenus et le retour de ceux qui sont à l’étranger. « J’ai suspendu ce dialogue, jusqu’à ce que nos frères soient libérés », a-t-il déclaré dans un communiqué, faisant référence aux leaders de l’opposition tels que Maurice Guikahué, vice-président du PDCI, mais aussi Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, toujours derrière les barreaux. Le Point

Nigeria : une attaque dans une mosquée fait cinq morts et 18 portés disparus
Des hommes armés ont tué cinq fidèles et en ont enlevé 18 dans une attaque contre une mosquée dans le nord-ouest du Nigeria, a-t-on appris dimanche auprès de la police. Une centaine de voleurs de bétail, venus à moto, ont ouvert le feu vendredi contre des musulmans réunis pour la prière hebdomadaire, dans le village isolé de Dutsen Gari, dans l’Etat de Zamfara. « Les bandits ont tué cinq fidèles et ont enlevé 18 personnes, dont l’imam », a déclaré le porte-parole de la police de l’Etat, Mohammed Shehu. Un témoin joint par l’AFP a fait état de plus de 30 personnes enlevées. Le Nord-Ouest du Nigeria est la proie de ces gangs de criminels armés, qui pillent les villages, volent le bétail et pratiquent l’enlèvement contre rançon. Ces bandes se cachent dans des camps dans la vaste forêt de Rugu dans les Etats de Katsina, Zamfara, Kaduna et Niger, d’où ils lancent leurs attaques. Belga

Plus de 500 morts entre octobre et novembre, selon l’OIM
Le président du Cap-Vert, Jorges Carlos Fonseca, a appelé samedi la communauté internationale à trouver des « réponses efficaces » aux « phénomènes malheureux » liés à l’émigration clandestine. Il a exhorté à « travailler sur les causes en même temps, donner des réponses efficaces à ces faits terribles ». Le président capverdien a fait cette déclaration après la découverte de dix corps de migrants sur les côtes du Cap-Vert. Le dernier naufrage au large de l’Afrique de l’ouest a eu lieu le dimanche 15 novembre 2020. C’était au large du Cap-Vert, où une pirogue ayant à son bord 130 migrants a chaviré après l’explosion de son moteur. 60 personnes, dont trois enfants ont péri lors de ce naufrage, selon une évaluation de l’organisation internationale pour les migrations (OIM). Ces morts s’ajoutent à ceux enregistrés depuis octobre. DW

Soudan: un nouveau charnier pourrait abriter les victimes du massacre du 3 juin 2019
Au Soudan, les corps découverts dans des fosses près de Khartoum vont être exhumés. Le procureur a annoncé le lancement de nouvelles étapes dans l’enquête sur ces dépouilles découvertes, il y a une dizaine de jours, non loin de Khartoum. Les autorités pensent qu’il s’agit de victimes du massacre du 3 juin 2019. Les forces de sécurité avaient pris d’assaut le sit-in, cœur battant de la révolution, commettant un bain de sang. Les corps sont dispersés sur trois sites, près des montagnes d’al-Markhiyat. Les enquêteurs vont désormais les extraire des fosses et recueillir tous les éléments de preuves possibles. Des tests ADN seront réalisés. Le bureau du procureur va tenter de déterminer l’identité de ces personnes, la cause et la date de leurs morts. RFI

Afrique du Sud: le juge anti-corruption veut une enquête de police sur Zuma
Une commission d’enquête sur la corruption endémique en Afrique du Sud sous la présidence de l’ex-chef de l’Etat Jacob Zuma, a annoncé lundi son intention de demander l’ouverture d’une enquête de police sur l’ancien président. « J’ai décidé de demander au secrétaire de la commission de déposer une plainte pénale auprès de la police sud-africaine contre M. Zuma afin que la police puisse enquêter sur sa conduite », a déclaré le président de la commission et le juge en chef adjoint Raymond Zondo dans un communiqué. Après des mois à jouer au chat et à la souris, Jacob Zuma s’était finalement présenté il y a une semaine devant cette commission demandant formellement que son président, Raymond Zondo, se récuse pour « impartialité ». AFP

Mauritanie: Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu, est décédé
L’ancien chef de l’État mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président du pays démocratiquement élu en 2007 et renversé par un putsch l’année suivante, est décédé dans la nuit du 22 au 23 novembre dans une clinique de la capitale Nouakchott, après une longue maladie. Un deuil national de trois jours est observé depuis ce 23 novembre au matin sur l’ensemble du territoire. RFI

Dix ans après l’euphorie, que reste-t-il du « Printemps arabe »?
L’espoir. Soudain, sans borne, contagieux. Il y a dix ans, le monde arabe allait vivre une série de révoltes populaires improbables, un puissant souffle de liberté qui dura des mois, avant des lendemains qui déchantent. Un évènement historique qui a durablement bouleversé la région. De l’effondrement de régimes dictatoriaux considérés comme indéboulonnables à la montée et la chute d’un « califat » jihadiste, le Moyen-Orient a vécu la deuxième décennie du XXIe siècle au rythme de ce séisme géopolitique et de ses répliques. … De la Tunisie au Yémen en passant par l’Egypte, la Libye ou la Syrie, les manifestations populaires, massives, ont été suivies au mieux de réformes précaires, au pire d’un retour à un ordre autoritaire, voire à d’interminables conflits armés. Malgré ces revers, la flamme de ce mouvement pro-démocratie ne s’est pas éteinte, comme en témoigne la deuxième série de soulèvements huit ans plus tard au Soudan, en Algérie, en Irak, au Liban. AFP

Petit à petit, la tortue refait son nid sur les plages du Sénégal
« Oh regardez, une tortue est née ce matin ! » Les genoux enfoncés dans le sable blanc, Malamine Ndiaye attrape délicatement un minuscule animal à carapace grise qui gesticule, déjà prêt à rejoindre l’océan. Ce jour-là, cet agent de l’aire marine protégée (AMP) de la Somone, au Sénégal, sortira deux autres bébés du nid enterré à une dizaine de centimètres de profondeur et protégé par une cage grillagée. Une fois recueillies les données sur le nombre d’œufs éclos, il les lâche à quelques mètres du rivage. « Il faut les protéger des rapaces ou des chiens avant qu’elles rejoignent la mer », explique l’agent en treillis, regardant avec tendresse les trois petites tortues s’y prendre à plusieurs reprises, emportées par les vagues qui les font reculer de plusieurs mètres, avant de plonger dans la mer. Au total, seize tortues adultes ont pondu cette année sur la plage de Guéréo, à 60 km au sud de Dakar. Le Monde

«Kinshasa Chroniques» – Quand les artistes congolais explorent leur ville
« Quand tu entres dans cette exposition, tu touches Kinshasa. » Performances, peintures, banderoles, costumes, musiques, architecture… Dans « Kinshasa Chroniques », 70 artistes kinois nous font vivre la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Juste avant le confinement de l’exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, ils nous ont partagé leur passion pour leur ville. RFI