RDC: l’ONU soupçonne l’existence d’au moins 17 fosses communes dans les Kasaï
La violence dans l’ex-province du Kasaï, secouée par la rébellion des miliciens de Kamuina Nsapu, s’est invitée à une réunion de la Commission des droits de l’homme des Nations unies à Genève mercredi 22 mars. Alors que les autorités congolaises confirment des débordements, l’inculpation de 7 militaires pour crimes contre l’humanité et une enquête sur deux fosses communes dans l’ex-province du Kasaï, les Nations unies, de leur côté, s’inquiètent de l’existence présumée d’au moins 17 fosses communes aux Kasaï central et oriental, tout comme d’entraves à l’accès à ces sites et à l’exercice de leur mandat. RFI
Violences au Kasaï : 67 policiers et plusieurs militaires ont été tués (Officiel)
Soixante-sept policiers et plusieurs militaires de l’armée congolaise ont été tués depuis que les miliciens Kamuina Nsapu affrontent les forces de l’ordre dans les provinces du Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental et Lomami. Le communiqué de la réunion interinstitutionnelle tenue mardi 21 mars et présidée par Joseph Kabila ne précise pas le nombre de militaires tués. La réunion interinstitutionnelle, qui réunit les responsables de plusieurs institutions du pays, recommande à la justice de poursuivre les auteurs des crimes. «Le conseil appelle à la vigilance et recommande à la justice de poursuivre systématiquement les auteurs de différents crimes commis sur toute l’étendue de la République, aussi bien à l’endroit des civils innocents que des forces de police et de l’armée qui ont perdu, pour les seules provinces du Kasaï, respectivement soixante-sept policiers et plusieurs militaires des FARDC depuis le début du phénomène Kamuina Nsapu», lit-on dans le communiqué publié après la réunion interinstitutionnelle. Radio Okapi
RD Congo : voyage au Nord-Kivu, chez les laissés-pour-compte du régime de Kabila
Seuls les eucalyptus ont résisté par dizaines à l’épreuve du temps. Dans l’immense domaine du mwami de Rutshuru, plus aucune trace de tambourinaires, encore moins de la grande paillote sous laquelle le roi de ce territoire du Nord-Kivu, dans l’extrême est de la RD Congo, recevait jadis les sages du village. La cour royale s’est vidée de ses sujets et de tous ses symboles traditionnels. La faute aux conflits armés qui sévissent dans cette partie du pays depuis plus de deux décennies. Jeune Afrique
Kinshasa, négociations au bord de la rupture
Les évêques de la Cenco tentent toujours de mener les débats entre la majorité présidentielle et le Rassemblement de l’opposition congolaise. Mais le constat est clair, rien ne bouge, les deux camps n’entendent pas faire le moindre geste. Le Rassemblement de l’opposition, emmené par Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi, entend respecter et faire respecter l’accord de la Saint-Sylvestre à la lettre. Cet accord prévoit, dans son art III que « Le gouvernement de la République est dirigé par le Premier ministre présenté par l’opposition politique non signataire des accords du 18 octobre 2016/Rassemblement et nommé par le président de la République conformément à l’article 78 de la Constitution. » Le Rassemblement entend donc présenter son candidat et le faire avaliser par le chef de l’Etat. La Libre
Mgr Marcel Utembi à l’ONU : «L’arrangement particulier peine à se conclure »
S’exprimant mardi 21 mars au Conseil de sécurité de l’ONU, le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a reconnu que « l’arrangement particulier pein[ait] à se conclure », tout en réaffirmant que l’accord du 31 décembre reste la seule voie de sortie de crise institutionnelle en RDC. «L’accord global et inclusif du centre interdiocésain s’avère la seule feuille de route réaliste pouvant sortir le pays de la crise institutionnelle. Malheureusement, l’arrangement particulier destiné à assurer la mise en œuvre dudit accord peine à se conclure, alors que la population attend impatiemment les élections», regrette Mgr Marcel Utembi. Il pense que pour arriver à l’application de cet accord, il faut un « réel engagement » des acteurs politiques et sociaux congolais. Radio Okapi
RDC: des inquiétudes sur la mission de l’ONU dans le pays
A huit jours du renouvellement du mandat de la mission de maintien de la paix en RDC, le Conseil de sécurité de l’ONU a entendu les principaux acteurs de cette crise. Parmi eux, Mgr Utembi, président de la Cenco qui a alerté sur un risque du report des élections et demandé un renforcement de la Monusco. Mais il se heurte à l’administration Trump qui veut couper les budgets et les troupes. La mission de l’ONU en RDC pourrait être la première à en faire les frais. RFI
RCA: des petits Centrafricains privés d’école par la guerre
Selon l’ONU, environ 20 % des élèves centrafricains sont aujourd’hui encore privés d’école à cause du conflit. Soit un petit Centrafricain sur cinq. L’organisation Human Rights Watch publie ce jeudi 23 mars un rapport pour dénoncer cette situation. Dans de nombreuses préfectures du pays, des groupes armés, en majorité Seleka, occupent encore des écoles qu’ils utilisent comme bases ou comme baraquement. Par ailleurs, les écoles ont souvent été endommagées. RFI
Libye : Human Rights Watch demande au maréchal Haftar de faire cesser les meurtres
Le maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, doit ouvrir “de toute urgence” une enquête contre ses troupes accusées d’avoir commis des crimes contre des prisonniers, exhorte ce mercredi Human Rights Watch dans un communiqué. L’ONG de défense des droits de l’homme dit s’appuyer sur des témoignages des familles de victimes, des journalistes locaux et autres militants qui ont affirmé que des éléments sous le commandement du maréchal Haftar ont commis des crimes de guerre dans la ville de Benghazi dans la semaine du 18 mars. Des vidéos et photos consultées par l’ONG montreraient des soldats de l’Armée nationale libyenne – sous la coupe du maréchal Haftar – commettre des exactions sur des combattants à Benghazi. Une identifie clairement Mahmoud al-Warfalli, en train d’abattre de coups de feu dans la tête trois combattants adverses, avance l’organisation.
Libye: le chef du Haut conseil d’Etat soupçonné d’avoir collaboré avec al-Qaïda
Le député européen italien Mario Borghezio a accusé Abderrahmane Souihli, président du Haut conseil de l’Etat libyen, de collaborer avec al-Qaïda en Libye. Il révèle que Souihli avait coordonné avec al-Qaïda et sa branche « les brigades de défense de Benghazi », l’offensive menée le 7 mars contre les champs pétroliers. RFI
Au Tchad, Marine Le Pen défend son projet de fermer les frontières françaises
Fin de séjour au Tchad pour Marine Le Pen. La candidate du Front national qui a été reçue au cours de sa visite par le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale a indiqué qu’elle venait parler un « langage de sincérité », non seulement aux Tchadiens, mais à toute l’Afrique. La candidate du Front national assure qu’elle est venue s’expliquer et proposer une nouvelle forme de coopération entre les pays africains et la France dans un « langage de vérité ». RFI
Gabon: zones d’ombres autour de la suspension du procureur de la région d’Oyem
La région d’Oyem dans le nord du Gabon n’a plus de procureur. Fabrice Afane Allogo a été suspendu pour trois mois par sa hiérarchie. Dans un document authentifié par RFI, le procureur général près la Cour d’appel d’Oyem écrit qu’il s’est « illustré par une insubordination hiérarchique caractérisée, des absences injustifiées, des procédures irrégulières et des saisies illégales de grumes ». Il ne sera pas payé pendant sa suspension. Une affaire sensible dans une région où les richesses notamment en bois suscitent beaucoup de convoitise. RFI
Marine Le Pen au Tchad, l’incongrue visiteuse
La candidate du Front national est au Tchad pendant deux jours pour visiter la force française Barkhane. Mais, pour cet éditorialiste burkinabé, elle cherche une dimension internationale pour sa campagne. Les discours enflammés de l’énergique présidente du Front national, qui tancent et taclent sans vergogne l’immigration et l’étranger, retentissent de ce côté-ci de l’Afrique, avec des notes de racisme. On se remémore encore les mots prononcés par la fille Le Pen sur le plateau du grand débat qui a réuni [lundi 20 mars] les candidats à la présidentielle française. Droite sur ses talons, elle a réaffirmé ses idées de rejet de l’immigration. Autant d’odes à la xénophobie et au rejet de l’altérité qui ont fait grincer des dents du côté africain. À s’y méprendre, l’on aurait dit que Le Pen déteste les Africains. Elle a de qui tenir, les chats ne font pas des chiens. Courrier International
Diplomatie : Marocafrique, acte II
Après l’UA, la Cedeao… La spectaculaire demande d’adhésion du royaume chérifien à la communauté ouest-africaine est une étape de plus dans l’ambitieuse stratégie continentale élaborée par Mohammed VI. Le pari est audacieux. Reste à le rendre réaliste… Décidément, pour le Maroc, l’année 2017 est placée sous le signe de l’Afrique. Un signe qui ne trompe pas : depuis presque quatre mois, Mohammed VI passe davantage de temps dans les capitales du continent que dans son propre pays. C’est que l’agenda africain du royaume s’est emballé à la veille et au lendemain de sa réintégration dans l’Union africaine (UA). Après la grand-messe d’Addis-Abeba, le 31 janvier, où le roi avait été accueilli en guest-star, ce dernier a poursuivi son périple, se rendant dans cinq autres pays. Et, pour accentuer le message fort du retour d’une puissance continentale dans les instances de l’UA, le Maroc a enchaîné en lançant une nouvelle grande annonce. Jeune Afrique
Namibie : réforme agraire en vue
Le président namibien Hage Geingob a appelé hier mardi à l’expropriation pour pouvoir redistribuer les terres à la majorité noire. Des expropriations qui se feront avec une compensation financière juste, selon le chef de l’état. L’objectif étant redistribuer 43% des terres arables d’ici 2020. BBC