Répression au Zimbabwe: le régime Mnangagwa version « extrême » de celui de Mugabe
Civils tués à bout portant, répression par l’armée au grand jour, internet bloqué: le président Emmerson Mnangagwa, qui avait promis un « nouveau Zimbabwe », recourt aux méthodes de son prédécesseur Robert Mugabe mais en plus « extrême », selon des experts. Le régime Mnangagwa « n’est pas un gouvernement réformiste » contrairement aux assertions du nouvel homme fort du Zimbabwe, « il fait usage des mêmes méthodes, de la même brutalité », estime Dewa Mavhinga, directeur régional de Human Rights Watch (HRW). Le nouveau chef de l’Etat, un ancien proche de Robert Mugabe tombé en disgrâce, avait brièvement suscité l’espoir en prenant le pouvoir fin 2017. Il avait promis « un nouveau chemin » pour le pays après des années de crise économique et de répression. TV5
Le monde peut aider le Zimbabwe en levant les sanctions, selon le président sud-africain
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a estimé mardi que la levée des sanctions visant le Zimbabwe serait le meilleur moyen pour la communauté internationale d’apaiser la crise qui touche le pays. « Il n’est plus nécessaire de maintenir des sanctions contre le Zimbabwe désormais, car ils se sont engagés sur la voie de la démocratie et d’une véritable reprise, et nous les aiderons le mieux en levant ces sanctions », a déclaré M. Ramaphosa lors d’une apparition à l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève. Le Zimbabwe a été secoué la semaine dernière par de violentes manifestations contre la hausse spectaculaire (+150%) des prix des carburants ordonnée par le gouvernement, dans un pays étranglé par deux décennies de crise économique. Slate
De retour au Zimbabwe, Mnangagwa s’efforce de tirer un trait sur la fronde
Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a tenté mardi de tourner la page de la fronde meurtrière contre la hausse des prix du pétrole en lançant un appel au dialogue à l’opposition, qui l’a aussitôt refusé en exigeant la fin de la répression. A peine rentré à Harare, M. Mnangagwa a invité « les chefs des partis politiques et les responsables religieux et de la société civile » à « engager un dialogue national » avec son gouvernement. « Faisons de l’économie notre priorité. Faisons de la population notre priorité », a-t-il lancé, en promettant de sanctionner les dérapages de ses forces de l’ordre. Sa main tendue a été refusée sans délai par le chef de l’opposition. « Pour dialoguer, il faut être libre de parler. Aujourd’hui, les voix de la nation sont bâillonnées par la prison ou par la peur », a réagi Nelson Chamisa. « Nous exigeons la fin immédiate de la répression et de la terreur », a insisté le président du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). TV5
Possible investiture de Félix Tshisekedi jeudi
Le nouveau président de la RDC (République démocratique du Congo) pourrait être investi jeudi au palais de la nation, le bureau de travail du président sortant, indiquent des sources proches de la présidence. « L’investiture aura bien lieu jeudi à 12 heures, » a dit à VOA Afrique le Conseiller principal du président Joseph Kabila en matière de diplomatie, Barnabée Kikaya Bin Karubi. Un autre conseiller du président Kabila a, lui aussi, confirmé cette information, précisant que la cérémonie se tiendra au palais de la nation « en présence d’une dizaine de chefs d’Etat africains ». « Le monde entier va bien assister à une passation de pouvoir civilisée et pacifique ce jour-là, contrairement à ce qui se disait, » a indiqué un autre conseiller de M. Kabila. Mais aucun communiqué officiel n’est pas encore rendu public sur les détails de cette investiture. VOA
Élections en RDC : l’UE et l’UA se « rallient » à Tshisekedi
L’Union européenne choisit son camp dans la crise électorale en cours en République démocratique du Congo. Ce mardi, elle a décidé d’apporter son soutien au président déclaré élu par la Cour constitutionnelle, Félix Tshisekedi, précisant qu’elle s’appliquerait à travailler avec ce dernier. Une promesse également faite par l’Union africaine, qui opère ainsi un rétropédalage. Félix Tshisekedi peut enfin se féliciter d’une reconnaissance internationale. Après la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui a reconnu sa victoire dès la confirmation des résultats du scrutin par la Cour constitutionnelle congolaise, l’Union européenne et l’Union africaine abondent dans le même sens. Ces deux organisations ont mentionné ce mardi lors d’une conférence de presse conjointe qu’elles ont pris note de la décision de la Cour constitutionnelle. Elles ont par ailleurs fait vœu de soutenir le président controversé et de l’accompagner dans son mandat naissant, sans toutefois explicitement reconnaître sa victoire ou le féliciter. Africa News
En RD Congo, l’Église catholique « craint que le système ne perdure avec le nouveau président »
Reportage en République démocratique du Congo, au sein de l’Église catholique, qui a observé de près l’élection présidentielle et scrutera les premiers jours du nouveau président Félix Tshisekedi. La conférence des évêques se réserve la possibilité de ne pas assister à l’investiture du nouveau chef de l’État. « Une invitation n’est pas une convocation. Ce serait comme nous renier nous-mêmes », explique Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa. Les évêques craignent que Félix Tshisekedi n’ait que peu de marge de manœuvre. « Je crains fortement que le même système va continuer avec le nouveau président », poursuit Fridolin Ambongo. « L’unique message : qu’il n’oublie pas d’où il vient. Il vient du peuple, le peuple souffre », ajoute le prélat. Des déclarations qui sonnent comme une mise en garde. France 24
Les voisins de la RD Congo divisés par l’élection de Félix Tshisekedi
Depuis le 20 janvier, la République démocratique du Congo (RDC) a officiellement un nouveau président élu. Félix Tshisekedi devrait prêter serment jeudi 24 janvier, succédant ainsi à Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 18 ans. Mais la reconnaissance de sa victoire contestée s’est heurtée à la résistance du Rwanda, dont le président Paul Kagamé assure la présidence de l’Union africaine (UA) jusqu’en février. Dans un communiqué émis le 17 janvier, à la suite d’une réunion organisée à l’initiative du chef de l’État rwandais dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, des représentants de l’union avaient demandé la « suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections » en RD Congo en raison des « doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires ». France 24
RDC: nouvelle attaque de groupes armés dans le territoire de Djogu
En Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, des soldats et des assaillants ont été tués dans la nuit du 21 au 22 janvier au cours d’une attaque qui visait l’armée dans la localité de Largu du territoire de Djugu. Une attaque qui a totalement surpris dans une région qui vient de vivre plus deux mois d’accalmie (notamment durant la période électorale et les élections), après des attaques menées par des groupes armés non identifiés tout au long de 2018. Mais la société civile et l’armée congolaise ont des versions différentes sur cette attaque. RFI
Au Nigeria, le gouvernement augmente le salaire minimum de 50%
Le gouvernement nigérian a accordé une augmentation de 50% du salaire minimum, après des mois de bras de fer avec les syndicats de travailleurs et de menaces de grèves, a annoncé mardi le ministre du Travail, Chris Ngige. Le salaire minimum dans le pays le plus peuplé d’Afrique est actuellement de 18.000 naira (un peu moins de 44 euros) par mois pour les salariés du public comme du privé. En novembre dernier, les gouverneurs des Etats avaient rejeté un accord portant sur un montant de 30.000 nairas, le qualifiant d' »impraticable » à moins de réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires ou d’augmenter les fonds du budget fédéral qui leur sont alloués. Malgré les allocations mensuelles du gouvernement fédéral, de nombreux États n’ont pas payé leurs fonctionnaires depuis des mois, blamant le ralentissement économique qui a plombé le géant ouest-africain depuis 2016. Le ministre du Travail a déclaré à la presse que la somme de « 27.000 (nairas) mensuels a été approuvée », suite à une réunion du conseil national des Etats. La Libre
Sénégal – Élection présidentielle : 5 candidats pour un fauteuil
Ils sont cinq. Cinq à se lancer dans la course à la présidentielle dont le scrutin est fixé au 24 février prochain. Depuis dimanche soir, leurs noms sont affichés sur des panneaux disposés devant le siège du Conseil constitutionnel à Dakar. Aux côtés de Macky Sall, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Madické Niang et Issa Sall ont rempli les critères imposés par l’institution. Et parmi eux celui portant sur les parrainages, dont les règles ont été dictées par une nouvelle loi controversée votée en avril dernier. Pour pouvoir se présenter, les candidats ont dû récolter entre 52 000 et 68 000 signatures de citoyens, soit entre 0,8 % et 1 % du corps électoral. Le Conseil constitutionnel a, en revanche, écarté la candidature de Karim Wade, ex-ministre en exil au Qatar et fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, pressenti pour représenter le Parti démocratique sénégalais (PDS). Condamné en 2015 à six ans de prison pour « enrichissement illicite » puis gracié par le président tout en restant condamné à payer une amende, son recours a été jugé « irrecevable » par les sages de l’institution. Même décision concernant la candidature de Khalifa Sall, condamné, lui, pour « escroquerie portant sur les deniers publics ». La route est donc libre pour les quatre autres aspirants à la présidence. Le Point
Côte d’Ivoire : 2020, Alassane Ouattara en route pour un 3e mandat ?
Le responsable de la principale confédération syndicale au Zimbabwe, à l’origine d’une grève générale violemment réprimée par le régime la semaine dernière, a été arrêté lundi à Harare, a annoncé un groupe d’avocats. Japhet Moyo, secrétaire général du Congrès zimbabwéen des syndicats (ZCTU), “a été arrêté à l’aéroport international Robert-Mugabe. Il est actuellement dans un commissariat de police d’Harare”, a déclaré à l’AFPun porte-parole de l’ONG Avocats du Zimbabwe pour les droits de l’Homme (ZLHR), Kumbirai Mafunda. A la suite du doublement des prix des carburants à la pompe annoncée le 12 janvier, la ZCTU avait appelé à trois jours de grève générale la semaine dernière. Africa News
Béchir au Qatar, premier déplacement hors du Soudan depuis le début des troubles
Le président soudanais Omar el-Béchir est arrivé mardi soir au Qatar, où il effectue sa première visite à l’étranger depuis le début de manifestations antigouvernementales dans son pays il y a plus d’un mois. M. Béchir a été accueilli à l’aéroport de Doha par le ministre d’Etat qatari pour les Affaires étrangères, Soltan ben Saad al-Muraikhi, selon l’agence de presse QNA. Depuis le 19 décembre, le Soudan est en proie à une vague de contestation ayant fait 26 morts selon un bilan officiel, et 40 tués selon des ONG. Mardi, la police soudanaise a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une foule qui manifestait à Omdourman, ville voisine de la capitale Khartoum. TV5
Afrique du Sud: promulgation d’une loi sur le financement des partis
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué avant les élections de mai une loi sur le financement des partis politiques qui, a salué mercredi une ONG, « renforcera considérablement la transparence » dans un pays miné par la corruption. La loi interdit notamment l’acceptation de donations provenant de gouvernements étrangers, de personnes étrangères et d’entités publiques, ainsi que des donations qui pourraient être issues d’activités criminelles, selon la présidence. Les partis ont aussi désormais obligation de rendre public le nom des personnes ou entités qui font un don de plus de 100.000 rands (6.300 euros), a précisé l’organisation My Vote Counts (Mon vote compte). L’adoption de cette loi est « un événement vraiment historique » pour l’Afrique du Sud, s’est-elle réjouie. TV5
De « l’argent frais » pour le G5 Sahel (Sidikou)
De « l’argent frais » devrait parvenir au G5 Sahel pour faire progresser ses projets de développement et relancer les opérations de sa force militaire antijihadiste, qui ont repris le 15 janvier, selon le secrétaire permanent de l’organisation Maman Sambo Sidikou. « Nous sommes en discussion avec nos partenaires et il y a de l’argent frais annoncé par les Européens, et nous allons travailler très incessamment avec les Fonds arabes pour délimiter et préciser ce qu’ils vont faire », a déclaré M. Sidikou, cité dans un communiqué de la présidence du Niger mis en ligne sur son site lundi. Le commandant de la Force G5 Sahel, le général Hanena Ould Sidi, a confirmé que la force militaire multinationale du G5 Sahel avait repris ses opérations « depuis le 15 janvier », en dépit du retard accusé par la livraison du matériel demandé. MM. Sidikou et Ould Sidi ont été reçus lundi par le président nigérien Mahamadou Issoufou, président en exercice du G5 Sahel. TV5
Nomination d’un Chinois comme émissaire de l’ONU, une première
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a nommé mardi un ambassadeur chinois, Huang Xia, comme son nouvel émissaire pour la région des Grands Lacs, une première pour Pékin qui illustre son rôle croissant au sein des Nations unies. C’est « le premier envoyé spécial chinois », s’est félicité auprès de l’AFP une source diplomatique chinoise, l’ONU indiquant ne pas avoir connaissance de précédent depuis une vingtaine d’années. Très impliquée diplomatiquement et économiquement en Afrique, la Chine est devenue récemment le deuxième contributeur financier à l’ONU après les Etats-Unis, une place occupée jusqu’alors par le Japon. La part chinoise atteint aujourd’hui 12% du budget de fonctionnement de l’ONU et 15% de celui des opérations de paix. VOA