Revue de Presse du 23 avril 2020

Ajustements rendus nécessaires par la lutte contre le COVID-19 sur le continent africain
L’Afrique est confrontée à l’une des crises de santé publique les plus graves au monde sur une même année, compte tenu de sa lutte constante face aux maladies infectieuses et chroniques. L’apparition de la pandémie du COVID-19 et la pression qu’elle a exercée sur certains des systèmes de santé les plus sophistiqués au monde n’ont pu qu’être abordées avec gravité par les acteurs de la santé publique en Afrique. De par son niveau de pauvreté élevé, sa densité urbaine, son exposition aux maladies infectieuses, son accès limité aux soins de santé et ses campements de fortune surpeuplés, l’Afrique présente de nombreux facteurs de risque susceptibles d’exacerber la pandémie. Étant donné ces défis, de nombreux pays africains ont suivi la tendance mondiale en imposant la fermeture des entreprises et la limitation des déplacements. Toutefois, 70 % de la population de certains pays étant tributaires de moyens leur permettant de subsister, il était entendu que cette solution ne s’appliquerait que temporairement. La réponse de l’Afrique face à la pandémie doit être adaptée à ses spécificités, ses difficultés, ses ressources et ses atouts. Elle a suscité de nombreuses innovations et adaptations, et les initiatives continuent à se multiplier.

Covid-19 : l’ONU met en garde contre le risque d’une régression des droits humains
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a prévenu jeudi qu’il ne serait pas acceptable que certains États profitent de la pandémie de nouveau coronavirus pour réduire les droits humains, en dévoilant un rapport consacré au sujet. Le nouveau coronavirus pourrait servir de prétexte à certains dirigeants pour réduire les droits humains. C’est du moins la crainte avancée jeudi 23 avril par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Le responsable onusien a dévoilé un rapport de l’ONU soulignant la manière dont les droits humains devaient guider la réponse à la crise sanitaire, sociale et économique qui frappe le monde. « Nous voyons des effets disproportionnés sur certaines communautés, la montée des discours haineux, le ciblage de groupes vulnérables, et les risques de réponses sécuritaires sévères nuisant à la réponse sanitaire », a-t-il dit. France24

Le Covid-19 pourrait faire resurgir d’autres maladies mortelles
C’est ce que redoute l’Alliance du vaccin (Gavi). Des maladies comme la rougeole, le choléra ou le paludisme pourraient resurgir si l’attention reste totalement concentrée sur le Covid-19. La pandémie de Covid-19 va-t-elle entraîner la résurgence d’autres maladies mortelles ? C’est la question posée par l’Alliance du vaccin (Gavi). L’apparition du coronavirus suscite en effet une grande mobilisation de ressources y compris celles devant aller normalement à la lutte contre des maladies comme la rougeole, le choléra, le paludisme ou la fièvre Lassa, s’alarme cette organisation. Des statistiques montrent que le risque est plus élevé dans les pays les plus pauvres du monde. DW

Mali: 12 militaires blessés dans l’explosion d’une mine
Douze soldats maliens ont été blessés lundi dans l’explosion d’un engin explosif improvisé (EEI), entre Tanal et Débéré, dans le Cercle de Douentza, région de Mopti, au centre du pays, rapporte mercredi l’agence de presse malienne (AMAP). « Un véhicule blindé des forces loyalistes transportant des soldats a sauté sur une mine entre Tanal et Débéré, faisant 12 blessés et provoquant un endommagement léger de l’engin », précise la même source. Sahel-Intelligence

RDC: accrochage entre les forces de l’ordre et des membres de la secte Bundu dia Kongo
Au moins 14 personnes ont été tuées, ce mercredi, dans des combats entre les forces de sécurité et des membres suspectés de la secte Bundu dia Kongo. Les faits se sont encore produits le long de la Nationale 1, la route qui relie Kinshasa à Matadi au Kongo central. Les adeptes de ce mouvement politico-religieux sont suspectés de mener des opérations violentes contre les ressortissants non originaires de la province. RFI

Bénin : 8 marins portés disparus après une attaque de pirates
Huit marins sont portés disparus depuis mardi, après que leur cargo eut été attaqué par des pirates au Bénin, a annoncé Transeste, la société allemande gestionnaire du bateau. Selon la compagnie, le porte-conteneur « Tommi Ritscher », détenu par une société Singapourienne, a été attaqué par des pirates au large de la ville de Cotonou dimanche. Après l’assaut, les forces spéciales nigérianes et béninoises ont retrouvé le mardi matin 11 marins sains et saufs, mais « huit membres d’équipage sont manquants et seraient été enlevés par les pirates », selon la compagnie allemande. Sahel-Intelligence

COVID-19 – Session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO
ne session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se tient par visioconférence ce jeudi à partir de 10 heures, a appris l’APS. Les leaders des pays membres de la CEDEAO se pencheront notamment sur l’évolution de la situation de la pandémie du Covid-19 dans la région et ses impacts, indique l’organisation dans un communiqué. En prélude de ce sommet extraordinaire, les ministres en charge des finances et les gouverneurs des banques centrales de la CEDEAO ont tenu ce mercredi, une réunion extraordinaire en visioconférence sur le même sujet, rapporte la même source. APS

Coronavirus : le FMI approuve une aide de 363 millions de dollars en faveur de la RDC
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi le versement d’une aide d’urgence de 363 millions de dollars en faveur de la République démocratique du Congo pour combattre la pandémie du coronavirus. « La RDC connaît un choc sévère. A mesure que l’impact économique du Covid-19 s’accentue, les perspectives à court terme se détériorent rapidement », souligne l’institution dans un communiqué, notant en particulier la chute des prix des minéraux, dont les exportations notamment vers la Chine constituent la principale source de revenus du pays. RTBF

La Cour africaine des droits de l’homme demande la suspension du mandat d’arrêt contre G. Soro
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ordonne la suspension du mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne contre Guillaume Soro, actuellement exilé en France. Elle ordonne aussi à l’État de Côte d’Ivoire de remettre en liberté provisoire les dix-neuf proches et partisans de l’ancien président de l’Assemblée nationale mis en détention préventive depuis la fin décembre. RFI

Alger « criminalise » la désinformation contre l’ordre public et l’Etat
Les députés algériens ont adopté mercredi un projet de réforme du code pénal « criminalisant » la diffusion de fausses informations qui portent « atteinte à l’ordre public et à la sûreté de l’Etat », un texte contesté par les militants des droits humains. Présenté dans le cadre d’une réforme du code de pénal, le projet de loi a été débattu et voté en une matinée dans un hémicycle presque vide en raison de l’épidémie de Covid-19, selon les images diffusées par la télévision. Ces débats sur le nouveau code pénal ont lieu au moment où le « Hirak » –le mouvement populaire antirégime qui a ébranlé le pouvoir algérien pendant plus d’un an– est suspendu en raison de la pandémie, dans un contexte de répression contre des opposants et des médias. VOA

Nigeria: des centaines d’enfants des rues évacués de Kano pour éviter la propagation du virus
Des centaines de garçons font la queue en attendant de monter dans des bus qui les emmeneront loin de Kano. Après avoir noté leur nom et pris leur température, la grande ville du nord du Nigeria évacue ces enfants des rues pour se protéger du coronavirus. La plupart d’entre eux sont des élèves d’écoles coraniques controversées que l’on voit généralement mendier dans les rues dans le nord majoritairement musulman du pays. Pour freiner la propagation du coronavirus, les autorités locales ont décidé d’évacuer quelque 250.000 enfants de la ville de quatre millions d’habitants, pour les renvoyer dans leurs villages. AFP

89 policiers Sud-africains arrêtés pour avoir violé la réglementation sur le coronavirus
Des dizaines de fonctionnaires sud-africains, dont 89 officiers de police, ont été arrêtés pour avoir enfreint la réglementation instaurée pour lutter contre le coronavirus, beaucoup d’entre eux pour avoir vendu des boissons alcoolisées confisquées, a indiqué mercredi le ministre de la Police. « Au total, 131 personnes, dont des fonctionnaires, des conseillers, des responsables de la santé et des services correctionnels, ont été arrêtées », a déclaré à la presse le ministre de la Police, Bheki Cele, à Durban (est). « Parmi elles, 89 sont des membres des services de police sud-africains », a-t-il dit. Beaucoup d’entre eux ont été arrêtés pour avoir vendu de l’alcool qu’ils avaient confisqué à des particuliers, a-t-il précisé. VOA

Boko Haram au Nigeria : qui tue qui ? Le décompte macabre d’une guerre sale
Pris entre tenaille entre les forces de sécurité et les djihadistes, les civils sont les premières et nombreuses victimes des deux parties du conflit. Le grand récit de la lutte contre le terrorisme au Sahel se focalise généralement sur les atrocités commises par les insurgés et non par les gouvernements qui les combattent. Au Nigeria, pourtant, les forces de sécurité et leurs supplétifs miliciens tuent davantage de gens que Boko Haram. Elles sont à l’origine de la mort de plus de 55 % des victimes du conflit recensées entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2019 par le projet NigeriaWatch à partir des articles de la presse locale et des rapports des organisations de défense des droits humains. Le Monde

« On le laisse mourir en prison »: quand les autorités du Somaliland enferment un journaliste critique
Le journaliste indépendant Abdimalik Muse Coldoon est emprisonné depuis un an en Somaliland car il a dévoilé des inégalités sociales et critiqué les autorités de son pays sur les réseaux sociaux. Amnesty International demande sa libération. « Il est enfermé avec douze autres prisonniers malades dans une pièce de 10 mètres carrés. On le laisse mourir en prison. » Voici le cri de détresse du journaliste Abdimalik Muse Coldoon relayé par son ancien avocat. Enfermé dans une prison au Somaliland (un territoire qui a autoproclamé son indépendance vis-à-vis de la Somalie en 1991), le journaliste indépendant de 38 ans a souvent décrié les inégalités sociales dans le système somalien. Sur les réseaux sociaux, il prenait la défense de personnes qui n’ont pas droit à des soins parce qu’ils font partie de certaines tribus. RTBF

La police marocaine lance une application mobile pour traquer les déplacements
La police marocaine utilise depuis quelques jours une application mobile pour suivre ceux qui ne respectent pas les restrictions de déplacement imposées dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus, a constaté l’AFP dans différents points de la capitale Rabat. Le lancement de cette application, mise au point par des ingénieurs de la direction de la Sureté nationale (DGSN), a été officiellement confirmé dans la nuit de mardi à mercredi par une dépêche de l’agence officielle MAP. Le but est de permettre à la police « de s’informer sur les barrages de contrôle par lesquels le citoyen est passé, facilitant ainsi le processus de suivi de ses mouvements », précise le texte qui cite différents responsables de la DGSN. VOA

Coronavirus: le Niger redoute des violences à l’approche du ramadan
L’approche du ramadan fait craindre une flambée de violences au Niger, où des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes contre le couvre-feu et l’interdiction des prières collectives, décrétés pour lutter contre la propagation du coronavirus. «Nous, on veut seulement prier dans nos mosquées, sans violences, rien de plus et nous sommes décidés à exercer ce droit religieux», menace Hassane Dari, un jeune commerçant du Lazaret, un quartier populaire de Niamey, interrogé par l’AFP mercredi. «On n’a pas pu faire les prières collectives les vendredis et on veut en plus nous empêcher les prières durant le mois béni de ramadan ? Ca ne va pas se passer comme ça !», se révolte Hadjia Aïssa, une ménagère de Banizoumbou, un quartier voisin de Lazaret. Le Figaro

L’aveu du Cameroun du meurtre de civils par des soldats, un signal positif jugent ONU et ONG
Yaoundé a envoyé un signal positif en admettant—laborieusement et sous pression internationale—que des militaires ont tué des civils dont 10 enfants, en février dans un village du Cameroun anglophone séparatiste, estiment l’ONU et des ONG, même si des zones d’ombre demeurent. Le 14 février, au moins 23 civils, dont 15 enfants, avaient été tués à Nargbuh, un village de la région du Nord-Ouest, selon l’ONU. Un massacre qui avait déclenché un tollé au Cameroun et dans nombre de capitales occidentales. AFP

Afrique du Sud: les psychologues poursuivent leurs consultations malgré le confinement
L’Afrique du Sud a prolongé son confinement strict au moins jusqu’au 1er mai pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Le pays compte 3 465 cas confirmés sur son territoire, et l’épidémie a fait 58 victimes. Dans les hôpitaux ou auprès des communautés, les soignants sont sur le front pour détecter les cas et soigner les malades. La période est aussi propice au stress, aux inquiétudes et aux angoisses liées à la maladie et au confinement, et les psychologues du pays sont aussi sur le pont, et enchaînent les consultations à distance pour continuer à apporter leur soutien. RFI

Le coronavirus menace le Ramadan, l’OMS émet des recommandations
Alors que la menace du coronavirus persiste à travers, le monde, les musulmans du Moyen-Orient se préparent à un mois de jeûne du Ramadan qui devrait commencer jeudi 23 avril. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) invite au respect des mesures édictées pour freiner la propagation de cette pandémie. À l’instar des chrétiens lors de la fête de Pâques, les musulmans se préparent à un Ramadan inédit cette année. Une source d’inquiétude pour beaucoup de pratiquants, qui ont déjà assisté à l’annulation des fêtes de l’Iftar et à la suspension des prières à la mosquée par les autorités, afin de ralentir la propagation du virus. Africanews