Revue de Presse du 22 mai 2020

Les leçons de la pandémie de grippe espagnole de 1918–1919 en Afrique
Malgré des différences importantes, l’expérience de l’Afrique coloniale face à l’épidémie de grippe espagnole il y a un siècle est riche d’’enseignements pour la riposte actuelle contre la COVID-19. La pandémie de « grippe espagnole » de 1918 sema la mort et le désordre dans le monde, infectant quelque 500 millions de personnes (près d’un tiers de la population mondiale) selon les estimations et en tuant 20 à 50 millions. Les ravages de la pandémie furent particulièrement lourds en Afrique, dont une grande partie était alors placée sous administration coloniale. Près de 2 % de la population du continent serait morte en six mois, soit 2,5 millions de personnes sur un nombre estimé de 130 millions d’habitants. La grippe espagnole décima les communautés, infectant dans certains cas jusqu’à 90 % de la population et se traduisant par des taux de mortalité de 15 %. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Burkina Faso: 47 terroristes tués par la gendarmerie nationale
Le Groupe d’action rapide de sécurité et d’intervention (GARSI) de la gendarmerie nationale basé à Barani a neutralisé mardi, 47 terroristes et détruits deux de leurs bases dans la zone de Waribèrè (Province de la Kossi), selon son directeur de la communication et des relations publiques. Le communiqué précise que le GARSI a également récupéré 21 motos, un fût de 200 litres, 10 bidons de 20 litres de carburant, de l’armement et des munitions, et une quantité importante de chanvre indien. Le communiqué déplore néanmoins, «la perte de deux gendarmes» et la blessure de trois autres qui ont été transférés vers des centres de santé. Sahel-Intelligence

La menace d’une intervention militaire égyptienne en Libye inquiète
Alors que le maréchal Haftar essuie revers sur revers depuis que la Turquie a formalisé et renforcé son soutien militaire au camp rival du gouvernement d’Union nationale de Fayez al-Sarraj, le président égyptien al-Sissi menace à son tour d’intervenir militairement en Libye pour contrecarrer l’influence croissante de la Turquie. Une perspective qui inquiète le groupe de contact sur la Libye de l’Union africaine, qui a tenu une réunion par visioconférence en début de semaine. C’est une déclaration du président al-Sissi à la télévision égyptienne le week-end dernier qui a réveillé les craintes du groupe de contact de l’Union africaine. Dans cet entretien, il menace d’engager son armée en Libye si l’ANL de Khalifa Haftar « devait être mise en difficulté » dans sa « lutte contre le terrorisme ». Comprendre, contre le GNA de Fayez al-Sarraj, dans le langage du chef de l’État égyptien. « Un affrontement direct entre la Turquie et l’Égypte sur le sol libyen – et plus seulement par procuration – compliquerait encore davantage le retour à la paix », redoute un diplomate, martelant la position de l’Union africaine selon laquelle « il n’y a pas d’issue militaire » au conflit libyen. RFI

Violences en Ituri : l’Union européenne interpelle Kinshasa et l’ONU
L’Union européenne a appelé jeudi Kinshasa et la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) à mettre fin aux violences attribuées à un groupe armé ethnico-mystique en Ituri, dans le Nord-Est du pays, où des centaines des personnes ont été tuées depuis fin 2017. “Ces actes barbares doivent cesser. Il appartient aux autorités congolaises et à la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) de mettre fin aux agissements de la milice armée Codeco et à en déférer les auteurs présumés devant la justice”, écrit le Haut-représenant de l’UE Josep Borrell dans un communiqué. Près de 300 civils ont été massacrés depuis mars dans la province d’‘Ituri, où les violences attribuées à la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) ont provoqué le déplacement de 200.000 personnes d’après l’agence des Nations unies pour les réfugiés. AfricaNews

Burundi: annonce-surprise des résultats partiels des élections présidentielles
Brusque accélération du calendrier électoral au Burundi. Alors que les résultats étaient attendus au plus tôt ce vendredi, les électeurs ont eu la surprise d’entendre ce jeudi soir au journal télévisée, la Synergie des médias, supervisée désormais par le ministère de la Communication, annoncer les résultats d’un peu plus de 12% des communes burundaises. Le score attribué au candidat du parti au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye, sur ces communes éparpillés dans tout le pays, est écrasant : près de 80 %, contre moins de 20 % pour son principal adversaire. Ces résultats sont encore trop partiels à ce stade pour être vraiment significatifs, mais ils ont fait tourner le sang du principal opposant burundais, et ont été ressentis comme un véritable électrochoc par ses partisans. RFI

Elections au Burundi : le chef de l’opposition juge les premiers résultats « fantaisistes »
Le leader du principal parti d’opposition du Burundi, Agathon Rwasa, a rejeté, jeudi soir, les résultats partiels portant sur 12% des 119 communes proclamés par la radiotélévision nationale et accordant au candidat du pouvoir une victoire écrasante. Ces résultats ont été annoncés mercredi au journal de 20h (18h GMT). Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Pierre-Claver Kazihise avait appelé, mercredi matin, les Burundais à la patience pour la publication des résultats partiels de ces élections générales, dont une présidentielle, attendus au plus tôt à partir de vendredi. RTBF

RDC: l’ONU très préoccupée par les bavures policières
L’ONU hausse le ton après la mort d’un militant de la Lucha tué d’une balle dans la tête lors d’une manifestation contre l’insécurité ce jeudi à Beni. Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme a dénombré au moins sept morts, justifiés par des mesures liées à la pandémie. Après la mort d’un jeune militant de la Lucha, la police a annoncé l’arrestation du tireur, mais évoque un « homicide involontaire » commis par un policier « pour se dégager d’une foule en furie » et les mesures limitant les rassemblements en cette période de pandémie. Le mouvement citoyen dénonce cet assassinat en pleine manifestation pacifique. RFI

Guinée -Cellou Dalein Diallo : « Nous ne sommes pas dans une phase de recomposition de la Ceni »
La polémique ne retombe toujours pas en Guinée après la nomination du juriste Mamadi 3 Kaba par le président Condé comme commissaire au sein de la Commission électorale. Il remplace Me Salif Kébé, l’ex président de la commission électorale décédé de covid-19 le 4 mai dernier. L’opposition et la société civile rejettent cette nomination qui selon eux viole un arrêt du conseil constitutionnel. Cellou Dalen Diallo, le chef de file de l’opposition guinéenne, joint à Conakry, pense que le choix de Mamadi3 Kaba n’a pas respecté les dispositions de la loi. Selon lui, il revenait au Barreau de désigner un représentant étant entendu que c’est lui qui a choisi feu Salif Kebé. BBC

Malawi : la présidente de la commission électorale démissionne
La présidente contestée de la Commission électorale du Malawi (MEC) Jane Ansah a annoncé jeudi soir sa démission, un mois avant l‘élection présidentielle prévue après l’annulation pour fraudes de la réélection de Peter Mutharika. L’opposition et la société civile réclamaient depuis des mois le départ de Mme Ansah, qu’elles accusent d’avoir couvert les irrégularités qui ont permis la victoire du chef de l’Etat sortant. Au pouvoir depuis 2014, Peter Mutharika, 79 ans, a été réélu en mai 2019 pour un second mandat dès le premier tour de scrutin, crédité par la MEC de 38,5% des voix contre 35,4% au chef de l’opposition Lazarus Chakwera. En février dernier, la Cour constitutionnelle a créé la surprise en annulant la victoire de M. Mutharika pour fraudes et ordonné un nouveau scrutin. Saisie par le sortant, qui a nié toute irrégularité, la Cour suprême d’appel a confirmé cette décision début mai. AFP

Au Soudan, les conflits tribaux menacent une transition fragile
Une nouvelle vague de violences intertribales s’est soldée par des dizaines de morts et de blessés au Soudan, menaçant la transition politique quelques semaines après le premier anniversaire de la chute de l’ex-président Omar el-Béchir. Depuis le début du mois, 59 personnes ont péri et une centaine d’autres ont été blessées au cours d’affrontements dans différentes régions, compliquant la tâche des autorités de transition. AFP

Le CPJ s’inquiète du sort du journaliste camerounais Samuel Wazizi détenu au secret
Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) dit être déterminé à poursuivre jusqu’au bout ses efforts concernant le cas du journaliste Samuel Ajekah Abuwe, aussi connu sous le nom de Samuel Wazizi. Ses proches sont sans nouvelle de lui depuis son arrestation et sa détention au secret le 7 août 2019 dans la région anglophone du Sud-ouest du Cameroun. … La détention au secret est une pratique très courante au Cameroun. Le journaliste Ahmed Abba, correspondant haoussa de Radio France International dans le Nord du Cameroun, a subi le même traitement. D’autres journalistes sont en détention provisoire. … Le Cameroun est le deuxième pire geôlier de journalistes en Afrique subsaharienne. VOA

Un proche de Thabane nommé ministre de la Défense du Lesotho
Le nouveau Premier ministre du Lesotho Moeketsi Majoro a présenté jeudi son gouvernement, d’où émerge un proche de son prédécesseur démissionnaire Thomas Thabane au poste stratégique de ministre de la Défense. Au pouvoir depuis 2017, M. Thabane, 80 ans, a quitté ses fonctions mardi deux ans avant la fin de son mandat, épilogue d’une crise politique de plusieurs mois provoquée par sa mise en cause dans le meurtre de son épouse. Le mois dernier, l’ancien chef du gouvernement avait ordonné à l’armée de descendre dans les rues de la capitale du royaume Maseru pour « restaurer l’ordre » face à ceux qui exigeaient sa démission. Les soldats étaient rentrés dans leurs casernes vingt-quatre heures plus tard, à la faveur d’une médiation de l’Afrique du Sud voisine. VOA

La Chine profite de la lutte contre la pandémie en Afrique pour vendre ses entreprises
La pandémie est une aubaine pour les acteurs économiques chinois qui font de nombreux dons de matériels aux pays africains, à grand renfort de communication. La banderole est rouge, forcément. Un groupe de jeunes Chinois, masque sur le visage, la tient avec délicatesse du bout des doigts. « CRCC fait don de respirateurs à l’Algérie », clame la bannière tendue dans le hall du siège, à Pékin, de China Railway Construction Corporation, fleuron de l’Etat chinois dans les infrastructures de transports. Un diplomate algérien est là, ce 1er avril, pour réceptionner les colis d’équipement. Le Monde

Somalie: l’opposition fait front contre les troupes étrangères
En Somalie, l’opposition unie demande le départ des troupes éthiopiennes ne faisant pas partie de la force de l’Union africaine, l’AMISOM. Formée dans la perspective de l’élection présidentielle prévue à la fin de l’année, la coalition baptisée Forum des partis nationaux fait son premier geste politique fort, dénonçant de surcroît l’échec du représentant spécial de l’Union africaine en Somalie. Avec à sa tête les deux derniers présidents somaliens, mais aussi un ancien ministre de la Défense et plusieurs célèbres chefs de partis, le Forum réunit des poids lourds de la vie politique. Et c’est en tant que front uni de l’opposition que cette coalition toute neuve, fondée en octobre 2019, a publié un communiqué ce mardi, s’inquiétant des bavures répétées de l’armée éthiopienne en Somalie, qu’elle dit considérer comme une force « d’occupation » et dont elle exige le départ. RFI

Génocide au Rwanda: un des principaux suspects mort depuis près de 20 ans
Un des principaux fugitifs poursuivis par la justice internationale pour le génocide au Rwanda, Augustin Bizimana, est décédé il y a près de 20 ans, a annoncé vendredi le Mécanisme des tribunaux pénaux internationaux (MTPI) basé à La Haye. Son décès, dont la date est estimée à août 2000, «a pu être confirmé à l’issue de l’identification formelle des restes de son corps retrouvés» dans un cimetière à Pointe-Noire, au Congo, a fait savoir dans un communiqué le MTPI, structure chargée d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Cette annonce intervient moins d’une semaine après l’arrestation en France de Félicien Kabuga, financier présumé du génocide rwandais, qui était en cavale depuis 25 ans. Le Figaro