L’année 2020 s’est avérée la plus meurtrière en matière de violence commise par les militants islamistes au Sahel avec environ 4,250 décès, représentant une augmentation de 60 % par rapport à 2019. Etabli en 2015 comme une filiale d’autres groupes islamistes militants dans la région, les activités violentes de l’EIGS ont bondi, notamment dans la région du Liptako-Gourma, situé entre les trois frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger. L’EIGS cible les civils dans 45 % de ses attaques : il utilise la violence pour extorquer ces communautés. L’EIGS se concentre sur le contrôle d’activités génératrices de revenus au Liptako-Gourma. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Le début de la saison des élections ougandaises de 2021, en novembre, a été marqué par l’arrestation de l’un des principaux candidats de l’opposition après que la police a ouvert le feu sur lui et ses sympathisants, l’avancement de la date des élections de deux mois, au 14 janvier, et les tirs de la police ougandaise contre les soutiens de l’opposition qui s’étaient réunis pour manifester, et qui ont finalement fui par les marécages de Kampala pour éviter le massacre. Plus de 50 personnes y ont trouvé la mort. Ce n’est pas ce à quoi s’attendaient le président Yoweri Museveni et le Mouvement de la résistance nationale (NRM) pour leur campagne. Au pouvoir depuis 1986 et cherchant à briguer un 6ème mandat après avoir réussi à contourner les limites de mandats et les limites d’âge, Museveni, âgé de 76 ans, s’attendait à un renouvellement sans heurt de son mandat. Il a en fait face à lui une jeunesse très motivée qui appelle de ses vœux un changement, une transition vers une véritable démocratie. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Au Sahel, des négociations sont possibles avec des éléments des groupes djihadistes, mais restent exclues avec les directions d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI), a estimé la présidence française, lundi 21 décembre, précisant qu’un sommet sur la situation régionale se tiendrait en Afrique en février. « On mène une guerre contre deux organisations qui ne sont pas sahéliennes mais internationales et qui mènent un combat terroriste au-delà de la région », a relevé une source à l’Elysée dans un entretien avec l’AFP. Avec l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), désigné comme l’ennemi numéro un lors du sommet de Pau en janvier 2020, « il n’y a pas de négociation possible, il n’y en aura pas et personne ne le demande dans la région », estime l’Elysée. La question est en revanche plus complexe avec le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, également appelé Jnim selon l’acronyme arabe), alliance d’organisations qui a prêté allégeance à Al-Qaïda. Le Monde avec AFP
L’armée malienne a commis des « crimes de guerre » et plusieurs groupes armés des « crimes contre l’humanité », indique la Commission internationale sur le Mali établie par l’ONU dans un rapport transmis aux membres du Conseil de sécurité et obtenu en exclusivité par l’AFP. Sans être la seule, l’armée malienne figure au premier rang des accusés de cette commission, qui estime avoir recueilli « des motifs raisonnables de croire » qu’elle a « commis des crimes de guerre », selon ce rapport de près de 350 pages, qui prône la création d’une Cour spécialisée dans les crimes internationaux. Établie en janvier 2018, cette commission, composée de la Suédoise Lena Sundh, du Camerounais Simon Munzu et du Mauricien Vinod Boolell, a enquêté sur la période 2012-2018. Elle a remis mi-2020 son rapport au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui l’a transmis la semaine dernière aux 15 membres du Conseil de sécurité. France24 avec AFP
La situation sécuritaire reste précaire en RCA après l’organisation d’une coalition de six groupes armés et leur descente sur les principaux axes du pays vers la capitale. À Bangui, la capitale, la situation a été calme ce lundi 21 décembre, où des mouvements ont toutefois été signalés. Dans le pays, les positions des groupes armés restent relativement stables même si les mouvements de regroupement se poursuivent notamment du côté de Baboua, axe de ravitaillement de la capitale. À Mbaïki, des échanges de tirs ont encore eu lieu ce lundi matin. À Bouca, statut quo mais des témoins signalent la fuite des populations en brousse. Même si jusqu’à présent, les groupes armés ne s’attaquent pas aux populations, prévenant à leur arrivée qu’ils ne font que passer, les habitants des localités craignent de nouveaux combats. Plusieurs sources sécuritaires notent des désertions, du côté des forces nationales ainsi que du côté du mouvement armé 3R. RFI
Cela ressemble à un dimanche ordinaire à Bangui: le marché de Noël résonne de chants, les fidèles se pressent devant la cathédrale, les taxi-motos arpentent les rues. Les bruits de bottes à plus de 100 km de la capitale centrafricaine, à l’approche des élections, ravivent pourtant des souvenirs. Selon le gouvernement, à une centaine de kilomètres de là, sur plusieurs axes menant à cette ville d’un million d’habitants, une coalition de groupes armés mène une offensive contre les forces nationales et les Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), chargés de sécuriser les élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu dans une semaine. Samedi, le gouvernement a accusé l’ex-chef de l’Etat François Bozizé de tentative de coup d’Etat avec une « intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui ». Le parti de M. Bozizé a démenti dimanche ces accusations. Une menace difficile à ignorer dans un pays marqué par les coups d’Etat et les guerres civiles à répétition. AFP
Dix ans après le Printemps arabe, la réforme des forces de l’ordre peine à se mettre en place. Ce qui alimente une méfiance croissante de la population envers les institutions étatiques. « Il arrive que les policiers me contrôlent sans raison et m’insultent, c’est de la provocation », s’insurge Ghailen, 23 ans, habitant de Bab Jdid, dans la médina de Tunis. « Un quartier de pauvres », comme il le décrit, où nombre d’habitants désœuvrés s’improvisent faute de mieux « nassabas », vendeurs à la sauvette. Ce commerce illégal engendre des descentes de police régulières, au même titre que la circulation de drogue ou les soupçons de vols, témoigne encore ce jeune chômeur. Sur les murs des ruelles de la vieille ville, les graffitis ACAB (All cops are bastards / tous les flics sont des bâtards) racontent le fossé qui sépare toujours jeunes et agents, dix ans après la révolution tunisienne. Ce soulèvement populaire s’était enraciné autour de la figure de Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant qu’une policière aurait giflé, ce qui l’aurait poussé à s’immoler par le feu le 17 décembre 2010. Un geste de désespoir devenu symbole de protestation contre les abus d’un régime autoritaire. Jeune Afrique
En Côte d’Ivoire, le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition s’est ouvert ce lundi 21 décembre au matin. Hamed Bakayoko, le Premier ministre, recevait les différentes parties afin d’apaiser les esprits après la réélection contestée du président Alassane Ouatarra le 31 octobre 2020. Les participants viennent de clôturer cette première phase du dialogue politique. Ce premier contact a duré un peu plus d’une heure et a réuni les grands courants de l’opposition politique ivoirienne, à savoir le PDCI [Parti démocratique de Côte d’Ivoire] d’Henri Konan Bédié, le FPI [Front populaire ivoirien] de Pascal Affi N’Guessan et la plateforme EDS, proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. Tous étaient réunis autour du Premier ministre Hamed Bakayoko. À leur sortie, du côté du gouvernement comme de l’opposition, tous se sont dit satisfaits de ce premier échange, qui va dans le sens de l’apaisement politique, après la réélection du président Alassane Ouattara à un troisième mandat le 31 octobre dernier, dénoncée par ses adversaires. RFI
Une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ougandais des ADF a fait cinq morts dans la nuit de lundi à mardi 22 décembre dans la cité de Bulongo, secteur de Ruwenzori, à Beni (Nord-Kivu). Selon la société civile de Mutwanga, chef-lieu du secteur, ces personnes tuées, pour la plupart à la machette, sont quatre civils et un militaire des FARDC. La société civile locale indique que c’est vers une heure du matin de mardi que ces hommes armés, identifiés comme des ADF, ont attaqué la cité de Bulongo, une commune rurale du secteur de Ruwenzori à plus ou moins 30 Km à l’est de Beni. Selon le président de la coordination de l’ONG « Action pour la paix en Afrique » (APA), les cinq victimes ont été tuées à la machette et à l’arme à feu par ces assaillants. Une vingtaine d’autres civils sont portés disparus. Le président de la coordination de l’ONG APA, dans le territoire de Beni, Isaac Nyonyi, donne sa version des faits… Radio Okapi
Fin août 2020, le Burundi et la Tanzanie ont signé un accord prévoyant que les réfugiés devaient retourner chez eux que ce soit ou non une volonté de leur part avant la fin de l’année. Or, selon une ONG burundaise, une cinquantaine d’entre eux ont été victimes de graves violations et 170 autres seraient portés disparus depuis 2015. C’est la coalition burundaise des défenseurs des droits humains vivant dans les camps de réfugiés qui tire la sonnette d’alarme et demande une enquête au Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Cette organisation dit avoir contribué au récent rapport de Human Rights Watch qui évoquait de nombreux cas de disparitions forcés, tortures et refoulements. L’ONG américaine disait avoir documenté des abus contre au moins 18 réfugiés depuis la fin 2019. L’ONG burundaise assure en avoir dénombré une cinquantaine. RFI
« J’ai peur de ne pas avoir de bonnes nouvelles. » Le professeur Salim Abdool Karim n’est pas homme à sonner l’alarme inutilement. Depuis le début de la pandémie, l’épidémiologiste coordonne la réponse scientifique sud-africaine face au Covid-19, à la manière du docteur Anthony Fauci aux Etats-Unis. Il s’est imposé par son style clair et posé. Mais ce vendredi 18 décembre, il est inquiet. Un nouveau variant du SARS-CoV-2 a été identifié en Afrique du Sud et semble se propager à une vitesse inédite. Les chercheurs sud-africains ont été les premiers à le découvrir. Ce sont eux qui ont alerté leurs homologues à travers le monde, menant à la découverte d’un variant proche de celui repéré au Royaume-Uni notamment. Le Monde
Le Maroc a annoncé, lundi 21 décembre, un couvre-feu nocturne à l’échelle nationale et de nouvelles mesures restrictives à partir de mercredi et pour une durée de trois semaines, afin de juguler la propagation de la pandémie de Covid-19. Le couvre-feu sera en vigueur de 21 heures à 6 heures, « sauf cas exceptionnel ». … La pandémie ne faiblit pas au Maroc, où plus de 2 000 nouveaux cas positifs sont recensés chaque jour. Les médias locaux ne manquent pas d’alerter sur la baisse du nombre de tests réalisés chaque jour. Le Maroc comptabilise au total plus de 418 000 cas de contamination, dont 7 000 décès et plus de 380 000 guérisons, selon un dernier bilan officiel. Pour contenir la pandémie, qui frappe de plein fouet son économie, ce pays de 35 millions d’habitants espère lancer d’ici à la fin de l’année une campagne nationale de vaccination visant à immuniser en trois mois quelque 20 millions d’adultes. Sa date de lancement n’a pas encore été annoncée. Le Monde avec AFP
En un mois, le Burkina Faso a enregistré 2 000 nouveaux cas de contamination au Covid-19. Une situation qui inquiète le comité de riposte surtout avec les fêtes de fin d’année qui arrivent. Ouagadougou, la capitale, compte à elle seule 1 000 cas positifs et une vingtaine de personnes sont déjà hospitalisées. Les responsables sanitaires appellent au respect des mesures barrières afin d’éviter une saturation des centres de prise en charge. RFI
Ils sont plusieurs dizaines, assis ou allongés, à attendre devant le pavillon dévolu au Covid-19 à l’hôpital du Mali, un établissement public de Bamako. Certains toussent, d’autres crachent. Tous se reposent sur des nattes en attendant les nouvelles d’un proche hospitalisé. Un étage au-dessus, Sadio Yena, le chef du service de chirurgie thoracique, jette un œil par la fenêtre avant de s’enfoncer dans son fauteuil. « J’ai peur, dit-il. Dans toutes les structures hospitalières maliennes, le personnel est débordé. Nous avons même dû recruter des étudiants en médecine. Nous n’avons pas assez de lits adaptés, pas assez de matériel, et nos ambulances circulent sans oxygène. » Dix jours plus tôt, M. Yena a lancé un cri d’alarme qui a fait le tour des réseaux sociaux. Un enregistrement audio où, d’une voix épuisée, il dénonce la précarisation des structures médicales qui, depuis deux semaines, font face à la deuxième vague de Covid-19. Le Monde
Avec l’aide de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 3.000 réfugiés maliens ont retrouvé le camp de réfugiés de Goudoubo au nord-est du Burkina Faso. Avec une trentaine de convois de bus et de camions, le HCR a ainsi facilité ce mois-ci la relocalisation des réfugiés au camp depuis la ville voisine de Dori. « Les réfugiés maliens qui retournent à Goudoubo nous avaient demandé de les ramener dans le camp qu’ils appellent leur chez-soi car c’est là qu’ils vivaient, pour la plupart, depuis 2012 », a déclaré la Représentante du HCR au Burkina Faso, Ioli Kimyaci. Un autre groupe de 150 réfugiés ont fait le trajet de retour par leurs propres moyens en moto ou dans des taxis tricycles. Certains ont également rejoint le site à pied, avec leur bétail. L’agence onusienne a donc remercié les autorités burkinabés « d’avoir rendu possible leur retour à Goudoubo en accroissant les mesures de sécurité et pour leur engagement d’assurer la sécurité dans le camp ». ONU Info
L’ex-miss Burkina et miss Africa Georgie Badiel est désormais à la tête d’une fondation qui finance des forages au Burkina Faso et auteur d’un livre qui sensibilise les enfants au problème de l’accès à l’eau. … C’était il y a près de vingt ans. En 2003, Georgie Badiel, adolescente d’1m78 alors âgée de 17 ans, est couronnée Miss Burkina Faso. Quelques mois plus tard, elle finit première dauphine du concours Miss Cedeao avant de remporter, en 2004, l’élection de Miss Africa, à Hammamet, en Tunisie. Jeune Afrique