Revue de Presse du 21 septembre 2016

Burundi: les enquêteurs de l’ONU parlent de «possibles crimes contre l’humanité»
Après deux séjours au Burundi, la mission d’enquête des Nations unies pour le Burundi vient de sortir son rapport. Elle dit craindre des violences de masse et parle de graves violations des droits de l’homme, qui constitueraient de « possibles crimes contre l’humanité », commis d’avril 2015 à fin juin 2016, la période couverte par son enquête. Exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, torture ou autres traitements cruels et inhumains. La mission d’enquête des Nations unies au Burundi dénonce dans ce rapport de 33 pages de très nombreux crimes commis au Burundi, essentiellement « par le gouvernement et des personnes dont l’action peut être attribuée au gouvernement ». RFI

RDC: situation très tendue à Kinshasa au deuxième jour des manifestations populaires
La situation reste toujours tendue dans la ville de Kinshasa ce mardi 20 septembre 2016 au lendemain des échauffourées qui ont fait au moins dix-sept morts à la suite d’un appel à la marche de l’opposition pour exiger la convocation du corps électoral en vue du scrutin présidentiel. Les manifestations se sont poursuivies dans plusieurs quartiers de la capitale de la RDC. Dans les communes de Kimbaseke, quartier Kingasani, dans les communes de Lemba, Ngaba, Kalamu, Ngaliema des coups de feu sporadiques ont été entendus et des scènes de panique observées dans certains endroits notamment les communes de Ngaba et Kalamu au niveau entre Kapela et Bongolo où les policiers dispersaient les regroupements spontanés des jeunes. Radio Okapi

RDC : Le « dialogue national » suspendu
Le forum, dont les travaux devaient reprendre ce mardi 20 novembre, est suspendu jusqu’à nouvel ordre, a appris notre correspondant à Kinshasa auprès des organisateurs. Selon eux, les travaux pourraient reprendre vendredi 23 septembre. Cette suspension s’explique par les heurts survenus lundi 19 septembre à Kinshasa et dans d’autres villes de la RDC. Selon le ministre congolais de l’Intérieur, 17 personnes dont trois policiers ont été tuées lors de ces manifestations. BBC

Violences en RDC: la grande inquiétude de la communauté internationale
La manifestation prévue hier, lundi 19 septembre, à Kinshasa par l’opposition pour donner demander le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat a dégénéré. L’objectif était de remettre un mémorandum à la commission électorale pour réclamer la convocation du scrutin dans les délais prévus par la constitution. Mais avant même de commencer, la manifestation a été dispersée brutalement et des affrontements violents ont eu lieu dans plusieurs quartiers entre forces de l’ordre et contestataires. Pouvoir et opposition se rejettent la responsabilité des heurts, qui ont fait 17 morts dont 3 policiers selon le ministre de l’Intérieur, plus de 50 morts selon l’opposition. Des violences unanimement condamnées par la communauté internationale. RFI

Violences en RDC: les évêques suspendent leur participation au dialogue national
De nouveaux affrontements ont éclaté ce mardi 20 septembre en RDC, des bâtiments ont été attaqués et un imposant dispositif sécuritaire a été mis en place. On décompte encore plusieurs morts et blessés. Conséquence des violences de ces deux derniers jours, l’Eglise catholique suspend sa participation au dialogue national. RFI

Nigeria : Borno rouvre ses lycées
Les enseignements vont reprendre la semaine prochaine dans des lycées de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, le fief du groupe djihadiste Boko Haram, selon le « Premium Times », un journal local. Ces lycées ont été fermés pendant plus de deux ans, après que celui de Chibok, dans l’Etat voisin de Yobe, a été la cible d’un assaut de Boko Haram, qui a enlevé plus de 200 filles de l’école en avril 2014. Il n’est pas certain que le lycée de Chibok fait partie des écoles qui seront de nouveau ouvertes la semaine prochaine, selon le « Premium Times », citant News Agency of Nigeria (NAN), l’agence de presse officielle nigériane. BBC

Gabon: la Cour constitutionnelle refuse la venue d’experts de l’UA
Au Gabon, la Cour constitutionnelle rendra vendredi 23 septembre au plus tard son verdict sur la validation ou non de la réélection contestée du président Ali Bongo. L’opposition demande la mise en place d’une commission d’experts pour surveiller le recomptage des procès-verbaux du Haut-Ogooué, la province où Ali Bongo a obtenu 95 % des votes et arraché sa victoire. Le camp de Jean Ping espérait d’ailleurs la venue de juristes de l’Union africaine. L’UA, qui était en contact avec Libreville pour envoyer ses spécialistes, n’aura finalement pas de droit de regard sur le processus. RFI

Ping et Bongo d’accord pour recompter les voix
La Cour constitutionnelle doit se prononcer dans trois jours mais les avocats annoncent s’être entendus pour recompter des voix de l’élection présidentielle du 27 août. Seules les modalités restent à être fixées. « Les parties sont tombées d’accord pour le recomptage des voix », a indiqué à l’AFP l’avocat de Jean Ping, Me Jean-Rémy Bantsantsa, ce que confirme l’avocat d’Ali Bongo, Me Francis Nkea, joint juste après. Jean Ping avait saisi la Cour constitutionnelle le 8 septembre pour demander le recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué. Son adversaire, Ali Bongo, y a obtenu 95% des voix pour 99% de participation, selon les résultats officiels provisoires de la Commission électorale (Cénap). VOA

Brandir le drapeau du Zimbabwe pendant une manifestation peut coûter un an de prison
Le Zimbabwe a annoncé que la fabrication, la vente et l’utilisation du drapeau national sans autorisation officielle pouvait valoir un an de prison après l’utilisation du drapeau par des manifestants anti-Mugabe. « Les membres du public qui participent à toute action avec le drapeau national ou discréditent le drapeau national risquent des poursuites judiciaires », a déclaré la ministre de la Justice, Virginia Mabhiza, dans un communiqué. Les contrevenants encourent une peine maximale d’un an de prison ou/et une amende de 200 dollars (180 euros), a-t-elle précisé. VOA

Le parti de Blaise Compaoré dénonce « répression » et « acharnement » du régime Kaboré
Le Congrès pour la démocratie et le progrès a annoncé le report sine die de son congrès extraordinaire prévu samedi, s’estimant victime de « répression » et « d’acharnement » du régime du président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Le bureau exécutif national « a estimé nécessaire de reporter le congrès sine die. Nous ne pouvons pas tenir un congrès dans un tel contexte d’insécurité et de répression, pendant que certains de nos camarades sont interpellés et embastillés », selon un communiqué signé du président par intérim du parti, Achille Marie Joseph Tapsoba. « Nous dénonçons avec véhémence l’acharnement avec lequel le gouvernement du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès – au pouvoir) s’en prend à nos militants et les intimide. Notre parti évolue dans un climat sécuritaire délétère qui nous empêche de tenir sereinement nos activités », accuse le CDP, l’ancien parti de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par les manifestants après 27 ans au pouvoir. VOA

L’université de Yale fait polémique en honorant Paul Kagame
Paul Kagame est un chef d’Etat africain aux deux visages. Le premier, le meilleur, est celui d’un dirigeant qui a remis le Rwanda sur le droit chemin après le terrible génocide de 1994. Sur le plan économique, le pays est devenu un modèle dans la région, notamment en pariant sur les nouvelles technologies. Kigali est aujourd’hui un endroit où se ruent les investisseurs occidentaux et les ONG qui bénéficient de conditions favorables. La corruption y est faible par rapport à l’ensemble du continent, selon l’indice de Transparency international. Mais Paul Kagame est également un autocrate qui a modifié la Constitution du pays – une mesure approuvée par référendum – pour se maintenir au pouvoir de manière possible jusqu’en 2034. Toute opposition politique est également sévèrement réprimée à l’intérieur du pays. Slate

Niger: plus de 4,5 millions d’euros versés à 2.500 enseignants « fictifs »
L’Etat nigérien verse chaque mois plus de 3 milliards de FCFA (4.573.470 euros) à 2.565 enseignants « fictifs » dans cinq des huit régions du Niger, a révélé lundi la Halcia, l’organe gouvernemental de lutte contre la corruption. « Ce sont plus de trois milliards de FCFA que l’Etat verse chaque mois à ces enseignants sur seulement cinq des huit régions du pays », a indiqué Salissou Oubandoma, vice-président de la Haute Autorité de lutte contre la corruption et infractions assimilées (Halcia) qui a publié les « résultats provisoires » d’une enquête diligentée en juin par le gouvernement. Ces enseignants sont composés de « contractuels »: « 1.917 qui n’existent pas du tout » sur les listes officielles d’émargement et « 648 » qui y figurent « deux ou trois fois », a expliqué Salissou Oubandoma à la télévision publique. TV5

Economie : où en sont les « lions » d’Afrique ?
Quand on interroge des entrepreneurs nigérians sur leur contexte économique, deux expressions reviennent en boucle : « La force du Nigeria, c’est la taille de son marché » et « notre économie est résiliente ». Devenu première puissance économique d’Afrique en avril 2014, le pays le plus peuplé du continent, avec ses 180 millions d’habitants, a laissé sa place en août à l’Afrique du Sud qui enregistre pourtant une faible croissance et un taux élevé de chômage. Miné par la chute des cours des matières premières, le Nigeria est entré dans une phase de récession qui augure d’une probable crise économique. Pas de quoi décourager cependant ses hommes d’affaires. Le Monde