Revue de Presse du 21 juin 2017

Centrafrique : une quarantaine de morts à Bria
La ville de Bria a été ensanglantée mardi lors d’une attaque perpétrée par des hommes lourdement armés, 24h seulement après la signature de l’accord entre le gouvernement et 13 groupes armés. Les premières estimations ont avancé un bilan de 40 morts selon les sources humanitaires et 35 personnes blessées. Les combats ont éclaté mardi dans la matinée à Bria, localité située à quelques 580 kms de Bangui, la capitale centrafricaine. Un travailleur humanitaire présent sur les lieux a déclaré que des maisons ont été incendiées et plusieurs magasins pillés. BBC

Somalie: au moins dix morts dans un attentat shebab à Mogadiscio
Au moins dix personnes ont été tuées mardi dans une attaque à la voiture piégée revendiquée par les islamistes shebab affiliés à Al-Qaïda, et qui a visé un bâtiment des autorités locales à Mogadiscio, a annoncé le ministère somalien de la Sécurité. Un homme conduisant un minibus chargé d’explosifs est parvenu à forcer le portail des bureaux du district de Wadajir, dans le sud de la capitale somalienne, selon plusieurs sources locales. « Les gardes de sécurité ont essayé de l’arrêter, mais il est parvenu à s’introduire et à faire exploser le véhicule », a déclaré à l’AFP Omar Adan, un responsable sécuritaire local. Le porte-parole du ministère de la Sécurité, Ahmed Mohamud Mohamed, a déclaré à la presse que « plus de dix personnes sont mortes dans l’explosion menée par les shebab, et neuf autres sont blessées ». L’Express

Force anti-jihadistes au Sahel: un texte remanié devant le Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit voter mercredi matin à New York une résolution qui permet le déploiement d’une force anti-jihadistes dans la région du Sahel. Washington s’était violemment opposé à tout texte. Mais la France -qui porte la plume sur ce sujet- et les Etats-Unis sont finalement parvenus à un accord. C’est néanmoins un texte édulcoré qui devrait être adopté. RFI

Attaque de Kangaba au Mali: qui sont les Forsat?
En première ligne lors de l’attentat du campement Kangaba à Bamako, les Forces spéciales anti-terroristes (Forsat) sont une nouvelle unité créée après l’attentat de l’hôtel Radisson Blu en 2015. D’où viennent ces hommes? Sont-ils aussi chargés de la sécurité de la capitale? Les Bamakois se sont habitués à la présence de ces soldats d’élite, cagoulés, qui circulent armes au poing sur des pick-up, le plus souvent la nuit, dans les rues de la capitale. Ces forces spéciales anti-terroristes (Forsat), sont composées de trois corps : la garde nationale, la gendarmerie et la police. RFI

Mali : remise d’une « charte pour la paix » boycottée par l’ex-rébellion
Une “charte pour la paix” au Mali a été remise mardi au président malien Ibrahim Boubacar Keïta, deux ans après la signature de l’accord de paix par l’ex-rébellion à dominante touareg, qui a boycotté la cérémonie, dénonçant le contenu de ce document. A l’issue de la tenue en mars à Bamako d’une conférence d’entente nationale, prévue par l’accord de paix de mai-juin 2015, et censée élaborer cette charte, la rédaction en a été confiée à un comité d’experts. La “charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale”, d’une soixantaine de pages et dont le contenu n’a pas été rendu public, a été remis au chef de l’Etat par le médiateur de la République, Baba Hakib Haïdara, a rapporté un journaliste de l’AFP. Africa News

Mali : une trentaine de morts dans des violences entre Peuls et Dogons dans le centre du pays
Une trentaine de personnes ont péri dans des violences entre les communautés peule et dogon dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, en fin de semaine dernière. Les affrontements entre les deux communautés ont pour le moment cessé mais la tension reste vive, ce mardi. Une mission des forces de sécurité a été dépêchée sur place par le gouverneur de Mopti. Les élus du village appellent au calme et dénoncent l’absence de l’État dans cette partie du pays. Tout a commencé vendredi 16 juin 2017, après la découverte du corps sans vie d’un Dogon à Douna, un village à une quarantaine de kilomètres de Koro, dans la région de Mopti. C’est un « banal incident » entre deux individus des communautés peule et dogon, survenu au sortir d’une foire, qui a occasionné la mort du Dogon, selon des sources et médias locaux citées par le programme radiophonique Studio Tamani. Jeune Afrique

RDC : l’ONU suspecte des « autorités » d’armer une milice du Kasaï menant des attaques contre des civils
Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a accusé mardi des autorités de la RDC, sans préciser lesquelles, d’armer une milice menant d' »horribles attaques » contre les civils dans le Kasaï, au centre du pays. « Je suis consterné par la création et l’armement d’une milice, Bana Mura, qui soutiendrait les autorités dans la lutte » contre la rébellion Kamwina Nsapu, « mais qui a mené des attaques horribles contre des civils des groupes ethniques luba et lulua », a déclaré, ce mardi 20 juin, Zeid Ra’ad Al Hussein, devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU réuni à Genève. Jeune Afrique

Soudan du Sud: la guerre se poursuit dans le Haut-Nil contre les Shilluk
Malgré les accords et les cessez-le-feu, la guerre se poursuit au Soudan du Sud. Loin des regards. Amnesty International publie ce 21 juin un rapport sur la région du Haut-Nil. Depuis plusieurs mois, les forces gouvernementales mènent une offensive brutale dans cette zone située dans le nord du pays. Comme dans le reste du pays, les civils sont les premières victimes et les violences prennent un tour communautaire. RFI

RDC: à Genève, deux visions diamétralement opposées se dégagent
Toujours aucune certitude quant à la création d’une commission d’enquête internationale sur le Grand Kasaï. Un débat a eu lieu comme prévu à la mi-journée. Le haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, la ministre congolaise des Droits de l’homme, les délégués des Etats membres et des ONG ont pris la parole tour à tour. RFI

Fizi: le camp des réfugiés burundais de Lusenda est saturé
Le camp des réfugiés burundais de Lusenda, situé dans le territoire de Fizi à 60Km au sud d’Uvira (Sud-Kivu) est saturé, a alerté lundi 19 juin Christophe Migale, le chef d’antenne de la commission nationale pour les réfugiés (CNR) à Uvira. Ce centre héberge environ trente mille réfugiés, alors qu’il a une capacité d’accueil de vingt mille personnes, relève-t-il, ajoutant, d’autres réfugiés burundais attendent depuis quatre mois à l’extérieur de ce centre; faute d’espace. La plupart d’entre eux vivent dans la précarité, a reconnu à Radio Okapi M. Migale. Il a souligné cependant que l’afflux des réfugiés burundais vers ce centre avait sensiblement baissé depuis deux mois. Il est passé de trois cents personnes par mois au premier trimestre 2017 à une dizaine au second trimestre, a-t-il fait observer. Radio Okapi

Maroc. À Imzouren, la colère des Rifains ne s’éteint pas
Le mouvement de protestation qui a commencé à Al-Hoceima après la mort tragique, en octobre, du pêcheur Mohcine Fikri a gagné plusieurs villes du royaume. Reportage à Imzouren, où les soirées sont faites de manifestations. Il est 23 heures passées quand une clameur monte du bas de la colline. Plus d’un millier de personnes sont rassemblées et marchent, l’air décidé, éclairées seulement par les torches de leurs téléphones portables. Sur les côtés, deux jeunes entament des live sur Facebook, afin de témoigner des manifestations quasi quotidiennes à Imzouren, la petite bourgade distante d’Al-Hoceima d’une quinzaine de kilomètres et tout aussi rebelle. C’est dans cette petite cité de 40 000 âmes que des émeutiers avaient incendié fin mars une résidence de la police, dont les occupants avaient dû sauter du toit pour échapper aux flammes. Courrier International

Près de 20 000 réfugiés ivoiriens devraient regagner la Côte d’Ivoire en 2017
Plus de 59 000 réfugiés ivoiriens sont toujours établis dans les pays de la sous-région, a annoncé le représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Côte d’Ivoire, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, mardi 20 juin. Lors de la crise postélectorale, 300 000 personnes avaient pris le chemin de l’exil. « Il était 3 heures du matin quand nous avons pris la route vers le Liberia avec mon petit frère, le 26 mars 2011. Nous avons fui à cause de la guerre », se souvient Emmanuel Flie. À 40 ans, cet Ivoirien originaire d’une petite ville de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, près de Guiglo, a fait son retour le 17 mars dernier à Abidjan. « C’était trop dur au Liberia, je n’avais pas de travail, et je voulais surtout rentrer chez moi », poursuit-il. Jeune Afrique

« Il est plus facile pour un Américain que pour un Africain de se déplacer sur le continent » 
Il y a quelques semaines, ayant constaté que je devais me rendre à l’ambassade de France pour obtenir un visa pour le Burkina Faso au départ du Rwanda, j’écrivais une lettre ouverte à Alpha Barry, ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, pour lui demander les raisons pour lesquelles, alors que des alternatives plus efficaces existent, son pays sous-traitait la procédure de délivrance de visa à un pays non africain. En l’occurrence la France, ancienne puissance coloniale. Quelques jours plus tard, interrogé sur le sujet lors du journal télévisé de la RTB (télévision publique du Burkina Faso), Alpha Barry a reconnu que « politiquement ça peut paraître ennuyeux », mais a justifié la persistance de ces « vieux accords que nous avons trouvés » par une myriade de problèmes techniques (taux de change, transferts de fonds, malhonnêteté de consuls honoraires, etc.) qui seraient liés au fait qu’une procédure de visa « s’accompagne d’un droit de perception ». « On peut faire mieux, on essaiera de le faire », a-t-il conclu. Le Monde

Afrique du Sud, Kenya, Ghana, Burkina … ces pays cachent-ils l’immense fortune de Kadhafi ?
On est encore loin de l‘épilogue sur le recouvrement de la fortune de Mouammar Kadhafi cachée dans plusieurs pays africains. Un récent rapport du Conseil de sécurité des Nations unies relance les débats sur la question, impliquant entre autres des pays de l’Afrique de l’Ouest. Six ans après son assassinat brutal, l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi continue d’alimenter les débats. Depuis sa disparition, le mystère entier pèse sur sa fortune disséminée au-delà des frontières libyennes, estimée à plusieurs centaines de milliards de dollars selon plusieurs associations et ses proches. Dans ce dossier opaque non encore élucidé, Quartz Africa – sur la base d’un récent rapport de 299 pages du Conseil de sécurité des Nations unies – établit une liste de pays africains dans lesquels sont repartis les avoirs de Mouammar Kadhafi. Africa News