Revue de Presse du 21 juillet 2016

Côte d’Ivoire : le journaliste Kieffer « exécuté » sous les ordres de Simone Gbagbo
Le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, porté disparu en 2004 dans la capitale ivoirienne, a été « exécuté, son corps incinéré » sous les ordres de l’ex-première dame Simone Gbagbo, a affirmé ce mercredi devant la justice un ex-chef de milice, disant citer les propos d’un de ses chefs. Moïse Metchro Harolde Metch, dit « commandant Hôtel ou Colonel H », « chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP) », une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire sous l’ex-président Laurent Gbagbo de 2000 à 2011, s’exprimait mercredi à Abidjan lors du procès pour crimes contre l’humanité de Simone Gbagbo. « Kieffer a été exécuté par le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, sous les ordres de Simone Gbagbo », dont il était le chef de la sécurité rapprochée, a indiqué à la barre l’ex-chef de milice. Le Point

Sud-Soudan: Refus de déploiement d’un contingent africain par le président sud-soudanais – A quoi joue Salva Kiir ?
Un des dossiers brûlants qui étaient inscrits à l’ordre du jour du 27e sommet de l’Union africaine (UA), se rapportait au Soudan du Sud. L’on se rappelle aussi que le principal concerné, c’est-à-dire le président de ce pays, Salva Kiir, n’avait pas daigné faire le déplacement de Kigali. Une des raisons de cette absence pourrait être liée aux affrontements meurtriers entre les forces qui lui sont fidèles et les ex-rebelles aux ordres du vice-président, Riek Machar. Le Pays

Soudan du Sud: l’armée ougandaise annonce avoir évacué 38.000 civils de Juba
L’armée ougandaise (UPDF) a annoncé mercredi avoir évacué au total 38.000 civils qui étaient bloqués par des combats à Juba, la capitale du Soudan du Sud, au terme de son opération débutée vendredi. « Le nombre total de civils évacués du Soudan du Sud par la route sous la protection de l’UPDF depuis le début de l’opération a atteint un chiffre record de 38.000 », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée ougandaise, Paddy Ankunda. « La majorité des évacués sont Ougandais, mais ils ont aussi été rejoints par des centaines de Kenyans, Rwandais et ressortissants d’autres pays, qui voulaient quitter le Soudan du Sud pour leur sécurité », a-t-il ajouté. TV5

RCA : plus de 300 personnes enlevées en 2016 par la LRA
L’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a enlevé 344 personnes en République Centrafricaine (RCA), durant le premier semestre de cette année. Ce bilan semestriel est le plus élevé depuis 2010 concernant les enlèvements menés par ce mouvement rebelle ougandais, selon LRA Crisis Tracker, une plateforme informatique dédiée à la surveillance des activités du groupe armé. Selon le décompte de cette organisation, 65 des personnes enlevées durant les 6 derniers mois sont des enfants. Trente-neuf d’entre elles sont portées disparues et pourraient encore être en captivité, selon LRA Crisis Tracker. BBC

Mali: l’état d’urgence décrété
Les autorités de Bamako reconduisent l’état d’urgence et décrètent un deuil national de trois jours. Dans un communiqué rendu public mercredi soir, le gouvernement malien, a décidé de reconduire l’état d’urgence suite aux derniers événements de Nampala. Dans le texte, le gouvernement malien précise que cette prolongation est valable pour 10 jours à compter de ce jeudi 21 juillet. Bamako explique cette décision en raison de la « persistance des menaces terroristes « , comme en témoignent les récentes attaques contre les éléments des FAMA (forces armées maliennes) et des civils dans la région de Nampala. BBC

Gambie : 3 ans de prison pour le chef de l’opposition
Le chef de l’opposition gambienne Ousainou Darboe et 18 autres personnes ont été condamnés mercredi à trois ans de prison. La justice gambienne reproche à M. Darboe et aux autres prévenus d’avoir participé à une manifestation non autorisée, en avril dernier, à Banjul, la capitale. Ils avaient manifesté contre la mort présumée d’un militant de l’opposition, Solo Sangeng, qui était placé en garde à vue. L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a réagi au verdict concernant M. Darboe et les autres prévenus, en affirmant qu’il vient confirmer le recul des droits humains en Gambie. BBC

RD Congo : le match Kabila contre Katumbi se poursuit aux États-Unis
Le match « K contre K » (Kabila contre Katumbi) se poursuit à Washington, où l’opposant Moïse Katumbi est arrivé le 11 juillet. Le 13, lors d’une table ronde au siège du think tank Atlantic Council, l’ex-gouverneur du Katanga (aujourd’hui démembré) a plaidé en faveur de sanctions américaines ciblées contre des membres du régime de Kinshasa qui bloquent l’alternance. Un plaidoyer qui a convaincu le sénateur démocrate Edward J. Markey, auteur, en mai, d’un projet de résolution abondant en ce sens et qui compte déposer un nouveau texte destiné à soutenir le processus démocratique en RD Congo. Jeune Afrique

Dans l’Est de la RDC, le florissant « business de l’enlèvement »
Floribert Kambale Safari a troqué sa condition d’otage pour un nouvel asservissement. Enlevé pendant trois jours par des bandits dans l’Est de la République démocratique du Congo, il devra désormais consacrer pendant huit ans l’intégralité de son maigre revenu au remboursement de la rançon ayant permis de le libérer. Paysan, M. Safari reçoit l’AFP devant sa maison en torchis coiffée d’un toit en tôle rouillée à Kayna, dans la verdure des collines du Nord-Kivu. Né en 1954, ce petit homme au sourire triste et à la barbe poivre et sel raconte avoir été enlevé de nuit, début mai, par trois hommes armés et cagoulés dans le cabanon de son champ. VOA

RDC : contre-manifestation de la majorité annoncée le 29 juillet
La majorité au pouvoir en République démocratique du Congo a appelé mercredi à manifester le 29 juillet à Kinshasa pour soutenir le président Joseph Kabila, deux jours avant le rassemblement prévu par l’opposition pour exiger le départ du chef de l’État à la fin de l’année. La manifestation vise à « soutenir » l’appel au « dialogue politique national et inclusif » de M. Kabila, écrit la majorité présidentielle alors qu’un miracle semble désormais nécessaire pour que la présidentielle censée avoir lieu cette année se tienne. Le 4 juillet, une coalition de plusieurs forces d’opposition nouvellement créée en Belgique a appelé à des manifestations populaires sur toute l’étendue du territoire le 31 juillet pour exiger la tenue dans les temps de cette élection. VOA

Afrique du Sud : Zuma choisit Kabila (pour l’instant)
Le maintien de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo au-delà de la fin de son mandat, le 19 décembre ? « Laissez-nous gérer cette question entre Africains », a dit sans détour Jacob Zuma à François Hollande en tête à tête le 11 juillet, lors de sa visite officielle en France. Sous-entendu : « Vous, les Blancs, ne vous mêlez pas de cela. »Fin novembre 2011, après la réélection controversée de Joseph Kabila, le président sud-africain avait été l’un des premiers chefs d’État à le féliciter. Certes, du 20 au 27 mai dernier, l’Afrique du Sud a accueilli l’opposant Moïse Katumbi pour raisons médicales. Mais entre Kabila et Katumbi, Zuma choisit clairement le premier. Du moins pour l’instant. Jeune Afrique

Le Burundi un an après la présidentielle
Sa réélection contestée a été obtenue en partie à cause du boycott de ce scrutin par les principales figures de l’opposition, pour qui le troisième mandat du président est illégal et illégitime. Aussi, cette élection présidentielle s’est-elle tenue dans un contexte marqué par des manifestations contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Un an après, la situation est allée de mal en pis, se plaint Marguerite Barankitse. La militante vit en exil tout comme des milliers de Burundais qui ont fui le pays les douze derniers mois. Deutsche Welle

Burkina/putsch: liberté provisoire pour un proche de Compaoré
Un ancien ministre burkinabè, proche de l’ex-président Blaise Compaoré, incarcéré au lendemain du putsch manqué de septembre au Burkina, a bénéficié mercredi d’une liberté provisoire accordée par la justice militaire, a-t-on appris de sources judiciaires. « Monsieur Léonce Koné a bénéficié aujourd’hui même de la liberté provisoire après une audience de la Chambre de contrôle de l’instruction (équivalent de la chambre d’accusation dans la justice civile) », a déclaré à l’AFP un haut magistrat du tribunal militaire de Ouagadougou. Plusieurs avocats ont confirmé cette information, l’avocat de M. Koné n’étant pas joignable. VOA

Le Kenya accusé de procéder à des exécutions extrajudiciaires
Dans un rapport publié mercredi, l’organisation Human Rights Watch accuse les forces de sécurité du Kenya de se livrer, sous couvert de la lutte contre le terrorisme, à des enlèvements et des exécutions en dehors de toute procédure judiciaire. Le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, porté disparu en 2004 dans la capitale ivoirienne, a été « exécuté, son corps incinéré » sous les ordres de l’ex-première dame Simone Gbagbo, a affirmé ce mercredi devant la justice un ex-chef de milice, disant citer les propos d’un de ses chefs. Moïse Metchro Harolde Metch, dit « commandant Hôtel ou Colonel H », « chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP) », une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire sous l’ex-président Laurent Gbagbo de 2000 à 2011, s’exprimait mercredi à Abidjan lors du procès pour crimes contre l’humanité de Simone Gbagbo. « Kieffer a été exécuté par le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, sous les ordres de Simone Gbagbo », dont il était le chef de la sécurité rapprochée, a indiqué à la barre l’ex-chef de milice. France 24

Zambie : un raid policier chez Mwamba
La police zambienne a fait usage de gaz lacrymogène lors d’un raid sur la maison de l’opposant Geoffrey Bwalya Mwamba. Les policiers étaient à la recherche des personnes accusées d’avoir vandalisé des affiches électorales, qui auraient fui vers le domicile de M. Mwamba, à Kasama, dans le nord du pays. L’opposant zambien, qui n’était pas dans sa maison à ce moment-là, a dit que ses petits-enfants ont été blessés lors du raid. « Mes petits-enfants ont été emmenés à l’hôpital, car ils ont été victimes de cet acte barbare mené par la police », a-t-il écrit sur sa page Facebook. BBC

François Fillon, la Libye et le « printemps arabe »
« Nous aurions dû nous en tenir à la résolution des Nations unies. Mais nous sommes allés bien au-delà. Ce fut une erreur d’analyse. » Tenus le 13 juillet à Paris, lors de la présentation de son « Programme pour la France » à la presse, ces propos de l’ancien premier français François Fillon sur la Libye ont valeur de mea culpa. C’est la toute première fois qu’un responsable français de ce niveau admet aussi clairement que l’ancien premier ministre britannique, David Cameron, et l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, ont détourné la résolution 1970 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en février 2011. Le Monde