Revue de Presse du 20 mars 2018

Nigeria : Amnesty met en cause l’inaction de l’armée après l’enlèvement de 110 élèves
Amnesty International accuse l’armée nigériane d’avoir ignoré les mises en garde répétées sur les mouvements de combattants de Boko Haram dans l’Etat de Yobe, quelques heures avant et après l’enlèvement de 110 jeunes filles dans leur école de Dapchi, dans un rapport publié mardi 20 mars. Ce drame s’est déroulé dans des circonstances quasi-identiques au kidnapping de Chibok, en avril 2014, où plus de 200 lycéennes ont été enlevées. Le Monde

Poursuite des opérations de l’armée égyptienne contre des djihadistes dans le Sinaï
Trente-six djihadistes et quatre soldats ont été tués au cours des cinq derniers jours lors d’opérations menées dans le nord et le centre du Sinaï, annonce l’armée égyptienne, lundi 19 mars. L’armée syrienne a lancé, le 9 février, une offensive antidjihadistes, « Sinaï 2018 », centrée notamment sur cette péninsule où le groupe Etat islamique (EI) a été très actif. Les forces de sécurité égyptiennes soupçonnent l’EI de vouloir installer un nouveau foyer dans le Sinaï, après leurs défaites en Irak et en Syrie. Plus de 100 djihadistes et au moins 20 militaires ont été tués depuis le lancement de « Sinaï 2018 », selon des chiffres officiels. Le Monde

Afrique du Sud: le patron du fisc suspendu
Le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui s’est fixé comme priorité de relancer l’économie et de lutter contre la corruption, a suspendu avec effet immédiat le patron du fisc afin de « restaurer au plus vite la crédibilité » de l’institution publique. « Les récents développements au fisc sud-africain sous votre direction ont résulté dans la détérioration de la confiance du public dans l’institution et dans la mise en danger des finances publiques », a estimé le président Ramaphosa dans une lettre adressée au chef du fisc Tom Moyane et rendue publique lundi soir. « Dans l’intérêt du pays et de l’économie, on ne peut pas laisser la situation se détériorer ainsi », a-t-il ajouté. TV5

L’ONU lance un appel à l’aide financière pour la RDC  
Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock, lance un appel à l’aide financière pour la RDC. De retour d’un voyage dans le pays, il a dressé un tableau très sombre de la situation des civils : 1,7 milliards de dollars seront nécessaires pour faire face à la crise humanitaire, a-t-il prévenu. Une réunion des donateurs doit se tenir à Genève le 13 avril 2018. RFI

Minusma: le Canada annonce le déploiement d’un contingent au Mali
C’était une promesse électorale : Justin Trudeau, le Premier ministre canadien réengage son pays dans des missions de défense de la paix. Des casques bleus canadiens seront déployés dans le cadre de la Mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali (Minusma), marquant ainsi le retour en Afrique de troupes canadiennes. Mais l’annonce de la participation canadienne dans ce pays, où 150 casques bleus ont péri depuis 2013, a été faite avec peu de détails. RFI

A la Une: le Mali gangréné par les conflits intercommunautaires
« Ce qui préoccupe aujourd’hui la Nation malienne, pointe le quotidien malien Le Sursaut, ce sont la perte, de facto, des régions du Nord », mais aussi « l’insécurité qui fait vivre dans l’angoisse dans le Centre du pays. Des Bozos contre des Peuls (dans le cercle de Djenné), des Dogons contre des Peuls (dans le cercle de Koro), des Bamanans contre des Peuls (à Niono), des Sonrhaïs contre des Arabes (à Gao) : le spectre des conflits intercommunautaires s’est déployé sur certaines de nos contrées, conséquence de l’extrême affaiblissement de l’autorité de l’Etat. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Par le passé, cela a même été encouragé par le pouvoir, déplore Le Sursaut. La tendance à favoriser les affrontements intercommunautaires atteindra son paroxysme à la suite de l’invasion de 2012. Le pouvoir n’hésite pas à traiter avec des narcotrafiquants libérés de prison, à garantir leur immunité en les faisant siéger dans des assemblées, mais à une condition : qu’ils aident à constituer des milices. Conséquence de l’adoption d’une telle attitude : le rôle de l’armée nationale se trouve minoré. » RFI

Tchad: l’ouverture du forum national marquée par le boycott de l’opposition
Au Tchad, le Forum national inclusif sur la réforme des institutions s’est ouvert lundi 19 mars. Une réunion regroupant 800 participants et qui a pour objectif la révision de l’organisation administrative, la suppression de certaines institutions au profit d’autres, la révision des mandats des élus dont celui du chef de l’Etat. Hier, à l’ouverture, les discours ont insisté sur l’inclusivité en réponse aux partis de l’opposition et d’une partie de la société civile qui boycottent le forum. RFI

Tchad : Idriss Déby annonce la « naissance » d’une 4e République
Le président tchadien Idriss Déby Itno a annoncé lundi 19 mars la « naissance » d’une 4e république, à l’ouverture d’un forum sur les réformes institutionnelles. Un rendez-vous boycotté par l’opposition, qui estime que l’initiative vise à « prolonger le régime » d’Idriss Déby. « Point n’est besoin de rappeler que l’exercice auquel vous êtes conviés est capital. Il s’agit de la naissance de la 4e République », a-t-il déclaré au palais présidentiel, à l’ouverture du forum national sur les réformes institutionnelles – les premières depuis l’adoption de la Constitution de 1996. Jeune Afrique

« Plus de 200 » faux magistrats débusqués en RDC
Les autorités de République démocratique du Congo ont identifié au sein de la magistrature « plus de 200 individus » ne remplissant pas les conditions pour exercer comme magistrat, a annoncé à la presse mardi le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. Une commission d’enquête instituée par les autorités depuis octobre « a examiné notamment les qualifications, la régularité des conditions de recrutement des magistrats des sièges et des parquets », selon un enquêteur. Environ 4.000 magistrats civils et militaires sont actuellement en fonction dans le pays. « Plus de 200 individus » vont devoir être « extirpés du corps de la magistrature pour n’y maintenir que des vrais magistrats », a affirmé le ministre. VOA

En Érythrée, les arrestations et détentions arbitraires sont toujours la norme (ONU)
Devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, Kate Gilmore, a indiqué que la détention arbitraire sans inculpation, ni jugement, est toujours la norme en Erythrée et touche des milliers de personnes incarcérées dans les cellules du pays. « L’année dernière, il y a eu des allégations d’arrestations de plus de 100 personnes pratiquant des religions non officiellement reconnues par l’État, ainsi que des allégations de répression d’une manifestation devant une école islamique », a déclaré Mme Gilmore, tout en soulignant les difficultés à vérifier ces allégations étant donné l’accès restreint à l’Erythrée et l’absence d’acteurs indépendants, qu’il s’agisse des médias ou des organisations non gouvernementales. UN

Affaire Platinum Card: Ameenah Gurib-Fakim peut être poursuivie
Ameenah Gurib-Fakim peut-elle faire l’objet de poursuites après sa démission ? Des avocats et politiciens, à l’instar d’Alan Ganoo et Paul Bérenger, ont déclaré qu’elle a outrepassé ses droits lorsqu’elle a, de son propre chef, vendredi 16 mars, annoncé une commission d’enquête et nommé un Chairman sur l’affaire Sobrinho et Platinum Card. «Une violation grave de l’article 64 de la Constitution», avait également dit Pravind Jugnauth, Premier minister. Selon Me Segaren Veeramundar, elle peut faire l’objet de poursuites judiciaires après son départ. Il explique que si la présidente a commis un délit pendant son mandat, elle ne peut être poursuivie. Mais après, elle peut perdre son immunité. «En se basant sur la Constitution, il n’y a aucune mention sur l’immunité après son mandat, et il ne faut pas mélanger immunité et ‘benefits’», affirme l’homme de loi. L’Express.mu

Seif Al-Islam Kadhafi, à la reconquête de la Libye
Malgré les poursuites internationales à son encontre, Seif Al-Islam, le fils cadet de l’ancien dictateur libyen Muammar Kadhafi, aurait l’ambition de se présenter à l’élection présidentielle que tentent d’organiser les Nations unies. Novembre 2011, Seif Al-Islam Kadhafi, vient de se faire capturer par une milice armée en Libye. L’air amaigri, déguisé en chamelier touareg et les doigts ensanglantés, il apparaît en vidéo aux côtés de ses geôliers. La fin semble proche pour l’héritier du régime : son père, Muammar Kadhafi, s’est fait lyncher à mort un mois auparavant par des groupes rebelles. Courrier International

Soupçons de financement libyen: Nicolas Sarkozy placé en garde à vue
L’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, a été placé mardi matin en garde à vue, dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, a-t-on appris mardi de source proche de l’enquête, confirmant une information de Mediapart et du Monde. M. Sarkozy est entendu pour la première fois dans cette enquête, par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, près de Paris. Des juges du pôle financier enquêtent depuis avril 2013 sur des accusations de financement de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy par la Libye de l’ex-dignitaire Mouammar Kadhafi. TV5

Gabon : ce qui se cache derrière l’opération anticorruption Mamba
Deux anciens ministres, des hauts fonctionnaires influents, l’ombre d’un ex-conseiller tout-puissant, un homme d’affaires italien… Le premier procès de l’opération Mamba, qui reprend ce mardi, pourrait marquer un tournant politique autant que juridique. Le mamba noir, redoutable prédateur arboricole, apprécie particulièrement les zones boisées, où il passe pour être l’un des plus mortels serpents de la planète. Son équivalent juridique, initié par le président Ali Bongo Ondimba (ABO), début 2017, est quant à lui plus à l’aise en milieu urbain. Sous les ors des palais, il a choisi le marigot politico-financier de Libreville comme terrain de chasse. Jeune Afrique

Cameroun : à l’approche de la présidentielle, Paul Biya place ses pions
À sept mois de la présidentielle, le chef de l’État camerounais, Paul Biya, réorganise ses troupes. Et tout laisse à penser qu’il va briguer un septième mandat. Hospitalisé dans une clinique helvétique, Martin Belinga Eboutou devait rentrer au Cameroun le 1er mars. Mais ce jour-là de fortes chutes de neige ont contraint l’aéroport de Genève à fermer, obligeant le directeur de cabinet du président Paul Biya à reporter son voyage au lendemain. C’est peu après son arrivée à Yaoundé qu’il apprendra par la radio que le remaniement, attendu depuis des mois, a finalement eu lieu et qu’il est limogé. Jeune Afrique

Macron, héraut désintéressé de la francophonie? Les Africains dubitatifs
« Personne ne se départira du passé colonial par de belles phrases »: des intellectuels africains craignent que le « grand plan » pour la francophonie qu’Emmanuel Macron annonce le 20 mars soit un nouvel instrument au service de la « Françafrique ». « La langue française est autant, voire davantage, africaine que française », avait lancé le président français au Burkina Faso en novembre. « Elle a un avenir et cet avenir se joue en Afrique », avait-il ajouté, dans un appel du pied envers un continent où « le français sera la première langue » d’ici à 2050, selon des prévisions parfois jugées optimistes. Pour accompagner cet essor, dû à l’explosion démographique de l’Afrique, le président va annoncer le 20 mars un « grand plan pour la langue française et le pluralisme » qui cherchera à se distancer de l’ère coloniale. TV5

Emotion après la mort de deux Sénégalais à Madrid
Les tractations diplomatiques entre l’Espagne et le Sénégal ont démarré cette semaine à la suite de la mort de deux sénégalais à Madrid, dans des heurts avec la police. Il existe plusieurs versions sur les circonstances de la mort des deux sénégalais à Madrid, le jeudi 15 et le vendredi 16. Le premier, Mame Mbaye Ndiaye aurait eu une attaque cardiaque après une course poursuite avec la police. Des témoins affirment que des coups portés par la police auraient provoqué cette mort. Le second, Ousseynou Mbaye est mort par balle lors d’échauffourées de vendeurs de rues, toujours dans le quartier de Lavapiès. BBC