Plus de 100 millions d’Africains ont fait face à une crise, à une situation d’urgence ou à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire en 2020 (phases 3 et 4 du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire), soit une augmentation de plus de 60 % par rapport à l’année précédente. Les niveaux d’insécurité alimentaire devraient encore s’aggraver en 2021. … Les conflits demeurent le facteur clé des crises alimentaires aiguës en Afrique. Dans certaines parties de l’État de Jonglei, au Soudan du Sud, plus de 100 000 personnes sont actuellement confrontées à une situation de famine (phase 5). Les provinces du Soum et de l’Oudalan, au Burkina Faso, sont également classées en phase 5. Des parties du Soudan du Sud et de l’Éthiopie pâtissent sûrement d’une situation de famine, mais l’accès y est restreint. Les habitants de la République démocratique du Congo (RDC), du Mali, du Niger, du Nigeria et du Cameroun paient également un lourd tribut aux guerres. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Deux personnes ont été tuées et cinq blessées, dimanche 28 février, à N’Djamena, au cours de la tentative d’arrestation d’un opposant, candidat déclaré à la présidentielle du 11 avril au Tchad face au président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans, a annoncé le gouvernement. … Ancien chef rebelle, Yaya Dillo Djerou avait rallié en 2007 le président Déby, dont il est devenu ministre avant d’occuper plusieurs postes de conseiller à la présidence de la République. Il fut ensuite représentant du Tchad à la Commission des Etats de l’Afrique centrale (Cémac) jusqu’en 2020.Il est sous le coup de deux mandats d’arrêt, délivrés après une plainte en 2020 pour « diffamation » et « injures » envers la première dame Hinda Déby Itno. M. Dillo avait notamment dénoncé une convention signée entre celle-ci et le gouvernement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Il a déposé vendredi sa candidature à la présidentielle du 11 avril, à laquelle le président Déby brigue un nouveau mandat, et réclame désormais un changement de régime. Le Monde avec AFP
Au Tchad, le candidat à la présidentielle Saleh Kebzabo a déclaré lundi qu’il retirait sa candidature, au lendemain d’une tentative d’arrestation d’un autre candidat de l’opposition. Pour justifier sa décision, Saleh Kebzabo a dénoncé « le climat d’insécurité qui entachera certainement la campagne électorale pour les candidats » de l’opposition au régime d’Idriss Déby Itno. France24 avec AFP
L’armée congolaise a annoncé lundi avoir tué seize miliciens et perdu trois soldats en trois jours d’offensive contre un groupe armé actif en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. L’offensive des Forces armées de la RDC (FARDC) lancée vendredi a ciblé des fiefs du groupe armé Force Patriotique et Intégrationniste du Congo (FPIC) actif dans le territoire d’Irumu en Ituri. « Lors de ces combats, les FARDC ont neutralisé (tué) seize éléments de FPIC et capturé sept autres » dans l’offensive lancée vendredi contre le FPIC, a déclaré le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri qui faisait le bilan des offensives lancées du vendredi à dimanche. « Deux localités de leur retranchement sont passés sous contrôle des soldats loyalistes », a-t-il ajouté. AFP
Un an déjà que le général Delphin Kahimbi, chef des renseignements militaires de RDC, est mort dans des circonstances qui n’ont toujours pas été élucidées. C’était le 28 février 2020, dans sa résidence à Kinshasa. La famille de cet officier demande au gouvernement de faire la lumière sur cette affaire, d’arrêter les assassins, de les traduire en justice et de les sanctionner conformément à la loi. La justice militaire a envoyé ce dossier à la justice civile. Selon des sources judiciaires à Kinshasa, cela fait environ deux semaines que ce dossier a été transmis au parquet général de la Gombe pour instruction. Reste que le magistrat qui devra s’en occuper ne l’a pas encore reçu. Si la justice militaire s’en est dessaisie, c’est que, à ce stade, aucun homme en uniforme n’est impliqué. Seuls des civils se trouvent aux arrêts à l’issue de l’enquête menée par la commission mise en place : le neveu et le pasteur de l’épouse du général Kahimbi ainsi que la dame qui avait facilité l’embauche du domestique de la maison, un domestique qui a disparu depuis la mort du général. RFI
Lors d’une réunion, mercredi, du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation en RCA, la Centrafricaine Martine Kessy Ekomo-Soignet a partagé les peurs et espoirs de son peuple alors que son pays est à nouveau confronté aux violences. Le 24 février, après avoir entendu les diplomates de l’ONU, de l’Union européenne et de l’Union africaine, les membres du Conseil ont écouté cette jeune femme centrafricaine qui s’est fait la porte-parole du peuple centrafricain devant l’organe onusien. « En effet des milliers de mes compatriotes auraient aimé saisir une telle opportunité pour s’adresser directement à vous pour vous faire part de leurs peurs, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs et de leur vision pour l’avenir de ce beau pays », a-t-elle déclaré aux membres du Conseil. Avant de s’exprimer devant le Conseil, elle a consulté plusieurs jeunes, femmes et acteurs de la société civile vivant en Centrafrique ou dans la diaspora afin que son propos reflète leurs voix. Martine Kessy Ekomo-Soignet est la fondatrice et directrice d’URU, une ONG soutenant la jeunesse centrafricaine pour la consolidation de la paix en RCA. Elle a reconnu que la situation dans son pays est complexe, tendu et difficile. ONU Info
Depuis l’annonce de l’enlèvement de ces adolescentes, leurs parents se rendent sans cesse dans leur école dans l’espoir d’avoir la moindre information. C’est le cas de Sanusi Gado, dont la fille de 12 ans fait partie des 317 jeunes filles enlevées la semaine dernière. « C’est une situation horrible et traumatisante dans laquelle nous sommes, parce que nous ne pouvons pas dormir. Nous pensons toujours à elles », se lamente Sanusi Gado. La police et les autorités scolaires disent qu’elles ont été prises au dépourvu. Les filles dormaient lorsque des hommes armés ont attaqué ce qu’on considérait pourtant comme « l’école publique la plus sûre de l’Etat de Zamfara ». Cette école secondaire accueille plus de 550 écolières. Aujourd’hui, plus de 300 d’entre elles sont en captivité et les autorités ont fermé tous les établissements parce que l’Etat ne peut garantir la sécurité des élèves. … Les fonctionnaires de l’Etat affirment avoir renforcé la sécurité dans l’Etat de Zamfara. Des négociations pour obtenir la libération des filles seraient en cours. Zailani Bappa, de l’ Etat du Zamfara estime que « Si elles sont localisées, je veux vous assurer que le gouvernement de l’Etat de Zamfara a la capacité de les sauver sans tirer de coups de feu. » DW
Des émeutes ont éclaté, dimanche soir 28 février, dans plusieurs quartiers de Ouargla, dans le Sud algérien, après la condamnation à une lourde peine de prison d’un militant du Hirak, le mouvement de protestation populaire en Algérie, accusé d’« apologie du terrorisme », selon les réseaux sociaux et des médias. D’après la correspondante du quotidien francophone El Watan à Ouargla, ville du nord du Sahara algérien, des manifestants ont bloqué plusieurs axes routiers et fait brûler des pneus après que le tribunal criminel local a condamné Ameur Guerrache, un blogueur, à sept années de prison ferme. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrait des jeunes lancer des pierres en direction de policiers, au milieu de gaz lacrymogènes. Des appels au calme ont été lancés sur ces mêmes réseaux et la situation restait tendue en fin de soirée. Dans une autre vidéo également diffusée sur les médias sociaux, la mère d’Ameur Guerrache implore le président algérien Abdelmadjid Tebboune de libérer son fils. Le Monde avec AFP
La première force politique en Tunisie s’appelle bien Ennahdha. Illustration : hier, samedi, le principal parti au pouvoir a mobilisé des milliers de ses partisans dans la capitale, Tunis. Cette manifestation, l’une des plus importantes de ces dernières années, intervient alors que la crise sociale accentuée par la pandémie de coronavirus se double de difficultés budgétaires grandissantes. Certaines entreprises publiques peinent à payer les salaires et les bailleurs s’inquiètent de voir grimper la dette tunisienne. Mais depuis plusieurs semaines, la crise s’est déplacée sur le terrain politique, où le bras de fer entre cette formation d’inspiration islamiste et le chef de l’État Kaïs Saïed se tend. Kaïs Saïed, un conservateur indépendant qui jouit d’une importante popularité, a rejeté fin janvier en raison de soupçons de conflit d’intérêts pesant sur certains ministres, un remaniement voulu par Ennahdha pour assurer au gouvernement le soutien de sa coalition parlementaire. Les deux camps s’écharpent sur l’interprétation de la Constitution et des prérogatives de chacun dans ce système semi-parlementaire. En l’absence d’une Cour constitutionnelle, le conflit s’éternise, paralysant le gouvernement depuis six semaines. Le Point avec AFP
505.000 seringues et 504.000 doses du vaccin AstraZeneca/Oxford sont arrivées, vendredi, à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Ces vaccins ont été produits sous licence par le Serum Institute of India (SII) en Inde. Il s’agit du deuxième lot expédié et livré en Afrique par le mécanisme COVAX dans le cadre d’un effort sans précédent pour fournir au moins 2 milliards de doses de vaccins contre la Covid-19 d’ici la fin 2021. « La Côte d’Ivoire est heureuse et fière d’être le deuxième pays africain après le Ghana à bénéficier des vaccins fournis à travers la facilité COVAX. Cela est une importante étape dans notre lutte commune contre l’ennemi commun qu’est la Covid-19 », a déclaré le Ministre ivoirien de la santé et de l’hygiène publique, Dr Eugène Aka Aouélé. Le Ministre a regretté que plus de 32,000 personnes vivant en Côte d’Ivoire ont été infectées par la maladie et 188 en sont mortes, s’inclinant devant leur mémoire. ONU Info
Au IVème siècle, Koumbi Saleh était la flamboyante capitale du royaume du Ghana. Ville commerçante de la côte ouest, sur la route reliant l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne, elle aurait servi de dépôt de sel et d’or et aurait été détruite, en 1240, par l’empereur du Mali Soundiata Keïta. Des fouilles archéologiques ont permis de la localiser, au début du XXème siècle, dans le sud de l’actuelle Mauritanie. Mais si l’on parle d’elle aujourd’hui, c’est parce qu’une représentation fantasmée de la ville, sous la forme d’une maquette de 3m2, vient d’être acquise par le musée Aga Khan de Toronto, au Canada. Une maquette ? Pas vraiment, en réalité. Une œuvre d’art plutôt. La création se nomme « Kumbi Saleh 3020 CE » et elle est l’œuvre d’un artiste ghanéo-canadien, Ekow Nimako. Sa particularité ? Avoir été entièrement réalisée avec quelque 100 000 pièces de Lego noires ! Jeune Afrique