Revue de Presse du 19 novembre 2018

Madagascar : le second tour opposera Rajoelina et Ravalomanana
C’est un combat âpre qui se prépare pour le second tour de la présidentielle malgache si la Haute Cour constitutionnelle confirme, après examen et délibération sur les requêtes des uns et des autres, les résultats promulgués par la commission électorale. Pour le moment, ce qu’on peut dire, c’est qu’aucun des deux candidats, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, n’a obtenu les 50 % de voix nécessaires pour l’emporter immédiatement. Ainsi, Rajoelina a recueilli 39,19 % des suffrages, devant Ravalomanana qui en obtient 35,29 %. Un autre ex-chef de l’État, le président sortant Hery Rajaonarimampianina, est distancé. Il est à la troisième place avec 8,84 % seulement des voix, selon la commission électorale indépendante (Ceni), qui ajoute que la participation s’est établie à 54,3 %. Les 3 principaux candidats de l’élection, sur un total de 36, ont accusé les autorités électorales de fraude et de corruption et le résultat officiel va faire l’objet d’une âpre contestation en justice, des recours ayant déjà été déposés devant le tribunal constitutionnel. Le Point

Centrafrique: Transférement de « Rambo » à la CPI – Continuer le ménage jusqu’au bout
C’est en début d’après-midi du samedi 17 novembre dernier, que Alfred Yekatom, alias Rambo, a embarqué dans l’avion affrété par la Cour pénale internationale (CPI) pour La Haye afin de répondre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en République Centrafricaine (RCA), entre décembre 2013 et août 2014. Cet ancien chef de la milice antibalaka, élu député à la faveur des législatives de 2016, avait été arrêté quelques jours plus tôt, le 29 octobre précisément, après avoir ouvert le feu sur un autre député à l’intérieur même de l’hémicycle, au moment où les parlementaires s’apprêtaient à élire Laurent Ngon Baba comme président, en remplacement de Karim Meckassoua, destitué trois jours plus tôt. Ce coup de sang, l’ancien chef de milice le regrettera amèrement sans doute, puisqu’il va précipiter la levée de son immunité parlementaire et son extradition vers la CPI où l’attend de pied, ou plutôt de main ferme, la procureure de ladite Cour, la Gambienne Fatou Bensouda. Le Pays

Sept pêcheurs ougandais tués par des miliciens congolais, selon la police ougandaise
Sept pêcheurs ougandais ont été tués par balles et un autre blessé par des miliciens congolais présumés sur le lac Albert, partagé entre les deux pays, a déclaré dimanche la police ougandaise. Le commandant adjoint de la police ougandaise de la région, Amos Muhindo, a précisé que les tireurs avaient ouvert le feu sur les pêcheurs alors qu’ils allaient chercher le corps d’un collègue tué par le même groupe la semaine dernière. « Sept pêcheurs ougandais ont été abattus par les milices congolaises samedi alors qu’ils entraient dans l’eau près du site de débarquement de Kaiso (dans le district de Hoima, en Ouganda) pour chercher le corps de leur collègue », a-t-il dit. « Une personne a survécu et a été emmenée à l’hôpital Hoima avec des blessures par balles », a-t-il ajouté.  TV5

Gabon: l’Union africaine appelle au «respect de l’ordre constitutionnel»
L’Union africaine appelle au « respect de l’ordre constitutionnel » au Gabon. Dans un communiqué assez court, le président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a également annoncé qu’une mission « d’information et d’écoute se rendrait rapidement » à Libreville. Une déclaration qui intervient alors que la modification d’un article de la Constitution gabonaise pour pallier l’absence du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, hospitalisé depuis le 24 octobre, fait polémique. RFI

L’Union africaine adopte certaines réformes internes
L’Union africaine a adopté dimanche un certain nombre de réformes visant à rationaliser l’organisation continentale et à obliger les Etats membres à respecter leurs obligations financières, lors d’un sommet extraordinaire convoqué pour faire avancer les changements débattus de longue date. Le président en exercice de l’UA, le dirigeant rwandais Paul Kagame, a salué les progrès réalisés lors du sommet qui s’est tenu ce weekend au siège de l’organisation à Addis Abeba malgré le fait que certaines de ses propositions de réformes aient été rejetées. « Aujourd’hui, nous avons lancé la Commission (l’exécutif de l’UA) sur une trajectoire plus performante avec des effets bénéfiques qui se feront sentir pendant des décennies », a déclaré M. Kagame, dont le mandat de président de l’UA expire au début de l’année prochaine.  TV5

Reprise du procès de Gbagbo et Blé Goudé à la CPI
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a officiellement lancé sa campagne électorale en vue de l’élection présidentielle. Candidat à sa propre succession et pour le compte du Congrès des progressistes (APC), il entend poursuivre sa lutte contre la corruption et le redressement de l’économie nigériane fortement dépendante du pétrole. Dimanche soir à Abuja, lors du lancement de sa campagne, il a affirmé avoir tenu ses promesses en termes de sécurité, d’économie et de lutte contre la corruption. Mais quatre ans après sa victoire historique, l’ancien Général reconnait qu’il y a encore d’importants défis à relever afin de réduire les inégalités sociales. Dans ce pays de 180 millions d’habitants, le fossé entre riches et pauvres est criard et le Nigeria reste déficitaire au niveau de ses infrastructures notamment les hôpitaux, les routes, les écoles… BBC

Sommet de l’UA à Addis-Abeba: adoption de réformes internes
Les dirigeants du continent se sont mis d’accord dimanche à Addis-Abeba pour réformer l’Union africaine. Ils étaient réunis depuis samedi dans la capitale éthiopienne. Vingt-deux chefs d’État et de gouvernement avaient fait le déplacement en personne. Cette refonte est censée rendre l’institution plus efficace, par exemple en se partageant mieux le travail entre l’UA, les organisations régionales et les États. L’exécutif va aussi être revu : la Commission de l’UA va passer de 10 à 8 membres. Elle a vocation à devenir plus indépendante. RFI

Burkina Faso: Le CDP plaide pour le retour de Blaise Compaoré au pays
La ministre des affaires étrangères du Rwanda Louise Mushikiwabo a été élue vendredi à la tête de la francophonie. Elle qui vient d’un pays ou le français est en net recul par rapport à l’anglais. Que peut-on attendre de sa désignation? Ecouter l’analyse de Pierre Pean, journaliste d’investigation et auteur de plusieurs ouvrages sur les relations France-Afrique. Il est l’invité de BBC matin, il répond aux questions de Jacques Matand. BBC

Un drone Reaper français s’écrase au Niger
Un drone de surveillance Reaper appartenant à l’armée française s’est écrasé non loin de la base aérienne de Niamey à son retour de mission, sans faire de victime, a-t-on appris samedi auprès de l’état-major français. L’incident, qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi lors de la phase d’atterrissage, a été causé par « un perte de signal de ce drone alors qu’il était à proximité de la base, interrompant de fait le contrôle » de l’appareil piloté à distance (APD), a détaillé à l’AFP le porte-parole de l’état-major, le colonel Patrik Steiger. « Aucun dégât humain » n’est à déplorer, a-t-il ajouté. Les débris du drone, normalement programmé pour se diriger sur une « zone de crash » non loin de la capitale nigérienne, ont été retrouvés « à quelques kilomètres de Niamey », a-t-il ajouté, sans préciser si l’appareil était tombé dans le périmètre prévu en cas d’incident. VOA

RDC: 17 activistes pro-démocratie en liberté provisoire
Dix-sept militants pro-démocratie arrêtés le 1er novembre ont été remis en liberté provisoire dimanche en République démocratique du Congo où une ONG britannique contre la torture s’est alarmée des conditions de détention d’activistes entre 2005 et 2017. « Nous sommes tous libres depuis hier, on nous a accordé une liberté provisoire. Nous sommes convoqués vendredi au parquet », a déclaré lundi à l’AFP Gloria Senga, la coordinatrice du mouvement Vigilance citoyenne (Vigi). Les 17 militants sont poursuivis pour « trouble à l’ordre public et désobéissance civile ». Ils ont été détenus à la prison centrale de Makala à Kinshasa où ils avaient refusé de s’alimenter pour demander leur liberté. VOA

Incertitudes et tractations à un mois de la présidentielle en RD Congo
Opposition unie puis divisée à nouveau, polémiques sur la machine à voter, affrontements dans l’Est, colère à l’université de Kinshasa… La présidentielle du 23 décembre en RD Congo approche, mais son déroulement semble toujours aussi incertain. Les réjouissances auront été de courte durée. Samedi 11 novembre, les sept principaux leaders de l’opposition congolaise ont désigné un candidat unique, Martin Fayulu, pour les représenter à la présidentielle du 23 décembre au sein de la coalition Lamuka (« Réveille-toi », en lingala). Une première. Las, moins de 24 heures plus tard, les deux poids lourds de l’accord, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, s’en retiraient sous la pression de leur base électorale et de cadres de leurs partis respectifs. « Nous avons été grugés, j’ai le sentiment d’avoir été trahi [par le processus de désignation du candidat unique]. Je remercie ma base de m’avoir sorti de là », a ensuite réagi Félix Tshisekedi. France 24

Cameroun anglophone : un professeur et un employé de l’Université de Buea enlevés
Un professeur de l’université de Buea, la capitale de la région du Sud-Ouest anglophone en conflit, et un employé de l’établissement ont été enlevés, a annoncé l’Université dans un communiqué. Charles Doumta, professeur à la faculté des Sciences médicales, et George Ongey, agent contractuel, ont été enlevés respectivement vendredi et le 10 novembre, a annoncé l’Université de Buea. Aucune information n’a été donnée sur l’identité des assaillants ni les conditions de l’enlèvement du professeur et de l’agent. « Nous notons que ces actes ont pour but d’intimider, de créer la peur et la panique parmi le personnel et les étudiants, et de perturber le bon fonctionnement de l’année scolaire », indique le vice-doyen, Horace Manga Ngomo, dans ce texte. VOA

Mugabe parti, rien ou presque n’a changé au Zimbabwe
La chute du président zimbabwéen Robert Mugabe en novembre 2017 avait suscité, chez de nombreux habitants de ce pays d’Afrique australe, l’espoir d’un changement après des années de déclin économique et de répression. Un an plus tard, la population a déchanté. Les prix à la consommation n’ont jamais augmenté aussi rapidement depuis l’hyperinflation galopante d’il y a une décennie. Selon les chiffres officiels, l’inflation sur l’année écoulée s’établit à 20,9%. Mais les Zimbabwéens estiment que l’augmentation des prix est bien plus importante. L’argent liquide reste une denrée rare. Les Zimbabwéens sont toujours contraints de faire la queue pendant des heures devant les banques pour obtenir un nombre limité de « bond notes », sortes d’obligations à parité – officiellement – avec le dollar américain. En réalité, la valeur des bond notes s’est effondrée.  TV5

Nord du Tchad: l’armée a « délogé l’ennemi » à Miski, affirme N’Djamena
Le ministre de la Défense tchadien a affirmé samedi que l’armée avait « délogé et dégagé l’ennemi » à Miski dans le Tibesti, région du nord en proie à des violences où il s’est rendu en visite, a rapporté dimanche la télévision d’Etat. « Nous sommes à Miski, nous avons délogé l’ennemi, dégagé l’ennemi », a déclaré le général Daoud Yaya devant des troupes, après une visite avec un chef de l’armée, selon le média d’Etat. « J’appelle toute la population de Miski, ceux qui appartiennent à l’Etat tchadien, de venir auprès des forces de sécurité et laisser le terrain libre à ceux qui veulent créer des problèmes », a-t-il déclaré, en prévenant: « et nous sommes en face » de ces derniers. TV5

Message du président algérien au Maroc, sans réponse à l’appel au dialogue
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a envoyé dimanche au roi du Maroc Mohamed VI son traditionnel message pour l’anniversaire de l’indépendance du pays, sans y répondre à sa proposition de lancer un « dialogue franc et direct » entre les deux voisins. Le 6 novembre, Mohamed VI a proposé la création d’un « mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » afin d’améliorer les relations avec Alger, plombées par le contentieux du Sahara occidental. Son discours a coïncidé avec le 43e anniversaire de la « Marche verte », début de la prise de contrôle par le Maroc de cette région. Les autorités algériennes n’ont toujours pas réagi officiellement à cette proposition. Dans son message, M. Bouteflika rappelle simplement sa « détermination » à « consolider les relations de fraternité et de solidarité qui unissent » les deux voisins et à des « relations bilatérales basées sur le respect mutuel ». Ces termes sont peu ou prou ceux utilisés dans les messages qu’adresse le chef d’Etat algérien au roi du Maroc, à l’occasion des fêtes nationales ou religieuses.  Jeune Afrique