Revue de Presse du 19 décembre 2016

La police et l’armée présentes dans les rues de Kinshasa à la veille du 19 décembre
La veille de la date officielle du fin mandat pour le président congolais Joseph Kabila, la ville de Kinshasa, comme toutes les autres grandes villes du pays, a été cadrée par la police et l’armée pour contrecarrer toute manifestation de la population. Dans la capitale, à Kinshasa, tout est resté normal. Mais la présence des hommes en uniforme montre la tension et fait peur à certains Kinois. Malgré la présence des agents de service de sécurité dans certains points chauds dans la capitale, ce dimanche, au petit matin, on pouvait apercevoir quelques passants qui se dirigeaient aux cultes. Certaines rues étaient presque désertes, tel que le boulevard du 30 juin au centre-ville de la capitale, mais à l’intérieur, dans les avenues, tout est resté normal jusqu’à tard dans la soirée. VOA

La Belgique invite ses ressortissants à quitter « dès que possible » la RDC
Le ministère des affaires étrangères conseille aux Belges de quitter « dès que possible » la République démocratique du Congo. Cinq journalistes de deux chaînes de télévision flamande ont, par ailleurs, été expulsés, vendredi 16 décembre par les autorités de Kinshasa. Quelque 4 000 Belges résident en RDC, dont 2 500 dans la capitale, Kinshasa. Didier Reynders, le chef de la diplomatie, invite ses concitoyens qui resteraient dans l’ancienne colonie belge à « la plus grande vigilance », compte tenu des tensions politiques qui règnent dans le pays. Le mandat du président Joseph Kabila se termine lundi 19 décembre, le dialogue avec l’opposition initié par l’église catholique est dans l’impasse et la RDC vient de prendre une série de mesures réduisant les libertés publiques. Le pouvoir pourrait aussi, selon le ministère belge des affaires étrangères, fermer des aéroports et empêcher l’accès à Internet alors que les contrôles se multiplient dans la capitale. Le Monde

RDC: un éboulement dans une mine d’or fait au moins 20 morts
Au moins vingt personnes ont été tuées par un éboulement dans une mine d’or de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris dimanche de source officielle. « Au moins 20 personnes sont mortes dans un éboulement survenu la nuit de samedi à ce dimanche dans un carré minier à Makungu », dans le sud du Sud-Kivu, a déclaré à l’AFP le ministre des Mines de cette province, Apollinaire Bulindi. « Ce bilan encore provisoire devrait s’alourdir car beaucoup de gens exploitent en désordre dans cette carrière », a-t-il ajouté, faisant référence aux « creuseurs artisanaux » (mineurs clandestins) qui pullulent sur de nombreux sites miniers congolais. Le Monde

Jammeh sera déclaré « renégat » s’il refuse de céder le pouvoir
Le président gambien Yahya Jammeh sera déclaré « renégat » si il refuse de céder le pouvoir à la fin de son mandat en janvier, a annoncé dimanche l’opposition gambienne. « Tout président qui perd sa légitimité constitutionnelle devient un renégat », a déclaré Halifa Sallah, porte-parole de la coalition d’opposition qui a porté Adama Barrow au pouvoir lors de la présidentielle du 1er décembre. « Toute personne qui est un officier militaire ou un fonctionnaire et qui refuse de servir sous une autre autorité constitutionnelle deviendrait obligatoirement un renégat », a-t-il dit. Dans une déclaration télévisée le 9 décembre, Yahya Jammeh, qui gouverne la Gambie d’une main de fer depuis 22 ans, a rejeté les résultats de l’élection accordant la victoire à l’opposant Adama Barrow, une semaine après avoir pourtant reconnu sa défaite. VOA

Mali-Burkina : combattre ensemble les jihadistes
Au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou avec son homologue burkinabè Christian Kaboré, Ibrahim Boubacar Keita a déclaré qu’ « il ne sera pas question que l’on vienne tuer impunément au Burkina puis trouver refuge tranquillement au Mali. Cela fera partie des choses que nous devons regarder dans les jours à venir » a-t-il ajouté. Le président malien a fait escale dans la capitale du Burkina après avoir pris part au sommet de la CEDEAO à Abuja. Douze soldats burkinabè ont été tués vendredi, lors d’une attaque contre un détachement de l’armée dans le nord du Burkina Faso, à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne. BBC

Législatives en Côte d’Ivoire : début du dépouillement
Le dépouillement a commencé juste après la fermeture des bureaux de vote. Plus de 6,2 millions inscrits étaient appelés à voter pour choisir entre 1.337 candidats, les 255 représentants à l’Assemblée nationale. Dans ce scrutin à un seul tour, la coalition présidentielle vise la majorité absolue même si elle fait face à de nombreuses candidatures dissidentes et à l’opposition ivoirienne. Cette dernière avait boycotté les précédentes législatives de 2011. Elle espère cette fois, faire son retour au Parlement. Ce scrutin est le premier de la troisième République ivoirienne, après l’adoption d’une nouvelle Constitution en octobre à l’initiative du président Ouattara. BBC

Burkina : onze morts dans une attaque
Selon le correspondant de la BBC au Burkina, l’assaut perpétré par un groupe composé d’une quarantaine de personnes s’est déroulé dans l’extrême nord du pays, à proximité de la frontière avec le Mali. Selon l’état-major des armées, des opérations de ratissage se déroulent dans la région. Le maire de Djibo rapporte que les assaillants n’ont pas pu être identifiés. Il témoigne également de l’arrivée de renfort. Nassoumbou est dans le Sahel burkinabè, région cible de plusieurs attaques contre l’armée burkinabè attribuées à des djihadistes ou à des braqueurs. BBC

Burundi : recrudescence des arrestations d’opposants
Le Burundi vit dans un climat de peur généralisée et instaurée par les autorités. C’est ce qu’a indiqué lors d’une conférence samedi Anschaire Nikoyagize, le président de la ligue Iteka, la plus ancienne ligue des droits de l’homme du Burundi. Anschaire Nikoyagize a signalé que depuis trois mois, les harcèlements des membres de l’opposition se sont accentués. Il précise que son organisation a répertorié  » 272 arrestations et 16 disparitions en octobre, 295 arrestations et 39 disparitions en novembre, et 246 arrestations et 16 disparitions les deux premières semaines de décembre ». Toutes ces personnes sont accusées « de participation aux bandes armées » a indiqué M. Nikoyagize. BBC

Ethiopie : inauguration du barrage Gibe 3
Les autorités éthiopiennes ont inauguré samedi le barrage hydroélectrique « Gibe III », qui doit permettre au pays de presque doubler sa capacité énergétique. Ce barrage permettra aussi à l’Ethiopie d’accroitre son indépendance énergétique et venir en aide au Kenya. Le barrage « Gibe III », situé à environ 350 kilomètres au sud-ouest de la capitale Addis Abeba, est le plus important d’une série de barrages hydroélectriques que l’Ethiopie construit le long de la rivière Omo, qui s’écoule du nord vers le sud. Haut de 24 mètres, le barrage « Gibe III » doit atteindre une capacité de 1870 mégawatts. Il sera le troisième barrage hydroélectrique le plus puissant d’Afrique. BBC

Mali: la mise en place progressive du Mécanisme opérationnel conjoint
Au Mali, une nouvelle étape a été franchie dans l’application de l’accord d’Alger, avec l’installation, dans la région de Gao, du Mécanisme opérationnel conjoint. Ce MOC prévoit des patrouilles mixtes composées des groupes signataires en vue de la sécurisation des populations mais aussi pour faciliter la réintégration des ex-combattants dans l’armée. Un regroupement de 400 hommes comprenant des éléments des forces armées maliennes et de la Plateforme est réuni à Gao depuis le 5 décembre, mais certaines parties n’ont pas encore intégré ce dispositif. RFI

Le flux de migrants passant par le Niger réduit de près de 100%
Le Niger a été félicité jeudi 15 décembre à Bruxelles par l’Union européenne, suite à la baisse du flux migratoire ouest-africain en direction de l’Europe. Des efforts ont été fournis par Niamey, notamment avec l’arrestation et la condamnation de passeurs. Le nombre de migrants traversant le Sahara via le Niger a enregistré son plus bas niveau : il est passé de 70 000 en mai 2016 à 1 500 en novembre dernier. Cette réduction du flux de migrants de près de 98% en six mois seulement a permis au Niger d’être félicité par la Commission européenne. En saluant la collaboration de Niamey pour ralentir le trafic sur cet axe très emprunté par les migrants ouest-africains, les institutions européennes ont présenté le Niger comme le bon élève de ces partenariats conclus moyennant une aide financière. RFI

Au Zimbabwe, le président Mugabe investi candidat à sa réélection par son parti
Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis trente-six ans, a été investi samedi candidat à l’élection présidentielle de 2018 par le parti au pouvoir, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ou, en anglais, la ZANU-PF, pour Zimbabwe African National Union-Patriotic Front). M. Mugabe a été désigné sans surprise par le congrès annuel de son parti réuni à Masvingo, à 300 km au sud-est de la capitale, Harare. Les délégués ont fait part de « leur soutien au président et premier secrétaire, le camarade Robert Mugabe, comme candidat unique pour les prochaines élections de 2018 », a déclaré Eunice Sandi Moyo, la vice-secrétaire de la ZANU-PF. L’investiture de M. Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance de l’ancienne colonie britannique, en 1980, a été saluée par les applaudissements de milliers de ses partisans scandant en langue shona « tongai, tongai baba », « dirige-nous, dirige-nous, père ». Le Monde

Le Hamas accuse le Mossad du meurtre en Tunisie de l’un de ses cadres
La Tunisie n’est pas coutumière des exécutions politiques. Aussi, quand a émergé la nouvelle de l’assassinat, jeudi 15 décembre, à Sfax (littoral oriental), de Mohamed Zouari, un ingénieur tunisien de 49 ans spécialiste des drones, le soupçon d’une opération politique a enflammé les réseaux sociaux tunisiens. Le modus operandi – une vingtaine de balles tirées, le recours à des pistolets munis de silencieux – et le profil de la victime, un ancien islamiste tunisien ayant rejoint la cause palestinienne, ne cadraient guère avec une affaire de droit commun. Samedi 17 décembre dans la soirée, une partie du mystère s’est dissipée avec la confirmation, à Gaza, par la branche militaire du Hamas, les brigades al Qassam, de l’appartenance de Mohamed Zouari au mouvement, qu’il aurait rejoint il y a dix ans. Dans un communiqué, les brigades al Qassam admettent que le Tunisien assassiné fut l’un des commandants ayant supervisé le projet d’avions sans pilote. Le Hamas promet que le sang du commandant « ne sera pas versé pour rien » et appelle les nations arabes à « couper la main traître et lâche de l’ennemi sioniste », responsable de l’opération. Le Mossad serait donc le commanditaire de l’assassinat, selon le mouvement palestinien. Le Monde

Le Premier ministre tunisien promet de s’attaquer à une loi permettant à un violeur d’épouser sa victime
Un article du Code pénal tunisien a récemment permis à un violeur d’épouser sa victime, une fillette âgée de 13 ans. Après une levée de boucliers de nombreuses associations, le gouvernement s’est engagé à l’amender. C’est une loi qui appartient à un temps révolu, et que le gouvernement tunisien s’apprête à remettre en question. L’article 227 bis du Code pénal tunisien prévoit qu’une personne ayant commis un acte sexuel répréhensible peut se soustraire à la justice en épousant sa victime – même mineure. France 24

Scandale des dettes cachées au Mozambique : ce que ne dit pas le rapport de la commission d’enquête
L’autocritique et la transparence ne font pas partie de l’ADN du Frelimo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance du Mozambique en 1975. On n’attendait donc pas grand-chose d’une commission d’enquête parlementaire chargée de tirer au clair le « scandale des dettes cachées », ou comment l’exécutif a dissimulé plus de 2 milliards de dollars (1,88 milliard d’euros) d’emprunts pour financer un programme d’armement. Présenté la semaine dernière à huis clos aux députés, le rapport d’enquête a été étrillé, lundi 12 décembre, par l’unique député d’opposition membre de la commission. Incomplet et insuffisant, le document de 270 pages présente néanmoins certains passages éclairants sur la saga qui agite le Mozambique et ses investisseurs depuis 2013. Le Monde