Démystifier les affirmations de la junte malienne
La junte militaire malienne a justifié sa prise de pouvoir en affirmant qu’elle était la seule à pouvoir assurer la sécurité, renforcer la justice et ramener le pays à la démocratie. Mais le bilan de la junte montre qu’elle fait reculer le Mali sur chacun de ces objectifs et qu’elle le dirige vers un régime militaire bien établi. Depuis sa prise de pouvoir en août 2020, la violence s’est étendue et intensifiée à travers le Mali. Il est révélateur que la violence extrémiste ait été plus élevée au cours de chaque trimestre depuis la prise de pouvoir de la junte qu’au cours de tous les trimestres précédant le coup d’État. Après avoir ignoré le calendrier de transition de 18 mois reconnu par la communauté internationale, la junte a indiqué son intention de rester au pouvoir pendant cinq années supplémentaires. Face à la dissidence, la junte a intimidé des journalistes et arrêté des dirigeants de l’opposition et de la société civile qui remettent en question la légitimité de la junte. Les actions de la junte révèlent un programme visant à réhabiliter l’image du régime militaire dans le but de ramener le Mali à un état autoritaire étendu – et aux décennies sombres de son passé. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Mali : Bamako reçoit de nouveaux hélicoptères et radars russes
Les militaires au pouvoir à Bamako ont annoncé avoir reçu de nouveaux équipements russes, dont deux appareils de combat et des radars de surveillance. Cité dans un communiqué de la Direction de l’information et des relations publique des armées (Dirpa), le général de division Oumar Diarra n’a pas manqué de se réjouir. « C’est la manifestation d’un partenariat très fructueux avec l’État russe », a déclaré le chef d’état-major général de l’armée malienne précisant qu’il s’agissait d’un « deuxième lot d’équipements militaires en provenance de la Russie ». Le compte Twitter de la présidence du Mali a diffusé des images du déchargement de la cargaison de l’avion cargo ayant acheminé le matériel jusqu’à l’aéroport international de Bamako. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 dans un Mali en pleine tourmente sécuritaire se sont rapprochés de la Russie en même temps qu’ils se détournaient de la France, engagée militairement dans le pays contre les jihadistes depuis 2013. Sur fond de crise diplomatique avec la junte, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, opération devant être achevée cet été. Jeune Afrique
Mali: la force française Barkhane annonce l’arrestation de six suspects à Gossi
Que s’est-il passé à Gossi ce dimanche 17 avril 2022 ? Des sources locales dénoncent l’enlèvement de plusieurs bergers par la force française Barkhane qui a démenti ce lundi et apporté sa version des faits. Il s’agirait de cinq personnes, cinq bergers, selon des sources locales, « enlevés » par la force française Barkhane dimanche aux environs de 2 heures du matin à Adiora. Une localité située à une trentaine de kilomètres au nord de Gossi, dans le Gourma-Rharous, région de Tombouctou. L’armée française, qui est justement en train de se désengager de cette zone, a immédiatement réagi à cette information mise en ligne sur les réseaux sociaux. Selon l’état-major des armées, une opération antiterroriste a bien eu lieu à Adiora, dans la nuit de samedi à dimanche, au cours de laquelle non pas cinq, mais six suspects ont été arrêtés. RFI
Ituri : 85 personnes tuées en 10 jours lors des incursions des rebelles (CRDH)
Quatre-vingt-cinq personnes ont été tuées en l’espace de dix jours dans les différentes incursions des rebelles précisément dans les chefferies de Walese Vonkutu et Basili, au sud du territoire d’Irumu (Ituri). En plus de ce bilan, cent véhicules ont disparu, une dizaine de motos et de véhicules incendiés, sur la route nationale numéro 4 (RN4). C’est précisément dans les chefferies de Walese Vonkutu et Basili, au sud du territoire d’Irumu (Ituri). Ces chiffres sont contenus dans un rapport sécuritaire publié le week-end dernier par l’Organisation de défense des droits humains Convention pour le respect des droits humains (CRDH). La plupart des cas ont été commis par rebelles ADF. Dans ce document la CRDH revient notamment sur la récente attaque des présumés ADF, le samedi 16 avril, du village d’Otomabere, précisément à Apamayaya où quatre civils ont été tués et leurs biens pillés. Radio Okapi
Guinée : une fin de transition en dix étapes et de nombreuses interrogations
Vendredi 15 avril, Mory Condé, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation guinéen, a dévoilé les dix étapes qui doivent mener au retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, sans toutefois donner un calendrier précis. L’ultimatum de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest expire le 25 avril prochain. La CEDEAO attend notamment « un calendrier acceptable pour la transition. » Au cours d’une cérémonie solennelle qui s’est déroulée ce vendredi 15 avril au palais Mohammed V, à Conakry, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition et chef du CNRD, le Comité national du rassemblement pour le développement, a procédé au lancement officiel des travaux du cadre de dialogue inclusif. … Plus de sept mois après l’arrivée au pouvoir du CNRD, une partie des populations guinéennes s’interroge toujours sur les véritables intentions du colonel Mamadi Doumbouya et le CNRD. TV5Monde
Burkina Faso : 2 policiers tués et 3 blessés dans une explosion
Deux policiers ont été tués samedi par un engin explosif dans le nord du Burkina Faso, a annoncé dimanche la police nationale dans un communiqué. Selon la même source, une équipe du Groupement des compagnies républicaines de sécurité de Ouagadougou (GCRS-Ouaga) a été victime de cette explosion, alors qu’elle se rendait sur le site minier de Taparko pour une relève. L’un des véhicules du convoi a sauté sur un engin explosif à hauteur du village de Ouanobian, dans la région du Centre-Nord, explique le communiqué. Deux éléments du GCRS ont été tués et trois autres blessés ont été évacués d’urgence à Ouagadougou pour y être soignés, a ajouté la même source. Sahel-Intelligence
Les Shebab revendiquent une attaque contre le Parlement somalien
Des tirs de mortier revendiqués par les islamistes radicaux shebab ont visé le Parlement somalien lundi, au moment où les législateurs se réunissaient dans le cadre d’un processus électoral devant déboucher sur la désignation d’un nouveau président. Des explosions ont été entendues en pleine session parlementaire diffusée en direct à la télévision. Plusieurs personnes ont été blessées, mais aucun élu n’a été touché par les éclats d’obus qui ont atterri dans l’enceinte fortifiée de l’aéroport, près du Parlement, dans la capitale Mogadiscio, ont indiqué des responsables et un témoin. « Nous n’avons pas encore de détails mais ces explosions ont été causées par des tirs de mortier, les législateurs étaient à l’intérieur du bâtiment lorsque l’incident s’est produit, ils sont sains et saufs », a déclaré à l’AFP un responsable sécuritaire sous couvert d’anonymat. VOA
Côte d’Ivoire : Patrick Achi reconduit à la primature, Tiémoko Meyliet Koné nommé vice-président
La dernière fois que le chef de l’État s’était exprimé devant le Congrès, c’était il y a deux ans. Devant les parlementaires, il avait alors annoncé qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de 2020 et s’était engagé à transférer le pouvoir à une nouvelle génération. C’est dire si son discours sur l’état de la nation de ce mardi 19 avril était attendu. L’adresse a duré environ une demi-heure et elle n’a pas déçu. Moins d’une semaine après avoir accepté la démission de Patrick Achi, Alassane Ouattara a d’abord annoncé qu’il le reconduisait dans ses fonctions de Premier ministre. L’homme sera chargé de conduire une équipe resserrée, d’une trentaine de membres – contre 41 dans le précédent gouvernement – et il n’aura pas le droit à l’erreur. Alassane Ouattara le lui a répété ce mardi devant le Congrès : « Monsieur le Premier ministre, vous avez reçu mes instructions en ce sens. » Jeune Afrique
Hirak: Sueurs froides du général Saïd Chengriha face au président de la Kabylie
Le général Saïd Chengriha a été terrorisé par l’ampleur de la grande marche organisée à Paris pour la commémoration du 42ème anniversaire du Printemps berbère (printemps noir du 20 avril 1980), surtout que la manifestation brandit de nouveau les slogans du Hirak hostile au régime militaire en Algérie, ainsi que les revendications autonomistes du mouvement Kabyle. En effet, le chef de la junte au pouvoir en Algérie a de quoi s’inquiéter de cette marche du dimanche 17 avril, vu l’importance de la diaspora algérienne en France à laquelle s’étaient ralliés de nombreux Algériens venant d’autres pays européens. La diaspora kabyle s’est également mobilisée en Amérique du Nord pour célébrer cet évènement afin de dénoncer la dictature du pouvoir militaire d’Alger. Ce qui embarrasse le plus le général Changriha, ce sont les revendications qui sont portées par les manifestants. En tête de ces demandes, l’exigence d’un État civil et non militaire, qui représente la principale demande du mouvement de protestation du Hirak, à l’origine de la chute en 2019 de l’ex-président Bouteflika. L’autre revendication brandie par la marche de dimanche à Paris, porte sur la libération des centaines de détenus politiques et d’opinion, incarcérés dans des « prisons secrètes » tenues par les services secrets de la junte militaire algérienne. Les protestataires dénoncent la répression féroce menée par les services algériens, accusés de recourir à des méthodes terroristes contre les opposants pacifiques. Sahel-Intelligence
Victimes de discriminations, des migrants veulent quitter la Tunisie
Troisième jour de sit-in en Tunisie. Des dizaines de migrants et réfugiés africains manifestent devant les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) à Tunis. Ils demandent à être évacués du pays, ou ils affirment subir racisme et agressions. « Nous voulons être évacués », déclare Mohamed Nour, Tchadien dont la demande d’octroi du statut de réfugié a été refusée. « Nous voulons être évacués de ce pays. Nous avons fait l’expérience du racisme dans les cafés. Nous avons été agressés dans nos maisons. Nous voulons simplement être évacués de ce pays. » Majoritairement rescapés de tentatives d’immigrations clandestines par la mer, les migrants et réfugiés dénoncent l’immobilisme des Nations Unies. … Selon les dernières données du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), les gardes-côtes tunisiens ont interceptés plus de 25 000 migrants qui tentaient de traverser la Méditerranée en 2021. AfricaNews/AFP
Plusieurs sites pétroliers libyens désormais à l’arrêt
La Compagnie nationale de pétrole en Libye (NOC) a annoncé lundi l’arrêt des opérations sur deux sites pétroliers majeurs, le terminal de Zouetina et le champ d’al-Charara, après la fermeture de plusieurs autres installations en lien avec des protestations et des rivalités politiques. Ces blocages surviennent au moment où la Libye, qui peine à tourner la page des années du régime de Mouammar Kadhafi renversé en 2011, est en proie à une grave crise institutionnelle, avec deux exécutifs rivaux. En février, le Parlement siégeant dans l’est du pays a en effet désigné Fathi Bachagha comme nouveau chef de gouvernement. Mais celui-ci n’a toujours pas réussi à évincer l’exécutif en place à Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah et qui refuse de remettre le pouvoir avant la tenue d’élections. Considérés comme proches du camp de l’Est, les groupes qui bloquent les sites pétroliers réclament « une répartition équitable » des revenus et le transfert du pouvoir exécutif à M. Bachagha. VOA
Centrafrique : report du premier procès de la Cour pénale spéciale, en quête de légitimité
Composée de juges centrafricains et internationaux, la Cour pénale spéciale (CPS), créée en 2015 avec le soutien de l’ONU, devait enfin ouvrir son premier procès mardi à Bangui. Un nouvel obstacle s’est ajouté, avec le boycott des avocats et le report de cette première audience au 25 avril. Elle aura la lourde tâche de faire la lumière sur d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis 2003 en Centrafrique. La Cour pénale spéciale (CPS) devait entrer dans le vif du sujet, mardi 19 avril, à Bangui, avec la tenue d’un premier procès. Mais un nouvel obstacle s’est ajouté, avec le boycott des avocats et le report de la première audience au 25 avril, selon des informations obtenues par France 24.
En Egypte, la peine d’une influenceuse TikTok ramenée à trois ans
La justice égyptienne a commué lundi à trois ans la peine de prison de l’influenceuse TikTok et Likee, Haneen Hossam, condamnée pour « traite d’êtres humains », ont indiqué des sources judiciaires à l’AFP. En juin, l’étudiante d’une vingtaine d’années avait été condamnée à dix ans de prison. Une peine lourde car prononcée en son absence et pour plusieurs chefs d’accusation. Elle a depuis été acquittée de la charge de « débauche ». Sa peine, contre laquelle elle peut encore interjeter appel, a donc été « réduite », a affirmé à l’AFP son avocat Hussein al-Baqar, estimant même qu’avec déjà 21 mois passés derrière les barreaux, sa cliente pouvait « considérer sa nouvelle peine comme un acquittement ». … « Il existe de vraies affaires de traite d’êtres humains qui doivent faire l’objet de poursuites—ces affaires de TikTok n’en font pas partie », poursuit-elle, dénonçant « un contrôle de l’expression et de la mobilité socio-économique des jeunes » Egyptiennes par le régime du président Abdel Fattah al-Sissi. En juin 2020 déjà, une autre influenceuse, Mawada al-Adham, avait été condamnée à six ans de prison pour « traite d’êtres humains » et « incitation à la débauche ». En tout, ces deux dernières années, une douzaine d’influenceuses ont été arrêtées pour atteinte aux bonnes mœurs dans le pays conservateur. RTBF
Une semaine après le début des inondations, la côte est de l’Afrique du Sud manque d’eau et d’électricité
Une semaine après le début des intempéries en Afrique du Sud qui ont fait 443 morts, des habitants de Durban sur la côte est sont toujours sans eau ni électricité lundi, l’armée ayant déployé 10.000 soldats pour prêter main forte aux secours. Les fortes pluies ont entraîné des crues et des glissements de terrain meurtriers. La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de la ville portuaire de 3,5 millions d’habitants dans le KwaZulu-Natal (KZN) ouverte sur l’océan Indien. Quelque 63 personnes sont toujours portées disparues. La région connaît une accalmie des précipitations depuis la veille, mais des milliers de personnes ont tout perdu dans l’effondrement de leur maison. Des familles ont été décimées, des enfants sont morts ensevelis dans les décombres. RTBF
Tchad: un an après la mort d’Idriss Deby, semaine décisive pour la suite de la transition
Le Tchad entame une semaine politique importante. En transition depuis une année après la mort au combat d’Idriss Deby Itno, le pays s’apprête à vivre des jours déterminants pour la suite de la transition. Des décisions importantes pourraient être annoncées en marge des commémorations du premier anniversaire du décès de l’ancien chef de l’Etat. La semaine qui s’ouvre sera marquée par la levée du deuil observé depuis un an par le Mouvement patriotique du salut, le MPS, parti créé et présidé pendant tout son règne par Idriss Deby Itno, rapporte notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako. … [M]ardi, sinon au plus tard mercredi, débutera à Amdjarass, ville natale du défunt président à l’est du pays, la construction du mausolée en la mémoire du fondateur du MPS. Le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, en visite privée dans la même localité depuis samedi, pourrait être de la partie. RFI
Mines : Chirano, prototype de mine ghanéenne ?
Le 6 avril, l’entreprise de Vancouver Asante Gold Corporation a annoncé être en pourparlers avec Kinross Gold pour le rachat de la mine ghanéenne de Chirano. Cette transaction entre les deux sociétés canadiennes illustre la reprise en main par le Ghana de son secteur extractif parce qu’elle serait financée par des fonds étatiques abondés par des prêts contractés par le Fonds d’investissement dans les infrastructures du Ghana (GIIF) et par le Fonds d’investissement des revenus miniers (MIIF). Le redéploiement stratégique du géant aurifère Kinross explique la vente coup sur coup d’une mine russe sur fond de conflit ukrainien et de la mine de Chirano acquise en 2010 dans le sud-ouest du Ghana. La major, qui exploite par ailleurs cinq mines en sur le continent américain et la mine de Tasiast en Mauritanie, choisit de développer ses activités au Canada où elle a racheté la junior Great Bear Resources en février dernier. Dans cette nouvelle configuration, Kinross vise une production de 2,7 millions d’onces d’or en 2022 et de 2,9 millions en 2023. Jeune Afrique
Au Cameroun, les chasseurs de nouveaux virus
La lutte contre les pandémies ne se joue pas seulement dans les laboratoires. Elle commence au plus près de la faune sauvage. Dans la forêt tropicale au sud du Cameroun, une équipe d’enquêteurs du Centre de recherches sur les maladies émergentes de Yaoundé traque les zoonoses. Les maladies transmises à l’homme par les animaux. … Aimé Mebenga, Joseph Moudindo Innocent Ndong Bass et Thomas Atemkem sont tous techniciens au Cremer de Yaoundé, le Centre de recherches sur les maladies émergentes et ré-émergentes. Chaque mois, ils partent en mission dans les régions tropicales les plus reculées du Cameroun pour traquer les zoonoses, les maladies transmises à l’homme par les animaux. Ce qui les intéresse, c’est analyser les excréments des grands singes. Innocent Ndong s’explique : « Dans cette région du Cameroun, 25 % des primates sont porteurs du VIH, virus responsable du sida. Notre objectif c’est de trouver des virus qui n’auraient pas encore été identifiés. On cherche aussi à savoir si les virus déjà identifiés dans cette population de gorilles mutent et enfin si les contaminations dans le groupe de gorilles augmentent à travers le temps. » RTBF