Le Président du Nigeria Muhammadu Buhari a dit que le Nigeria fait face à « un état d’urgence » du fait de l’insécurité permanente. Cette insécurité est généralement perçue comme constituée par la menace posée par Boko Haram dans le nord-est du pays. Cependant, une telle conception sous-évalue la complexité et la nature multiforme des défis de sécurité qui impactent toutes les régions du pays. En même temps, la violence armée n’est pas omniprésente dans tout le Nigeria, étant principalement concentrée dans des couloirs géographiques particuliers. Ce qui suit est une étude des multiples menaces envers la sécurité au Nigeria, des risques qui en découlent et des substrats qui les ont fait germer. … La diversité des menaces envers la sécurité au Nigeria va exiger un ensemble de solutions innovantes adaptées à chaque contexte. Cela va impliquer de comprendre la dynamique locale de chacune des menaces, et de les intégrer dans une stratégie de sécurité nationale multidimensionnelle. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
L’armée tchadienne a affirmé avoir « complètement détruit », samedi 17 avril, la colonne de rebelles qui a attaqué le nord Kanem dimanche, jour de l’élection présidentielle, a assuré l’état-major dans un communiqué lu à la télévision nationale par son porte-parole, Azem Bermandoa Agouna. « Le ratissage continue pour récupérer les derniers fuyards », a-t-il ajouté, précisant qu’un bilan serait donné ultérieurement. Dans la capitale tchadienne, N’Djamena, quatre chars et de nombreux militaires étaient positionnés samedi soir à l’entrée nord et des véhicules militaires continuaient de sortir en direction du front, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Il y a une semaine, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), un groupe politico-militaire tchadien à dominante gorane, une ethnie saharienne, avait fait une incursion dans le nord du pays. Il avait revendiqué mardi « la libération totale de la région du Tibesti », dans le nord du pays. … L’ambassade américaine à N’Djamena a ordonné à son personnel non-essentiel de quitter le Tchad, évoquant « la possibilité de violence dans la ville ». Le Royaume-Uni a également recommandé à ses ressortissants de quitter le pays « dès que possible ». Le Monde avec AFP
Les combats ont fait rage samedi entre les forces nationales tchadiennes et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact). Dans ce contexte, plusieurs partis d’oppositions et des organisations de la société civile ont signé ce week-end un appel au cessez-le-feu. Ils demandent également à Idriss Déby l’ouverture d’un dialogue national inclusif pour apaiser les tensions, laissant au président tchadien une semaine pour se décider. Le souvenir des années de guerre civile hante encore les signataires de cette déclaration. « Nous avons l’expérience de la guerre, rappelle Mahamat Nour Ibedou, le secrétaire général de la Commission tchadienne des droits de l’homme. Ce n’est pas une partie de gala comme on dit. La vie des populations est en jeu. » … Le président de la Convention tchadienne des droits de l’homme craint par ailleurs que cette situation sécuritaire mette en danger certains opposants et membres de la société civile. En 2008, pendant une offensive rebelle sur Ndjamena, des militaires de la garde présidentielle tchadienne avaient arrêté plusieurs opposants, qui avaient subi de mauvais traitements en captivité. Parmi eux, Ibni Oumar Mahamat Saleh n’est jamais réapparu. Mahamat Nour Ibedou a peur que « le scénario se répète ». RFI
Au Niger, les jihadistes ont encore tué dans le nord de la région de Tillabéry. Dix-neuf villageois ont été tués dans la soirée de samedi 17 avril alors qu’ils enterraient un des leurs. Les assaillants, venus à moto, sont ensuite repartis en direction du Nord, dans la zone de l’Anzourou, frontalière du Mali. Depuis quelque temps, l’insécurité est grandissante dans cette zone où plusieurs dizaines de civils ont été tués en moins d’un mois. C’est peu avant la rupture du jeûne de ramadan, au crépuscule, que le village de Gaygorou a été pris pour cible par des assaillants armés venus à moto. Les victimes étaient rassemblées pour l’enterrement d’un vieillard au cimetière du village quand elles ont été sauvagement tuées. Ces victimes, déjà en deuil, ne se doutaient de rien jusqu’à l’irruption des jihadistes. Toutes ont été enterrées dans le même cimetière, dans la soirée de samedi. RFI
En Centrafrique, s’ouvre ce lundi matin les concertations nationales pour préparer le grand dialogue républicain annoncé par le président Faustin-Archange Touadéra en mars dernier. Le président réélu au terme d’élections controversées, qui avaient été perturbées par une coalition de groupe armés, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), depuis décembre. … Le président Faustin Archange Touadéra doit recevoir ce lundi matin les premiers participants des consultations. Ce sont les 23 membres de la délégation de Bangui qui ouvre le bal au Palais de la Renaissance aujourd’hui. Dès mardi, ce sera au tour de la société civile : syndicats, associations et ONG se succèderont jusqu’à mercredi. Viendront ensuite les confessions religieuses. Protestants, catholiques et musulmans présenteront leurs doléances au président vendredi prochain. Enfin après une journée consacrée aux préfectures et aux chefs traditionnels venus de tout le pays, les partis ou rassemblement politiques comme la COD 2020 clôtureront les concertations le mardi 27 avril. RFI
L’arrestation du professeur Joël Aïvo au Bénin suscite des doutes en ce qui concerne la volonté du président réélu Patrice Talon de rassembler les Béninois. L’universitaire et opposant, candidat recalé à la dernière élection présidentielle, a été placé en garde à vue après avoir été interpellé puis auditionné dans la soirée de jeudi (15 avril). C’est vers le pont de Togoudo, à la périphérie de Cotonou, que Joël Aïvo a été arrêté aux environs de 15 heures par des policiers cagoulés, alors qu’il revenait du campus de l’Université d’Abomey Calavi. Le garde du corps et le chauffeur du constitutionnaliste ont aussi été interpellés par la Brigade économique et financière dans un véhicule de la police avant d’être relâchés plus tard. L’information émane de l’équipe de communication de Joël Aïvo. La même source ajoute qu’il a entretemps rendu visite à Valentin Aditi Houdé, un ancien ministre avec qui il milite au sein du Front pour la restauration de la démocratie (FRD). DW
Dans son rapport publié ce lundi (19.04.2021), Amnesty International dénonce notamment des violations du droit à la santé et la répression des défenseurs des droits humains en République du Congo. L’ONG affirme que le pouvoir de Brazzaville conduit une répression contre ceux qui dénoncent les conséquences de la crise économique sur le quotidien de la population et notamment sur l’accès à la santé. Amnesty International documente d’abord l’impact de la crise économique déclenchée en 2014 par la chute des prix du pétrole et qui s’est aggravée avec la pandémie de Covid-19. DW
L’Éthiopie s’était déjà résolue à l’admettre, mais pas son voisin. L’Érythrée a bien envoyé des troupes dans la région éthiopienne du Tigré pour soutenir l’armée fédérale dans son conflit contre les rebelles tigréens. Pour la première fois, Asmara a reconnu cette intervention militaire dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 avril. La missive précise que le gouvernement érythréen a entamé le rapatriement de ces troupes. … Jeudi, le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, avait affirmé devant le Conseil de sécurité qu' »aucune preuve » n’était venue confirmer un retrait de la région des forces militaires érythréennes. « Le personnel humanitaire continue de signaler de nouvelles atrocités qui, selon lui, sont commises par les forces de défense érythréennes », avait-il souligné. France24 avec AFP
Les Capverdiens jouent la continuité et ont fait confiance au premier ministre sortant, Ulisses Correia e Silva, pour redresser l’économie de l’archipel, lourdement impactée par la pandémie de Covid-19, en accordant une large victoire à sa formation de centre droit lors de législatives de dimanche 18 avril, selon des résultats quasi complets publiés dans la nuit. Au pouvoir depuis 2016, le chef de gouvernement de 58 ans, ancien haut cadre de la banque du Cap-Vert, ex-ministre et ex-maire de la capitale Praia, a revendiqué devant la presse sa victoire, fêtée au même moment par ses partisans devant le siège de son parti et dans le reste de la ville. Le Monde avec AFP
« Si le gouvernement central ne trouve pas de solution à la crise sécuritaire que connait l’Ituri, la société civile Forces vives de cette province va décréter trois journées ville morte à partir de ce lundi 19 avril. » Cet ultimatum a été lancé samedi dernier à Bunia par le coordonnateur de cette structure citoyenne au Président de la République. Dans une interview à Radio Okapi, il affirme que les services de sécurité n’arrivent pas à jouer leur rôle de protéger les civils. Chaque jour, poursuit-il, des innocents sont tués par des miliciens à Djugu et en Irumu, et des maisons incendiées. Pour le coordonnateur de la société civile Forces vives de l’Ituri, Dieudonné Lossa, ces journées ville morte constituent une interpellation au pouvoir central de dénouer cette crise avant que le pire n’arrive. Radio Okapi
Dans le cercle de Niono, chasseurs dozos et katiba Macina, affiliée au Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) d’Iyad Ag Ghaly et donc à Aqmi, ont scellé un accord de cessez-le-feu il y a un mois, avec la bénédiction des autorités nationales, alors qu’à quelques centaines de kilomètres plus loin, les mêmes acteurs reprennent les violences meurtrières dans le cercle de Djenné. Comment comprendre ces dynamiques contradictoires, comment les interpréter ? David Baché a posé la question à Boubacar Ba, chercheur spécialiste du centre du Mali et directeur du Centre d’analyse sur la gouvernance et la sécurité au Sahel. … RFI
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité vendredi une résolution qui appelle toutes les forces étrangères et tous les mercenaires à quitter la Libye et donne le feu vert à une équipe de l’ONU pour surveiller l’accord de cessez-le-feu convenu en octobre 2020. Lors d’un deuxième vote vendredi après-midi à New York, les ambassadeurs ont également adopté à l’unanimité une résolution renouvelant les mesures relatives à l’exportation illicite de pétrole jusqu’au 30 juillet 2022. L’accord de cessez-le-feu négocié par l’ONU l’année dernière a été signé par des représentants militaires du Gouvernement libyen d’accord national (GNA), internationalement reconnu, et par l’administration rivale de « l’Armée nationale libyenne » (ANL), basée dans l’est de la Libye. L’accord de cessez-le-feu appelait également à la mise en place d’un mécanisme de suivi pour sa mise en œuvre, et les détails ont été précisés dans les propositions du 29 décembre, soumises par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, comme demandé par le Conseil. ONU Info
Premier documentaire original produit par Netflix en Afrique du Sud, « La Sagesse de la pieuvre » est en lice pour obtenir un Oscar le 25 avril. Pas l’ombre d’un gros félin dans ce documentaire animalier. Nous sommes dans la False Bay du Cap, loin des Big Five (lion, léopard, buffle, rhinocéros, éléphant) des réserves sud-africaines. Les animaux peluches si chers aux documentaires Disney ont laissé place à un céphalopode timide : un poulpe. « Les gens trouvent souvent que les pieuvres ressemblent à des extraterrestres. Mais bizarrement, si on les observe mieux, elles ont beaucoup de points communs avec nous », remarque en voix off Craig Foster, le narrateur et personnage principal du film. Sujet à la dépression après avoir fait un burn-out, Craig Foster plonge tous les jours, sans combinaison ni oxygène, dans les eaux froides et tourmentées de l’Atlantique. En 2015, lors d’une exploration en apnée à travers l’immense forêt de varech – ces grandes algues qui abritent un riche écosystème –, il rencontre une pieuvre qui va changer sa vie. Il l’observe car elle le fascine. Il décide de retourner la voir et de la filmer quotidiennement tout au long de la courte vie de l’animal. Jeune Afrique
Kientega Pingdéwindé Gérard ne parle pas, il conte. Sa voix clame, tonne, gronde. Les mots résonnent, graves, solennels. Et il n’a pas besoin de scène pour que ses interlocuteurs se taisent et l’écoutent, comme ce jour-là, assis dans l’un de ces maquis, bars de rue, sans électricité de Ouagadougou. « Enfant, je parlais beaucoup, j’ai commencé par raconter des histoires à l’école », s’amuse le Burkinabé de 42 ans, vêtu d’un éternel boubou en faso dan fani, le pagne traditionnel tissé en coton du pays. « KPG », son nom de scène, est conteur professionnel, l’un des rares à vivre de son art au Burkina Faso. … Encore aujourd’hui, les conteurs et les griots, les « maîtres de la parole », relatent les récits historiques et les légendes d’origine dans les villages. Ils tissent « la mémoire d’un peuple », estime Alain Sié Kam, professeur burkinabé en littérature orale. Mais l’arrivée de nouvelles plates-formes de communication, l’urbanisation et la perte de certaines coutumes menacent cet art, s’inquiète KPG, qui tente de transmettre ce patrimoine culturel, hérité de ses ancêtres, aux jeunes générations. Le Monde
Un incendie s’est déclenché dimanche 18 avril sur Table Mountain (la montagne de la Table), le sommet emblématique qui surplombe la ville du Cap, à la pointe de l’Afrique du Sud, et n’était pas maîtrisé dans la soirée, selon la ville. Les flammes ont détruit une partie du restaurant voisin d’un monument à la gloire du colon britannique Cecil Rhodes, qui offre une vue exceptionnelle sur le port, des maisons et plusieurs bâtiments de la prestigieuse Cape Town University en contrebas, notamment la bibliothèque, a précisé la ville dans un communiqué. Un pompier a été hospitalisé pour des brûlures, a précisé la ville, tandis que ses collègues continuaient à lutter contre l’incendie dans la soirée. Des centaines d’étudiants avaient quitté à pied leurs résidences, marchant le long de la route principale pour échapper aux fumées et trouver refuge, selon des journalistes de l’AFP sur place. Ils ont tous été évacués dans la soirée, a précisé la ville, alors que « de forts vents » ont étendu l’incendie. Le Monde avec AFP