Revue de Presse du 17 septembre 2018

Rwanda : l’opposante Victoire Ingabire est libre, après huit ans de prison
Le président Paul Kagame a ordonné la libération anticipée de plus de 2000 détenus, parmi lesquels l’une des figures de l’opposition, Victoire Ingabire, qui purgeait une peine de 15 ans de prison pour “minimisation du génocide”. “Victoire Ingabire était revenue de son exil néerlandais en 2010 pour participer aux élections présidentielles rwandaises. Mais elle avait été arrêtée et n’avait pu participer aux élections. Elle était détenue depuis et purgeait une peine de 15 ans de prison pour avoir menacé la sécurité de l’État et avoir ‘minimisé’ le génocide de 1994”, rappelle la BBC. Depuis la fin du génocide, lors duquel 800 000 Rwandais, majoritairement tutsis, ont été tués par des Hutus, le Front patriotique rwandais du président Kagamé règne sans partage. Courrier International

Burkina Faso : double attaque mortelle dans l’est
Au moins huit personnes sont mortes dans une double attaque dans la nuit de vendredi à samedi dans deux localités de l’est du Burkina. L’est du Burkina Faso a de nouveau été frappé. Au moins huit civils ont été tués dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 septembre dans une attaque visant deux localités de l’est du pays, où des jihadistes agissent depuis quelques mois, a-t-on appris auprès des autorités locales. Longtemps épargné par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso, pays sahélien pauvre frontalier du Mali instable et du Niger, est confronté depuis trois ans à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières. France 24

Cameroun: exode des populations dans les régions anglophones
Au Cameroun, à trois semaines de l’élection présidentielle, les régions du nord-ouest et du sud-ouest se vident. Les autorités ont été jusqu’à  interdit, vendredi 15 septembre « l’exode massif » des populations du sud-ouest, l’une des deux régions anglophones confrontée à une crise séparatiste. Le gouvernement interdit ainsi les déplacements interurbains pour les bus. A quelques semaines de l’élection présidentielle, les habitants craignent que les violences ne s’intensifient à l’approche  du scrutin. Le gouverneur du sud-ouest s’est personnellement rendu à la gare routière de la ville de Buéa se faire une idée de la situation. Ici et là, le spectacle qui s’est offert à lui était identique: des centaines de personnes, souvent des familles entières, attendant d’embarquer pour les villes situées dans la partie francophone du pays. Dans la cour de la gare, des tonnes de bagages: du mobilier de maison comme des lits et des matelas entre autres, preuve s’il en fallait, d’un déménagement massif. RFI

RDC: Bemba prêt à soutenir un candidat unique d’opposition
L’ex-chef de guerre et vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, exclu de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, se déclare prêt à soutenir un candidat unique de l’opposition, dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi. « Encore faudrait-il que les scrutins soient démocratiques et nous en sommes encore très loin. Mais si les élections se déroulent dans le respect des conditions mentionnées, et si l’opposition s’unit derrière un candidat, alors oui, je pourrai faire abstraction de ma personne. Je soutiendrai quelqu’un et je le ferai gagner », a déclaré M. Bemba dans cet entretien intitulé « Kabila a eu peur de moi ». S’il devait y avoir un appel au boycott des élections, « ce ne serait pas ma décision personnelle, mais celle de l’opposition. Nous n’en sommes pas là », a-t-il ajouté. TV5

RDC: de mystérieux assassinats à Kinshasa
Plusieurs corps sans vie ont été retrouvés à Kinshasa dimanche 16 septembre. Au total, quatre selon la police et six selon des sources onusiennes. Les victimes, toutes jeunes, ont été enlevées dans la nuit de vendredi à samedi par des personnes cagoulées et armées qui ont opéré dans les quartiers de la commune de Kalamu. Le corps de Jos a été découvert tôt le matin par ses voisins à environ 100 mètres du domicile familial sur l’avenue Sécurité, à Kauka, un des quartiers de la commune de Kalamu. La vingtaine révolue, ce jeune électricien a été enlevé, selon sa famille, par une dizaine d’hommes armés qui se sont introduits de force dans une des maisons de la parcelle familiale. « On est venu me voir pour me dire : les enfants de votre petit frère ont été arrêtés cette nuit vers 3h du matin et conduits vers une destination inconnue », raconte Steve, l’un des oncles de Jos. RFI

L’armée aux prises avec des rebelles dans le Sud-Kivu en RDC
L’armée congolaise faisait face dimanche à une offensive de rebelles dans la province du Sud-Kivu (est), a-t-on appris de sources militaire et civile. L’armée affronte une coalition de rebelles yakutumba, du nom d’un ex-général déserteur qui s’oppose au président Joseph Kabila, et de rebelles malaïka (« ange » en swahili), selon ces sources. Selon deux sources qui s’expriment sous couvert de l’anonymat, l’une militaire et l’autre civile, les rebelles se sont emparés de trois localités (Iwiko, Mahembe et Kilembwe) en territoire de Fizi, dans le sud de la province. Ces localités semblent trop petites pour figurer sur des cartes civiles. « C’est vrai, l’armée a fait un repli stratégique. Nous sommes en train de nous organiser pour contrecarrer les rebelles », a déclaré un porte-parole de l’armée dans la province du Sud-Kivu, Louis Tshimwang, à un correspondant de l’AFP. VOA

Ouganda : l’UE exige la fin de la répression d’opposants
Le Parlement européen a dénoncé ce vendredi 14 septembre des cas de violations des droits de l’homme en Ouganda. L’organisation appelle ainsi le régime de Museveni à respecter l’indépendance des institutions dont le Parlement. Une résolution d’une importance capitale pour Robert Kyagulanyi dit Bobi Wine. C’est ce que l’on pourrait dire de la résolution prise ce vendredi 14 septembre par le Parlement. La résolution mentionnait spécifiquement le cas du musicien et député Bobi Wine, poursuivi par la justice ougandaise pour trahison. Ce, à la suite d’accrochages en mi-août dernier entre partisans de l’opposition et fanatiques du pouvoir lors de la campagne pour une législative partielle à Arua au nord du pays. Africa News

Mauritanie: le parti au pouvoir gagne difficilement les municipales à Nouakchott
Le parti au pouvoir en Mauritanie a difficilement gagné les élections municipales et régionales à Nouakchott et remporté tous les sièges au second tour du scrutin législatif qui s’est tenu samedi, selon les premiers résultats annoncés dimanche. Le parti du président Mohamed Ould Abdel Aziz, l’Union pour la république (UPR), qui avait remporté 67 des 131 sièges de députés pourvus au premier tour, le 1er septembre, a raflé les 22 qui étaient encore en jeu samedi, a écrit le chef de cette formation, Sidi Mohamed Ould Maham, dans un tweet. Il s’assure ainsi une majorité absolue de 89 sièges sur 157 à l’Assemblée nationale, les quatre restants, réservés aux Mauritaniens de l’étranger, devant être pourvus par un vote ultérieur des députés. TV5

Démission de la ministre des Finances du Nigeria, accusée d’usage de faux 
La ministre des Finances du Nigeria, Kemi Adeosun, a présenté vendredi au président Muhammadu Buhari sa lettre de démission après avoir été accusée d’avoir falsifié un document dans le but d‘échapper au service national obligatoire. “J’ai aujourd’hui pris connaissance des conclusions de l’enquête à la suite de l’allégation d’un média en ligne, selon laquelle le certificat d’exemption du Service national pour la jeunesse (National Youth Service Corp, NYSC) que j’ai présenté n‘était pas authentique”, a déclaré la ministre démissionnaire dans sa lettre. Ces dernières semaines, Mme Adeosun était au coeur d’une polémique après les révélations du site d’informations indépendant Premium Time, qui l’a accusée d’avoir obtenu un faux certificat d’exemption du NYSC. Africa News

L’opposant congolais Paulin Makaya toujours en prison
Son avocat affirme que son maintien en détention ressemble à une manœuvre politicienne. « Il occupe encore sa cellule à la maison d’arrêt de Brazzaville parce que le procureur de la République n’a pas délivré son billet de sortie », a déclaré à l’Agence France-Presse Me Yvon Eric Ibouanga. « Son maintien en prison ressemble à une manœuvre politicienne », a-t-il dit. Jeudi, l’opposant au président Denis Sassou Nguesso avait été condamné à un an de prison ferme pour complicité d’évasion. La justice avait ordonné sa libération parce qu’il a purgé sa peine.  BBC

La justice américaine blanchit Cheikh Tidiane Gadio
Les États-Unis ont rejeté une plainte pour corruption contre l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio. L’Agence France-Presse annonce « le rejet de la plainte contre Gadio », citant un porte-parole du ministère américain de la Justice. Les autorités américaines avaient arrêté en novembre 2017 l’ancien ministre sénégalais et l’ancien ministre de l’Intérieur de Hong Kong, Patrick Ho Chi Ping. Ils étaient soupçonnés d’avoir mis sur pied un projet de corruption de plusieurs millions de dollars en Afrique au nom d’une grande entreprise énergétique chinoise. BBC

La lutte contre la drogue en Afrique, un défi colossal
Dar es Salaam, la capitale tanzanienne, accueille du 17 au 21 septembre la 28e réunion des chefs de services chargés au plan national de la lutte contre le trafic illicite des drogues en Afrique. Cette rencontre de toutes les délégations africaines de la Commission des stupéfiants (CND), organe directeur de l’office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) doit faire le point sur la situation dans chaque pays du continent. Une occasion pour élaborer et évaluer l’application des programmes de lutte contre la drogue et la criminalité organisée en Afrique. RFI

Le fils du président de Guinée Equatoriale aux prises avec la douane brésilienne
Plus de 16 millions de dollars en espèces et en bijoux ont été saisis dans les bagages d’une délégation accompagnant le fils du président de Guinée Equatoriale dans un aéroport brésilien, ont annoncé plusieurs médias locaux samedi soir. D’après le site du journal Estado de Sao Paulo, la police fédérale brésilienne a saisi près 1,5 million de dollars en espèces dans une valise et des montres de luxe d’une valeur estimée à 15 millions de dollars dans une autre. Teodorin Obiang Mangue Nguema, vice-président de la Guinée Equatoriale et fils de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, au pouvoir depuis 38 ans, faisait partie de la délégation de 11 personnes arrivée vendredi à bord d’un avion privé l’aéroport de Viracapos, à Campinas, près de Sao Paulo.  VOA

L’Ethiopie et l’Erythrée signent en Arabie saoudite un accord consolidant leur réconciliation
L’Éthiopie et l’Érythrée ont signé dimanche en Arabie saoudite un accord consolidant leur réconciliation et renforçant « la sécurité et la stabilité dans la région » de la Corne de l’Afrique, ont indiqué des responsables. Les détails de ce nouvel accord signé dans la ville de Jeddah n’ont pas été divulgués, mais des sources proches du gouvernement saoudien affirment qu’il contribuera à consolider les relations entre les deux pays. Présidée par le roi Salmane d’Arabie saoudite, la cérémonie de signature s’est déroulée en présence de son fils, le prince héritier Mohamed ben Salmane, et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. VOA

Egypte: les deux fils de l’ex-président Moubarak en prison pour délit d’initiés
En Egypte, la cour d’assises du Caire a ordonné ce 15 septembre la mise en détention préventive des deux fils de l’ex-président Hosni Moubarak. Avec des hommes d’affaires et des fonctionnaires, ils sont accusés de délit d’initiés qui leur aurait permis de gagner en 2010 l’équivalent de 100 millions d’euros dans des opérations boursières. L’affaire a éclaté au grand jour après le soulèvement de janvier 2011 contre l’ex-président égyptien Hosni Moubarak. Son fils Gamal et son frère Alaa ont été déférés devant la cour d’assises du Caire, la capitale, pour délit d’initiés dans la vente en bourse de la banque Al Watany. Ils auraient acquis des actions de la banque avant sa privatisation à travers des sociétés-écrans basées à Chypre. RFI

L’Afrique, terrain de chasse favori des agents secrets français
Que reste-t-il des réseaux Foccart au sud de la Méditerranée ? Vingt ans après la disparition de Jacques Foccart (1913-1997), grand architecte de la « Françafrique », cet écheveau diplomatique parallèle à celui du Quai d’Orsay, mêlant agents secrets et anciens diplomates et servant indistinctement les intérêts de l’État français mais aussi de grands groupes hexagonaux, deux journalistes tentent de répondre à cette épineuse question. Dans leur livre (1), Antoine Glaser et Thomas Hofnung se penchent ainsi sur l’influence réelle qu’exerce encore Paris sur le continent africain. Le paysage a bien changé, singulièrement depuis la mort d’Omar Bongo le 8 juin 2009, constatent les deux auteurs. De nombreux chefs d’État africains, désireux de s’affranchir de la tutelle de leur ancienne puissance coloniale ont noué des partenariats avec des agences de renseignements étrangères. Si à Bangui, un colonel de la DGSE se vante de voir le président de la République centrafricaine chaque semaine, dans la plupart des pays, notamment au Tchad, au Cameroun, au Congo et au Togo, les services français se retrouvent désormais confrontés à la concurrence croissante des agences chinoises, américaines, arabes mais aussi russes et israéliennes. Le Point