Revue de Presse du 17 avril 2019

Libye: au moins 174 morts depuis le lancement des agressions sur Tripoli
Au moins 174 personnes ont été tuées et 758 blessées, dont des civils, depuis le lancement le 4 avril par les troupes armées de Khalifa Haftar des agressions sur Tripoli, selon un nouveau bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un précédent bilan donné la veille par la même source faisait état de 147 morts et 614 blessés. A Genève, le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, a précisé qu’au moins 14 civils avaient été tués et 36 blessés dans les combats. Par ailleurs, l’organisation a indiqué avoir mobilisé de nouvelles équipes de chirurgiens pour venir en aide aux hôpitaux accueillant les nombreux blessés aux urgences et traumatologie. Les hostilités militaires menées par Khalifa Haftar contre la capitale libyenne où siège le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale sont unanimement rejetées et condamnées par la communauté internationale ainsi que par les Libyens qui sont sortis manifester en masse vendredi pour dénoncer une tuerie et une destruction orchestrée contre le peuple libyen. APS

Nigeria: seize personnes tuées dans une attaque pendant un baptême
Au moins seize personnes ont été tuées et quatorze blessées par des hommes armés dimanche soir pendant une fête de baptême dans un village situé dans le centre du Nigeria, région au cœur du conflit pastoral, a annoncé mardi la police. Les parents et leur bébé figurent parmi les personnes tuées, ont indiqué des habitants, décrivant cette attaque comme le dernier épisode sanglant dans un conflit opposant des agriculteurs et des pasteurs semi-nomades se déplaçant avec leurs troupeaux. L’attaque s’est produite dans l’Etat de Nasarawa, région durement touchée par des violences qui ont déjà fait des milliers de morts. Des hommes armés ont ouvert le feu sur des invités ainsi que les parents et leur nouveau-né dans le village de Numa. « L’attaque s’est produite pendant une fête, la nuit », a déclaré un responsable de la police, Umar Shehu Nadada. « Des hommes non identifiés ont tué seize personnes et en ont blessé 14 ». Numa est un village agricole où vivent des membres de l’ethnie Mada, en conflit ouvert avec les éleveurs peuls. RTBF

Soudan : le chef de l’ONU nomme Nicholas Haysom pour soutenir les efforts de médiation de l’Union africaine
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a demandé mardi à l’un de ses Conseillers spéciaux, Nicholas Haysom, d’apporter son appui aux efforts de médiation de l’Union africaine (UA) au Soudan après la chute du Président Omar el-Béchir. Le Secrétaire général s’est entretenu mardi matin avec le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, pour l’informer de cette décision, a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York. La semaine dernière, après trois mois de contestations, le Président Omar el-Béchir, à la tête du Soudan depuis 30 ans, a été destitué par l’armée soudanaise. Le chef de l’ONU avait alors appelé au calme et réaffirmé que les Nations Unies étaient prêtes à soutenir le peuple soudanais dans un processus de transition approprié et inclusif. ONU

Soudan : le président déchu Béchir transféré dans une prison de Khartoum
Le président soudanais déchu Omar el-Béchir a été transféré dans la nuit dans une prison de Khartoum, a indiqué mercredi à l’AFP un proche de l’ancien chef de l’Etat renversé par l’armée le 11 avril sous la pression de la rue. M. « Béchir a été transféré la nuit dernière dans la prison de Kober à Khartoum », a indiqué ce membre de la famille, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité. M. Béchir, 75 ans, était jusque-là détenu par les militaires dans un lieu inconnu, depuis son arrestation à la suite de sa destitution par l’armée au terme de quatre mois d’un mouvement de contestation. Selon des témoins, le secteur de cette prison du nord de Khartoum connaissait mercredi un important déploiement de soldats et de membres de groupes paramilitaires. TV5

Washington pourrait retirer le Soudan des pays « terroristes » en cas de progrès
Les Etats-Unis ont indiqué mardi être prêts à retirer le Soudan de leur liste des pays accusés de soutenir le terrorisme si le Conseil militaire de transition, qui a pris le pouvoir jeudi, engageait un « changement fondamental » de gouvernance, selon un responsable américain. L’armée soudanaise a renversé le président Omar el-Béchir –au pouvoir depuis trente ans– le 11 avril dans le sillage d’un mouvement de contestation populaire d’une ampleur inédite, et a mis en place ce Conseil militaire de transition censé perdurer deux ans. Mais des milliers de manifestants réclamaient encore mardi la mise en place immédiate d’un gouvernement civil. Selon un responsable du département d’Etat américain, les Etats-Unis ont renouvelé leur disposition à examiner un éventuel retrait du Soudan de leur liste noire lors de discussions avec les chefs militaires ayant chassé M. el-Béchir du pouvoir. Slate

Révélations sur l’installation de cellules terroristes au Togo et au Benin
Des preuves de contacts avec des personnes installées dans les pays voisins cités auraient été établies. Le responsable djihadiste a été mis aux arrêts à l’est du Burkina en mars dernier au cours d’une opération dénommée Utapuanu, foudre en langue locale. C’est au cours de son interrogatoire que Oumarou Diallo, alias Diaw Oumarou a affirmé avoir en projet l’installation d’une cellule djihadiste à l’est avec des ramifications dans les pays voisins du sud. Selon une source gouvernementale, les autorités Burkinabè ont alerté le Togo, le Ghana, le Benin en leur demandant de prendre des mesures pour suivre les traces de certaines personnes restées en contact avec ces groupes. BBC

Algérie : démission d’un ex-proche de Bouteflika visé par la contestation
Incarnation d’un « système » dont la contestation algérienne réclame la fin, le président du Conseil constitutionnel algérien Tayeb Belaiz a à son tour démissionné mardi, deux semaines après le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, dont il était un très proche. M. Belaiz, 70 ans, faisait partie, avec le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah et le chef du gouvernement Noureddine Bedoui, des « 3B » dont les contestataires réclament le départ, depuis la démission le 2 avril, sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée, de M. Bouteflika après 20 ans de pouvoir. Son poste en faisait un des plus importants personnages de l’Etat algérien et lui conférait un rôle clé dans la présidentielle prévue le 4 juillet pour élire un remplaçant à M. Bouteflika. Le Conseil constitutionnel est notamment chargé de valider les dossiers de candidatures aux présidentielles et de contrôler la régularité des opérations de vote en Algérie. RTBF

Algérie : Ahmed Gaïd Salah ordonne la protection des marches et avertit le général Toufik
Nouveau discours du vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, et nouvelles décisions et orientations pour essayer de sortir de l’impasse politique dans laquelle est plongée l’Algérie depuis la démission du président Bouteflika, il y a tout juste deux semaines. Dans un discours prononcé ce mercredi 16 avril au terme d’une visite d’inspection à la quatrième Région militaire (celle de Ouargla, dans le sud du pays), Ahmed Gaïd Salah annonce que l’armée est prête à accompagner les institutions durant cette transition, affirme que « toutes les perspectives sont ouvertes », mais juge qu’une solution à la crise doit émerger « dans les meilleurs délais ». Le chef de l’institution militaire, qui occupe le devant de la scène depuis le départ du chef de l’État, estime que « la situation ne peut perdurer davantage » et que le « temps est compté ». Jeune Afrique

Algérie: Les partis de l’opposition ne participeront pas à la Présidentielle du 4 juillet
Des partis politiques et des personnalités de l’opposition ont annoncé, à l’issue de leur réunion mardi à Alger, leur décision de ne pas participer à l’élection présidentielle, prévue le 4 juillet, réitérant leur appel à « une période de transition raisonnable ». « Nous rejetons les tentatives du Pouvoir politique (…) de se régénérer à travers des élections frauduleuses par ses mécanismes juridiques et organiques en vigueur, et annonçons notre décisions de ne pas y participer, ni à travers des candidatures, ni par des signatures, et encore moins au volet organique ou de supervision avec ce pouvoir politique », a indiqué un communiqué sanctionnant les travaux des « acteurs des forces du changement pour le soutien au choix du peuple », tenus eu siège du Front de justice et de développement (FJD), lu par l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi. APS

Égypte: le Parlement ouvre la voie à une prolongation de la présidence de Sissi
Le Parlement égyptien a approuvé mardi à la majorité des deux tiers une série d’amendements constitutionnels dont les plus importants concernent le mandat présidentiel. En vertu de ces amendements, qui doivent être confirmés par référendum, le président Abdel Fattah al-Sissi pourra rester au pouvoir jusqu’en 2030. C’est à la majorité écrasante de 89% que le Parlement égyptien a approuvé les amendements constitutionnels. 531 députés ont voté pour les amendements, 22 ont voté contre plus une abstention et 42 absences. Le premier amendement fait passer l’actuel mandat présidentiel de 4 à 6 ans. Il se terminera donc en 2024 au lieu de 2022. Le second amendement, dit de transition, permet au président Sissi de se représenter pour un seul autre mandat de 6 ans prenant fin en 2030. RFI

RDC: Au moins 150 disparus et trois décès confirmés dans le naufrage d’un ferry
150 personnes sont portées disparues, et peut être décédées, dans le naufrage d’un ferry sur le lac Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) mardi, a confirmé le président Félix Tshisekedi. »Je suis très attristé par le naufrage d’une pirogue ce 15 avril dans le lac Kivu. Le bilan provisoire est de 150 disparus », a communiqué sur le réseau social Twitter le président Félix Tshisekedi. Il a fait part de sa « compassion » pour les familles des disparus et assuré suivre de près la situation « afin d’identifier et sanctionner les auteurs ». La ministre du Transport régional, Jacqueline Ngengele, a affirmé à l’agence de presse dpa qu’il était estimé que 200 passagers étaient à bord et que 40 avaient pu être sauvés. RTBF

Exploitation illégale en RDC: des bûcherons chinois et congolais appréhendés
Le scandale de l’exploitation forestière en RDC : Global Witness dénonçait hier, dans un rapport, les agissements supposés du général Gabriel Amissi, numéro deux de l’état-major, qui aurait acquis puis revendu des permis d’exploitation forestière via une société, Maniem Union Deux. Cette société, qui appartient désormais à un opérateur chinois, est dans le collimateur des ONG de la province de l’Équateur. Le 29 mars dernier, des bûcherons chinois et congolais ont été appréhendés à quarante kilomètres de la concession en train de raser des essences rares. Depuis, la justice congolaise a lancé une enquête. Le président de la société civile de la province de l’Équateur, Fabien Mungunza, a accompagné sur le terrain les enquêteurs le 29 mars 2019. RFI

Mali : IBK annonce une concertation nationale sur la révision constitutionnelle
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a annoncé mardi soir dans une allocution radiotélévisée l’ouverture d’une « concertation nationale » du 23 au 28 avril avec « les forces politiques et sociales » sur le projet de révision constitutionnelle, qui doit être soumis à référendum. Ibrahim Boubacar Keïta a reçu tout au long de la semaine dernière dignitaires religieux, dirigeants politiques et représentants de la société civile. Objectif : discuter de la situation du pays et leur remettre l’avant-projet de loi de révision constitutionnelle qui lui a été présenté le 1er avril par un comité d’experts. Plusieurs partis avaient rejeté ce projet, insistant sur la nécessité d’établir au préalable un dialogue politique national. Jeune Afrique/AFP

Présidentielle malgache: opacité dans le financement des campagnes électorales
À Madagascar, difficile d’y voir clair dans le financement des campagnes électorales des 36 candidats à la présidentielle. Si un mois avant l’élection du 7 novembre dernier les autorités malgaches et les bailleurs de fonds internationaux s’étaient félicités de la mise en place d’une commission de contrôle du financement de la vie politique pour apporter plus de transparence dans les dépenses des campagnes, l’objectif est loin d’être atteint et c’est plutôt l’opacité la grande gagnante. La moitié des 36 candidats à la présidentielle n’a pas déposé son compte de campagne auprès de cette commission pour qu’elle puisse vérifier leurs dépenses et leurs sources de financement. Parmi eux, l’ancien chef de l’État Marc Ravalomanana (arrivé au 2d tour de la présidentielle). RFI

Conflits communautaires en Afrique: au Sénégal, la société civile se mobilise
Tout faire pour stopper les conflits communautaires dans la sous-région. Le défi est immense, mais la société civile au Sénégal a décidé de se mobiliser. Notamment pour faire pression sur les États du continent et aider les populations déplacées. Un collectif a donc été créé, mardi 16 avril, à Dakar. Après les manifestations pour dénoncer les exactions, des leaders de la société civile, notamment Alioune Tine, ont décidé d’aller plus loin pour rappeler dans un premier temps que l’ethnicité n’a pas de sens en Afrique de l’Ouest : « Nous ne pouvons pas consentir l’existence de discriminations, de stigmatisations en notre sein alors que nous avons toujours été, nous Africains, stigmatisés. L’ethnie, c’est un fantasme ». RFI