Revue de Presse du 17 avril 2018

Au Togo, la crise politique revient dans la rue
Alors qu’au Togo les manifestations s’étaient interrompues depuis l’ouverture, le 19 février, d’un « dialogue national », l’opposition avait appelé ses militants à descendre dans les rues les mercredi 11, jeudi 12 et samedi 14 avril. Si le premier jour a donné lieu à des manifestations d’ampleur dans plusieurs villes du pays, la répression qui s’en est suivie semble avoir découragé certaines velléités protestataires. Rares étaient ceux, les jours suivants, à braver l’interdiction gouvernementale de manifester et à défier les coups et les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. Si la protestation de jeudi n’a finalement pas eu lieu, celle de samedi était en revanche très attendue dans la capitale togolaise. Elle avait valeur de démonstration puisque son organisation coïncidait avec la tenue à Lomé d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Le Monde

Côte d’Ivoire : Ouattara et Bédié d’accord pour le parti unifié
En Côte d’Ivoire les 6 partis de la coalition au pouvoir viennent de signer un accord politique pour la création d’un parti unifiés. Ce nouveau parti portera le nom de l’actuelle coalition le RHDP, le rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie. Cette fois l’annonce a été faite par les leaders des deux grandes formations politiques, Alassane Ouattara pour le RDR et Henri Konan Bédié pour le PDCI. L’audience a eu lieu au palais présidentiel. L’entrevue entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié a duré presque 2 heures. A la fin de cette audience aucun d’eux n’a souhaité s’exprimer mais ont publié un communiqué commun qui indique que le principe de l’accord politique pour la création d’un parti unifié est adopté. BBC

Sommet militaire Afrique-Etats-Unis au Nigeria
Des militaires de plusieurs pays d’Afrique ont entamé au Nigeria une conférence co-organisée par les Etats-Unis afin de renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Le « Sommet des forces terrestres africaines », ouvert dans la capitale nigériane Abuja, vise à rassembler la haute hiérarchie militaire des pays d’Afrique « pour un dialogue franc » sur la sécurité sur le continent, selon un communiqué de l’armée américaine. Des représentants des armées angolaises, camerounaises, égyptiennes, kenyanes et rwandaises, participent notamment à ce sommet, où les menaces jihadistes contre le continent seront particulièrement évoquées, depuis les shebab à l’est jusqu’à Boko Haram à l’ouest, en passant par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali et au Niger. VOA

Nigeria: 4 policiers tués
« Le commandement de la police de l’Etat de Benue regrette de signaler que son personnel a été attaqué dimanche par des insurgés à Anyibe », a déclaré Moses Yamu, un porte-parole. Selon lui, cette attaque qui avait duré toute la nuit a occasionné la mort de quatre agents. Une autre attaque menée lundi contre le village de Yogbo, à Guma a été repoussée par les forces spéciales nigérianes qui ont tué quatre assaillants. Selon le lieutenant-colonel Paul Hemba, le conseiller du gouverneur pour la sécurité, ces individus sont des « mercenaires » qui ont été recrutés pour déstabiliser les communautés d’agriculteurs. BBC

Au Niger, dans le repaire des repentis de Boko Haram
Ali a glissé contre le mur. Accroupi, il trace des lignes dans le sable de la cour, entre ses claquettes. Il flotte dans son maillot de foot troué, dans son pantalon trop court élimé. Parfois, il jette alentour un regard de bête aux aguets. Difficile d’ajouter « terrorisée ». Il y a quelques heures, c’était lui qui semait la terreur. Ali Mele, 26 ans, est un ex-combattant de Boko Haram. Il vient d’arriver au centre pour repentis de Goudoumaria, à 200 kilomètres de Diffa, où il s’est rendu. « Je voudrais dormir », souffle-t-il. La visite médicale révèle du sang dans les urines. « Ils ont des œdèmes, des gastralgies, de l’hypertension, le paludisme, des caries, énumère le médecin. Des infections urinaires et la bilharziose », maladie due à un ver. Ali montre une cicatrice sous le pied. Un éclat d’obus. Un groupe se forme, d’anciens guerriers dont pas un n’a 30 ans. Un grand en polo blanc sort une lame de rasoir, un petit apporte une bassine d’eau et un savon, un troisième une brique, qu’il pose à la verticale. Ali s’assied, se penche, se savonne la tête. Le Point

Vidéo : dans le nord du Mali, avec l’armée française
Alors que le Mali a connu un nouveau week-end de violences avec une attaque contre la Minusma et la force Barkhane à Tombouctou, nos reporters Claire Paccalin et Fanny Allard se sont rendus dans le nord du pays, qui est loin d’être stabilisé. Elles ont suivi des soldats français et maliens dans leurs opérations pour combattre les terroristes et gagner la confiance de la population. France 24

Tunisie : coup d’envoi de la campagne pour les municipales
Certaines villes ont célébré cette journée même si une partie des citoyens semble loin de l’effervescence. Avec plus de 2000 listes électorales dont plus de la moitié des candidats ont moins de 35 ans et 49% sont des femmes, les candidats ont quinze jours pour convaincre les tunisiens. Sans surprise les deux coalitions politiques du gouvernement sont majoritaires sur les listes. Le parti laique Nidaa Tounes compte 325 listes et le parti islamiste modéré Ennahda 350. Pour la première fois depuis la chute de Ben-Ali en 2011 la Tunisie va bientôt vivre ses premières élections municipales libres. BBC

L’UE et le Maroc négocient un nouvel accord de pêche, sans le Front Polisario
Les Etats membres de l’Union européenne ont lancé des négociations avec le Maroc pour établir un nouvel accord de pêche. L’actuel, signé en 2007, arrive en effet à expiration en juillet 2018. Mais l’arrêt rendu en février par la Cour européenne de justice, qui stipule que l’accord actuel n’est pas applicable aux eaux territoriales du Sahara occidental, handicape le dossier. Malgré cela, l’Union européenne n’a pas suspendu l’accord ni renoncé à négocier uniquement avec le Maroc ce qui fait bondir le Front Polisario. RFI

RDC: grand ménage au sein de la magistrature
En République démocratique du Congo (RDC), plus de 200 magistrats, accusés de corruption ou d’incompétence, ont été révoqués par le président Joseph Kabila, selon une série d’ordonnances rendues publiques ce lundi 16 avril. Alexis Thambe Mwamba, ministre de la Justice, compte bien réformer la magistrature. Avec le Conseil supérieur de la magistrature, le ministère de la Justice avait mis sur pied une commission chargée d’étudier les conditions de recrutement des magistrats du pays. Pour un résultat sans précédent. En effet, plus de 200 d’entre eux sont révoqués ou démis de leur fonction, ce qui représente tout de même plus de 6 % du corps des magistrats. RFI

Deux militaires rwandais arrêtés près d’un aéroport de l’Est de la RDC
Deux militaires rwandais armés ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi près de l’aéroport de Goma dans l’est de la République démocratique du Congo. « Nous allons remettre les deux militaires rwandais arrêtés sur notre sol au mécanisme conjoint de vérification des frontières qui les remettra à leur tour au Rwanda », a déclaré à l’AFP le major Guillaume Ndjike, l’un des porte-parole de l’armée congolaise dans le Nord-Kivu (est). « Ces soldats rwandais portaient sur eux deux armes, du matériel de transmission et de communication » au moment de leur arrestation dans le principal cimetière de Goma, à environ 500 mètres de l’aéroport, non loin de la frontière entre la RDC et le Rwanda, a ajouté l’officier. VOA

RDC – Affaires Katumbi : Me Dupond-Moretti va saisir de nouveau le Comité des droits de l’homme de l’ONU
Me Éric Dupond-Moretti, avocat de l’opposant Moïse Katumbi, a indiqué lundi à JA qu’il s’apprêtait à ressaisir « dans les jours qui viennent » le Comité des droits de l’homme des Nations unies. Objectif : « dénoncer les nouvelles persécutions judiciaires » à l’encontre de son client. Me Éric Dupond-Moretti en est convaincu : « Le pouvoir de M. [Joseph] Kabila veut exclure à tout prix Moïse Katumbi du processus électoral en RDC. » Mais pour ce redoutable avocat français qui a rejoint la défense de l’opposant congolais en mai 2016, il n’est pas question de rendre les armes. Jeune Afrique

Guinée équatoriale-France : Ferluc, le Quai d’Orsay et l’ambassade
Cité par les autorités équato-guinéenne, le Français Dominique Calace de Ferluc est engagé dans un bras de fer judiciaire avec l’ambassade de Guinée équatoriale à paris depuis 2013. Cité dans l’enquête équato-guinéenne comme l’un des possibles commanditaires du coup d’État avorté contre Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (décembre 2017), le Français Dominique Calace de Ferluc est, depuis 2012, en conflit ouvert avec l’ambassade de Guinée équatoriale à Paris, à qui il réclame des documents prouvant qu’il y était chargé de communication. Jeune Afrique

Centrafrique : la garde rapprochée russe du président Touadéra
Une quarantaine d’éléments des forces spéciales russes ont été affectés à la garde rapprochée du président Faustin-Archange Touadéra. Ils font partie des militaires russes déployés en Centrafrique pour une « mission de formation et de sécurisation » dans le cadre d’une livraison d’armes en janvier 2018. Depuis la mi-mars, des militaires russes assurent la protection rapprochée du président Centrafricain. Il s’agit d’une section de forces spéciales russes assurant la « première ceinture » de la garde rapprochée de Faustin-Archange Touadera. « Nous avons jugé nécessaire de renforcer la sécurité autour du président et les Russes, avec qui nous entamons une coopération militaire, sont les mieux placés », précise une source proche du président. Jeune Afrique

Burkina : les services en alerte face à la constitution d’un nouveau « front » jihadiste dans l’Est
Repérés fin mars par une patrouille de l’armée burkinabè, des jihadistes présumés ont été chassés avant de pouvoir s’implanter dans une forêt de l’est du pays. Craignant la constitution d’un nouveau « front » jihadiste dans cette zone stratégique, les services de sécurité sont en alerte depuis plusieurs semaines. Fin mars, une petite dizaine de jihadistes présumés, qui tentaient de s’implanter dans une forêt à l’est de Fada N’Gourma, au Burkina, ont été pris en chasse par une patrouille de l’armée. Certains ont été interceptés par les forces de sécurité nigériennes alors qu’ils tentaient de se replier au Niger voisin – où ils se trouvent toujours, en attendant leur éventuel transfert à Ouagadougou. Jeune Afrique

Angola: un journaliste jugé à huis clos pour une enquête anticorruption
Le journaliste angolais et défenseur des droits de l’homme Rafael Marques de Morais a annoncé lundi qu’il serait jugé la semaine prochaine à huis clos pour un article de 2016 concernant le procureur général de l’époque. Rafael Marques avait mis en cause le magistrat, Joao Maria de Sousa, dans une transaction immobilière aux relents de corruption, ce qui lui vaut d’être jugé pour outrage. Lundi, le procès a été ajourné, à la demande des avocats de l’ex-procureur général, qui a mis en avant son ancien statut. « Le tribunal a décrété que le procès ne pouvait pas se tenir au palais de justice, mais dans les bureaux du procureur général, et à huis clos. Ils ont ajourné le procès au 24 avril », a déclaré Rafael Marques à l’AFP. TV5

Paris dénonce l' »instrumentalisation dont la France fait l’objet » en Centrafrique
La France a dénoncé lundi dans un communiqué l' »instrumentalisation » dont elle fait l’objet en Centrafrique, tandis que des groupes armés du quartier musulman de Bangui, théâtre de violences depuis début avril, se sont réclamés du soutien de Paris. « L’ambassade de France dénonce les tentatives d’instrumentalisation dont la France fait l’objet depuis une semaine », indique un communiqué de l’ambassade lundi soir, qui souligne que celles-ci « visent à présenter (la France) comme un soutien de groupes armés ». Une milice armée du quartier musulman de Bangui, le PK5, a distribué des tracts la semaine passée dans le quartier, indiquant avoir « le soutien de la France ». TV5

Le Zimbabwe va participer au prochain sommet du Commonwealth
Le Zimbabwe participera cette semaine à un sommet du Commonwealth à Londres, a annoncé lundi un responsable du ministère des Affaires étrangères, marquant la volonté d’Harare de revenir sur la scène internationale, depuis la chute de Robert Mugabe. Robert Mugabe avait claqué la porte en 2003 de ce forum des pays anciennement colonisés par la Grande-Bretagne, qui avait suspendu le Zimbabwe en raison du scrutin présidentiel de 2003, marqué par des violences et des accusations de fraudes. Le pays est devenu de plus en plus isolé à partir des années 1990 au sein de la communauté internationale, en raison de la dérive autoritaire de Robert Mugabe, au pouvoir de 1980 à la fin 2017, quand il est renversé à 93 ans par un coup de force de l’armée et de son propre parti. TV5