Revue de Presse du 16 mai 2019

Au Niger, 28 soldats tués lors d’une violente attaque dans l’Ouest
Vingt-huit soldats nigériens ont été tués mardi 14 mai près de la frontière malienne dans la région de Tillabéri, à l’ouest du Niger, près du village de Tongo Tongo où quatre soldats américains et cinq militaires nigériens étaient tombés dans une embuscade en 2017. « Le 14 mai vers 8 h 00 locales dans la zone nord de Mangaïzé (région de Tillabéri), une colonne militaire de Forces armées nigériennes (FAN) en mouvement a été prise à partie par des terroristes lourdement armés dans une attaque complexe à base d’engins explosifs improvisés. Le bilan s’établit comme suit, côté ami : dix-sept tués, six blessés, onze portés disparus, deux véhicules calcinés », selon un communiqué du ministère nigérien de la Défense lu à la radio mercredi 15 mai soir. Le Monde

Burkina Faso: 4 morts dans l’attaque d’une procession religieuse dans le Nord
Selon le président de la Conférence épiscopale Burkina Faso–Niger, quatre catholiques sont morts ce lundi, toujours dans le Nord, au cours d’une procession religieuse. Des morts qui s’ajoutent aux victimes de l’attaque de l’église de Dablo qui ont été inhumées dimanche. Monseigneur Paul Ouédraogo, le président de la Conférence épiscopale Burkina Faso–Niger, a évoqué cette nouvelle attaque à l’occasion d’une réunion des évêques d’Afrique de l’Ouest à Ouagadougou. Cette réunion était prévue de longue date, mais désormais elle se tient dans un contexte bien particulier. RFI

Le Bénin confronté au défi sécuritaire après l’attaque du parc de la Pendjari
C’est un doux euphémisme que les autorités béninoises ont très modérément apprécié le classement en « zone rouge » – décrété par le Quai d’Orsay à la suite de l’enlèvement de deux Français et de leur guide béninois le 1er mai – de l’intégralité du parc de la Pendjari, une perle naturelle de faune sauvage unique dans la sous-région sur laquelle elles comptent pour développer un tourisme haut de gamme. Elles déplorent « cette décision unilatérale, cette mauvaise publicité prise par un pays plus puissant que le Bénin », selon une source présidentielle, qui risque d’avoir un impact plus global sur le pays alors qu’elles jurent avoir « pris la mesure des risques sécuritaires » liés à la détérioration de la situation au Burkina Faso voisin. Le Monde

L’UE inquiète face à la forte dégradation sécuritaire au Sahel
C’est « une situation paradoxale », admet la haute représentante européenne Federica Mogherini : « Les efforts de l’Union européenne (UE) et des Etats membres en faveur des pays du G5 Sahel augmentent, mais le niveau de sécurité se détériore. » « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une accélération des procédures, d’une mobilisation internationale concrète, d’une coalition internationale contre la menace terroriste, de plus d’efforts, sinon les nôtres seront réduits à néant », répondait en écho Tiébilé Dramé, ministre des affaires étrangères du Mali. Les désaccords auraient-ils dominé la réunion que les ministres des affaires étrangères du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de la Mauritanie ont tenue, mardi 14 mai, à Bruxelles avec leurs homologues européens ? Non, à en croire les diplomates européens et Mme Mogherini, même si « des messages durs » sont passés. A destination, notamment, des dirigeants maliens pour leur lenteur à mettre en œuvre le plan de paix signé en octobre 2018 entre l’Etat et des groupes armés. Un texte lui-même censé relayer l’accord conclu à Alger en 2015.  Le Monde

À Koigouma, dans le nord du Mali, le retour des réfugiés se fait sous le contrôle d’anciens jihadistes
Alors que l’accord de paix tarde à être appliqué, des initiatives locales se lancent dans le nord du pays où anciens jihadistes et représentants de l’administration malienne et de l’ONU travaillent de concert pour venir en aide aux populations. Reportage à Koigouma, dans la région de Tombouctou. Début mai, à Koigouma, petit village réputé pour être un fief de jihadistes, perdu dans le désert malien, situé dans cercle de Goundam. Ici, il n’y a ni réseau téléphonique, ni présence de l’administration malienne et encore moins de drapeau national. Le thermomètre affiche 42°C. Des combattants lourdement armés, portant des longues barbes, ont pris position sur une aire d’atterrissage improvisée à proximité des habitations de banco. Ce sont les hommes d’Ahmed Ag Abdallah, chef du village et ancien membre d’Ansar Eddine qui a exercé en tant que juge islamique pendant l’occupation du nord du Mali, en 2012. Jeune Afrique

Crise politique au Bénin : la nouvelle Assemblée monocolore s’installe dans un climat de tensions
La nouvelle Assemblée nationale, issue d’un scrutin auquel aucun parti d’opposition n’a pu participer, va être officiellement installée jeudi sous très haute surveillance des forces de sécurité. Désormais toute entière acquise à Patrice Talon, l’Assemblée pourrait ensuite rapidement se pencher sur une réforme constitutionnelle plusieurs fois repoussée sous la précédente législature. « C’est une législature qui est peut-être légale, mais elle est illégitime ». Donklam Abalo, porte-parole de l’Union sociale libérale (USL, de Sébastien Ajavon), résume ainsi un sentiment unanimement partagé au sein de l’opposition béninoise. Jeune Afrique

Soudan: les généraux suspendent momentanément les discussions sur la transition politique
Exaspérés par la dégradation des conditions de sécurité à Khartoum où les manifestants n’ont cessé de prendre de la place, les généraux soudanais au pouvoir ont suspendu « pendant 72 heures » les discussions sur la formation d’institutions devant conduire le pays à un pouvoir civil. « Nous avons décidé de suspendre les discussions pendant 72 heures pour préparer le terrain » à la conclusion d’un accord sur la transition, a déclaré le chef du Conseil militaire, le général Abdel Fattah al-Burhane, dans un discours à la nation retransmis par la télévision publique jeudi avant l’aube. Le dirigeant de ce Conseil, qui avait évincé le 11 avril le président Omar el-Béchir, n’a pas totalement fermé la porte aux négociations sur un transfert du pouvoir aux civils mais il a mis la pression sur les chefs de la contestations pour qu’ils contrôlent mieux leurs troupes.  TV5

Soudan: que contient l’accord entre l’armée et l’opposition ?
Les militaires soudanais ont annoncé un accord avec l’alliance de l’opposition pour une période de transition de trois ans vers une administration civile. Le Conseil militaire de transition (TMC) a déclaré que l’alliance disposerait des deux tiers des sièges d’un conseil législatif. Toutefois, les deux parties ne se sont pas encore mises d’accord sur un conseil souverain – l’échelon supérieur du pouvoir où les deux veulent une majorité. Le Soudan est gouverné par le Conseil militaire depuis la chute du président Omar el-Béchir le mois dernier. Les protestations qui ont conduit à sa chute se sont poursuivies car les manifestants ont refusé d’assouplir leurs revendications en faveur d’un gouvernement civil. BBC

Le quotidien des Soudanais empoisonné par une crise de liquidités
Depuis plusieurs semaines, il est difficile de se procurer de l’argent liquide à Khartoum. Le Soudan affronte une situation économique catastrophique et une situation politique plus qu’incertaine. Alors que la situation politique est toujours incertaine au Soudan, la population fait face à de grandes difficultés économiques. Depuis plusieurs semaines, les Soudanais sont nombreux à venir faire la queue toute la journée devant les distributeurs de banques. Ils espèrent retirer du liquide, mais l’argent manque. « C’est notre quotidien même pendant ramadan. Pour pouvoir acheter à manger, nous faisons la queue matin et soir et à la fin nous ne sommes pas sûrs de repartir avec de l’argent », explique Cherine Azzedine, une étudiante soudanaise. France 24

Soudan: les contours de la future autorité de transition se précisent
Les civils souhaitaient quatre ans, les militaires deux : ce sera trois ans. Un gouvernement de transition pour trois ans, le temps de mettre en place des élections démocratiques souhaitées par les manifestants et les représentants de la société civile. Un accord définitif devrait être signé sous vingt-quatre heures. Après deux jours de discussion, la nouvelle a été accueillie par des scènes de liesse dans les rues : un gouvernement de transition, dont il reste encore à définir la structure interne, va bel et bien être lancé pour remplacer le Conseil militaire qui gère les affaires du Soudan depuis le 11 avril, date de la destitution du président Omar el-Béchir.  RFI

Au Cameroun, des dizaines de combattants déposent les armes
Les régions anglophones du Cameroun, secouées par un conflit armé, comptent aujourd’hui sept milices armées ayant entre 2 000 et 4 000 combattants, selon une estimation de l’ONG International Crisis Group. BBC Afrique a rencontré certains des ex-combattants sécessionnistes, qui vivent au centre DDR de Bamenda, la ville chef-lieu de la région du Nord-Ouest. A ce jour, 35 ex-combattants, hommes et femmes, vivent dans le centre de désarmement, démobilisation et réinsertion de Bamenda. Ces jeunes, dont l’âge varie entre 14 et 25 ans, ont combattu dans les rangs des Ambas, le nom donné aux séparatistes armés anglophones. BBC

Tunisie : Ben Ali s’adresse directement aux Tunisiens pour la première fois depuis son exil
Mounir Ben Salha, avocat de Zine el Abidine Ben Ali, avait laissé planer le suspense mardi soir en annonçant que l’ex-président s’adresserait aux Tunisiens. Plutôt qu’une intervention orale, il s’est finalement contenté de publier le lendemain sur sa page Facebook une lettre attribuée à l’exilé de Riyad. Par cette missive adressée aux Tunisiens, Zine el Abidine Ben Ali souhaitait mettre fin aux rumeurs concernant son état de santé, qui semblent avoir « blessé » son entourage. Dans des photos mises en ligne la semaine dernière par le nouvel époux de sa fille Nesrine, le rappeur k2rhym, l’ex-président apparaissait amaigri. Jeune Afrique

Rwanda/Ouganda: le torchon brûle entre les présidents Kagame et Museveni
Les gens vivant de part et d’autre de la frontière entre l’Ouganda et le Rwanda à Katuna n’avaient jamais trop prêté d’attention à cette ligne de démarcation: les enfants la traversaient pour se rendre à l’école, les adultes pour aller travailler et le commerce prospérait. Cette harmonie a volé en éclats en février quand le Rwanda a soudainement décidé de fermer la frontière. Chauffeurs routiers et commerçants ont déserté les lieux, pendant que les soldats des deux pays s’y déployaient. Ce blocus résulte de la dégradation des relations entre les chefs d’État rwandais, Paul Kagame, et ougandais, Yoweri Museveni, d’anciens alliés dans les années 80 et 90, quand ils s’étaient mutuellement aidés à accéder au pouvoir. VOA

Ebola/RDC: l’épidémie au Nord-Kivu est-elle en train d’échapper à tout contrôle?
En République démocratique du Congo, face à l’épidémie d’Ebola au Nord-Kivu, le ministère de la Santé se veut rassurant ; mais le nombre de cas explose, plus d’une dizaine de cas chaque jour, et les attaques se multiplient contre les structures de santé. « Les conditions sécuritaires et la multiplication des foyers infectieux » compliquent la réponse sanitaire, affirme Ghassan Abou Chaar, le responsable adjoint des urgences chez Médecins sans frontières. Il poursuit : « On ne peut pas vraiment dire si l’on perd le contrôle sur l’épidémie ». De son côté, le ministère de la Santé congolais se veut rassurant. Dans son bulletin quotidien, il affirme que le taux de survie des patients dans les centres de traitement Ebola, les CTE, est en hausse. À Butembo par exemple, il serait passé de 56 à près de 69% entre février et mai. RFI

Une trentaine de professionnels de la santé sont morts d’Ebola en RDC
En République démocratique du Congo, une trentaine de professionnels de la santé sont morts du virus Ebola, depuis le début de cette épidémie en août dernier, annoncent les autorités. Les efforts déployés pour contenir le dernier foyer de la maladie sont entravés par les troubles persistants à l’Est du pays. Selon le ministère de la Santé, 101 professionnels de la santé ont été infectés par le virus Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, situées dans l’est de la République démocratique du Congo. La même source précise que 34 agents de santé sont morts de la maladie. BBC