Répondre à l’essor de l’extrémisme violent au Sahel
Inverser l’escalade de la violence des groupes islamistes militants au Sahel nécessitera une présence sécuritaire renforcée accompagnée d’un engagement plus soutenu avec les communautés locales. Les violences impliquant des groupes islamistes militants au Sahel—principalement le Front de libération du Macina, l’État islamique au Grand Sahara et Ansaroul Islam—ont doublé chaque année depuis 2015. Faisant usage de tactiques asymétriques et d’une coordination étroite, ces groupes militants ont amplifié les frustrations locales et les différences intercommunautaires afin de stimuler les recrutements et d’encourager les sentiments antigouvernementaux au sein des communautés marginalisées. Compte tenu des dimensions sociales complexes de cette violence, les États sahéliens devraient déployer des efforts plus concertés pour renforcer la solidarité avec les communautés touchées, tout en affirmant une présence sécuritaire plus robuste et plus mobile dans les régions contestées. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
L’Etat islamique désigné ennemi numéro 1 au Sahel
Qui est aujourd’hui l’ennemi jihadiste qui tue par dizaines au Sahel et pose un redoutable défi aux forces nationales et internationales ? Le groupe Etat islamique (EI), ont répondu lundi les chefs d’Etat de la région et leur allié français. Depuis le début du conflit, des groupes basés au Mali et regroupés sous la bannière d’Al Qaïda constituaient la figure de proue du jihadisme sahélien. Mais désormais, l' »ennemi prioritaire », c’est l’EI, a assuré le président français Emmanuel Macron. « La priorité, c’est l’Etat islamique du Grand Sahara » (EIGS), a-t-il déclaré devant ses alliés sahéliens rassemblés en sommet à Pau (sud-ouest de la France). Le groupe a été créé en 2015 par Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien membre du Front Polisario, puis de la mouvance jihadiste Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI). Désavouée par ce dernier groupe après avoir fait allégeance à l’EI en 2015, sa « katiba » a été reconnue par l’EI un an plus tard. AFP
Attaque de Chinégodar : des chefs d’état-major nigériens limogés
La décision a été prise lundi dernier lors d’un conseil extraordinaire des ministres présidé par le président Mohamadou Issoufou. Le général Ahmed Mohamed, chef d’état-major des armées au Niger et le général Sidikou Issa, chef d’état-major de l’armée de terre ont été limogés lundi dernier au lendemain de la confirmation du lourd bilan de 89 soldats tués lors de l’attaque du camp de Chinégodar, le 09 janvier dernier. Ces officiers généraux ont été remplacés respectivement par le général de division Salifou Modi et le général de brigade Seidou Bagué. La décision a été prise lors du conseil extraordinaire des ministres tenu juste avant le départ du président nigérien Mahamadou Issoufou pour le sommet de Pau (sud de la France). Rendez-vous qui a réuni lundi dernier autour du président Emmanuel Macron, les chefs d’Etat du G-5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) autour de la lutte contre jihadisme dans la zone. L’inspecteur général des armées et le secrétaire général du ministère de la Défense ont également perdu leurs postes. L’attaque de Chinégodar est la plus meurtrière subie par l’armée nigérienne depuis le regain des attaques jihadistes en 2015. Cameroon-Tribune
Nigeria: L’ISWAP libère cinq travailleurs humanitaires, pris en otage à Maiduguri
Cinq travailleurs humanitaires , enlevés par des jihadistes de l’ ISWAP en Décembre dernier ont été libérés après des jours de négociations, at-on appris. Se faisant passer pour des soldats , les insurgés avaient intercepté des véhicules sur une route près de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno avant d’enlever travailleurs locaux d’organisations humanitaires internationale et d’autres personnes. « Nous avons été libérés par nos ravisseurs aujourd’hui (mercredi) », a déclaré Asabe Musa, de l’ONG française Alima, précisant que deux des otages libérés travaillaient pour Alima et les trois autres respectivement pour la Croix-Rouge, Solidarity et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). » Leur libération a été rendue possible après des jours de négociations avec l’ ISWAP. Koaci
Soudan : démission du chef des renseignements après la répression d’une mutinerie
Le général Abou Bakr Moustapha, chef des renseignements soudanais, a démissionné mercredi. Une mutinerie avait éclaté la veille contre deux bases des services de sécurité près de Khartoum et provoqué la mort de cinq personnes, dont deux soldats, lors de l’assaut des forces gouvernementales. Des tirs ont eu lieu mardi sur deux bases de la région de Khartoum hébergeant l’ex-Service national de renseignement et de sécurité soudanais (NISS), qui a joué un rôle de premier plan dans la répression du mouvement de contestation déclenché en décembre 2018 et ayant mené, en avril, à la destitution par l’armée d’Omar el-Béchir. L’armée a indiqué que deux de ses soldats avaient été tués et des médecins proches de la contestation ont fait état de la mort de trois civils. Jeune Afrique/AFP
En Algérie, près de 11000 migrants subsahariens expulsés en 2019
L’Algérie poursuit les expulsions de migrants subsahariens vers le nord du Niger, comme tout au long de l’année 2019. Après des arrestations au cours de la semaine dernière, un convoi de plusieurs centaines de personnes était en route ce mercredi pour la frontière. Transmise le 13 janvier aux responsables de 30 régions du pays par le ministère des Affaires étrangères, une circulaire publiée dans la presse explique le déroulement d’une opération d’expulsion de migrants subsahariens vers la frontière avec le Niger. Des bus ont convergé des régions du nord et du centre du pays vers la ville de Ghardaïa, à 600 kilomètres au sud d’Alger. Le 13 janvier au soir, selon un témoin, plusieurs dizaines de bus transportant des migrants étaient arrivés dans la ville. Ces personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité dans les jours précédents. RFI
Nouvelles discussions Kiir-Machar pour sortir le Soudan du Sud de l’impasse
Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar ont entamé de nouvelles discussions à Juba mercredi afin de s’accorder sur le nombre d’États régionaux du pays, une pierre d’achoppement des négociations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Depuis la signature d’un accord de paix en septembre 2018, les combats ont fortement diminué au Soudan du Sud, mais MM. Kiir et Machar ne parviennent pas à concrétiser certaines dispositions cruciales de l’accord, dont le nombre d’États régionaux au sein du pays ainsi que le tracé de leurs frontières. VOA
Barrage sur le Nil : un compromis esquissé entre les parties
Après neuf ans de discussions sans aucun résultat, l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan déclarent s’être entendus pour un futur accord. Timides avancées dans les négociations sur le barrage de la Renaissance. Après plus de deux mois de tractations plus ou moins fructueuses, les ministres des Affaires étrangères et de l’Eau de l’Égypte, de l’Éthiopie et du Soudan, réunis ces trois derniers jours à Washington, « ont constaté les progrès réalisés », peut-on lire dans un communiqué commun. La médiation s’est également faite en présence du secrétaire américain au Trésor et du président de la Banque mondiale, observateurs du processus. Le Point/AFP
L’armée congolaise dit avoir conquis des positions des ADF
Le plus grand défi reste la consolidation des positions jadis occupées par les rebelles ADF dans la région de Beni. Et la Monusco indique apporter des appuis logistiques en fonction des besoins de l’armée congolaise. Sur un ton martial, à Kinshasa devant des journalistes, le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l’armée, a affirmé que l’unique mission des FARDC reste l’anéantissement total des groupes armés. Et les ADF sont la cible principale. « Cette fois-ci c’est la dernière. Nous n’avons plus à reculer. Nous allons écraser, nous allons neutraliser de manière définitive toute unité qui serait apparentée aux ADF et leurs forces supplétives. Parce que c’est ça notre travail. Notre population a trop souffert à l’est », a déclaré le général Léon-Richard Kasonga. Depuis près d’un mois, l’armée a reconquis plusieurs campements des ADF dans les localités de Mayangose, Mbau, Kamano et Erengeti. DW
Ituri : la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et la FRPI annoncée pour le 18 janvier
La signature de l’accord de paix entre le groupe armé Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et le gouvernement de la RDC est prévue le 18 janvier à Gety, chef-lieu de la chefferie de Walendu Bindi au sud d’Irumu. L’annonce a été faite mercredi 15 janvier par le responsable du Programme national de stabilisation et reconstruction des zones sorties des conflits armés (STAREC) en Ituri, Jean-Marc Mazio, au cours d’un point de presse à Bunia. Jean-Marc Mazio précise que certains membres du gouvernement central sont attendus vendredi à Bunia pour cette fin. La signature de cet accord, selon la même source, va permettre de mettre fin aux conflits armés, qui durent depuis environ deux décennies au sud d’Irumu. Radio Okapi
Santé publique : vers la création d’une unité de pharmacovigilance au Congo
Le Réseau d’Afrique centrale pour la recherche clinique a organisé, le 14 janvier, un atelier de formation sur la pharmacovigilance, en vue de contrôler et d’évaluer les médicaments pour éviter les maladies liées à la prise des médicaments par la population congolaise. La pharmacovigilance est l’activité qui consiste à enregistrer et évaluer les effets secondaires résultant de l’utilisation des médicaments. Les participants à cet atelier bénéficieront de l’expertise de la République démocratique du Congo du 14 au 17 janvier. Le directeur de l’Unité de pharmacologie et pharmacovigilance de Kinshasa, le Dr Gaston Tona Lutété, a expliqué à cette même occasion que la pharmacovigilance est une discipline clinique et scientifique qui nécessite une expertise. Selon lui, l’importance de la pharmacovigilance sert à rappeler aux usagers de faire attention aux effets secondaires qui sont aussi à l’origine de la mort des personnes. Adiac-Congo
Togo : Présidentielle 2020 : Les Forces du consensus démocratique annoncent de grandes manifestations populaires
Devant la presse ce mercredi à Lomé, les Forces du consensus démocratique composées d’organisations de la société civile, des partis politiques, des candidats déclarés et des citoyens sans étiquette, ont dénoncé les nombreuses irrégularités qui souillent le processus devant conduire à la prochaine élection présidentielle. Pour ces Forces, non seulement le processus électoral en cours est profondément vicié, mais aussi la nouvelle Cour constitutionnelle n’est conforme ni à la constitution ni à la loi organique. Mêmes les modifications de 26 articles de la Constitution du 14 octobre 1992 sont anticonstitutionnelles. Face à cette situation qui n’augure rien de bon pour la réalisation de l’alternance politique en 2020, les Forces du consensus démocratique sonne la remobilisation et annoncent de grandes manifestations dans les prochains jours. iciLome
Guinée : l’opposition suspend ses manifestations anti-Condé
L’opposition guinéenne a annoncé mercredi une suspension de ses manifestations contre un projet de troisième mandat attribué au président Alpha Condé, après trois jours de protestations ayant fait au moins trois morts. Par ailleurs, la campagne pour les élections législatives prévues le 16 février va débuter “jeudi à minuit” jusqu’au 14 février, selon un décret présidentiel lu mercredi soir sur les médias d’Etat. L’opposition, qui voit en ces législatives une manœuvre du président Condé pour renforcer son pouvoir, a annoncé qu’elle boycotterait le scrutin et en empêcherait sa tenue, à cause de divergences avec le pouvoir sur son organisation. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène la protestation depuis trois mois contre un éventuel troisième mandat de M. Condé, “suspend à partir de ce jour 15 janvier 2020 les manifestations”, selon un communiqué publié mercredi soir. Camer.be
Conakry promet des sanctions après la mort de manifestants
Après trois jours de protestation ayant fait au moins trois morts, l’opposition guinéenne a suspendu ses manifestations contre un projet de troisième mandat attribué au président Alpha Condé. La mort d’un jeune homme dont l’image a fait le tour des réseaux sociaux a ému en Guinée. Le gouvernement a indiqué que cette mort n’est pas liée aux manifestations organisées par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Mais le Front accuse les autorités d’être responsables des décès enregistrés notamment depuis lundi. Selon Abdoulaye Oumou Sow, chargé de communication du FNDC, « ce n’est pas parce que quelqu’un est en train d’exercer son droit qu’il doit mourir. La plupart des personnes assassinées ont été abattues de face et à bout portant. » Le Front indique se baser sur la Constitution en son article 10 pour organiser des manifestations pacifiques. De son côté, la Ligue guinéenne des droits de l’Homme (LIGUIDHO) reproche à l’Etat de ne pas protéger ses citoyens et souhaite que les responsabilités soient établies. DW
Présidentielle en Guinée-Bissau: le PAIGC conteste la compilation des résultats
La Guinée-Bissau attend toujours la publication des résultats définitifs du second tour de la présidentielle du 29 décembre par la commission électorale. Selon les résultats provisoires, l’opposant Umaro Cissoco Emballo l’emporterait avec 53,55 % des voix contre 46,45 % pour Domingos Simoes Pereira, le candidat du PAIGC. En attendant les résultats, le PAIGC s’engage dans une bataille juridique. Après avoir fait une première requête auprès de la Cour suprême pour dénoncer des fraudes, le parti a saisi à nouveau cette instance pour contester des vices de procédures. Le 14 janvier, la commission électorale s’est réunie en séance plénière et a publié un compte-rendu compilant les résultats nationaux. Or, ce document ne comporte que 10 signatures sur 18. Certains documents, comme les procès-verbaux des bureaux de vote, n’auraient pas été présentés lors de cette réunion pour étayer les résultats, indiquent certaines sources. RFI
Comores : Un député de l’opposition arrêté à la veille des législatives
Un député de l’opposition comorienne a été arrêté et se trouvait mercredi en garde à vue dans les locaux de police de l’île d’Anjouan à la veille du premier tour des élections législatives, a-t-on appris auprès d’un de ses collègues. L’élu, Abdallah ben Omar, a été interpellé mardi, quelques jours après avoir reçu une convocation de la police à laquelle il ne s’est pas rendu, a précisé à l’AFP le député Mohamed Msaidie. « J’ignore tout du motif de son interpellation », a ajouté M. Msaidie, « je crois que c’est à cause de son appartenance au mouvement Ndzouani (le mot qui désigne Anjouan dans la langue locale) en marche (NEM) ». Créé il y a quelques mois, le mouvement NEM dénonce la réforme constitutionnelle de 2018, qui a renforcé les pouvoirs du président Azali Assoumani. VOA
Angola : Isabel dos Santos envisage de briguer la présidence
La milliardaire Isabel dos Santos, accusée par la justice angolaise de détournements de fonds publics, a évoqué l’hypothèse d’une candidature à la présidence de son pays dans un entretien accordé à un média portugais. Isabel dos Santos n’exclue pas d’occuper un jour, comme son père, José Eduardo dos Santos, le fauteuil présidentiel en Angola. « C’est possible », a-t-elle indiqué lors d’un entretien diffusé mercredi soir par la radio-télévision publique portugaise (RTP). « Je ferai tout ce que j’aurais à faire pour défendre et servir ma terre et mon pays », a-t-elle déclaré, sans autre détail. A deux ans des élections présidentielles, ces propos ont une résonance particulière, d’autant plus que la femme d’affaires rencontre actuellement des problèmes avec la justice de son pays. Jeune Afrique/AFP
Biafra : souvenirs d’un conflit que beaucoup préfèrent oublier au Nigeria
La mort de plus d’un million de personnes au Nigéria à la suite de la guerre civile brutale qui a pris fin il y a exactement 50 ans est une cicatrice dans l’histoire de la nation. Pour la plupart des Nigérians, la guerre du Biafra est généralement considérée comme un épisode malheureux qu’il vaut mieux oublier, mais pour le peuple Igbo, qui s’est battu pour la sécession, elle reste un événement déterminant pour sa vie. En 1967, après deux coups d’État et des troubles qui ont entraîné le retour d’environ un million d’Igbos dans le sud-est du Nigeria, la République du Biafra a fait sécession avec à sa tête un officier militaire de 33 ans, Emeka Odumegwu Ojukwu. Le gouvernement nigérian a déclaré la guerre et, après 30 mois de combats, le Biafra s’est rendu. Le 15 janvier 1970, le conflit prit officiellement fin. La politique du gouvernement de « ni vainqueur, ni vaincu » a peut-être conduit à un manque de réflexion officielle, mais de nombreux Nigérians d’origine igbo ont grandi en écoutant les histoires de personnes qui ont vécu la guerre. BBC