La gestion des priorités sanitaires et économiques dans le contexte de la propagation du COVID-19 en Afrique
Le coronavirus met à rude épreuve les secteurs de la santé, de l’économie et de la sécurité en Afrique. Les efforts d’atténuation et d’endiguement de la maladie nécessitent une réponse globale du gouvernement fondée sur une communication claire qui suscite la confiance du public. La propagation du COVID-19 en Afrique pourrait avoir des effets dévastateurs, même si le continent a de l’expérience dans la lutte contre les maladies infectieuses. Le COVID-19 menace non seulement les vies mais aussi les économies africaines, car le prix social et économique associé aux mesures de contrôle du virus sera drastique. En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa a qualifié la pandémie de « catastrophe nationale ». Selon lui, « jamais auparavant dans l’histoire, notre démocratie n’avait été confrontée à une situation aussi grave ». Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Afrique: COVID 19 – Macron sur RFI, hier – « Comment l’annulation de la dette des pays africains va se faire »
Invité de RFI le mercredi 15 avril 2020, le président français Emmanuel Macron est revenu sur son souhait d’annuler la dette des pays africains. Souhait exprimé lors de son discours le lundi 13 avril 2020. Emmanuel Macron a indiqué que le monde doit la solidarité à l’Afrique au égard à la situation qui prévaut sur le continent au plan sanitaire, économique et climatique. « On parle d’un continent qui vit la grande difficulté économique. Regardons les chiffres, là aussi : en 2012 en Afrique, on a une dette sur PIB qui est de 30 %. Aujourd’hui, elle est de 95 %. Donc, les difficultés que je suis en train de décrire vont s’aggraver même si le Covid n’était pas une catastrophe sanitaire – et je ne sais pas dire aujourd’hui s’il ne le sera pas. Donc, nous devons absolument aider l’Afrique à renforcer ses capacités à répondre au choc sanitaire et nous devons, a fortiori, l’aider sur le plan économique à répondre à cette crise qui est déjà là. Nous devons être à ses côtés », a déclaré le président français. I’Intelligent d’Abidjan
eSwatini: 11.000 enfants touchés par la faim à cause du confinement
Au total, 11.000 enfants vulnérables sont affectés par la faim en raison de la fermeture de 650 points de soupes populaires à eSwatini à cause du confinement lié au coronavirus, selon un responsable du bureau du vice-Premier ministre. Les enfants qui bénéficiaient de cette restauration populaire dans 650 points de soins de quartier dans tout le pays avaient l’habitude d’y recevoir deux repas par jour fournis par le gouvernement grâce à l’aide de donateurs internationaux. Selon les statistiques du bureau du vice-Premier ministre, le confinement de 20 jours qui se termine jeudi prochain a laissé ces enfants, dont la plupart sont orphelins, sans endroit pour prendre le petit déjeuner et le dîner. Journal du Mali
Nigeria : des hommes armés tuent neuf civils dans le centre du pays
Des hommes armés non identifiés ont tué mercredi neuf civils lors de l’attaque d’un village du centre du Nigeria, probablement dans le cadre d’un conflit entre nomades peuls et fermiers locaux, selon la police. Un porte-parole de la police de l’Etat de Plateau a déclaré que les assaillants non identifiés avaient abattu neuf habitants et mis le feu à 22 maisons durant l’attaque du village de Hura. La tuerie intervient dans un contexte d’augmentation des tensions entre la communauté locale Irigwe et des pasteurs peuls à cause d’accusations de vol de bétail et de litiges territoriaux. Le parlementaire régional Haruna Maitala a dénoncé “l’inquiétante répétition des attaques et des contre-attaques”. “Les attaques se poursuivent sans relâche, avec l’augmentation visible d’une haine injustifiée entre les deux communautés”, a-t-il déploré dans un communiqué. AFP
Libye: des dizaines de jihadistes libérés dans deux villes de l’ouest
En Libye, la réapparition de dizaines d’extrémistes appartenant à des groupes jihadistes et qui combattaient dans les rangs du gouvernement d’Union nationale (GNA) suscite de nombreuses craintes auprès des habitants de deux villes de Sorman et de Sabratah. Le GNA a achevé, ce dimanche 13 avril, la reconquête de toute la côte ouest allant jusqu’à la frontière tunisienne. Une zone contrôlée auparavant par les forces de Khalifa Haftar. Quelques 600 prisonniers ont été libérés des prisons des deux villes de Sorman et Sabratah. Parmi ces détenus se trouvent quelques dizaines d’individus extrémistes. RFI
Libye : cinq migrants morts dans un naufrage (HCR)
Les corps de cinq personnes ont été repêchés après le naufrage mercredi au large de la Libye d’une embarcation de migrants qui tentaient de traverser la Méditerranée vers l’Europe, a annoncé le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Selon le HCR, 51 autres migrants, dont des femmes et des enfants, ont été secourus par un navire commercial avant d‘être remis aux garde-côtes libyens. A leur arrivée à Tripoli, les survivants ont été conduits dans les centres de détention de migrants, a ajouté la même source. En pleine crise du nouveau coronavirus, Malte et l’Italie ont officiellement fermé leurs ports aux migrants, une décision dénoncée par les ONG de défense des migrants. Le beau temps favorise toutefois les départs de migrants de Libye, pays déchiré par la guerre et une instabilité chronique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La Libye est un pays de destination et de transit vers les côtes européennes pour des milliers de migrants africains. AFP
RDC: la société civile du Nord-Kivu dénonce la présence de militaires rwandais
Selon la société du Nord-Kivu, des militaires rwandais mèneraient régulièrement, et depuis plus d’un an, des opérations du côté congolais de la frontière, sans être inquiétés. Cette fois, ils sont signalés dans les territoires de Rutshuru et du Nyiragongo, non loin de Goma. Pour la société du territoire de Nyiragongo, il n’est plus possible de nier cette présence, il y a une recrudescence d’incidents ces derniers jours. Elle dit avoir constaté l’installation d’un détachement de militaires rwandais sur la borne 15, du côté congolais de la frontière et non loin de l’aéroport international de Goma. Vendredi dernier, le 10 avril, un braconnier congolais aurait été blessé par un militaire rwandais vers Kabara. RFI
Coronavirus : l’Union africaine s’apprête à distribuer un million de tests
Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine prévoit de distribuer à partir de la semaine prochaine un million de tests pour dépister le Covid-19, a annoncé ce jeudi son directeur, le Dr John Nkengasong. « Il y a un fossé important sur le continent en ce qui concerne les tests », a déclaré le responsable lors de son point-presse hebdomadaire depuis le siège de l’UA à Addis Abeba. « Il faut faire quelque chose », a-t-il martelé. Le coronavirus est arrivé tardivement en Afrique. Mais il s’enracine progressivement, avec désormais plus de 17.000 cas et 911 morts recensés sur le continent. Dans de nombreux pays, la capacité limitée de réaliser des tests à grande échelle ne permet pas aux autorités d’avoir une photographie précise de l’épidémie sur leur territoire. Le Nigeria a jusqu’à présent mené 6000 tests pour une population de quelque 200 millions d’habitants. En Ethiopie, qui compte plus de 100 millions de personnes, le nombre de tests plafonne actuellement à 5000, a-t-il souligné. RTBF
Coronavirus, le port obligatoire du masque se généralise en Afrique
Bénin, Éthiopie, Cameroun ou encore Guinée, la liste des pays africains qui imposent le port du masque afin de freiner la propagation du coronavirus s’allonge. Mais sur le terrain, ce n’est pas toujours évident. Qu’ils soient vendus en pharmacie ou fabriqués en tissus de façon artisanale, pour les autorités qui ont imposées le port du masque à leurs concitoyens, l’important c’est que ces derniers sortent le nez et la bouche couverte. Mais problème : des masques, tout le monde n’y a pas accès. Soit il y a pénurie, soit les prix sont trop élevés. DW
Confinement au Nigeria: 18 personnes tuées par les forces de sécurité
Les forces de sécurité nigérianes ont tué 18 personnes accusées de ne pas respecter les mesures de confinement mises en place dans le pays le plus peuplé d’Afrique pour enrayer l’épidémie de coronavirus, selon un décompte de la commission nationale des droits de l’Homme. La Commission a enregistré 105 actes de violations des droits de l’Homme « perpétrés par les forces de l’ordre » et « 18 personnes tuées » dans des exécutions extra-judiciaires, dans un rapport publié mercredi soir. Cet organe officiel de surveillance des droits de l’Homme a accusé les forces de sécurité d’un « usage disproportionné de la force, d’abus de pouvoir, de corruption et de non-respect des lois nationales et internationales ». Slate
Coronavirus : pourquoi le confinement n’est peut-être pas la solution en Afrique?
De nombreux pays africains ont mis en place des mesures de confinement afin de stopper la propagation du coronavirus, mais, comme le soutiennent Alex de Waal et Paul Richards, les gens ordinaires doivent participer au choix des solutions qui leur conviennent. Les pays du continent ont beaucoup appris de la lutte contre des épidémies telles que le VIH et le virus Ebola, qui devraient être mises à profit pour faire face à l’impact du Covid-19. La leçon la plus importante est que les communautés doivent être à la pointe de la stratégie de riposte. Ce n’est pas un vœu pieu, mais une réalité, une situation vécue. BBC
Coronavirus: au Burundi, la difficile collaboration entre l’OMS et les autorités
Le Burundi est officiellement l’un des pays du monde qui présente le moins de cas avérés de coronavirus, ce que les autorités expliquent par « la grâce divine ». Une situation qui suscite de nombreuses questions alors que les relations entre le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé sont empreintes d’une grande méfiance de la part des autorités. L’OMS recommande fortement la multiplication des centres de dépistage dans les pays qui font face au Covid-19. L’organisation avait d’ailleurs commencé à former les biologistes du centre hospitalo-universitaires de Kamenge à Bujumbura. Le ministre de la Santé y a mis fin brutalement il y a plus de deux semaines. … Autre recommandation, la multiplication des tests, au moins pour les personnes qui ont été contact avec des cas avérés. C’est une mesure qui est loin d’être suivie au Burundi : seulement une cinquantaine réalisée en deux mois, selon des sources médicales. RFI
Virus en Libye: le gouvernement de Tripoli annonce un confinement général
Le Gouvernement d’union nationale (GNA) a annoncé un confinement général de dix jours dans les zones qu’il contrôle dans l’ouest de la Libye, dont la capitale Tripoli, afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus dans le pays en guerre. Un « couvre-feu » de 24 heures entre en vigueur vendredi, a indiqué le GNA basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette mesure ne s’applique pas à l’est du pays contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar, ainsi qu’à une grande partie du sud qui échappe au contrôle des deux camps rivaux. Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée aujourd’hui par une lutte de pouvoir entre Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, et le GNA. AFP
Distribution de kits sanitaires dans les prisons de Côte d’Ivoire
Ce matériel participe à la protection des prisonniers et du personnel pénitentiaire contre le coronavirus. La première étape de cette distribution a eu lieu ce mercredi 15 avril à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, la MACA. Ce sont plus de 200 kits de lavages de mains de près de 130 000 savons, de milliers de litre d’eau de javel ainsi que des équipements pour le corps médical. Ce matériel sera distribué dans les 34 prisons du pays. Ces prisons abritent selon le CICR environ 20 000 détenus. Sans préciser les chiffres l’administration pénitentiaire reconnait que les établissements carcéraux sont surpeuplés et manquent de personnel. D’où la stratégie du gouvernement d’empêcher le virus d’entrer. C’est d’ailleurs pour cette raison que les visites aux détenus ont été suspendues. BBC
L’Ethiopie veut fermer un camp de réfugiés érythréens malgré l’épidémie de coronavirus
L’Ethiopie s’apprête à fermer un camp de réfugiés érythréens et à réinstaller des milliers d’entre eux dans des camps, selon l’ONU, déjà pleins, malgré les craintes qu’une telle opération puisse les rendre plus vulnérables au coronavirus. Le camp de Hitsats est l’un des quatre camps de la région du Tigré (nord), qui abritent au total près de 100.000 réfugiés venus d’Erythrée, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sur plus de 170.000 réfugiés érythréens dans tout le pays. Début mars, les responsables éthiopiens avaient informé le HCR de leur intention de fermer Hitsats, dans le cadre d’un plan de restructuration, mais ce plan a été retardé après que l’Ethiopie a enregistré ses premiers cas de Covid-19 à la mi-mars. AFP
Covid-19 : seul un vaccin pourrait permettre une « normalité », selon le chef de l’ONU
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé mercredi que seul « un vaccin sûr et efficace » pourrait mettre fin à la crise sanitaire du Covid-19 qui frappe le monde depuis plusieurs mois. Contre le Covid-19, « un vaccin sûr et efficace pourrait être le seul outil permettant un retour du monde à un sentiment de ‘normalité' », a estimé, mercredi 15 avril, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en l’espérant avant la fin de l’année. Un tel vaccin « sauverait des millions de vie et des milliards innombrables de dollars », a-t-il ajouté lors d’une visioconférence avec la cinquantaine de pays africains membres de l’Organisation. Il a plaidé pour une accélération de son développement et son accessibilité à tous. Il doit être « universel » et « permettre de contrôler la pandémie”. France24
Coronavirus: en Afrique de l’Ouest et du Centre, la difficulté de l’enseignement à distance
Dans la très grande majorité des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, les établissements scolaires ont fermé leurs portes pour limiter la propagation du coronavirus. L’enseignement à distance est devenu la règle et de nombreuses initiatives ont été mises en place. Mais les professeurs doivent contourner une difficulté de taille : assurer la continuité pédagogique pour tous les élèves, même pour les enfants qui n’ont aucun accès à internet. Depuis le 16 mars, face à la montée de l’épidémie de coronavirus, les écoles du Burkina Faso, du Sénégal, de la Mauritanie et de la quasi-totalité des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont fermées. Au total, selon l’Unicef, 128 millions d’élèves de la région n’ont plus classe en présentiel. Un mois après les premières fermetures d’établissements scolaires, les autorités se sont organisées pour trouver des solutions afin de permettre aux enfants de suivre des cours à distance. RFI