Libye: l’offensive du général Haftar a déjà fait près de 150 morts
Au moins 147 personnes ont été tuées et 614 autres blessées depuis le lancement d’une offensive du maréchal Haftar le 4 avril contre la capitale libyenne Tripoli, selon un nouveau bilan publié lundi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans le même temps, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU a fait état sur Twitter de plus de 18 000 personnes déplacées par les combats, dont 6 000 ont pu bénéficier d’une aide. De combats violents opposent depuis le 4 avril en banlieue sud de Tripoli les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, à l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, qui souhaite s’emparer de la capitale, siège du GNA. RFI
Au Soudan, les manifestants toujours mobilisés pour réclamer un pouvoir civil
Les manifestants au Soudan ont durci leur position en réclamant, lundi 15 avril, la dissolution du Conseil militaire de transition pour le remplacer immédiatement par un pouvoir civil. Mardi, ils étaient encore présents devant le quartier général (QG) de l’armée dans la capitale, Khartoum. Lundi, l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation qui secoue le pays depuis le 19 décembre, a dénoncé une tentative de dispersion du sit-in qui se tient depuis le 6 avril devant le QG de l’armée, sans en identifier les auteurs. « L’armée va tenter à nouveau de disperser les protestataires car elle est sous pression, mais nous ne comptons pas partir (…) Cela sera peut-être une longue bataille, mais nous devons nous battre pour nos droits », a déclaré à l’Agence France-Presse Ahmed Najdi, un des manifestants rassemblés mardi devant le siège de l’armée à Khartoum. Le Monde
Soudan : l’Union africaine menace le pays de suspension si le Conseil militaire reste au pouvoir
Alors que les manifestations se poursuivent, l’Union africaine a menacé lundi de suspendre le Soudan de l’organisation continentale si l’armée ne quitte pas le pouvoir au profit d’une « autorité politique civile » d’ici quinze jours. Depuis le sit-in, qui se tient depuis le 6 avril devant le quartier général de l’armée dans la capitale Khartoum, les manifestants clament toujours haut et fort leurs revendications. « Nous voulons la dissolution du Conseil militaire et son remplacement par un conseil civil qui comprenne des représentants de l’armée », a déclaré lundi à la presse Mohamed Naji, un responsable de l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation qui secoue le pays depuis le 19 décembre. Un autre leader de l’association, Ahmed Al-Rabia, a indiqué que si le Conseil militaire n’était pas dissous, la SPA ne « participerait pas à un gouvernement de transition ». Jeune Afrique/AFP
Algérie: Marches des étudiants réclamant un changement radical du système
Des d’étudiants ont réinvesti dimanche la rue dans nombre de wilayas du pays pour réclamer un changement « radical » du système, en faisant part de leur détermination à « renouveler leur action de protestation pacifique jusqu’au changement prôné », ont constaté des correspondants de l’APS. A Ain Temouchent, des dizaines d’étudiants du centre universitaire « Belhadj Bouchaib » ont organisé une marche pacifique en solidarité avec le mouvement populaire, déclenché le 22 février dernier, et en soutien à la revendication d’un changement « radical ». Les étudiants ont scandé des slogans appelant au départ du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah et du Premier ministre, Noureddine Bedoui, et exprimant le caractère pacifique de cette marche et la cohésion du peuple avec son armée « Djeich Chaab Khaoua Khaoua ». Algérie Presse Service
Algérie: une quarantaine de maires se joignent au boycott de la présidentielle
En Algérie, le mouvement anti-système s’amplifie. Après les magistrats, une quarantaine de maires se joignent à la mobilisation populaire et refusent désormais d’organiser la présidentielle du 4 juillet prochain. Un scrutin organisé à la suite de la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Mais les Algériens jugent ce départ insuffisant et souhaitent chasser du pouvoir tous les responsables qui incarnent le régime en place. Magistrats, maires, sont des maillons essentiels dans l’organisation d’un vote. Sans eux, difficile de mener à bien un scrutin. Si les premiers sont chargés de superviser les élections, les seconds jouent un rôle direct dans la tenue d’une présidentielle, par exemple. Leur mission commence avec la révision des listes électorales et s’achève avec les opérations de dépouillement. RFI
Algérie: Démission du président du Conseil constitutionnel
Le président du Conseil constitutionnel algérien, Taïeb Belaiz, une des principales figures du régime visées par les contestataires, a présenté sa démission mardi, rapporte la télévision nationale. M. Belaiz, un fidèle du président Abdelaziz Bouteflika, qui a lui-même démissionné le 2 avril sous la pression conjuguée de l’armée et de la rue, «a prévenu» le Conseil constitutionnel «qu’il avait présenté sa démission (…) au chef de l’Etat» par intérim Abdelkader Bensalah, selon la télévision. Le Conseil constitutionnel est notamment chargé de valider les candidatures à la présidentielle contestée fixée au 4 juillet pour élire un successeur au président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika et de veiller à la régularité des opérations de vote. Les étudiants qui manifestaient par dizaines de milliers mardi à Alger et dans plusieurs autres villes, ont réagi en scandant «Dégage, dégage». Tribune de Génève
Lac Tchad : 7 militaires tchadiens tués dans une attaque de Boko Haram
Sept militaires tchadiens ont été tués et quinze autres blessés dans la nuit de dimanche 14 à lundi 15 avril dans la région du lac Tchad lors d’une attaque des djihadistes nigérians de Boko Haram qui ont perdu 63 combattants, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée, le colonel Azem Bermandoa. « Les terroristes ont attaqué nos forces à minuit dans la localité de Bouhama aux environs de Kaigakindjitia dans la zone du lac Tchad », a précisé le porte-parole. Il a ajouté que « 63 terroristes ont été tués » et que « le “ratissage” se poursuit ». Le ministre tchadien de la défense, Daoud Yaya Brahim, et le chef d’état-major des armées, Taher Erda, ont été dépêchés sur les lieux lundi pour « évaluer la situation », selon le colonel Azem. Le Monde
Smail Chergui : ”Le moment est venu de taire les armes en Centrafrique”
Une mission tripartie Union Africaine, ONU et Union Européenne est arrivée dimanche en Centrafrique où elle séjournera pendant 4 jours. Elle a pour objectif de contribuer à la mise en œuvre rapide et efficace de l’Accord politique de paix et de réconciliation, signé le 6 février dernier à Bangui entre le Gouvernement centrafricain et 14 groupes armés. La délégation est composée du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smail Chergui, du Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et du Directeur Afrique de l’Union Européenne, Koen Vervaeke. Selon le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, il faudra dans un premier temps rappeler aux différentes parties le respect des engagements pris lors de la signature de l’accord de paix. ‘’Le moment est venu de taire les armes et cela s’applique à tout le monde » a souligné Chergui. BBC
RDC: un scandale d’exploitation illégale de bois impliquerait «Tangofor»
Selon l’ONG britannique Global Witness, le général Gabriel Amisi, surnommé « Tangofor », aurait commercialisé illégalement des permis d’exploitation forestière en RDC. Le chef d’état-major adjoint, proche de l’ancien président Kabila, sanctionné par les États-Unis et l’Union européenne pour des atteintes aux droits humains, se serait servi de son influence pour acquérir des permis forestiers. Des permis confisqués par le ministère de l’Environnement puis réattribués dans l’urgence durant la seconde moitié de l’année 2018 à la société de l’épouse du général Amisi. RFI a pu consulter des documents officiels apportant de nouveaux éléments. Ces dernières années, le ministère de l’Environnement a procédé à de nombreuses réquisitions de concessions forestières en République démocratique du Congo, avant de les réattribuer à d’autres sociétés. Parmi celles-ci, Maniema Union Deux, détenue par la famille du général Gabriel Amisi, alias « Tangofor ». RFI
RDC : la plénière à l’Assemblée nationale interrompue dans la confusion
La plénière du lundi 15 avril à l’Assemblée nationale s’est interrompue dans l’agitation. Majorité et opposition ne se mettent toujours pas d’accord sur la procédure et la répartition des sièges lors de l’élection du bureau définitif de cette chambre. Tout a commencé avec l’annonce à la plénière du président de l’Assemblée nationale, Pierre Maloka, de constituer une mission de vérification des identités des élus des provinces du Nord-Kivu et du Maï-Ndombe. « Conformément à la mission constitutionnelle du bureau provisoire, celui-ci vous propose la mise sur pied d’une commission chargée de la vérification des élus de Beni et Butembo (Nord-Kivu) ainsi que de Yumbi (Maï-Ndombe)», a-t-il affirmé. Après cette communication, les députés du Front commun pour le Congo (FCC) ont sollicité une motion. Rejetant cette demande, Pierre Maloka a donc accordé la parole au secrétaire rapporteur pour annoncer le calendrier électoral du bureau définitif. Ce qui a suscité une forte désapprobation du FCC. Radio Okapi
Guinée équatoriale: un opposant arrêté au Tchad
En Guinée équatoriale, le principal parti d’opposition appelle à la libération sans condition de son secrétaire général, arrêté la semaine dernière, le 11 avril, au Tchad. La Convergence pour la démocratie sociale presse Ndjamena de libérer Andres Esono Ondo au plus tôt. La CPDS rejette par ailleurs les accusations de Malabo, qui affirme que l’opposant se trouvait au Tchad pour « préparer un coup d’État » en Guinée équatoriale. Pour Wenceslao Mansogo Alo, un responsable du parti, Andres Esono Ondo s’y est plutôt rendu pour participer à une réunion de l’UNDR, lui aussi membre de l’Internationale socialiste. Cela devait être un congrès de l’opposition tchadienne comme il y en a eu d’autres. L’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) attendait des centaines de personnes à Mongo, à 500 kilomètres, à l’est de Ndjamena. Cinq délégations étrangères devaient y participer, notamment celle de Guinée équatoriale, dirigée par Andres Esono Ondo, secrétaire général de la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS). RFI
Les victimes du 10 avril en Gambie s’opposent à l’amnistie
Les survivants de la tuerie du 10 avril 2000 demandent l’abrogation de la loi d’amnistie accordant l’impunité à ceux qui ont tiré à balles réelles sur des manifestants aux mains nues à Kanifing. Certains survivants devenus handicapés physiques ou souffrant de troubles divers attendent toujours que l’Etat gambien leur vienne en aide. Une requête des victimes qui braque désormais la société civile gambienne, quelques jours après la commémoration de l’an 19 de ce massacre. Pour rappel, le 10 avril 2000 les éléments des forces de l’ordre gambiennes tirent à balles réelles et tuent 14 élèves et étudiants ainsi qu’un secouriste lors d’une manifestation à Kanifing. BBC
Législatives au Bénin: un « inquiétant recul de la démocratie » pour l’opposition
Le 28 avril, les Béninois éliront leurs députés. Mais le pays d’Afrique de l’Ouest, considéré depuis 1990 comme un modèle de démocratie en Afrique, traverse une crise politique inquiétante: pour la première fois depuis trente ans, l’opposition ne participera pas au scrutin. Sur les sept partis politiques engagés dans la course aux législatives, seuls deux partis apparentés au pouvoir en place ont finalement été autorisés par la Commission électorale à présenter leurs listes. Aucun de l’opposition. « C’est la première fois que les partis politiques de l’opposition ne participeront pas aux législatives, depuis l’ère du renouveau démocratique en 1991 » après des décennies de régime communiste sous Mathieu Kérékou, rappelle Steve Kpoton, juriste et analyste politique. Il y a cinq ans, pour le même scrutin, vingt listes avaient été présentées aux électeurs pour choisir les 83 députés du parlement. APF
Nigeria: le cimetière marin de Lagos, au cœur de tous les trafics
Deux hommes, embarqués sur leur bateau à moteur, jettent un dernier coup d’oeil inquiet à l’horizon, laissant derrière eux une large épave enfoncée dans les eaux de la lagune de Lagos. A leur bord, ils ont à peine pris soin de recouvrir des barils de pétrole volé avec un vieux tapis. … Oladele a à peine trente ans, mais a déjà passé la moitié de sa vie sur les eaux. Les dizaines de bateaux qui entourent Lagos n’ont aucun secret pour lui. Il les utilise pour stocker l’essence achetée illégalement aux immenses tankers qui se rendent dans le port. Elle sera ensuite revendue au marché noir au Bénin et au Togo, les pays voisins. « Tous les tankers de pétrole le font. Ils déclarent 10 tonnes, mais en réalité ils en apportent 12 », confie Oladele à l’AFP. « On les stocke dans des barils, tout au fond des épaves, et on les sort habituellement pendant la nuit », explique le jeune homme. APF
Mali: Peuls et dogons cheminent ensemble pour prévenir les conflits intercommunautaires
C’est désormais au sein d’une plateforme mixte que les jeunes de Tabital Pulaku et Ginna Dogon souhaitent communiquer et sensibiliser les communautés sur les questions de paix et de dialogue. La plateforme mixte jeunesse Tabital Pulaku et Ginna Dogon qui a été créée en mars 2018 compte s’investir pour le retour de la paix au Mali et notamment dans le centre du pays en proie à des violences. Boukary Guindo est membre de Ginna Dogon et explique les racines du conflit. ‘’A notre lecture, nous savons bien que ce n’est pas un conflit communautaire entre dogons et peuls. Même si ce sont des dogons et des peuls qui sont majoritairement cités parmi les victimes de conflit. Dans la région de Mopti (centre du Mali), le peuplement est vraiment hétérogène, il y’a plusieurs ethnies et toutes les ethnies se retrouvent. Nous nous sommes dit, qu’il ne faudrait pas faire un amalgame du conflit entre peuls et dogons.’’ DW