Revue de Presse du 16 août 2022

Le Sahel et la Somalie sont à l’origine de l’augmentation de la violence des groupes islamistes militants en Afrique
Un examen de la violence impliquant des groupes islamistes militants africains au cours de la dernière décennie souligne l’escalade continue, bien que variée, de cette menace. La violence des groupes islamistes militants en Afrique a augmenté inexorablement au cours de la dernière décennie, augmentant de 300 % pendant cette période. Les événements violents liés à des groupes islamistes militants ont doublé depuis 2019. Environ 95 % de l’augmentation de la violence islamiste sur le continent depuis 2019 provient de deux théâtres – le Sahel occidental et la Somalie. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Au Kenya, le vice-président William Ruto remporte la présidentielle sur le fil
Après six jours de décompte des bulletins, l’élection présidentielle a pris un tour chaotique, lundi 15 août, au Kenya. Au terme d’une journée marquée par la scission de la commission électorale, le vice-président sortant, William Ruto, a été déclaré vainqueur au premier tour du scrutin, avec 50,49 % des votes. Une consécration sur le fil, contestée par le camp adverse, qui envisage d’ores et déjà de déposer un recours auprès de la Cour suprême. L’écart est en effet mince : 233 000 voix séparent l’actuel numéro deux du gouvernement de son principal adversaire, Raila Odinga. A 77 ans, ce dernier concourait pour la cinquième fois à l’élection présidentielle. Une candidature qui se solde par une nouvelle défaite : donné en avance dans les sondages et soutenu par le président sortant, Uhuru Kenyatta, le vétéran de la politique kényane ne recueille finalement que 48,85 % des voix. Muré dans le silence depuis l’annonce des résultats, il a sept jours pour contester les résultats auprès de la Cour suprême. « Tant que ce n’est pas fini, tout est encore possible », a déclaré sa colistière, Martha Karua, sur son compte Twitter. En cas de recours, la plus haute instance judiciaire du Kenya dispose de quatorze jours pour rendre sa décision. S’il devait y avoir une annulation du scrutin, comme en 2017, une nouvelle élection devrait alors se tenir dans les soixante jours. Le Monde

Six mois pour quitter le Mali, pari tenu pour les soldats de Barkhane
Les derniers soldats français de la force Barkhane ont officiellement quitté le Mali. Quasiment six mois jour pour jour après l’annonce du président Emmanuel Macron, ils ont passé, dans la matinée du lundi 15 août, la frontière nigérienne, mettant fin à plus de neuf ans et demi de présence de l’armée française au Mali. … Un homme a été à la manœuvre de l’évacuation et de la restitution aux FAMa, les Forces armées maliennes, de la base de Gao, la plus grande de l’armée française en Afrique : le colonel Yves Gastine. Il est le représentant à Gao du Commandant de la Force Barkhane. … « Le départ de Barkhane va créer un vide. Je n’espère qu’une chose : que le pouvoir malien pourra tout prendre en compte pour continuer à lutter contre les GAT [groupes armés terroristes, ndlr]. Mais il est clair que notre départ va ouvrir des corridors pour les jihadistes qui vont continuer leur œuvre maléfique. » Ce sont aussi quelques succès militaires notables, avec l’élimination de plusieurs chefs jihadistes. Mais le départ de Barkhane se fait aussi dans un climat anti-français sans précédent et dans un contexte de recrudescence des attaques des groupes armés terroristes. RFI

La participation allemande à la Minusma toujours supendue
Les opérations de l’armée allemande au sein de la Minusma restent suspendues jusqu’à nouvel ordre. L’annonce en a été faite vendredi dernier (12.08), alors que l’armée allemande n’avait pas pu effectuer une rotation de son effectif au Mali. Bamako aurait interdit à la Bundeswehr de survoler le territoire malien. Le gouvernement allemand s’est exprimé ce lundi (15.08) sur le sujet et sur le sort des soldats allemands stationnés au Mali. « La situation reste inchangée pour les soldats allemands sur place », a expliqué le porte-parole du ministère allemand de la Défense. Même si l’action de l’armée allemande se limite actuellement à assurer la sécurité des camps militaires. La participation aux missions de reconnaissance de la Minusma sont quant à elles suspendues. Et ce sera le cas « tant que nous ne parviendrons pas à acheminer des renforts », a insisté le porte-parole. DW

Macky Sall à son tour médiateur entre Bamako et Abidjan
Il a passé quelques heures à Bamako avant de s’envoler cet après-midi pour N’Djamena : Macky Sall, président du Sénégal et président en exercice de l’Union africaine, s’est notamment entretenu avec le président malien de transition, le colonel Assimi Goïta. Tête-à-tête, réunion de travail élargie, déjeuner… et au menu des discussions : la transition et le sort des soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis plus d’un mois. Le président malien de transition a communiqué de façon très lapidaire à l’issue de la visite de Macky Sall. Dans un tweet, le colonel Assimi Goïta évoque des discussions ayant porté sur « la bonne marche de la transition et l’appui de l’Union africaine » et sur le renforcement de la coopération entre le Mali et le Sénégal. … « J’ai noté la disponibilité du Mali à dialoguer, a déclaré Macky Sall en sortant du palais de Koulouba, nous allons poursuivre avec la Côte d’Ivoire. » Macky Sall a qualifié ses échanges avec le président malien de transition de « francs », sans entrer dans les détails des demandes et des points de blocage. RFI

Des jihadistes disent avoir tué quatre paramilitaires de Wagner au Mali
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda a affirmé avoir tué quatre paramilitaires du groupe de sécurité privé russe Wagner dans une embuscade dans le centre du Mali, selon un communiqué authentifié lundi par l’ONG américaine SITE spécialisée dans le suivi des groupes radicaux. L’information a été confirmée à l’AFP par deux élus locaux et une source hospitalière, tandis qu’un haut responsable de l’armée malienne dans le centre se refusait de confirmer ou d’infirmer. … Dans un contexte sécuritaire très dégradé, la junte s’est détournée de la France et de ses partenaires, préférant s’en remettre à la Russie pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste qui a gagné une grande partie du pays ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins. AFP

Au Soudan du Sud, un vaste projet de dragage des marais inquiète les défenseurs de l’environnement
Près de 800 000 déplacés, des champs engloutis par les eaux, des troupeaux décimés… Autrement plus ravageur que les traditionnelles crues saisonnières, un cycle d’inondations sans précédent dévaste, depuis 2019, les Etats sud-soudanais du Jonglei, d’Unité et du Haut-Nil. Le Sudd, immensité marécageuse qui s’étend sur 30 000 à 90 000 km2 selon les saisons, rogne un peu plus chaque année les terres habitables. Une situation catastrophique qui a relancé les projets de drainage du marais. Au risque, selon certains défenseurs de l’environnement, que le remède s’avère pire que le mal. Le Sudd asséché ? Le scénario paraît d’autant plus improbable que la zone, en cette période de saison des pluies, est complètement noyée. « Mais regardez ce qui s’est passé avec la mer d’Aral », met en garde John Akec, vice-chancelier de l’Université de Juba, la capitale sud-soudanaise, soulignant que c’est l’aménagement des canaux d’irrigation qui a conduit à la disparition quasi totale de ce grand lac d’Asie centrale. « Pour le Sudd, défend-il, il faut appliquer le principe de précaution, car nous n’avons pas toutes les données hydrologiques. » Le Monde

Libye : qui est Farhat Bengdara, nouveau caïd de l’or noir libyen ?
Après avoir assuré la relance de la production pétrolière, l’ancien banquier, aux commandes de la National Oil Corporation depuis le 14 juillet, veut doubler la cadence. Son objectif ? Passer de 1,2 million à 3 millions de barils par jour. … Originaire de Benghazi, fief du maréchal Haftar, Farhat Bengadra est réputé proche de l’ancien cadre militaire de Kadhafi, mais aussi des Émirats arabes unis, où il avait dirigé la banque Al Masraf. Sa désignation serait le fruit d’un accord secret entre le Premier ministre libyen, Abdulhamid al-Dabaiba, et Khalifa Haftar qui souhaite préserver la part du camp de l’est libyen dans la manne pétrolière. Jeune Afrique

RDC: un contingent de l’armée burundaise déployé dans le Sud-Kivu
Un contingent de l’armée burundaise est entré officiellement sur le sol congolais, lundi 15 août. Selon les Forces armées de la République démocratique du Congo, ces soldats vont se déployer dans la zone opérationnelle Sokola 2 Sud, pour traquer les groupes armés congolais et étrangers présents. L’armée congolaise précise que c’est dans le cadre de la mutualisation des forces, décidée par les chefs d’États de la Communauté de l’Afrique de l’Est. RFI

Jacob Zuma, ancien président d’Afrique du Sud, bataille contre son renvoi en prison
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, condamné en 2021 à la prison ferme mais libéré pour raison médicale après seulement deux mois d’incarcération, a demandé lundi 15 août à la justice d’annuler une décision le renvoyant derrière les barreaux. Jacob Zuma est en liberté conditionnelle depuis septembre. Agé de 80 ans, il avait été incarcéré en juillet 2021 après une condamnation à quinze mois de prison pour outrage à la justice. Il avait refusé, à de multiples reprises, de témoigner devant une commission d’enquête sur la corruption rampante sous sa présidence (2009-2018). Cette commission ad hoc a récemment rendu un rapport accablant. En décembre, la justice a annulé la libération conditionnelle accordée à M. Zuma, estimant que le responsable des services pénitentiaires qui avait tranché en ce sens n’était pas fondé à le faire. Le Monde avec AFP

Afrique du Sud: dix ans après, la difficile commémoration du massacre de Marikana
Le 16 août 2012, la police avait ouvert le feu sur des mineurs de la mine de platine de Lonmin qui manifestaient depuis plusieurs jours pour demander une hausse de salaire. Trente-quatre d’entre eux ont été tués, et le drame, inédit dans l’Afrique du Sud post-apartheid, a profondément choqué le pays. La blessure a du mal à se refermer, et le pays hésite sur la façon dont le drame doit être commémoré. RFI

Prix Komla Dumor 2022 : le zambien Dingindaba Jonah Buyoya remporte le prix décerné par la BBC
Le présentateur de télévision et de radio zambien Dingindaba Jonah Buyoya a remporté le prix Komla Dumor 2022 de BBC News. À 25 ans, Buyoya est le plus jeune lauréat de ce prix, lancé en 2015, et le premier des sept lauréats à ce jour originaires d’Afrique australe.Il est actuellement animateur de télévision et reporter à Diamond Television en Zambie, où il a commencé à travailler il y a cinq ans. BBC

Football : une Super Ligue africaine devrait voir le jour en 2023
Enterrée avant même sa création en Europe, la Super Ligue verra finalement bien le jour… en Afrique. Patrice Motsepe, le président de la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé, mercredi 10 août à Arusha, en Tanzanie, le lancement, en 2023, de cette compétition qui regroupera vingt-quatre clubs issus de seize pays du continent. « Il faut que le football africain de clubs puisse rivaliser avec les meilleurs », a justifié le dirigeant de la CAF. En 2021, douze formations européennes, dont le Real Madrid, Manchester United, la Juventus Turin et le FC Barcelone, s’étaient mis d’accord pour monter une compétition similaire, rassemblant le gratin du football européen. Mais le projet, présenté à la mi-avril, avait soulevé une telle bronca que ses initiateurs avaient dû faire marche arrière. Côté africain, l’idée de Super Ligue est moins polémique. C’est Gianni Infantino, le président de la FIFA, qui l’a le premier évoqué, en novembre 2019, à l’occasion d’un déplacement en République démocratique du Congo, puis en février 2020 lors d’un séminaire au Maroc. Elu à la tête de la CAF en mars 2021, Patrice Motsepe s’est rapidement rallié au projet. Une étude de faisabilité a été lancée en 2021, suivi de consultations auprès des principaux acteurs du football africain. Le Monde

Afrique: les 12 pays où l’espérance de vie est la plus forte et la plus faible
Selon une étude publiée par l’OMS le 4 août, l’espérance de vie « en bonne santé » en Afrique a augmenté de neuf ans entre 2000 et 2019, passant de 47 à 56 ans – contre 64 ans de moyenne mondiale. Les progrès sont loin d’être uniformes, avec des contre-performances dans des pays relativement prospères. … L’Afrique du Nord, elle, se rapproche de la moyenne mondiale avec 63 ans, tandis que trois sous-régions, Afrique centrale, australe et de l’Ouest restent à la traîne, avec respectivement 54, 55 et 56 ans d’espérance de vie en bonne santé. Deux explications sont avancées par le rapport : d’un côté, la performance des services de santé, qui dépend de l’investissement dans les dépenses de santé publique, et d’autre part, « les pays à revenu élevé ou à revenu intermédiaire de la tranche supérieure ont dans la plupart des cas un Indice de couverture de santé et une espérance de vie à la naissance beaucoup plus élevés que les pays à faible revenu ». RFI