Revue de Presse du 16 août 2016

Le Soudan du Sud prêt à discuter avec l’ONU du déploiement d’une force régionale
Le président sud-soudanais a affirmé lundi ne pas être opposé au déploiement de Casques bleus supplémentaires dans son pays tout en réclamant de plus amples discussions, faisant profil bas après l’adoption d’une résolution de l’ONU menaçant le pays d’un embargo sur les armes. « Nous ne sommes pas opposés à toute aide et nous écoutons volontiers les conseils », a déclaré Salva Kiir devant le parlement de Djouba. « Mais l’aide requiert le dialogue et ne devrait pas être imposée au risque de devenir une intervention qui compromet notre souveraineté et diminue notre capacité à gouverner efficacement », a-t-il ajouté. Jeune Afrique

Des militants anti-esclavagistes disent avoir été torturés en Mauritanie
Treize militants de l’ONG anti-esclavagiste IRA arrêtés et jugés à Nouakchott pour « usage de la violence » ont déclaré lundi devant la cour avoir été torturés pendant leur détention, a rapporté l’un de leurs avocats. « Les treize accusés ont tour à tour dénoncé les formes de torture subies au cours de leur détention », a déclaré cet avocat, Me Brahim Ould Ebetty, membre du collectif de défense des militants anti-esclavagistes. L’esclavage a officiellement été aboli en Mauritanie en 1981, mais certaines pratiques esclavagistes perdurent, une situation que dénonce l’IRA, ONG non reconnue par l’Etat mauritanien. VOA

Guinée-Bissau : les forces de la Cédéao se retireront dans un an
Les troupes de la Cédéao stationnées depuis quatre ans en Guinée-Bissau, à la suite du coup d´Etat qui, en avril 2012, a renversé le président Raimundo Pereira, se retireront de la Guinée Bissau d’ici un an. C’est ce qu’a annoncé lundi Marcel Alain de Souza, président de la commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). M. de Souza s’exprimait au sortir d’une audience avec le premier ministre Baciro Dja. Baptisée Ecomib, la mission de la Cédéao en Guinée-Bissau a été déployée en mai 2012 dans le but d’aider à sécuriser le processus de transition politique, s’occupant notamment de la protection des personnalités et des édifices publics. Le Monde

Niger: les magistrats inquiets pour l’indépendance du pouvoir judiciaire
Au Niger, les magistrats dénoncent une certaine remise en cause de l’indépendance de l’appareil judiciaire. Selon eux, les dernières affectations et nominations des magistrats ne sont pas faites dans l’orthodoxie exigée par les textes et la logique de séparation des pouvoirs. Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman) dénonce d’abord l’utilisation par le politique des affections et nominations des magistrats comme un moyen d’intimidation. « Les affectations, ça se prépare par le ministère de la Justice, par le canal du secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature. Mais on a comme l’impression que son travail préalable, technique, est remis en cause du fait des interventions. Et les interventions ne pouvaient venir que du milieu politique », estime Nouhou Aboubacar secrétaire général adjoint du syndicat. RFI

Nigeria: une attaque de Boko Haram repoussée, seize rebelles tués
Les militaires nigérians ont annoncé lundi avoir repoussé une attaque du groupe armé islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, tuant seize rebelles. Les soldats basés dans la ville-garnison de Kangarwa ont porté « un coup décisif aux insurgés en en tuant 16 », a déclaré dans un communiqué le colonel Sani Usman, selon lequel ces affrontements ont eu lieu dimanche. « Malheureusement, un officier et onze soldats ont été blessés », a-t-il ajouté. Une cache d’armes et de munitions des rebelles a par ailleurs été découverte au cours de cette opération. RTBF

Les filles de Chibok, « le plus grand succès de propagande » de Boko Haram
Le groupe islamiste nigérian a fait plus de 20 000 morts, des millions de déplacés et kidnappé des dizaines de milliers de personnes. Mais les « filles de Chibok », deux ans après leur enlèvement, restent le symbole du conflit. Dimanche, un grand nombre d’entre elles ont réapparu dans une vidéo postée par leurs ravisseurs sur YouTube, après des mois de silence et d’interrogations sur leur état de santé. Les « filles de Chibok » ont fait de nouveau parler d’elles, deux ans après leur enlèvement par le groupe islamiste nigérian Boko Haram, etla campagne internationale « Bring back our girls » qui avait apporté à la secte une reconnaissance internationale. L’Express

RCA : des ex-Séléka arrêtés
L’arrestation d’une trentaine de commandants de l’ex-rébellion Séléka sème la confusion à Bangui, la capitale de la République Centrafricaine (RCA). Les ex-rebelles ont été interpellés par les casques bleus, les soldats de l’ONU, près de Sibut, dans le nord de la RCA. Les autorités centrafricaines se disent surprises que la MINUSCA, la mission des Nations unies en RCA, leur présente seulement sept des 35 hommes arrêtés. Elles déplorent n’avoir pas reçu des soldats de l’ONU les véritables chefs rebelles recherchés. Le gouvernement réclame des explications à la MINUSCA et envisage de mener des enquêtes. BBC

Un « déploiement policier massif » dissuade les manifestants en Ethiopie
Un « déploiement policier massif » a empêché la tenue de nouvelles manifestations de grande ampleur au cours du week-end dans les régions éthiopiennes Oromo et Amhara, en proie à un mouvement de contestation antigouvernementale sans précédent depuis une décennie. « La situation est très tendue. L’armée, les forces de police et des policiers en civils sont massivement déployés », a affirmé à l’AFP Beyene Petros, le président de la coalition de partis d’opposition, Medrek. « Ils vont même de maison en maison pour menacer les parents » des manifestants, assure-t-il. Des manifestations d’ampleur réduite ont toutefois été rapportées au cours du week-end dans au moins trois localités, à Debre Markos et Wollo en région Amhara (nord), et à Shashemene en région Oromo (centre et ouest). VOA

Appel à la libération d’un journaliste burundais détenu en RDC
Reporters sans frontières (RSF) et l’organisation congolaise de défense de la presse Journaliste en danger (JED) ont sollicité mardi « l’implication personnelle » du ministre de la Justice congolais pour qu’il ordonne « la libération » d’un journaliste burundais en détention sans jugement depuis dix mois en République démocratique du Congo. Les deux organisations ont adressé une correspondance au ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba en vue de solliciter « son implication personnelle et urgente pour ordonner la libération de Égide Mwemero, journaliste-technicien de la Radio Publique Africaine (RPA), station de Bujumbura », dans un communiqué. TV5

Au lendemain du massacre de civils, division et colère en RDC
Le massacre de plusieurs dizaines de civils dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), attisait lundi la contestation contre le président Joseph Kabila, alimentant un climat politique déjà tendu à quelques mois de la fin de son mandat officiel. Dimanche, un porte-parole de l’armée a imputé cette tuerie aux rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), accusés d’être les principaux responsables d’une série de massacres qui ont fait plus de 650 morts dans la région de Beni depuis octobre 2014. M. Kabila était lundi à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, où se tient une réunion de sécurité. Il devait ensuite se rendre à Beni. Le Premier ministre Augustin Matata devait faire de même, accompagné d’une délégation d’officiers militaires. AFP/AfricaTime

Massacre de Beni en RDC: où en est la lutte contre les rebelles ADF en Ouganda?
Beni a fait face à une nouvelle tuerie causant la mort d’une cinquantaine de personnes, dans la nuit du 13 au 14 août. Selon l’armée congolaise, cette tuerie aurait été perpétrée par la rébellion d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF), opérant initialement en Ouganda, en opposition au président Museveni. L’armée a chassé la rébellion hors de ses frontières. Elle commet aujourd’hui ses attaques surtout dans l’est de la RDC. « Les ADF semblent se regrouper et s’entraîner dans la forêt congolaise avec l’intention de revenir en Ouganda », affirme Polly Namaye la porte-parole de la police ougandaise. Elle réfute par ailleurs les informations dénonçant les intrusions des rebelles en Ouganda pour se ravitailler, ainsi que pour recruter de nouveaux membres. RFI

Angola-RDC : risque de propagation de la fièvre jaune
L’ONG britannique Save the Children affirme que l’épidémie de fièvre jaune en RDC et en Angola pourrait bientôt se propager en Europe, en Amérique et en Asie. L’épidémie de cette maladie hémorragique en Afrique est la plus grave de ces 30 dernières années. Un dernier bilan fait état de près de 400 morts dans les deux pays, tous suspectés d’avoir succombés à la maladie. Plus de 6000 personnes ont été infectées par le virus de la fièvre jaune depuis le début de cette épidémie, fin 2015, en Angola. Cependant, depuis le début de cette année, les stocks de vaccins ont été épuisés au moins à quatre reprises. BBC

Zambie : le président sortant réélu dès le premier tour, son rival conteste les résultats
Le président zambien Edgar Lungu a été réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle, devançant de plus de deux points son principal rival Hakainde Hichilema. Celui-ci compte déjà contester devant la justice ces résultats. Selon les résultats annoncés, lundi 15 août, par la Commission électorale zambienne, le président sortant Edgar Lungu du Front patriotique (PF) a été réélu dès le premier tour. Avec plus de 100 000 voix d’avance (1 860 877 contre 1 760 347), Edgar Lungu l’emporte sur Hakainde Hichilema, le candidat du Parti uni pour le développement national (UPND). « Nous comptons porter cette affaire devant la justice […] pour contester les résultats de l’élection car nous avons des preuves de manipulation des chiffres », a indiqué devant la presse Jack Mwiimbu, un cadre de l’UPND. France24

Zambie: 133 personnes arrêtées après les résultats de la présidentielle
La police zambienne a arrêté 133 personnes qui manifestaient contre la réélection du président Edgar Lungu dès le premier tour d’un scrutin présidentiel que son rival Hakainde Hichilema estime entaché par des fraudes. L’annonce de ces arrestations a été faite par Godwin Phiri, chef de la police de la province méridionale, mardi 16 août , au lendemain de l’annonce des résultats de la présidentielle. Le président sortant, Edgar Lungu, a été déclaré vainqueur de justesse, avec 50,3% des voix, par la commission électorale nationale qui a publié lundi le décompte final des bulletins de vote. Sa victoire a été immédiatement contestée par le camp de son rival malheureux, qui avait dénoncé des irrégularités et demandé un recomptage des voix. Le Monde

Au Zimbabwe, l’hiver de Robert Mugabe
La contestation populaire, violemment réprimée par la police, enfle. Et l’opposition ne parvient pas à adopter une stratégie unique en vue de la présidentielle de 2018. Le pays de Robert Mugabe s’enfonce encore un peu plus dans le chaos. Après avoir vécu pendant des années au rythme des pompeuses fêtes d’anniversaire présidentiel et nié la situation désastreuse dans laquelle s’enfonçait le pays, les instances dirigeantes de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, cèdent à la panique. Régulièrement, les hélicoptères de la police, les gaz lacrymogènes et les canons à eau sont de sortie pour réprimer la contestation des Zimbabwéens, dont 4 millions survivent grâce à l’aide financière d’urgence versée par les organismes d’aide internationale. Jeune Afrique

Afrique du Sud : 4 ans après le massacre de Marikana, la vie des mineurs a peu changé
Quatre ans après le massacre de Marikana, où 34 de ses collègues grévistes ont été tués par la police, le salaire de Mohlaudi Mohlaudi a doublé.Mais la vie de ce mineur sud-africain ne s’est guère améliorée, entre misère et crainte du licenciement. Malgré son augmentation de salaire, les conditions de vie de cet ouvrier de 35 ans qui s’occupe du forage dans la mine de platine demeurent extrêmement précaires. Comme la majorité des mineurs à Marikana, il habite un logement de tôle de 9 mètres carrés, à des centaines de kilomètres de sa femme et de ses deux enfants qu’il a laissés dans le sud du pays pour venir travailler pour le géant minier Lonmin. « Je n’ai toujours pas d’électricité, ni de toilettes, ni de logement en dur », se plaint-il devant l’un des nombreux baraquements de cette zone désolée de l’Afrique du Sud, à quelque 140 km au nord-ouest de Johannesburg. AFP/Africa1