Le déplacement de force d’un tiers de la population et une crise alimentaire engendrée par le conflit menacent plus de la moitié des Sud-Soudanais et met en relief les coûts humanitaires importants associés aux politiques destructives du pays. Malgré la signature d’un accord de paix revitalisé et de la formation d’un gouvernement dit de coalition, l’insécurité persiste au Soudan du Sud. Des niveaux élevés de violence et de traumatisme, ont provoqué, selon les estimations, 400 000 morts, et mettent en relief la nature non résolue de ce conflit. Malgré la signature en 2018 de l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud, la violence armée demeure à un niveau élevé et montre peu de signes de diminution. Le taux d’évènements violents reste élevé, atteignant 733 incidents par ans depuis 2017. La violence en 2021 excède celle de 2019 et 2020. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La tension monte autour des négociations en cours entre les autorités maliennes de transition et le groupe privé de sécurité Wagner. Ce mardi 14 septembre 2021, la ministre française des Armées Florence Parly a jugé qu’un tel accord serait « extrêmement préoccupant et contradictoire » avec l’action menée par les militaires français au Sahel. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian juge même que l’arrivée du groupe russe serait « absolument inconciliable » avec la présence des soldats français. … Il y a aussi l’enjeu des droits de l’homme. Quels que soient les intérêts de chacun, il n’est pas illégitime de rappeler les nombreuses accusations d’exactions, particulièrement violentes, dont les agents de Wagner font l’objet en Centrafrique ou en Syrie. Des accusations documentées par des journalistes et des organisations de défense des droits de l’homme. Enfin, il y a l’enjeu économique : on parle de plus de neuf millions d’euros par mois avec en bonus un accès à plusieurs sites miniers. RFI
Vent debout, plusieurs partis et associations politiques n’entendent pas participer aux Assises nationales de la refondation envisagée par le Premier ministre malien Choguel Maïga. Pour eux, il s’agit d’une manœuvre pour obtenir la prolongation de la durée de la transition qui s’achève en principe à la fin du mois de février 2022. Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre malien des Affaires étrangères et président d’Action républicaine pour le progrès, un regroupement de partis, est signataire comme d’autre d’un communiqué officiel : « Nous ne participerons pas aux Assises nationales, parce que nous avons perçu là une manœuvre, dont l’objectif était d’obtenir une prolongation de la transition par une voie non consensuelle. » L’ancien ministre et les autres signataires estiment également ne pas être « dans un processus inclusif. Et il est aujourd’hui grand temps que nous puissions trouver le moyen d’aller dans ce sens-là. Cela nous éviterait de perdre davantage de temps, mais surtout cela nous permettrait d’avoir une unité -une union – autour de cette transition qui doit réussir, qui doit absolument réussir. » Certains signataires du communiqué demandent l’intervention du président de la transition pour rectifier le tir. RFI
Moscou a provoqué un blocage au Conseil de sécurité sur le renouvellement pour un an de la mission politique de l’ONU en Libye, qui arrive à expiration mercredi soir. La Russie, menaçant d’utiliser son droit de veto, a provoqué un blocage au Conseil de sécurité sur le renouvellement pour un an de la mission politique de l’ONU en Libye. Le langage prévu dans le projet de résolution rédigé par le Royaume-Uni, portant sur le retrait de Libye des troupes étrangères et mercenaires ainsi que sur le rôle de l’émissaire de l’ONU, ne convient pas à Moscou, a-t-on précisé de mêmes sources. Le mandat de la mission onusienne arrive à expiration mercredi soir et le Conseil de sécurité a prévu de voter dans la matinée une simple « prolongation technique » jusqu’à la fin du mois afin « de résoudre les problèmes » d’ici là, a précisé un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat. Interrogée, la mission diplomatique russe à l’ONU s’est refusée à tout commentaire, expliquant que des négociations étaient toujours en cours. Lors du dernier débat du Conseil de sécurité sur la Libye, la Russie avait insisté pour que tout retrait de troupes étrangères s’effectue de manière équilibrée afin de ne pas compromettre l’équilibre des forces en Libye. La Russie apporte depuis longtemps un soutien militaire au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est de la Libye, alors que la Turquie a déployé dans le pays des troupes en appui du gouvernement établi à Tripoli. France24 avec AFP
Les forces armées loyales au maréchal Khalifa Haftar ont mené mardi une opération contre un groupe de l’opposition tchadienne dans le sud de la Libye frontalier du Tchad, selon un média proche de l’homme fort de l’Est libyen. « Une vaste opération » a été menée par les forces spéciales du bataillon Tarek ben Ziyad, l’une des unités des forces loyales au maréchal Haftar, « contre les mercenaires et des éléments de l’opposition tchadienne présents sur le territoire libyen », a indiqué la chaîne de télévision Libya al-Hadath, bras médiatique du maréchal Haftar. « Leurs positions ont été visées à Tarbou à la frontière sud », a ajouté Libya al-Hadath dans un communiqué. Le bataillon Tarek Ben Ziyad, qui a déploré un mort, a indiqué que ses unités avaient « détruit plusieurs véhicules blindés et éliminé ceux qui se trouvaient à l’intérieur », avant de « pourchasser ceux qui se sont enfuis vers la frontière ». Plusieurs groupes rebelles tchadiens sont basés en Libye, au Soudan ou dans les zones frontalières avec ces pays, parmi lesquels le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), à l’origine d’une offensive le 11 avril sur N’Djamena qui a entraîné la mort du président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans. AFP
Identifier les victimes de traite de personnes pour mieux les protéger et mieux les accompagner au retour à une vie normale. C’est le défi que s’est lancé le Tchad, le 14 septembre, à travers un mécanisme de référencement en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Un mécanisme insuffisant pour le réseau des associations du Mandoul, qui regroupe dix associations de cette province. Ces associations dénoncent un phénomène qui prend de l’ampleur depuis plus de dix années. Conflit armé et inter-communautaire, pauvreté, déscolarisation sont autant de facteurs qui favorisent la traite des personnes. Elles interpellent les autorités pour lutter efficacement contre la traite des personnes. Des passeurs promettent à des jeunes du sud du pays qu’ils vont faire fortune dans l’orpaillage. Mais à l’arrivée, c’est l’enfer qui les attend en plein désert tchadien. Le porte-parole du réseau des associations du Mandoul, Delaville Djimiabaye, tire la sonnette d’alarme. RFI
Les militaires qui ont pris le pouvoir en Guinée ont ouvert, mardi 14 septembre, quatre jours de consultations tous azimuts pour définir le contenu d’une transition censée ramener les civils à la tête du pays, à une date encore inconnue. Les participants sont ressortis des premières séances au Palais du peuple, siège du Parlement dissous à Conakry, sans aucune précision sur l’architecture ou la durée de cette transition. … Le chef de la junte a exprimé sa volonté d’une démarche « inclusive » consistant à recueillir les propositions du plus grand nombre et à les associer à la transition. Il a également fait une mise au point, sermonnant la classe politique présente pour ce qu’il a appelé les « erreurs du passé », incluant l’armée dans ses reproches. … Après les chefs de parti et les chefs religieux vont se succéder auprès des putschistes jusqu’à vendredi la société civile, les diplomates étrangers, les patrons des compagnies minières et les syndicats. Cette phase cruciale s’ouvre dans une complète incertitude sur les plans de la junte et sa faculté à surmonter une multitude d’obstacles majeurs, qu’il s’agisse du délabrement du système politique, de la multiplicité des intérêts particuliers, des possibles rancœurs ou encore d’une corruption réputée omniprésente. Le lieutenant-colonel Doumbouya n’a rien dit jusqu’ici sur le possible contenu de cette transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections. France24 avec AFP
L’opposant tanzanien Freeman Mbowe sera bientôt fixé sur son sort. Leader de Chadema, principal parti d’opposition dans le pays, il comparaît ce mercredi 15 septembre devant la Haute Cour de Justice de Dar es Salam. Il est jugé pour « financement de terrorisme » et « complot terroriste ». Son procès a déjà été maintes fois reporté. Il a été arrêté fin juillet pour avoir appelé à un rassemblement en faveur de réformes constitutionnelles. Une arrestation dénoncée par des organisations de défense des droits humains. Son procès suscite, lui aussi, des interrogations. Après quatre report d’audiences, les avocats de Freeman Mbowe continuent de vouloir montrer que son procès n’a pas lieu d’être. Ils dénoncent des vices de procédure, des accusations sans fondement et le non-respect des droits de leur client. Mbowe et trois autres prévenus sont accusés de terrorisme et de financement du terrorisme, en lien avec des faits qui remontent à l’année dernière. Tous clament leur innocence. « Ces accusations sont en fait politiques, dénonce Me Peter Kibatala, l’avocat de Freeman Mbowe. S’il n’y avait pas eu de demande de réformes constitutionnelles, ces accusations n’auraient probablement jamais vu le jour. » RFI
Le Burundi, l’un des deux derniers pays africains à ne pas encore s’être converti aux vaccins, se trouve confronté à une vague du Covid-19. De nombreux médecins parlent d’une situation « catastrophique », d’autant que les autorités minimisent en décrivant une situation sous contrôle. Le pouvoir ne communique plus sur les chiffres du Covid depuis le début de cette nouvelle vague. RFI a obtenu le rapport de situation du 13 septembre que l’OMS dresse puis publie en se fiant sur les statistiques du gouvernement. Officiellement, ce sont 257 cas positifs au Covid-19 qui ont été testés dimanche au Burundi, dans pratiquement tous les districts médicaux du pays, selon ce rapport de situation rendu public lundi, qui reconnaît une « résurgence » des cas. La moyenne qui était de 20 cas positifs par jour avant le 21 juillet a été multipliée par plus de huit. Le nombre de cas recensés officiellement a par exemple augmenté de plus de 30% au cours des deux dernières semaines, toujours selon ce texte qui parle également de 12 décès recensés à ce jour. RFI
Le journaliste correspondant de RFI et de la RTBF en République démocratique du Congo, Patient Ligodi couvrait une marche pacifique organisée par la Coalition Lamuka du tandem Fayulu-Muzito ce mercredi à Masina, commune de l’est de Kinshasa, quand il a été pris à partie et arrêté par les forces de l’ordre avec une étonnante violence. Le journaliste couvrait une manifestation de l’opposition interdite par le gouverneur de la ville de Kinshasa. Cette manifestation populaire était organisée à Kinshasa et dans les provinces par les leaders de la plateforme d’opposition Lamuka pour s’opposer à un possible report des élections prévues fin 2023 en République démocratique du Congo (RDC) et à la politisation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Notre confrère indique que les policiers étaient déjà sur les nerfs à son arrivée sur le lieu de la manifestation. Patient Ligodi explique que les policiers l’ont mis à terre, lui ont pris son téléphone, son enregistreur ainsi que sa montre. Près l’intervention de Martin Fayulu, les policiers lui ont rendu son téléphone, son enregistreur mais ils ont continué à lui porter des coups et sont partis avec sa montre. RTBF
En République Démocratique du Congo, quatre militaires congolais ont été condamnés lundi à la réclusion à perpétuité pour meurtres et deux autres à 20 ans de prison pour viol, au Sud-Kivu, dans l’est du pays. Ces condamnations ont été prononcées par le tribunal militaire de la garnison d’Uvira qui a siégé en audience foraine à Minembwe, où s’étaient déroulés les faits, a précisé le major Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée dans le Sud-Kivu. Les quatre militaires condamnés pour meurtre ont été reconnus coupables d’avoir tué par balles cinq civils – un homme et quatre femmes – sur lesquels ils avaient tiré, le 28 juin pour l’homme, le 30 pour les femmes. Leur défense a annoncé son intention de faire appel. A l’époque, le maire de la ville et un reponsable de la société civile de Minembwe, localité où des conflits à caractère communautaire sont régulièrement signalés, avaient accusé les soldats d’avoir tiré sur des civils qui revenaient du marché. L’armée avait alors nié la responsabilité des soldats, ajoutant que c’était plutôt eux qui étaient victimes de violences dans cette ville où « l’ennemi se cache dans la population », avait dit son porte-parole. AFP/VOA
Les accusations de crimes et délits sexuels contre les casques bleus sont récurrentes dans le pays, mais aucune condamnation n’a été prononcée à ce jour. Le ministère de la défense gabonais a annoncé ouvrir une enquête. L’Organisation des Nations unies (ONU) a décidé le retrait de 450 casques bleus gabonais de sa Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels, a annoncé mercredi 15 septembre le ministère de la défense gabonais. « Ces dernières semaines, des faits d’une particulière gravité, contraires à l’éthique militaire et à l’honneur des armées, commis par certains éléments des bataillons gabonais (…) ont été rapportés », a ainsi expliqué le ministère dans un communiqué. « Suite aux nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement, les Nations unies ont décidé ce jour du retrait du contingent gabonais de la Minusca », et « une enquête a été ouverte par le Gabon », est-il également précisé dans le texte. Le Monde avec AFP
Bonne nouvelle, le Nigeria, première puissance économique du continent, est sorti de sa deuxième récession depuis 2016 au quatrième trimestre, mais la croissance (+ 5 du PIB) est fragile. Sans parler encore d’euphorie, l’heure est quand même au satisfecit puisque ces bons résultats ne sont pas le seul fait du secteur pétrolier. En effet, au second trimestre, le secteur pétrolier s’est contracté de 12,65 % avec une production pétrolière de 1,61 million de barils par jour. Même si le pétrole et le gaz contribuent à 92,8 % du PIB. Le secteur non pétrolier a grimpé de 6,71 %. Toutefois, le financement reste une contrainte majeure pour le gouvernement qui veut rapidement lever les obstacles et atteindre ses objectifs. Le plus peuplé des pays africains a été fortement touché par la pandémie de Covid-19 et la chute des prix du pétrole qu’elle a provoquée en 2020, alors que son économie repose principalement sur ses exportations d’or noir. Si la croissance est de retour, l’insécurité, en particulier les enlèvements et les attaques criminelles, a augmenté cette année, notamment dans le nord-ouest et le centre du pays, alors que l’inflation sur les produits de première nécessité reste particulièrement élevée. Mais l’insécurité pèse lourd dans la bataille de la relance. Le Point