Les implications stratégiques de l’invasion russe de l’Ukraine pour l’Afrique
La Russie tente d’exporter son modèle de gouvernance et d’influence en Afrique. L’invasion de l’Ukraine en est un coup de semonce, avec des implications qui donnent à réfléchir pour la souveraineté et la stabilité de l’Afrique. On s’accorde sur le fait que l’objectif du président russe Vladimir Poutine dans son invasion de l’Ukraine est d’y installer un régime fantoche, malléable aux intérêts de Moscou. Si c’est le cas, cette approche suit le prototype des engagements de la Russie en Afrique de ces dernières années. S’appuyant sur le modèle utilisé en Syrie, la Russie soutient ses mandataires en Libye, en République centrafricaine, au Mali et au Soudan. Moscou lorgne par ailleurs une demi-douzaine des dirigeants africains qui sont, à des degrés divers, vulnérables. Ce faisant, les intérêts et la souveraineté des citoyens africains ont laissé la place aux priorités russes. Cette stratégie de capture des élites reflète les objectifs stratégiques de la Russie en Afrique. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Burkina Faso: sept personnes tuées dans une attaque à Arbinda
Sept personnes ont été tué, lundi matin, dans une attaque terroriste à Arbinda, dans la région du Sahel, dans le nord du Burkina Faso. Quatre victimes sont des volontaires pour la défense de la patrie, les trois autres sont des civils dont une femme. Cet incident intervient au lendemain d’une double attaque qui a fait 15 morts, lundi vers Dori, à une centaine de kilomètres à l’est d’Arbinda. C’est au niveau d’un château d’eau, dans le Sud-Ouest de la périphérie d’Arbinda que des hommes armés ont attaqué lundi 15 mars dans la matinée. Selon Ouarem Boureima, l’ancien maire de la ville, leur mode opératoire reste toujours le même : une dizaine d’hommes arrivent à moto, saccagent les puits, pompes ou châteaux d’eau, agressent les populations et repartent. RFI
RDC : une cinquantaine de morts dans des attaques des ADF en Ituri
Une cinquantaine de civils ont été tués dans des attaques menées par des présumés rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) contre plusieurs villages dans la province troublée de l’Ituri, dans le nord-est de la RDCongo, a-t-on appris lundi de source locale. « Quatre villages ont été attaqués par des rebelles ougandais de l’ADF » qui ont tué 19 personnes dimanche dans le territoire d’Irumu, a déclaré à l’AFP Christophe Munyanderu, coordonnateur de la Convention pour le respect des droits de l’homme en Ituri, une ONG locale. Il s’agit des villages « Carrière où on a perdu 8 civils, à Apakolu 4 civils, à Apamayaya 2 et à Kimautu on a 5 morts », a-t-il détaillé. Lundi, les villages Apende et Ndimo ont aussi été la cible d’attaques des ADF qui y ont tué respectivement « 18 et 15 civils. Au total, on comptabilise au moins 52 civils tués entre dimanche et ce lundi », a ajouté M. Munyanderu, indiquant qu’il s’agissait d’un bilan encore provisoire. RTBF
Dans l’est de la RDC, les ADF, un ennemi insaisissable pour les populations et pour l’armée
Environ 5 000 familles se sont réfugiées comme lui depuis la fin du mois de novembre à Mangina, située à la limite de la province de l’Ituri. La ville n’est pourtant pas épargnée par les incursions de groupes armés, qui sont plus d’une centaine dans cette région en proie à la violence depuis plus de vingt ans. Mais « c’est pire chez nous », déplore un vieillard originaire d’Ituri, arrivé en fin d’année. Depuis son arrivée à Mangina, ce doyen habite avec son épouse, et une soixantaine de ménages, dans un hangar en bois, que les ONG locales ont divisé en pièces de deux mètres carrés chacune. Tous racontent avoir fui les attaques des ADF. Le Monde
Mali: l’UE maintiendrait la mission EUTM si les militaires formés ne travaillent pas avec Wagner
Le service européen d’action extérieure dirigé par Josep Borrell aurait écrit le 9 mars au ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop pour demander des garanties en vue du maintien de la mission EUTM de formation des soldats des Forces Armées maliennes. Les Européens voudraient être sûrs que les quelque 16 000 militaires maliens formés par l’EUTM ne se retrouvent pas un jour sous la direction des mercenaires russes du groupe Wagner. C’est le but de cette lettre qu’aurait envoyé le chef de la diplomatie européenne au ministre des Affaires étrangères maliens. À Bruxelles, le service européen d’action extérieure ne confirme pas le contenu de la lettre de Josep Borrell à Abdoulaye Diop. Une telle lettre est « par nature confidentielle », selon la diplomatie européenne, qui voit par ailleurs une bonne raison pour ne pas s’attarder sur son contenu, à savoir le fait que « la décision n’est pas encore prise ». RFI
Mali : Human Rights Watch dénonce l’exécution des civiles au Mali
Il y a eu une recrudescence des meurtres de civils au Mali par des soldats et des djihadistes, déclare Human Rights Watch (HRW). L’organisme de défense des droits de l’homme déclare qu’au moins 107 civils – dont des commerçants, des chefs de village et des enfants – avaient été tués dans le centre et le sud-ouest du Mali depuis décembre. Les soldats sont accusés d’au moins 71 morts civiles au cours de la période tandis que les djihadistes sont liés à 36 morts. L’organisme de défense des droits de l’homme déclare qu’au moins 107 civils – dont des commerçants, des chefs de village et des enfants – avaient été tués dans le centre et le sud-ouest du Mali depuis décembre. Les soldats sont accusés d’au moins 71 morts civiles au cours de la période tandis que les djihadistes sont liés à 36 morts. … Le conflit malien entre l’armée, les milices ethniques et les djihadistes dure depuis une décennie. Des centaines de civils ont été tués pendant cette période, indique HRW. « La plupart de ces meurtres ont été commis dans le centre du Mali, qui depuis 2015 constitue l’épicentre de la violence, des exactions et des déplacements », précise le rapport. BBC
La force Barkhane n’a pas l’intention de se déployer au Burkina
L’opération Barkhane ne va pas se déployer au Burkina Faso. C’est ce qu’a fait savoir la semaine dernière le Général Laurent Michon, commandant de la force Barkhane, de passage à Ouagadougou. Dans le pays, les populations ne semblent d’ailleurs pas favorables à une éventuelle arrivée de Barkhane. Le patron de Barkhane, le général Laurent Michon devant les journalistes rassure. Il n’y aura pas de redéploiement de Barkhane au Burkina Faso. La force selon le général français se retire du Mali et n’a aucune l’intention de s’installer ni au Burkina, ni au Niger voisin. À Ouagadougou on n’est pas favorable à une éventuelle implantation de Barkhane dans le pays. … L’armée française dit cependant rester dans la zone des trois frontières et engagée à lutter contre le terrorisme. Elle pourra assister les armées des pays du Sahel qui manifesteront le besoin. Mais le commandant de Barkhane est clair. Ils ne vont pas combattre dans des pays où sont engagés des mercenaires russes, comme déjà au Mali. VOA
L’Égypte a exécuté sept condamnés à mort
Sept personnes condamnées pour des attaques ont été exécutées cette semaine en Égypte, ont indiqué vendredi des ONG de défense des droits humains dont l’une a critiqué « l’absence de critiques internationales ». L’Égypte est le troisième pays qui exécute le plus au monde selon Amnesty International. Trois hommes condamnés pour une attaque revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI) qui avait tué huit policiers au Caire en 2016 ont été pendus, ont indiqué à l’AFP des sources policières et judiciaires. Quatre autres, condamnés pour une autre attaque, ont été également pendus, selon des ONG locales des droits humains. Dans la foulée du coup de force contre le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, les attaques contre forces de sécurité et représentants de l’État s’étaient multipliées avant de n’être plus cantonnées aujourd’hui qu’à une insurrection en perte de vitesse dans la péninsule du Sinaï. AFP
Éthiopie: une vidéo montre l’exécution de civils par des militaires et des miliciens amharas
Selon les autorités éthiopiennes, cette vidéo particulièrement horrible a été tournée fin février dans la région où se trouve le barrage de la Grande renaissance éthiopienne. Il s’agit de la mise à mort de civils tigréens par des soldats de l’armée fédérale et des miliciens amharas. C’est une séquence de cinq minutes, particulièrement épouvantable. On y voit une foule de soldats et de civils armés, d’autres non armés, parlant l’Amharique et rassemblés autour d’un bûcher fait de bois et de paille. Et on y voit des hommes attachés être tout simplement jetés dans le feu, l’un d’eux étant manifestement encore vivant, sous les moqueries et les injures de l’attroupement. RFI
Ali Bongo veut rempiler et “perpétuer la dynastie présidentielle” au Gabon
Jamais deux mandats sans en tenter un troisième… Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo, s’est dit prêt à se présenter à nouveau à l’élection présidentielle, qui aura lieu en 2023. La revue de presse de RFI dresse un état des lieux des réactions dans la presse africaine. Au pouvoir depuis 2009, Ali Bongo Ondimba (ABO) est-il sur le point de briguer un troisième mandat ? L’élection présidentielle au Gabon est prévue pour août 2023, mais des candidats se sont déjà déclarés et le président sortant s’est positionné. … “Ali Bongo prendra-t-il le risque de franchir le Rubicon ?” s’interroge Le Pays. Oui, répond le journal burkinabé. “Car il est l’otage d’un entourage tribal et familial qui met le pays d’autant plus frénétiquement en coupe réglée qu’il craint la fin de son règne et le début de toutes les incertitudes, avec les nombreuses casseroles que les uns et les autres ont pu traîner après avoir arpenté les couloirs du palais de marbre plusieurs décennies durant.” Courrier International
Algérie : le MAK dénonce la répression des kabyles par la junte du général Chengriha
Le Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK) a dénoncé le recours de la junte militaire algérienne du général Saïd Chengriha « à la torture » et à « des pratiques dégradantes » à l’encontre des militants kabyles arrêtés dans le sillage du projet ‘’zéro kabyle’’, dans un communiqué publié le lundi 13 mars. Le GPK évoque une « cellule » jouissant d’une impunité totale, dirigée par Djebar Mehanna et Hocine Abdelhamid, des officiers des services de renseignement, chargés « de terroriser » les militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et tout kabyle « assumant sa kabylité ». « Les militaires algériens chargés de terroriser les militants du MAK, sous l’infâme direction de Djebar Mehanna et Hocine Abdelhamid, ont redoublé d’acharnement, y compris contre nos sympathisants, voire contre tout Kabyle assumant sa kabylité. Sahel-Intelligence
Algérie : trois ans après la chute de Bouteflika, le pays a-t-il changé ?
Théorisé par Abdelmadjid Tebboune au moment de son accession au pouvoir, le concept d’« Algérie nouvelle » devait marquer la rupture avec l’ancien régime. En cette année de 60e anniversaire de l’indépendance, la nation a-t-elle vraiment changé de visage ? Alger, début février 2019. Le président Abdelaziz Bouteflika, installé au palais d’El-Mouradia depuis 1999, brigue un cinquième mandat en dépit d’une santé chancelante. Fratrie, ministres, oligarques, généraux : tous se mettent alors en ordre de bataille pour assurer à ce président valétudinaire son maintien au pouvoir, et permettre aux membres de ce clan de continuer à faire main basse sur les richesses du pays. JeuneAfrique
Centrafrique : Maxime Mokom, ex-chef d’une milice anti-balaka, remis à la CPI
Maxime Mokom, suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis à Bangui et dans d’autres localités de la République centrafricaine en 2013 et 2014, a été remis lundi à la Cour pénale internationale par le Tchad. La République du Tchad a remis, lundi 14 mars, à la Cour pénale internationale l’ex-chef d’un groupe armé anti-balaka, Maxime Mokom, suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Centrafrique, a indiqué la CPI. Maxime Mokom était le chef d’un groupe armé anti-balaka (milices autoproclamées d’autodéfense) allié aux principaux groupes armés qui opéraient en Centrafrique. Il était en 2019 devenu ministre chargé du Désarmement, de la Démobilisation, de la Réinsertion et du Rapatriement (DDRR). L’homme est suspecté de crimes qui auraient été commis à Bangui et dans d’autres localités de la République centrafricaine en 2013 et 2014, a indiqué la CPI dans un communiqué. France24
Zambie : Coopération avec la Chine
Le gouvernement zambien souhaite renforcer ses relations avec la Chine dans les domaines de la gestion des forêts, de l’économie verte et du changement climatique, a indiqué le ministre zambien de l’Économie verte et de l’Environnement, Collins Nzovu. « La Zambie est disposée à créer un environnement favorable à une coopération mutuellement avantageuse avec la Chine en vue de renforcer sa résilience climatique », a déclaré M. Nzovu lors d’une réunion virtuelle avec l’ambassadeur de la République populaire de Chine en Zambie, Li Jie. Il a également ajouté que son pays aspire à renforcer sa coopération avec la Chine en matière de production et de diffusion d’informations météorologiques, afin de faciliter la prise de décision en matière de protection et de gestion de l’environnement. Sahel-Intelligence
Afrique du Sud : aux abords du Cap, l’eau manque
Il y a quatre ans, la région du Cap en Afrique du Sud subissait la pire sécheresse de son histoire, et son barrage était à sec. Depuis, les réserves d’eau de la ville sont proches de leurs capacités maximales. Mais derrière les montagnes l’eau reste une denrée rare. Les habitants du Township de Kayelitsha font des réserves en vue des prochaines coupures d’eau et remplissent minutieusement des barils, au cas où l’eau viendrait à manquer. … Les seuls points d’eau disponibles sont rattachés aux toilettes de la ville, où plusieurs centaines de milliers de personnes vivent, et ce nombre ne cesse de croître. Tous espèrent accéder à une vie prospère aux abords de la capitale sud-africaine. … Selon un rapport de la Banque Mondiale, l’Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire au monde. Et le changement climatique pourrait encore plus aggraver ces disparités. AfricaNews/AFP