L’incapacité des système politiques africains à accommoder la participation, la contestation et le partage du pouvoir reflètent l’absence de légitimité et de responsabilité qui sont au cœur de nombreux conflits armés sur le continent. Seize pays africains subissent un conflit armé soutenu. Si chacun résulte de ses propres circonstances, quelques motifs sont évidents, le premier étant le rôle de la gouvernance. Les trois quarts des pays africains (12 sur 16) qui subissent un conflit armé ont des gouvernements soit autoritaires soit semi-autoritaires. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
En Centrafrique, une fraction des électeurs a été appelée aux urnes ce dimanche 14 mars, pour le second tour des élections législatives. On a voté aussi dans les circonscriptions où le premier tour de scrutin, le 27 décembre dernier, a été annulé ou empêché pour des raisons de sécurité. À la fermeture des bureaux de vote, aucun incident majeur n’a été signalé même si la Minusca confirme que le vote a été empêché dans certaines zones du pays. … Aucun incident majeur n’a été rapporté à Bangui. Le scrutin s’est déroulé dans le calme malgré quelques dysfonctionnements relevés à certains endroits. Parfois il manquait de l’encre ou bien des listes électorales n’avaient pas été distribuées, relèvent les observateurs du réseau Arc-en-ciel. … Ce scrutin était important pour le pays qui a besoin de renouveler son Assemblée nationale avant le 3 mai, comme l’impose la Constitution. Avec le couvre-feu à 20h, il était difficile d’avoir de la visibilité sur la fin du processus dimanche soir. L’autorité nationale des élections devrait donner plus de précisions ce lundi. RFI
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, vendredi, une résolution visant à déployer progressivement près de 3 000 Casques bleus supplémentaires en Centrafrique. Le pays est toujours sous la menace de groupes armés cherchant à renverser le pouvoir. Des renforts de Casques bleus pour stabiliser la Centrafrique. Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, vendredi 12 mars, une résolution prévoyant d’augmenter progressivement de près de 3 000 soldats de la paix les effectifs de la Minusca, sa force déployés dans le pays. Rédigé par la France, le texte a été adopté par 14 membres du Conseil sur les 15, seule la Russie, active en Centrafrique, s’abstenant, selon des diplomates. Dans un communiqué, l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, a assuré que « cette résolution donne à la Minusca les moyens de continuer à remplir son mandat pour protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire ». France24 avec AFP
Le phénomène se produit souvent à l’occasion d’une élection ou d’une manifestation de l’opposition : l’accès aux réseaux sociaux ou à internet est bloqué, officiellement par mesure de précaution et pour empêcher la propagation de messages appelant à la violence. La chronique récente des tensions politiques en Afrique en est l’illustration. L’organisation NetBlocks a ainsi confirmé le 5 mars une restriction au Sénégal de l’accès aux réseaux sociaux et services de messagerie : l’usage de Facebook, YouTube, WhatsApp et Telegram pour partager des photos et vidéos a été réduit à quasiment zéro. Cette chute du réseau a coïncidé avec l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko deux jours plus tôt et les manifestations violentes qui ont suivi dans plusieurs villes du Sénégal. Au Niger, notre correspondant Marou Madougou Issa a confirmé une coupure du réseau internet fixe et mobile durant dix jours : du 23 février durant la nuit au 5 mars aux alentours de 23h30, heure locale (22h30 GMT). DW
Selon un nouveau bilan du M2D, la coalition qui soutient l’opposant Ousmane Sonko, le bilan des récentes émeutes s’élève désormais à treize morts, dix selon une source gouvernementale. Et près de 600 blesses, selon la Croix-Rouge. À la demande des guides religieux, Ousmane Sonko a donc dû accepter de suspendre les manifestations. Il ne pouvait faire autrement quelques jours après les pires heurts que le pays a connus depuis une décennie. C’eut été prendre le risque de s’aliéner une partie de l’opinion. « Le système des confréries est tellement puissant, même pour l’opposant antisystème », ironise un analyste. Ce faisant, c’est une opportunité pour lui de se présenter en homme politique responsable, mais il n’abandonne pas la rue pour autant. Un cadre du M2D prévient : « Cela dépend du traitement qui sera fait de nos exigences. Mais manifester est un droit que nous comptons bien exercer dans sa plénitude. » « En retour », le mouvement de contestation a en effet transmis un « mémorandum en dix points ». Le M2D exige notamment la « libération immédiate » de ceux qu’il considère comme des « prisonniers politiques », la « fin du complot contre Ousmane Sonko » et réclame également que soit reconnue « publiquement l’impossibilité constitutionnelle et morale » du président Macky Sall « à briguer un troisième mandat » en 2024. RFI
Le général Amadou Haya Sanogo, qui dirigeait la junte qui a mené le coup d’État contre Amadou Toumani Touré (ATT), ne sera pas poursuivi dans l’affaire de l’assassinat de 21 bérets rouges en 2012. Les juges de la Cour d’appel de Bamako ont prononcé l’abandon de la procédure, ce lundi 15 mars. Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés ont été exonérés par la Cour d’appel de Bamako de toutes poursuites judiciaires dans le cadre du procès de l’assassinat des 21 bérets rouges en 2012. Ils ont bénéficié de la loi d’entente nationale adoptée en 2018 et qui vise à « concrétiser la politique de la restauration de la paix et de la réconciliation ». Les familles et proches des victimes, elles, ont trouvé un accord avec le gouvernement, leur permettant d’être indemnisées. Jeune Afrique
Suite de notre série de reportages dans le nord du Mali. Dans les environs de la localité de Tessalit, des sites d’orpaillages sont pris d’assaut en dehors de toute règlementation de l’État malien. Alors les jihadistes imposent leur loi aux exploitants, aux vendeurs et acheteurs du métal jaune. Parmi les exploitants, il y a des locaux, mais certains viennent de loin. Du Soudan, du Burkina Faso, et d’autres pays africains. Selon les témoins, dans les environs de Tessalit, on les retrouve sur une quinzaine de site d’extraction et de traitement du métal jaune. De gros moyens sont mobilisés par de petits investisseurs qui convoient dans cette partie du Mali : marteaux piqueurs, compresseurs et même des générateurs. Des enfants mineurs feraient partie des orpailleurs qui travaillent pour des personnes fortunées. Comme les adultes, ils ont des contrats, gagnent plutôt bien leur vie. RFI
Le diplomate tchadien quitte Bamako et la Minusma pour devenir le chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. La double information circulait depuis un mois dans les couloirs du siège de l’ONU à New York. Elle est désormais presque officielle depuis l’adoption début mars, par le Conseil de sécurité, des propositions de nominations soumises par le secrétaire général, António Guterres. Le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, âgé de 64 ans, cédera le 1er avril son poste bamakois de représentant spécial et de chef de la Minusma au Mauritanien El Ghassim Wane et occupera, à compter de cette date, celui de représentant spécial, chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, basé à Dakar. Jeune Afrique
Les activités parlementaires reprennent ce lundi 15 mars. La session ordinaire de mars est très attendue dans le pays. Elle intervient au lendemain des changements politiques et le renversement de la majorité. C’est désormais l’Union sacrée pour la nation qui remplace la coalition FCC/Cach. Ce nouveau départ sera marqué par la nomination d’un gouvernement de l’Union sacrée pour la nation, l’équipe du Premier ministre Sama Lukonde. L’un des points importants à l’ordre du jour de cette session ordinaire c’est la présentation et l’investiture. Le Premier ministre déjà nommé a eu à consulter les différentes composantes de la société congolaise, acteurs politiques, membres de la société civile et autres personnalités qui ont adhéré à la vision du président Félix Antoine Tshisekedi. D’autres points sont à l’ordre du jour et ils risquent d’être clivants, notamment sur le renouvellement de la Commission électorale nationale indépendante. La question est en discussion au Parlement depuis le mois d’octobre. Qui pour remplacer Corneille Nangaa à la tête de la Céni ? RFI
Une dizaine de civils ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi 15 mars à la commune rurale de Bulongo, à une vingtaine de km au Nord Est de la ville de Beni sur l’axe Beni-Kasindi (Nord-Kivu), lors de l’incursion des présumés rebelles ougandais des ADF. Selon des sources locales qui livrent ce bilan provisoire, d’autres personnes sont personnes portées disparues. Les sources locales renseignent que c’est aux environs de 22 heures (heure locale) dans la nuit de dimanche que ces ADF ont fait incursion dans a commune rurale de Bulongo quand la population s’était déjà endormie. Ces rebelles ont tué par machette dix civils, témoigne un habitant de Bulongo. Radio Okapi
L’élection présidentielle du 21 mars au Congo-Brazzaville « doit se faire dans la paix, la transparence et le respect des règles du jeu », a déclaré samedi l’ex-chef rebelle pasteur Ntumi, qui avait pris les armes après la réélection du président Denis Sassou Nguesso lors du précédent scrutin en 2016. L’élection « ne doit pas être l’occasion de réveiller les vieux démons de la division », a ajouté Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, en recevant une vingtaine de journalistes à Mounkala, une bourgade située entre Brazzaville et Pointe-Noire, dans une région du Pool considérée comme le grenier agricole du Congo-Brazzaville. Sept candidats se présentent le 21 mars, parmi lesquels le président sortant Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 au pouvoir. AFP
Au Bénin, le Front pour la restauration de la démocratie a organisé hier dimanche un meeting géant à Parakou pour exiger la libération de l’ancienne ministre Reckya Madougou, originaire de cette ville. Cette femme politique de 46 ans est depuis le 5 mars en détention provisoire pour « financement du terrorisme » après avoir vu sa candidature à la présidentielle du 11 avril prochain rejetée. “Le gouvernement béninois ne nous sort aucune preuve de ces accusations. Et eux-mêmes disent qu’ils n’ont pas encore ces preuves d’accusations. Et nous, nous savons que cette dame dérange, elle vient sur le champ politique des élections alors qu’elle n’est pas attendue. Donc, on sait qu’elle a les moyens financiers de gagner les élections contrairement à beaucoup de candidats qui sont là, qui n’ont pas les moyens financiers.” RFI
Les structures de soins de la région éthiopienne du Tigré ont été « détruites de façon délibérée et généralisée », et certaines sont occupées par des soldats, a déclare lundi Médecins Sans Frontières (MSF) dans un communiqué. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, a lancé début novembre dans cette région une intervention militaire visant à renverser le parti local au pouvoir, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), accusé d’avoir fait attaquer des bases de l’armée fédérale. « Les structures de soins de la région éthiopienne du Tigré ont été pillées, vandalisées et détruites de façon délibérée et généralisée selon les observations des équipes de Médecins Sans Frontières sur place », déclare l’ONG dans un communiqué publié lundi. Belga
L’ONG de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW), dénonce les violences commises par les séparatistes en zone anglophone, au Cameroun, dans un rapport rendu public, le vendredi 12 mars. Ces séparatistes, pour la plupart, ont délaissé leurs revendications idéologiques et sont devenus des criminels organisés en de multiples groupes armés, estime l’organisation. Si l’armée est souvent accusée d’exactions, les autorités ont fait de réels efforts, note la chercheuse de HRW, Ilaria AllegrozziI. Par contre, les insurgés multiplient les violences, notamment ces deux derniers mois, contre les autorités mais aussi contre les civils. RFI
Plus de 63 000 personnes fuyant le conflit au Cameroun anglophone ont trouvé refuge dans le pays voisin. Au camp d’Ikyogen, des milliers d’entre elles tentent de se réinventer une vie. La ville d’Ikyogen est nichée au pied de collines pelées qui marquent la frontière entre le Cameroun et le Nigeria. A la sortie de ce bourg sans âme, une route poussiéreuse débouche sur un camp où quelque 9 300 réfugiés camerounais tentent de se réinventer une existence. Entre les arbres s’alignent les maisonnettes de briques aux toits de tôle et les tentes blanches où se serrent des familles entières à la nuit tombée. Des hommes et des femmes qui ont fui la guerre civile déchirant les régions anglophones du Cameroun et ont trouvé refuge au Nigeria, après des mois de voyage éreintant. Le Monde
Le Kenya ne participera pas aux audiences qui doivent débuter lundi, devant Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, sur le différend frontalier l’opposant à la Somalie, a annoncé le gouvernement kényan dans un communiqué. La Somalie et le Kenya s’opposent depuis plusieurs années sur le tracé de leur frontière maritime dans l’océan Indien, avec en jeu une vaste zone de 100 000 km2 riche en poissons et en potentiels hydrocarbures. Dans cette lettre, transmise jeudi à la CIJ, principal organe judiciaire de l’ONU, le Kenya dit informer la Cour « qu’il ne participera pas aux audiences » sur ce dossier, prévues à partir du 15 mars. Africa News avec AFP
C’est désormais l’horizon que se fixe l’Union africaine (UA) pour vacciner au moins 60 % de la population du continent. Si 22 pays ont commencé à recevoir leurs premières doses grâce au mécanisme de solidarité internationale Covax, parvenir à cet objectif dès cette année, comme cela avait été initialement envisagé, apparaît hors de portée. Le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’UA (Africa CDC), John Nkengasong, a annoncé lors de son point de presse hebdomadaire, jeudi 11 mars, qu’une campagne baptisée « Vaccinate Africa 2022 » serait lancée dans les prochaines semaines, dans l’esprit d’« unité » que met en avant l’institution panafricaine depuis le début de la pandémie. « Aucun pays ne doit être laissé derrière », a-t-il insisté. Sinon, « le monde sera vacciné et les Africains subiront des restrictions dans leur circulation ». La campagne doit mobiliser les populations en les invitant à venir se faire vacciner massivement dans de grands centres de vaccination qui seront installés notamment dans les stades. Le Monde
Le chanteur sénégalais Thione Seck, membre de la légendaire formation Orchestra Baobab dans les années 1970 avant d’être sacré roi de la musique mbalax, est décédé dimanche 14 mars d’une maladie à Dakar, à l’âge de 66 ans. Issu d’une famille de griots, Thione Ballago Seck – de son nom complet – était considéré comme l’un des seigneurs de la musique sénégalaise avec Youssou N’Dour, Omar Pène, Ismaël Lô ou encore son fils, Wally Seck, aujourd’hui l’un des chanteurs les plus populaires d’Afrique de l’Ouest. « Nous avons perdu un grand homme, un parolier, notre grand frère », a déclaré le plus célèbre d’entre eux, Youssou N’Dour, après avoir réconforté la famille du chanteur à l’hôpital de Dakar où il est décédé dans la matinée. Le Monde avec AFP