Le conflit au Soudan fragilise ses voisins
[Infographie] Le conflit entre les factions militaires rivales du Soudan provoque des déplacements massifs de population qui mettent à rude épreuve les systèmes de survie déjà fragiles de la région. Le conflit entre les forces armées soudanaises (SAF) commandées par le général Abdel Fattah al Burhan et les forces de soutien rapide (RSF) dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalo a plongé dans la tourmente une région déjà éprouvée par des niveaux records de stress humanitaire. Avant même le déclenchement du conflit au Soudan, plus de 13 millions de personnes au Soudan et dans ses sept voisins étaient des réfugiés ou des personnes déplacées ’en interne. Plus de 40 millions de personnes dans ces pays étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Les ressources destinées à aider ces populations seront encore plus sollicitées. Cette réalité souligne que chacun des voisins du Soudan est actuellement ou a récemment été aux prises avec son propre conflit ou sa propre instabilité politique. Elle met également en évidence les effets cumulés que les crises de la région ont les unes sur les autres. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Des milliers de Sénégalais manifestent contre un troisième mandat de Macky Sall
Des milliers de Sénégalais se sont rassemblés vendredi à Dakar pour protester contre l’éventualité d’un troisième mandat du président Macky Sall et pour soutenir l’opposant Ousmane Sonko, visé par la justice à l’approche de la présidentielle de février 2024, selon l’AFP. Alors que le président sénégalais Macky Sall entretient le flou sur la possibilité de concourir pour un troisième mandat, des milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi à Dakar pour faire pression sur leur dirigeant et soutenir l’opposant Ousmane Sonko, visé par la justice à l’approche de la présidentielle de février 2024, a constaté l’AFP. Cette manifestation à l’appel du « Mouvement des forces vives du Sénégal F24 », collectif de plus de 170 organisations politiques et de défense des droits créé il y a un mois, a été autorisée par les autorités. France24 avec AFP
Sénégal: heurts en Casamance à la veille du procès d’Ousmane Sonko
Des heurts ont opposé les forces de l’ordre et de jeunes supporteurs de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko lundi matin à Ziguinchor, en Casamance (sud), à la veille du procès pour viols prévu contre ce dernier, a constaté un correspondant de l’AFP. Des groupes de jeunes ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, a-t-il rapporté. Les sympathisants de M. Sonko ont établi des barrages dans certaines rues à l’aide de blocs de pierre et de troncs, et brûlé des pneus. M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes, est supposé se trouver à Ziguinchor, la ville dont il est maire, alors qu’il doit être mardi à Dakar pour un procès pour viols et menaces de mort sur une employée d’un salon de beauté de la capitale. M. Sonko se dit la cible d’un complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle de 2024. Il a annoncé qu’il ne répondrait plus aux convocations de la justice, instrumentalisée selon lui. Il s’expose à être amené de force au tribunal ou à être jugé par contumace. AFP
Au Soudan, un exode massif et pas d’issue en vue après un mois de guerre
Avant la guerre, le Soudan s’engluait dans le marasme politique et économique. Après un mois de combats entre les troupes des deux généraux qui se disputent le pouvoir, le pays menace de sombrer. Les affrontements ne faiblissent pas. L’armée régulière soudanaise a conduit lundi 15 mai des frappes aériennes le long du Nil,au nord de Khartoum, alors qu’elle tente de repousser les forces rivales paramilitaires, ont indiqué des témoins. La guerre entre l’armée, que dirige le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 750 morts, des milliers de blessés et près d’un million de déplacés et de réfugiés. Dans ce pays de 45 millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde, la population vit dans la peur et la faim. À Khartoum et au Darfour, rares sont ceux qui sortent acheter à manger par peur des balles perdues. Le tiers de la population qui dépendait de l’aide alimentaire internationale en est désormais privé, celle-ci ayant été pillée ou interrompue à la suite de la mort de 18 travailleurs humanitaires. France24 avec AFP
Le Soudan, eldorado des mercenaires étrangers
Des combattants venus du Mali, du Tchad et du Niger soutiendraient les miliciens du général « Hemetti », qui bénéficieraient aussi d’armes en provenance de Libye. … Depuis des décennies, le recours aux milices au Soudan représente une activité lucrative : soit Khartoum leur sous-traite la répression de minorités ethniques ou de mouvements armés, soit elle loue leurs services sur des terrains de guerre étrangers. Ainsi, du Darfour au Mali en passant par la Libye, la Centrafrique ou la Russie, les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », ont tissé de longue date des liens à l’étranger. Un temps, ces paramilitaires redoutés ont combattu au Yémen pour les Saoudiens et les Emiratis, en Libye pour différents camps ou ailleurs dans le Sahel. Maintenant que la guerre est sur leur sol, les FSR publient sur les réseaux sociaux des vidéos de combattants leur exprimant leur soutien au Tchad ou au Niger. Pour Abdel Fattah Al-Bourhane, chef de l’armée soudanaise et grand rival d’Hemetti, des « mercenaires venus du Tchad, de Centrafrique et du Niger » combattent au sein des forces ennemies. L’armée a même assuré récemment avoir tué « un sniper étranger ». L’envoyé de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, l’a aussi répété : « Le nombre de mercenaires venus du Mali, du Tchad et du Niger pour soutenir les FSR n’est pas insignifiant. » Des témoins à Khartoum assurent avoir entendu des combattants des FSR parler français, semblant suggérer qu’ils soient tchadiens. Le Monde avec AFP
Burkina Faso : une nouvelle attaque attribuée à des djihadistes fait au moins 33 morts parmi les civils
Le Burkina Faso a subi une nouvelle attaque de djihadistes présumés, déplorant la mort de trente-trois civils dans un village de l’ouest du pays. … Des sources locales ont confirmé la présence d’assaillants « lourdement armés » et « à bord de motos », qui ont « tiré » sur les maraîchers « sans distinction », précisant que les victimes ont été inhumées vendredi. Des habitants de Tchériba affirment également que trois personnes ont été blessées par balle. Ils rapportent des incendies d’habitations et de greniers, avant le repli des auteurs de l’attaque. … A la mi-avril, les autorités de la transition au Burkina Faso ont également décrété la « mobilisation générale », afin de « donner à l’Etat tous les moyens nécessaires » pour faire face aux attaques djihadistes. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts − civils et militaires − selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés. Le Monde avec AFP
Le Burkina Faso franchit la barre des deux millions de déplacés internes
Le Burkina Faso a franchi la barre des 2 millions de déplacés internes fin mars. C’est ce qu’a annoncé vendredi 12 mai le Conseil national de secours et de réhabilitation (Conasur), dans son rapport mensuel. Nombre d’habitants, en majorité des enfants, des régions du Sahel, du Centre-Nord et du Nord, ont fui leurs habitations en raison de la menace des groupes armés terroristes. Ils ont rejoint les villes alentours, plus rassurantes, mais vivent souvent dans une grande précarité. RFI
Manifestation réprimée au Tchad : 77 personnes condamnées à la prison vont être graciées
Soixante-dix-sept personnes ont été condamnées à de la prison ferme après une manifestation contre le pouvoir réprimée dans le sang en octobre 2022 au Tchad, a annoncé dimanche 14 mai le procureur général de N’Djamena, mais la présidence tchadienne a indiqué qu’elles seraient graciées. Une centaine de personnes comparaissaient pendant plusieurs jours et jusqu’à samedi devant la cour d’appel de N’Djamena, dont les audiences se déroulaient dans la prison de haute sécurité de Koro Toro où elles étaient détenues, à 600 kilomètres de la capitale tchadienne. Soixante personnes ont été condamnées à des peines allant de 18 mois à 5 ans de prison ferme pour des délits mineurs, notamment « d’attroupement non autorisé », a indiqué à l’AFP Mahamat El Hadj Abba Nana, procureur général de la cour d’appel de N’Djamena. … Les manifestants répondaient à l’appel de l’opposition à se mobiliser pacifiquement contre la prolongation de deux ans au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno en octobre. Le Monde avec AFP
Élections en Mauritanie: le pays toujours dans l’attente des résultats par la Ceni
Samedi 13 mai dernier, 1,8 million d’électeurs étaient appelés à choisir leurs députés, maires et conseillers régionaux. Tous les regards sont tournés vers la Commission électorale indépendante (Ceni), qui annonce les résultats au compte-goutte depuis ce dimanche 14 mai. Ce triple scrutin est crucial pour le parti au pouvoir El Insaf du président Mohamed Ould Cheikh el-Ghazouani, qui fait face au jugement des urnes pour la première fois depuis son élection en 2019. Le premier concurrent d’El Insaf est le parti islamiste Tawassoul, qui veut confirmer son statut de première force d’opposition. Le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid, qui est arrivé deuxième lors de la présidentielle, a rejoint le parti Sawab qui espère bénéficier de sa popularité. Après les multiples dysfonctionnements observés durant le scrutin de samedi, et dénoncés par de nombreux partis, dont la formation au pouvoir, la Ceni se sait attendue sur l’annonce des résultats. Depuis hier matin, ses membres se relaient à la télévision, et égrènent en direct les scores moughataa par moughataa, le nom donné aux circonscriptions mauritaniennes. RFI
Kenya: Ruto et Odinga se disent confiants dans des discussions pour régler leurs différends
Ce sont des images qui ont fait couler beaucoup d’encre ce week-end au Kenya. Le président William Ruto et l’opposant Raila Odinga se sont côtoyés samedi 13 mai, d’abord à un enterrement puis dans les gradins d’une compétition sportive. Ils se sont retrouvés à nouveau lors d’un match de foot à Nairobi dimanche. C’était la première fois qu’ils apparaissaient en public dans un même évènement depuis l’élection présidentielle d’août dernier. Une élection toujours contestée par le candidat perdant, Raila Odinga. Il a organisé plusieurs manifestations ces deux derniers mois pour protester contre le gouvernement. Voir les deux hommes ensemble à trois reprises en un week-end a donc donné lieu à de nombreuses spéculations au Kenya. RFI
La Gambie présente un projet détaillé pour juger Yahya Jammeh
Yahya Jammeh et ses complices bientôt sur le banc des accusés ? Après avoir tergiversé pendant des années, le gouvernement gambien avait annoncé il y a une année son intention de poursuivre l’ancien dictateur et 69 de ses complices conformément à une des recommandations de la Commission vérité et justice de son pays, qui avait pointé notamment des crimes d’assassinats, d’actes de tortures, de disparitions forcées, de viols. RFI
La santé des dirigeants tunisiens, un secret bien gardé
En s’abstenant de toute apparition publique pendant quelques jours fin mars, Kaïs Saïed a alimenté inquiétudes, rumeurs et spéculations sur une éventuelle vacance du pouvoir… dans un pays où la santé des présidents reste un sujet tabou. … En mars 2023, la situation a changé : les détracteurs sont nombreux et le pays sous tension. La polémique sur la problématique institutionnelle liée à une éventuelle incapacité du chef de l’État à gouverner a été, cette fois, initiée par un professeur de droit qui se trouve être, également, un ancien proche de Saïed : Amine Mahfoudh. En évoquant en détail les enjeux d’une hypothétique vacance du pouvoir, il a donné du grain à moudre à l’opposition et à de nombreux commentateurs sur les réseaux sociaux, au point que le locataire de Carthage a dénoncé ce qu’il appelle « un degré de folie jamais connu en Tunisie ». Jeune Afrique
Pièces d’or ou tokens, quand le Zimbabwe cherche une alternative au dollar
Le pays souffre d’un mal pire que la dollarisation, c’est le manque de transparence, financière comme statistique. Et ce n’est pas l’introduction d’une monnaie numérique qui va tout résoudre. Depuis le 4 mai, contre des dollars zimbabwéens ou des devises étrangères, on peut se procurer les nouveaux tokens émis par la banque centrale. Montant minimum pour les particuliers, 10 dollars, contre 5 000 pour les entreprises. Les jetons sont négociables et peuvent être utilisés pour régler des transactions. Ils doivent être conservés pendant 180 jours sur des comptes spéciaux que les banques vont créer. Mais pour que l’introduction de cette monnaie numérique adossée à l’or soit efficace, c’est-à-dire qu’elle donne confiance aux éventuels acheteurs, elle doit impérativement s’accompagner d’un effort de transparence sur les réserves d’or, la valeur refuge par excellence. Jeune Afrique