Revue de Presse du 16 mai 2018

Burundi: référendum pour permettre à Nkurunziza de se maintenir au pouvoir
Les Burundais se prononcent jeudi par référendum sur une réforme de la Constitution qui pourrait permettre au président Pierre Nkurunziza de rester en place jusqu’en 2034, confortant ainsi un pouvoir de plus en plus autocratique. Avec des opposants impuissants, en exil pour la plupart, sous la coupe d’un régime brutal pour les autres, il ne fait guère de doute que le texte qui permettrait à M. Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, de briguer deux mandats de sept ans à partir de 2020, sera adopté. Quelque 4,8 millions d’électeurs, soit environ 40% de la population, voteront pour le « oui » ou le « non » (« Ego » et « Oya », en kirundi). Peu de voix devraient manquer à l’appel, car une peine d' »un à trois ans de prison » est prévue pour quiconque appellerait à l’abstention. AFP

Gambie: l’ex-président Jammeh mis en cause dans le meurtre de dizaines de migrants
Plus de cinquante migrants originaires du Ghana et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ont été exécutés sommairement par une unité paramilitaire contrôlée par l’ex-président gambien Yahya Jammeh, ont affirmé mercredi Human Rights Watch (HRW) et TRIAL International. Les meurtres, qui remontent à juillet 2005, visaient des migrants clandestins – 44 Ghanéens et plusieurs Nigérians, Sénégalais et Togolais – arrêtés sur une plage de Gambie alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe. Ils étaient alors soupçonnés d’être des mercenaires venus renverser M. Jammeh, selon un communiqué de HRW et TRIAL, qui s’appuient sur des entretiens menés depuis deux ans avec une trentaine d’anciens responsables de la sécurité gambienne. VOA

Sénégal : la mort d’un étudiant lors de manifestations embrase les universités
De violents heurts ont éclaté dans plusieurs villes du Sénégal, mardi 15 mai, après la mort d’un étudiant lors d’une confrontation avec la police sur le campus de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (UGB). La colère s’est rapidement propagée aux autres universités du pays, notamment à Bambey et Ziguinchor. C’est dans la capitale, Dakar, que les affrontements ont été les plus intenses entre étudiants et forces de l’ordre. Barrant l’accès à la corniche ouest, l’une des voies principales de la capitale, avec des barricades de fortune composées de troncs, de palettes et de blocs de pierre, des centaines de manifestants armés de bâtons et de barres de fer ont pris à partie les automobilistes, les sommant de faire demi-tour. Le Monde

L’ONU autorise l’UA à maintenir sa mission de paix en Somalie jusqu’à fin juillet
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi à l’unanimité une résolution autorisant l’Union africaine à maintenir sa mission de paix Amisom en Somalie jusqu’au 31 juillet. Cette décision a été prise dans la perspective de la remise d’un rapport sur la Somalie attendu d’ici au 15 juin. L’autorisation de maintenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) jusqu’à fin juillet permettra d’examiner les recommandations qui seront faites dans ce rapport. Dans sa résolution, le Conseil de sécurité rappelle qu’il a autorisé l’Union africaine à réduire l’Amisom à 20.626 personnels d’ici au 30 octobre 2018. VOA

Burkina Faso : un préfet tué à Oursi
Selon la police nationale, Patrice Kabore a été abattu devant son domicile dans le nord du pays par des individus armés non identifiés. Depuis le mois d’avril les groupes armés ont changé de stratégie et s’attaquent désormais aux symboles de l’Etat, comme les écoles et les autorités locales. Le Préfet était un officier de police. Son corps a été retrouvé après une attaque intervenue lundi aux environs de 22h00 GMT. Les assaillants ont saccagé son domicile avant de prendre la fuite. BBC

Cameroun: le gouvernement reconnaît des exactions sur un milicien séparatiste
Le gouvernement camerounais a reconnu mardi 15 mai des exactions sur un milicien séparatiste, après son arrestation par les forces de défense en zone anglophone. Une vidéo particulièrement violente tournée au moment de son interpellation a fuité sur les réseaux sociaux. Le ministre de la Défense, qui s’est exprimé par voie de communiqué pour condamner cet usage abusif de la violence, a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête à ce propos. RFI

Ouverture du procès du général Dabira à Brazzaville
Le procès pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat du général Norbert Dabira, un ex-dignitaire du régime du président congolais Denis Sassou Nguesso, s’est ouvert devant la Cour criminelle de Brazzaville où l’accusé a qualifié de « mensonge » les faits qui lui sont reprochés. Avant l’ouverture du procès devant la Cour criminelle de Brazzaville, le général Dabira a fait son entrée dans la salle d’audience, souriant, derrière ses lunettes claires, avant de saluer ses avocats et l’un de ses proches. « Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés (…) Je suis devant la barre à cause d’un mensonge », a déclaré le général Dabira. VOA

« On dirait que l’on nous a oubliés » : la société civile rappelle le drame burundais
Eurac, le réseau européen d’ONG travaillant sur l’Afrique centrale, a organisé une conférence de presse mardi à Bruxelles, à l’avant-veille du référendum organisé par le régime du président Pierre Nkurunziza pour faire avaliser une modification de la Constitution qui, notamment, accroît ses pouvoirs. Vital Nshimirimana, du FORSC (Forum pour le renforcement de la société civile, qui a dû s’exiler en raison de la répression au Burundi) a détaillé le « terrorisme d’Etat » déployé dans son pays depuis 2015, quand le président Pierre Nkurunziza a décidé de se maintenir au pouvoir après la fin de son second et dernier mandat autorisé par l’Accord d’Arusha. LaLibre

Algérie : « Bouteflika est rentré en pré-campagne électorale »
Abdelaziz Bouteflika s’est rendu mardi 15 mai dans une école de Zaouïas à Texeraïne et à la Grande mosquée d’Alger. C’est la quatrième apparition publique du chef de l’État en un peu plus d’un mois, après plusieurs années d’invisibilité. Des visites qui signent l’entrée en pré-campagne électorale, selon le politologue algérien Nacer Djabi. Les appels à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika se multiplient, et les apparitions publiques du président algérien, qui était resté invisible depuis 2016, également. Ce mardi, il a mené une « visite de travail » à Alger, la capitale. Après avoir inauguré une école de Zaouïas (école coranique) à Tixeraïne, dans la banlieue su-est d’Alger, Abdelaziz Bouteflika s’est rendu sur le site du chantier de la Grande Mosquée d’Alger – un bâtiment gigantesque dont la construction a démarré en 2012 et qui pourra accueillir jusqu’à 120 000 fidèles. Jeune Afrique

RDCongo: suspension des activités touristiques dans le parc des Virunga
La direction du parc des Virunga a annoncé mardi avoir suspendu, pour 20 jours, les activités touristiques dans ce joyau menacé de l’est de la République démocratique du Congo, après le meurtre d’une garde du parc et l’enlèvement de deux touristes britanniques. « Le Parc national des Virunga a décidé de suspendre les visites touristiques jusqu’au lundi 4 juin en raison de l’incident sécuritaire survenu le vendredi 11 mai 2018 », selon un communiqué. « Notre personnel de sécurité évalue la situation sur le terrain afin de garantir que les mesures requises sont en place ». « Nous sommes en train de renforcer nos dispositifs » sécuritaires avant de reprendre les activités touristiques le 4 juin 2018″, a déclaré à l’AFP Joël Wengamulay, porte-parole du parc des Virunga. TV5

Catastrophes et conflits ont fait plus de 30 millions de déplacés dans le monde en 2017
Les images, souvent tragiques, des migrants affluant vers l’Europe font parfois oublier une autre réalité : celle des « déplacés internes », c’est-à-dire des personnes contraintes de fuir leur village ou leur ville tout en restant à l’intérieur des frontières de leur pays. Leurs cohortes ne cessent pourtant de s’allonger. Elles sont 30,6 millions dans le monde à avoir vécu cette épreuve en 2017, selon le dernier rapport, publié mercredi 16 mai, de l’Internal Displacement Monitoring Center (IDMC). Cet organisme, créé en 1998, s’efforce d’effectuer le suivi le plus exhaustif possible de ces mouvements, avec des données portant cette année sur 143 pays et territoires. Il veut ainsi alerter sur le sort d’individus qui, à la différence des réfugiés cherchant asile dans un autre pays, ne bénéficient pour l’instant d’aucun statut juridique assurant – au moins en théorie – leur protection. Le Monde