Revue de Presse du 15 janvier 2019

Kenya : explosion et coups de feu dans un complexe hôtelier de Nairobi
Une fusillade était en cours mardi après-midi peu après une forte explosion dans un complexe d’un quartier huppé de Nairobi regroupant un hôtel et des bureaux, ont rapporté les médias locaux et un journaliste de l’AFP sur place. L’explosion qui s’est produite dans le complexe DusitD2 a été entendue depuis le bureau de l’AFP de Nairobi à plus de 5 km des lieux. On ignorait s’il s’agissait d’un attentat comme le Kenya en a déjà connu ou d’un braquage. Un gardien de sécurité privée indiquant dans un premier temps à l’AFP qu’il s’agissait de “bandits” qu’il avait vu pénétrer dans le complexe. Plusieurs voitures étaient en feu, dégageant d‘épaisses fumées noires. “Il y a eu une bombe et il y a beaucoup d‘échange de tirs”, a murmuré un homme travaillant sur place et contacté au téléphone par l’AFP.  Africa News

Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé acquittés devant la CPI
La Cour pénale internationale a décidé ce mardi 15 janvier 2019 de l’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Les deux hommes étaient poursuivis pour crimes contre l’humanité après les violences postélectorales de 2010 et 2011. Les juges ont ordonné la remise en liberté immédiate des deux accusés, mais elle a été suspendue à la demande du procureur dans l’attente d’un nouvel appel. Une nouvelle audience aura lieu sur ce sujet mercredi matin. A la CPI, le climat était d’abord assez tendu ce matin, dans la galerie qui surplombe la salle d’audience, une salle pleine. Il y avait là des diplomates, des journalistes et beaucoup, beaucoup de militants du FPI. Puis l’audience a débuté à 11 heures. Le juge principal a pris la parole, il a fait l’historique de la procédure, puis a donné son délibéré. La CPI s’est prononcée en faveur de l’acquittement de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo. RFI

Gabon: après deux mois et demi d’absence, retour du président Bongo à Libreville
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, absent de son pays depuis deux mois et demi suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), a quitté lundi Rabat où il était en convalescence pour le Gabon, en proie à des troubles politiques en son absence. « Les médecins ont estimé que ce voyage ne présentait aucun danger pour sa santé », a indiqué à l’AFP son entourage lundi soir. Il est attendu à Libreville aux environs de minuit heure locale (23h00 GMT). Mardi, M. Bongo assistera dans la matinée à la prestation de serment du nouveau gouvernement annoncé samedi soir, dans ce qui devrait être sa première apparition publique depuis le 24 octobre. « C’est la preuve que nos institutions fonctionnent », s’est réjoui un internaute gabonais sur Twitter. TV5

Zimbabwe: deuxième jour de manifestations violentes contre la hausse des carburants
La police zimbabwéenne a tiré des gaz lacrymogènes mardi dans la ville de Bulawayo (sud) pour disperser des manifestants, au deuxième jour d’une grève générale contre le doublement des prix de l’essence, sur fond de pénurie, depuis des mois, de denrées de première nécessité. La veille lundi, des manifestations à Harare et Bulawayo, deuxième ville du pays, avaient dégénéré et « provoqué des pertes de vie », selon le ministre de la Sécurité Owen Ncube, qui n’a pas fourni de bilan chiffré. Selon des ONG, la police avait tiré à balle réelle contre des manifestants. Mardi, la capitale Harare ressemblait à une ville morte où la police patrouillait des rues désertes, a constaté un journaliste de l’AFP, mais les manifestations ont repris à Bulawayo, fief de l’opposition. La police a riposté aux protestataires avec des gaz lacrymogènes dans la banlieue d’Emakhandeni, a constaté un photographe de l’AFP. « ED doit partir », scandaient des manifestants en référence à Emmerson Dambudzo Mnangagwa, l’homme fort du pays depuis la chute de Robert Mugabe fin 2017.  TV5

Présidentielle au Sénégal : Karim Wade et Khalifa Sall écartés par le Conseil constitutionnel, cinq candidats confirmés
Les sept sages ont publié, ce 14 janvier, la liste des cinq candidatures validées pour la présidentielle. Khalifa Sall et Karim Wade n’y figurent pas. Le Conseil constitutionnel sénégalais a rendu sa copie. Après l’examen des dossiers administratifs des sept candidats encore en lice suite à l’étape des parrainages, les sept sages ont publié, le 14 janvier, la liste des candidatures jugées recevables pour la présidentielle du 24 février 2019, que Jeune Afrique a pu consulter au siège du Conseil constitutionnel. Sur les 27 dossiers initialement déposés en décembre, le Conseil a finalement validé cinq candidatures : celle du président sortant Macky Sall (coalition Benno Bokk Yakaar), d’Issa Sall (PUR), d’Ousmane Sonko (Pastef), de Madické Niang (dissident du PDS) et d’Idrissa Seck (Rewmi).  Jeune Afrique

Le Niger décidé à freiner la traite des migrants
Le nombre de migrants tentant de traverser la Méditerranée pour l’Europe a diminué, ce qui s’explique en partie par les mesures plus strictes introduites sur les routes migratoires, comme le rapporte Mike Thomson au Niger. Dans une petite cour poussiéreuse, près du centre d’Agadez, une ville en bordure du désert du Sahara, Bachir Amma, prend son déjeuner en famille. L’ancien passeur de clandestins, vêtu d’une chemise et d’un jean bleu délavé, a clairement connu des jours meilleurs. « J’ai arrêté le trafic de migrants vers la frontière libyenne quand la nouvelle loi est entrée en vigueur ».  BBC

Éthiopie-Érythrée : les affaires reprennent à la frontière
Le commerce entre Érythréens et Éthiopiens est florissant depuis la signature d’un accord de paix en juillet dernier. Il a mis fin à deux décennies d’un conflit frontalier qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Voici comment la vie a soudainement changé pour les commerçants vivant sur ce qui était autrefois des lignes de front. Claire-Renée Mendy. BBC

Violents combats entre rebelles au Tchad
Au moins 60 personnes ont perdu la vie lors des combats dans le nord du Tchad. Les affrontements entre rebelles tchadiens et soudanais ont eu lieu sur le site aurifère de Kouri Bougoudi, dans l’extrême nord du Tchad indique plusieurs sources sécuritaires. Les deux groupes armés sont le CCMSR (Conseil de commandement militaire pour le salut de la République) un mouvement rebelle tchadien et le MJE (Mouvement pour la justice et l’égalité) un groupe rebelle soudanais jugé proches du régime tchadien. Selon des sources concordantes, une colonne de dizaines de véhicules du MJE est arrivée samedi depuis une base dans le sud libyen, et se serait trouvée sur le chemin du CCMSR. BBC

Elections en RDC: où se trouve la vérité des urnes?
Alors que la République démocratique du Congo vit la première alternance de son histoire à l’issue des scrutins du 30 janvier 2019 dont les résultats sont largement contestés, deux fuites exceptionnelles de documents viennent éclairer d’un nouveau jour le processus électoral. Ces milliers de pages analysées par un groupe de médias étrangers, le Financial Times, TV5 Monde et Radio France Internationale (RFI), en collaboration avec le Groupe d’études sur le Congo (GEC), un institut de recherche de l’Université de New York, indiquent que le vainqueur n’est pas celui annoncé par la commission électorale. Le premier document, une base de données attribuée à la Commission électorale congolaise, porte sur 87% de suffrages exprimés. Le second a été produit par la Conférence épiscopale et porte sur 42,92% des voix. Toutes les données de ces deux documents concordent. Enquête. RFI

RDC: le recours électoral de Fayulu sur le point d’être examiné
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo (RDC) a commencé mardi à examiner le recours de Martin Fayulu, qui demande l’invalidation des résultats de la présidentielle du 30 décembre proclamant vainqueur un autre opposant, Félix Tshisekedi. La Cour a commencé à siéger vers 11H30 (10H30 GMT), avec deux heures de retard sur l’horaire initialement prévu. La salle était pleine à craquer, entre avocats, journalistes et observateurs divers, a constaté une journaliste de l’AFP. Les audiences sont publiques et radiotélévisées. Une très forte mobilisation policière pouvait également être observée aux abords. Des policiers en armes ou en tenue anti-émeute encadraient le bâtiment et un périmètre de sécurité élargi avait été mis en place avec vérification d’identité et filtrage à l’entrée. TV5

RCA: bras de fer entre des ex-Seleka et le gouvernement avant les négociations
En Centrafrique, la Minusca, la Mission de l’ONU, a lancé le jeudi 10 janvier une offensive pour tenter de reprendre le contrôle de la ville de Bambari. L’UPC et ses alliés qui tiennent la ville ne décolèrent pas. Ils ont décidé en représailles de lancer un ultimatum au gouvernement en exigeant que tous ses représentants dans les huit préfectures dont ils revendiquent le contrôle plient bagage à partir de ce lundi. Le bras de fer est désormais engagé entre le gouvernement et le CNDS, qui regroupe les principaux mouvements ex-Seleka, à quelques jours de l’ouverture des négociations de Khartoum. Selon les ex-Seleka, c’est la décision du président Faustin-Archange Trouadéra de maintenir la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation à Bambari, malgré le veto de l’Unité pour la Centrafrique (UPC) et ses alliés qui contrôlent la région, et l’intervention des casques bleus portugais, qui auraient contraint ces combattants à reculer, qui ont été la (ou qui a été la) goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le Conseil national de défense et de sécurité, qui regroupe les trois principaux groupes armés ex-Seleka, a donc lancé au gouvernement un ultimatum au gouvernement central, qui prend fin aujourd’hui. RFI

Ouganda: la suppression de la limite d’âge pour la présidence devant la Cour suprême
La Cour suprême d’Ouganda a débuté mardi l’examen d’une requête contestant la suppression de la limite d’âge pour la présidence, une disposition adoptée fin 2017 et permettant au président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, de se représenter en 2021. La Cour suprême a été saisie par l’ancienne numéro 1 de l’opposition au parlement ougandais Winnie Kiiza, par la principale association de juristes du pays, la Uganda Law Society et par un avocat et militant des droits de l’homme Kassim Male Mabirizi. L’examen devrait se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine et la Cour devrait mettre sa décision en délibéré à plusieurs semaines. Cette réforme constitutionnelle controversée, qui supprime l’âge limite fixé jusqu’alors à 75 ans pour être élu président, avait été approuvée le 20 décembre 2017 par le Parlement, largement dominé par le parti au pouvoir. Le président Yoweri Museveni, 74 ans et au pouvoir depuis 1986, l’avait ratifiée le 27 décembre de la même année. Slate

Soudan: le bras de fer continue entre le président Béchir et les manifestants
Le Soudan est secoué par des marches de protestation depuis bientôt un mois suite notamment à l’augmentation du prix du pain. Mais la colère s’est transformée en mouvement anti-régime. Les manifestants réclament la chute du pouvoir d’Omar el-Béchir qui, lundi 14 janvier, a encore refusé de faire des concessions. A 74 ans, Omar el-Béchir continue de s’accrocher au pouvoir. L’ancien officier a tenu lundi un meeting à Nyala, dans le sud du Darfour. Devant ses supporters il a déclaré que « le pouvoir ne pouvait pas être changé par des manifestations, mais uniquement par le peuple dans les urnes ». La phrase résonne avec ironie alors que l’ancien colonel a pris le contrôle du pays lors d’un coup d’Etat en 1989. RFI