« Jammeh doit quitter le pouvoir en janvier »
Le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a affirmé mercredi que le président gambien Yahya Jammeh devait « être prêt à céder le pouvoir » en janvier. Et ce indépendamment de son recours juridique contre l’élection de l’opposant Adama Barrow. « L’opposition a remporté l’élection, qui a été juste », a affirmé le représentant spécial dans la région du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Mardi quatre chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest ont tenté une médiation à Banjul pour convaincre M. Jammeh de reconnaître définitivement sa défaite à l’élection présidentielle et de céder le pouvoir. BBC
La Gambie sous Jammeh : être journaliste, un flingue sur la tempe
[…] Les bérets rouges le regardent, armes pointées. Il ne manque qu’un signe présidentiel pour que Mafugi Ceesay reste inerte à jamais. Mais le feu vert tarde : « On attend la fin du meeting », beugle un soldat. Finalement, le président achève son discours et repart dans son Hummer impeccable. L’appel ne viendra pas, et Mafugi Ceesay est relâché. L’intimidation qu’il a vécue ce jour-là est le quotidien d’une profession au bord du gouffre en Gambie. « La plupart des journalistes ont fui le pays, explique Sabrina Mahtani, chargée de recherches sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. Ceux qui restent sur place prennent un gros risque. Eux comme leur famille sont visés par le régime. » Quatre journalistes ont été arrêtés durant les deux semaines de campagne présidentielle, fin novembre 2016. Le Monde
Ban Ki-moon exige que l’armée quitte « immédiatement » les locaux de la commission électorale en Gambie
Le secrétaire général de l’ONU a condamné l’intervention des forces de sécurité gambiennes contre la commission électorale indépendante et a demandé aux militaires et policiers de « quitter immédiatement » les locaux de la commission. Ban Ki-moon a dénoncé « un manque scandaleux de respect de la volonté du peuple gambien et un défi à la communauté internationale ». L’incident s’est produit au moment où une délégation africaine de haut niveau se trouvait à Banjul pour tenter de convaincre le président sortant Yahya Jammeh de céder le pouvoir à son successeur élu Adama Barrow. VOA
Juba : vers la tenue d’un dialogue national
Le président du Sud-Soudan Salva Kiir a appelé mercredi à un dialogue national pour mettre fin à trois ans de guerre civile dans son pays. S’adressant au Parlement, il a annoncé qu’un groupe de personnalités éminentes conduirait des pourparlers incluant tous les Soudanais du Sud, y compris l’opposition en exil. « Pas question de laisser le Soudan du Sud se désagréger. Votre gouvernement garantira la sécurité et la liberté de tous les acteurs qui participeront au dialogue « , a déclaré Salva Kiir. Dans son discours, le chef de l’Etat n’a pas mentionné le nom de son rival, l’ancien vice-président Riek Machar. BBC
Soudan du Sud: la menace d’un génocide
Deux semaines après l’annonce par des experts de l’ONU d’un « nettoyage ethnique » en cours dans plusieurs régions du Soudan du Sud, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU organise mercredi 14 décembre une session spéciale pour tenter de prévenir un génocide. Déjà à la mi-novembre, Adama Dieng, le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide, avait affirmé devant le Conseil de sécurité avoir vu au Soudan du Sud « tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n’est fait pour l’empêcher ». RFI
Libye: Mokhtar Belmokhtar blessé mais vivant?
Près d’un mois après un mystérieux raid aérien mené conjointement par les Etats-Unis et la France qui d’après une source américaine lui aurait coûté la vie, le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar en aurait finalement une fois de plus réchappé. Le site «Middle East Eye» affirme que le jihadiste serait blessé mais bien vivant, une conviction partagée par les services de renseignement algériens. Un mois après le mystérieux raid aérien du 15 novembre dans le Sud libyen, peu de choses concernant les circonstances du bombardement ont filtré. Aux Etats-Unis toutefois, un responsable américain confirmait dès le 28 novembre dernier, que la France aidée par les Etats-Unis avait mené une frappe aérienne visant le jihadiste algérien, Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe Al Mourabitoune affilé à l’organisation al-Qaïda pour le Maghreb islamique (Aqmi). RFI
Au Congo, Joseph Kabila a peur des stades de football
Le gouvernement congolais a annoncé la suspension du championnat de football pour un mois de peur de contestations liées à la fin officiel du mandat de Kabila. Alors que son mandat officiel se termine officiellement le 19 décembre, Joseph Kabila n’est pas très serein. Le président de la République démocratique du Congo a fait reporter le scrutin présidentiel –auquel la constitution ne lui permet pas de se représenter– au mois d’avril, arguant que le processus électoral avait pris du retard. Slate
Opinion La crise alimentaire au Nigeria exige une plus grande coopération et une meilleure reddition de comptes
Des scènes comme celle-là n’avaient pas été vues ici depuis la guerre de 1967-1970 avec le Biafra sécessionniste. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, jusqu’à 4,5 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire dans le nord-est du pays. L’organisation a signalé que les habitants de certaines zones isolées de la région vivaient possiblement dans des « conditions proches de celles de la famine ». Les pénuries alimentaires sont la conséquence inévitable d’une insurrection qui a entraîné le déplacement de plus de 2,5 millions de personnes au cours des sept dernières années. Dans les États de Borno, de Yobe et d’Adamawa, plusieurs saisons de plantation ont passé sans que les agriculteurs puissent se remettre au travail normalement. Les zones de conflit sont difficilement accessibles, mais certaines informations suggèrent que les deux camps auraient intentionnellement détruit la production agricole et ciblé des civils. IRIN
Nigeria : en pleine récession, Muhammadu Buhari présente un budget annuel très ambitieux
Le président nigérian Muhammadu Buhari a présenté ce mercredi un budget ambitieux pour l’année 2017 au Sénat, promettant de sortir le pays de la situation économique « la plus difficile » de son histoire. Le budget national proposé par le chef de l’État s’élève à 7 000 milliards de Nairas (23 milliards de dollars), soit 20% de plus que le budget 2016, qui était déjà un record pour le pays. Cette somme doit permettre au Nigeria de sortir de la récession aussi vite que possible, en investissant en priorité dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des services. Le géant d’Afrique de l’Ouest, qui dépend presque entièrement du pétrole, a souffert cette année de la chute du prix du baril et d’une baisse de la production. Son économie est par ailleurs étouffée par une sévère pénurie de devises étrangères, qui gèle importations et investissements étrangers. Jeune Afrique
Quatre jours après la mort en détention du journaliste Mohamed Tamalt, l’ONG Amnesty international a appelé ce mercredi les autorités algériennes à libérer Hassan Bouras, journaliste condamné à un an de prison pour avoir « dénoncé des faits de corruption ». Hassan Bouras, également membre de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, a été condamné le 28 novembre par le tribunal d’El-Bayadh (nord-ouest) à un un an de prison ferme pour « complicité d’outrage à un auxiliaire de justice, à des agents de la force publique et à un corps constitué ». Jeune Afrique
Mali : dans la région de Mopti, « l’État ne contrôle plus rien »
[…] Proclamé « chef d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité » par l’Unesco en 2005, classé au patrimoine culturel national depuis huit ans, ce rendez-vous, très prisé par les Peuls du Macina, a tout pour déplaire aux extrémistes religieux : on y danse, on y chante et les femmes s’y font belles… Aujourd’hui, dans le delta intérieur du Niger, une zone difficile d’accès et inondée une partie de l’année, investie depuis deux ans par les groupes jihadistes, tout cela est synonyme de danger. « L’État, dans cette zone, ne contrôle plus rien », constate un élu local ayant requis l’anonymat, exilé comme tant d’autres à Bamako pour sa propre sécurité. Jeune Afrique
Vidéo : réfugiés burundais en Tanzanie, une crise humanitaire oubliée
Depuis le début de la crise politique qui secoue le Burundi depuis 2015, la Tanzanie voisine a accueilli plus de 110 000 réfugiés burundais. Mais les camps sont au bord de la saturation et les aides internationales font défaut. Reportage à Nduta. Tous les jours, des centaines de Burundais rejoignent par bus le camp de Nduta, dans l’ouest de la Tanzanie. Depuis le début de la crise politique en avril 2015 née de la volonté du président burundais, Pierre Nkurunziza, de s’accrocher au pouvoir, le pays voisin fait face, tous les mois, à l’arrivée de 10 000 civils fuyant les violences. France 24
Madagascar: la loi de réconciliation nationale adoptée
C’était une loi dont on parlait depuis des années à Madagascar. Censée garantir la stabilité politique du pays, elle avait été maintes fois citée comme condition de décaissement par les bailleurs de fonds. Le projet de loi sur la réconciliation nationale a finalement été adopté massivement mardi soir 13 décembre à l’Assemblée nationale, avec 87 voix pour et 19 contre, deux mois après son vote par le Sénat. Mais dans les rangs de l’opposition, on pointe du doigt un calcul politique utilisé par l’exécutif pour, entre autres, mettre hors course les deux probables challengers pour l’élection présidentielle en 2018. RFI
Un ancien ministre guinéen arrêté aux USA
L’ancien ministre guinéen des Mines, Mahmoud Thiam, accusé de corruption et de blanchiment d’argent par la justice américaine, a été arrêté aux Etats-Unis. Il est soupçonné d’avoir reçu plusieurs millions de dollars d’une compagnie chinoise qui recherchait un contrat avantageux dans le secteur minier. M. Thiam, qui a une double nationalité guinéenne et américaine, était ministre des Mines de 2009 et 2010, sous les régimes successifs de Dadis Camara et de Sékouba Konaté. Il aurait reçu 8,5 millions de dollars (7,9 millions d’euros) d’un conglomérat chinois. Une somme qu’il a utilisée pour s’acheter une maison à New York. Il pourrait écoper d’une peine de trois ans. BBC