Somalie : six islamistes tués dans des raids aériens
Les États-Unis ont tué six membres du groupe islamiste al-Shebab dans trois frappes aériennes dans le sud du pays. Selon le Commandement des forces américaines en Afrique, l’opération a été menée dans le cadre des nouveaux pouvoirs accordés à ces forces. En mars dernier, le président Donald Trump avait donné la permission aux forces de son pays d’engager des combats contre al-Qaïda. BBC
Nigéria : le Biafra sous couvre-feu
Le gouverneur de l’Etat d’Abia, Okezie Ikpeazu, a annoncé mardi tard dans la nuit, que tous les habitants de l’Etat devront rester chez eux entre 17H00 GMT et 6H00 du matin, jusqu’à vendredi. Les derniers jours ont été marqués par des heurts violents entre l’armée et les membres du mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra, qui réclament l’indépendance de cette région à grande majorité igbo. Dimanche, l’IPOB affirmait que cinq de ses membres avaient été tués, des propos aussitôt démentis par l’armée, les qualifiant de « fictionnels » et « très éloignés de la réalité ». BBC
Les Kényans de plus en plus divisés à l’approche de la nouvelle élection
Au début du mois, la Cour suprême du Kenya a invalidé la réélection d’Uhuru Kenyatta, le président sortant, à cause d’irrégularités dans le scrutin, et ordonné l’organisation de nouvelles élections le 17 octobre. Une victoire pour l’opposant Raila Odinga. Mais dans les fiefs d’Uhuru Kenyatta, comme à Gatundu, sa ville d’origine, le verdict est très dur à accepter. Irene Kinyanjui, vendeuse de légumes, arbore fièrement une jupe à l’effigie d’Uhuru Kenyatta. Selon elle, la Cour suprême n’a pas respecté la volonté des Kényans. « C’est injuste. Tout le monde sait qu’Uhuru a gagné, les observateurs internationaux l’ont dit. Et ils se plaignent de l’élection présidentielle ; mais les gouverneurs et les parlementaires, eux, ont déjà prêté serment, personne ne se plaint de ces élections-là. Donc cette décision est injustifiée. » RFI
Kenyatta ou Odinga ? Le Kenya dans l’attente du dénouement
La décision de la Cour suprême a provoqué une onde de choc sur le continent. Pour la première fois, une élection présidentielle a été annulée par la justice. Mais gare aux répliques : le nouveau scrutin reste bien incertain… Uhuru Kenyatta aurait dû se méfier de ce juge à la silhouette fine et à l’allure austère. Car David Maraga avait prévenu : il ne craint personne, à part Dieu. Le très pieux président de la Cour suprême kényane ne s’était pas contenté de le dire, il l’avait aussi prouvé avant même l’élection présidentielle du 8 août 2017. Fin mars, le chef de l’État est en tournée dans le comté de Nyamira, dans l’ouest du pays. Voilà maintenant près de deux ans qu’il bat la campagne pour s’assurer de remporter un second mandat face à son vieil adversaire, Raila Odinga. Panneaux publicitaires recouverts d’affiches à sa gloire, caravane électorale surdimensionnée, meetings aux quatre coins du pays… Aucun moyen n’est trop important. Jeune Afrique
Sénégal: rentrée parlementaire compliquée pour le camp de Khalifa Sall
Au Sénégal, les 165 députés élus le 31 juillet intègrent ce jeudi l’Assemblée nationale. Avec 125 élus, la majorité présidentielle va sans aucun doute se mettre en ordre de bataille pour appliquer le programme de Macky Sall. Réduite au minimum, l’opposition tentera de se faire entendre malgré l’absence de deux ténors que sont Abdoulaye Wade, qui a démissionné de son poste, et Khalifa Sall qui est en prison depuis six mois. En décidant de ne pas siéger, Abdoulaye Wade a fait le malheur du camp de Khalifa Sall. Doyen des députés, il lui revenait en effet de présider la séance d’ouverture. Et donc de disposer d’une tribune pour évoquer la situation du maire de Dakar. RFI
Côte d’Ivoire: turbulence sécuritaire ou instabilité politique croissante
Mutineries, évasions de prisonniers, attaques de postes de police et gendarmeries se multiplient depuis le début de l’année en Côte d’Ivoire: instabilité croissante à l’approche de la présidentielle de 2020 ou « dernier soubresaut » des crises passées? « Les récentes attaques (…) ne troublent pas notre sommeil. Nous travaillons à cela pour la sécurité des Ivoiriens », a assuré dimanche le président Alassane Ouattara au congrès de son parti. Mais si le discours se veut rassurant et combatif, la liste des incidents est longue. Le 19 juillet, des hommes armés ont pris d’assaut l’école de police d’Abidjan dans le quartier huppé de Cocody s’emparant d’armes avant une fusillade avec les forces de l’ordre (un mort) pendant leur fuite. Au moins quatre autres attaques –moins importantes, sans blessés– ont suivi: Azaguié (22 juillet), Fresco (29 juillet), Adzopé (4 août) et Songon (3 septembre). VOA
Afrique du Sud: le président Zuma rattrapé par un vieux dossier de corruption
La justice sud-africaine se penche jeudi sur une affaire de corruption suspendue depuis une dizaine d’années comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête du président Jacob Zuma, mis en cause dans une litanie de scandales qui polluent la fin de son règne. Pendant deux jours, la Cour suprême d’appel de Bloemfontein (centre) va se pencher sur l’opportunité de rétablir des poursuites engagées contre le chef de l’Etat pour avoir touché des pots-de-vin en marge d’un important contrat d’armement. Pleine de rebondissements, cette saga politico-judiciaire tient en haleine l’Afrique du Sud depuis 1999. Slate
Comment la France a bravé l’embargo et armé le régime de l’apartheid
Grâce à des archives inédites, un chercheur sud-africain raconte comment des agents du pouvoir raciste installés à Paris ont pu acheter illégalement des armes avec l’aide des services français. La compagnie Thomson-CSF (devenue Thales) a été l’un des principaux bénéficiaires. L’ambassade sud-africaine à Paris ressemble à une ruche blindée. Sa fragile ossature en verre est protégée par un exosquelette en métal pour résister aux cailloux et aux bombes qu’y lançaient les manifestants anti-apartheid. Construite en 1974, l’ambassade fait face à la Seine et n’est qu’à trois rues du ministère français des Affaires étrangères. Le bâtiment fait dix étages et compte trois niveaux en sous-sol organisés autour de grands et coûteux panneaux de marbre noir et blanc. Courrier International
Gabon: vers une loi d’amnistie après les violences postélectorales
Ce jeudi en principe, le Parlement européen doit examiner une motion sur la crise postélectorale au Gabon. Les eurodéputés devraient plaider pour l’ouverture d’un dialogue inclusif entre les acteurs politiques gabonais et surtout l’ouverture d’une enquête internationale sur les crimes commis lors de la violente contestation de la réélection du président Ali Bongo Ondimba. Ce mercredi, dans une interview accordée à plusieurs journalistes, le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issozé-Ngondet, a affirmé que son pays ne souhaite pas ouvrir un nouveau dialogue après celui organisé par le pouvoir entre mars et avril 2017. Il ne veut pas non plus d’une enquête internationale sur ces présumés crimes. Ces questions ont été évoquées durant le dialogue politique et feraient l’objet d’une loi d’amnistie. RFI
Corruption: le Parlement tunisien adopte une loi controversée
Le Parlement tunisien a adopté mercredi soir, malgré la virulente opposition de plusieurs députés, un projet de loi défendu par le président Béji Caïd Essebsi mais décrié par la société civile car accusé de « blanchir les corrompus ». Ce projet dit « de réconciliation dans le domaine administratif » a été approuvé par 117 élus à l’issue d’une journée de débats houleux au cours de laquelle les députés ont échangé accusations et invectives. « Nous resterons fidèles au sang des martyrs (de la révolution de 2011)! » ont scandé les élus opposés à la législation lorsqu’elle a été adoptée, tandis que les autres applaudissaient et criaient: « Par notre âme, par notre sang nous nous sacrifions pour toi ô Patrie ». TV5
Les experts de l’ONU tués en RDC induits en erreur par une fausse traduction
Les deux experts des Nations unies assassinés il y a six mois en République démocratique du Congo ont été induits en erreur par une fausse traduction la veille de leur mort par des agents doubles, affirme mercredi Radio France Internationale (RFI). La Suédo-Chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp ont été assassinés le 12 mars à Bunkonde dans le Kasaï (centre) où ils enquêtaient sur des fosses communes. Des violences au Kasaï opposent depuis septembre 2016 les forces de sécurité et les milices Kamuina Nsapu, du nom d’un chef traditionnel tué en août 2016. RFI publie sur son site le script d’une conversation des deux experts la veille de leur mort avec un adepte des Kamuina Nsapu s’exprimant en tshiluba, l’une des quatre langues nationales du pays, et d’autres personnes traduisant en français. TV5
Arrestations arbitraires, torture : selon Amnesty International, la répression se durcit au Tchad
Alors qu’Idriss Déby Itno vient de se voir conforté par les promesses d’aide des bailleurs de fonds étrangers, Amnesty International dresse un nouveau bilan sévère de la situation des droits humains au Tchad. Dans le rapport d’une cinquantaine de pages, présenté jeudi 14 septembre à N’Djamena, l’ONG déplore une dégradation notable à partir de 2015 puis avec la réélection contestée de M. Déby pour un cinquième mandat, en avril 2016. Les entraves aux libertés d’expression, de manifestation et de réunion sont, selon elle, devenues le lot commun de tous ceux qui veulent critiquer un régime fragilisé par la grave crise économique que traverse le pays depuis l’effondrement des cours du pétrole. En février, les élections législatives ont été reportées sine die. Le gouvernement a invoqué le manque d’argent pour les organiser. Le Monde
MSF : « Toutes les techniques possibles sont utilisées pour maintenir les gens à l’extérieur des frontières européennes »
Qu’avez-vous vu dans les centres de détentions de migrants en Libye ? C’est difficile d’en parler. Je fais de la médecine humanitaire depuis vingt ans mais je n’avais jamais vu ça. La veille de mon arrivée, 200 personnes avait été ramenées après que leur embarcation eut été interceptée. Les gens sont enfermés dans de grandes pièces sales, entassés jusqu’à plusieurs centaines. Un gardien a ouvert brutalement la porte d’une de ces cellules pour que j’y entre. Et là, j’ai vu la terreur dans les yeux de ces personnes. Elles étaient émaciées. Elles me murmuraient : « Sortez-moi d’ici… » Une telle souffrance humaine m’a bouleversée. L’après-midi, nous avons visité un autre centre tellement surpeuplé que les gens étaient incapables d’étendre leurs jambes. J’y ai retrouvé la même sensation d’asservissement permanent et de souffrance. La même terreur dans les yeux. Le Monde
Guinée-Bissau: l’ONU « préoccupée par l’impasse politique »
Le Conseil de sécurité des Nations-Unies s’est déclaré mercredi « profondément préoccupé par l’impasse politique » dans laquelle se trouve la Guinée-Bissau. « Le Conseil est profondément préoccupé de l’incapacité de ses dirigeants politiques à trouver une solution consensuelle durable », a-t-il souligné dans une déclaration. Le Conseil de sécurité dénonce à cet égard « le fait que l’Assemblée nationale ne s’est pas réunie en session plénière depuis janvier 2016 ». L’instance des Nations-Unies a également regretté que « quatre gouvernements successifs ne sont pas parvenus à adopter un programme de travail et un budget national ». BBC