Revue de Presse du 14 novembre 2018

Cameroun: Combats dans le Nord-ouest anglophone, au moins 25 morts
« 25 +Amba boys+ (du nom des séparatistes) ont été tués sur les trois accrochages de ce jour à Mbot », localité proche de la ville de Nkambe, a indiqué mercredi à l’AFP une source sécuritaire à Yaoundé, confirmant une information d’une source proche des services de sécurité du Nord-Ouest. Sur des photos obtenues par l’AFP de la source proche des services de sécurité, une dizaine de corps, présentés comme ceux de combattants séparatistes abattus, sont alignés sur le sol.Des armes, en majorite des fusils de chasse, ont été placées à côté des corps. Les séparatistes avaient établi leur base à l’école publique de Mayo Binka, à quelques km de Nkambe, selon la même source. « Cette guerre est réelle.Ça a été un enfer à Donga Mantung (département dont Nkambe est le chef-lieu).Nous avons pu voir nos pertes », a réagi sur les réseaux sociaux Mark Bareta, un des principaux propagandistes des séparatistes armés, suivi sur Facebook par plus de 100.000 personnes.Il a affirmé que l’armée avait « emmené » les corps de ses soldats tués. AFP

Cameroun : un combat pour la terre
Des paysans camerounais se battent pour garder leur lopin de terre. Ils ont décidé de ne pas reculer devant le géant SOCAPALM, la société camerounaise des Palmeraies détenue à 40% par l’industriel Bolloré. Un combat de tous les instants pour sauvegarder la terre, fruit souvent d’une vie de labeur, fruit d’un héritage. Sous la chape d’un ciel nuageux, le cours sinueux du fleuve Moungo. Dans son sillage, des centaines de milliers d’hectares irrigués. A perte de vue, des plantations de palmiers. Celles de la Société Camerounaise des Palmeraies, la SOCAPALM qui exploite ici près de 58 000 ha. Cette société est détenue par une multinationale basée au Luxembourg : la SOCFIN. A son capital, un actionnaire vedette : Vincent Bolloré, propriétaire à 39 % de ce géant de l’huile de palme. Mais depuis plusieurs années, ce manteau vert cache un champ de bataille ! Celui d’une lutte pour la terre. Le combat des marais entre la SOCAPALM et les paysans riverains. Parmi eux, Martine,67 ans, mais toujours motivée pour défendre sa petite plantation familiale. Son terrain est situé à la lisière de la concession exploitée par la SOCAPALM. Entre la paysanne et la multinationale, un combat de David contre Goliath. TV5Monde

Présidentielle malgache : un troisième candidat jette la suspicion sur les résultats
Le candidat Andry Rajoelina, en tête de la course selon des résultats partiels du scrutin du 7 novembre, a dénoncé le manque de « transparence » de la commission électorale qui compile les résultats et qui a déjà été vivement critiquée par deux autres candidats. « Le traitement informatique des résultats de vote n’est pas transparent » et « il est difficile de se fier aux résultats provisoires publiés » par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a estimé le camp Rajoelina dans un communiqué publié le soir du 14 novembre. Par conséquent, l’équipe du candidat ne peut « approuver les résultats provisoires publiés actuellement » et a décidé de se « retirer du processus d’observation du traitement des résultats au niveau de la Céni », a ajouté le texte. Selon les derniers résultats partiels publiés par la Céni mercredi, Andry Rajoelina, chef de l’Etat de 2009 à 2014, est en tête avec 39,46% des votes, devant Marc Ravalomanana (36,76%) et Hery Rajaonarimampianina (7,49%). Ces résultats portent sur 68,71% des bureaux de vote dépouillés. Le code électoral malgache impose aux candidats un second tour si aucun d’entre eux n’obtient plus de 50% des suffrages au premier tour. Le second tour est prévu le 19 décembre. Adiac-Congo

Présidentielle à Madagascar: la mission de l’UE dénonce des achats de votes
A Madagascar, c’est une note de bas de page qui aurait presque pu passer inaperçue. Vendredi dernier, la mission d’observation électorale de l’Union européenne a publié ses premières conclusions sur l’observation de l’élection présidentielle. Au chapitre sur la campagne électorale, un paragraphe indique que cinq candidats ont commis des infractions en distribuant de l’argent à leurs partisans. En bas de page, une note cite expressément Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina, ainsi que les montants proposés. Lundi 12 novembre, le clan Rajoelina a récusé cette information par voie de presse et mardi soir, le candidat Rajoelina en personne a demandé à l’ambassadeur de l’Union européenne la publication d’un démenti. « Nous réfutons catégoriquement l’allégation présentée dans ce rapport qui dit que Andry Rajoelina a donné de l’argent à qui que ce soit ». Pour Anja Rama, la coordinatrice générale de la communication d’Andry Rajoelina, l’heure est grave. RFI

Conférence de Palerme sur la Libye : un climat apaisé mais peu d’avancées concrètes
Sourires, photos et petites phrases. C’est le modeste bilan de la conférence de Palerme sur la Libye, qui s’est clôturée mardi 13 novembre en début de soirée. C’était pour la diplomatie italienne l’occasion de démontrer qu’elle était capable de rassembler tous les acteurs – nationaux et internationaux – de la crise libyenne. De ce point de vue, et sitôt dissipés les doutes sur la venue du maréchal Haftar finalement arrivé lundi soir, l’opération est plutôt réussie. Les représentants d’une trentaine de pays (France, Égypte, Émirats arabes unis, Tchad, Maroc, Algérie, Tunisie, entre autres) et les têtes des principales institutions libyennes se sont bien réunis en Sicile. À en croire la communication italienne, ainsi que l’émissaire du secrétaire général de l’ONU pour la Libye Ghassan Salamé, l’ambiance a été chaleureuse et constructive, exceptée le fait que la délégation turque a claqué la porte, dénonçant les ingérences étrangères dans le dossier libyen. Jeune Afrique

Libération de quatre prêtres au Nigeria
Quatre prêtres catholiques enlevés la semaine dernière par des hommes armés dans le sud-est du pays ont été libérés. L’enlèvement avait eu lieu le 6 novembre sur une route reliant les Etats du Delta et d’Edo, où se rendaient les religieux. « Ils ont été secourus par une équipe d’agents de police (…) vendredi dernier à Abraka », une petite communauté du Delta, a déclaré le patron de la police de cet Etat du sud du pays, Muhammad Mustafa. Selon un porte-parole de la police locale, plusieurs suspects ont été arrêtés en relation avec l’enlèvement des quatre prêtres. Cet enlèvement est intervenu moins de trois semaines après celui de cinq religieuses catholiques dans l’Etat du Delta, libérées 15 jours après. En janvier, les évêques du Nigeria avaient dénoncé une vague d’enlèvements liés à des demandes de rançon. VOA

Colère de la rue en RDC après l’échec de la candidature commune
Alors que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe se sont retirés de l’accord de l’opposition sur une candidature unique, les habitants de Kinshasa ne cachent plus leur colère. Les réactions sont toujours très vives en RDC. Réactions après le retrait de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe de l’accord de Genève. Signé dimanche, il prévoyait un candidat unique pour l’opposition lors de la présidentielle du 23 décembre. Il n’aura pas tenu 24h. Martin Fayulu veut rester candidat mais sa candidature sera très affaiblie si Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe se maintiennent eux aussi, face à lui. D’où la confusion et la colère, au sein de l’électorat, contre des leaders de l’opposition qui font le jeu du camp Kabila. « Ce sont des gens versatiles. Le matin, ils disent une chose, l’après-midi, ils disent une autre chose », dit un habitant. « Nous devrions donner une chance à Fayulu, parce que s’il venait à gagner les élections, nous pourrions ensuite choisir quelqu’un d’autre comme Félix Tshisekedi ou Vital Kamerhe », réagit un autre. DW

RDC : 12,8 millions de personnes auront besoin d’une assistance humanitaire en 2019 (OCHA)
Le Bureau de coordination des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) a présenté ce mardi 13 novembre une planification humanitaire chiffrée à 12,8 millions de personnes nécessitant une assistance humanitaire en 2019. Au cours d’une réunion du cadre national de concertation humanitaire à Kinshasa, plusieurs chiffres-clés ont été validés par les membres du gouvernement et ses partenaires humanitaires. Ces données devront servir de repères l’an prochain, indique la coordinatrice pays de OCHA qui précise qu’1,6 milliards dollars de financement sont requis pour des actions humanitaires. Ces actions humanitaires concernent notamment l’éducation et la santé des déplacés internes et des réfugiés. Selon le Cadre de concertation national, on est passé de 4 millions de déplacés internes à 273 472 déplacés à la situation actuelle. Une réduction qui mérite des encouragements, d’après le ministre de la Solidarité et Action humanitaire, Bernard Biando. Radio Okapi

Guinée: marche des femmes de l’opposition contre les violences policières
En Guinée, la marche des femmes de l’opposition de ce 13 novembre a été dispersée par des jets de gaz lacrymogènes dans la capitale, Conakry. Quelques centaines de manifestantes se sont réunies mardi 13 novembre à Conakry, la capitale de la Guinée, pour protester contre les violences policières et réclamer justice pour les personnes qui ont perdu la vie en marge des manifestations politiques. Coiffées d’un foulard rouge en signe de colère, ces femmes brandissaient les portraits des victimes tout en pointant la responsabilité des forces de sécurité. « Ils sont là pour tuer nos enfants ! s’écrient-elles. Pourquoi ? Ils rentrent dans les maisons pour frapper nos mamans ! Vraiment, on en a marre ! On est fatigués ! » RFI

L’ONU va lever ses sanctions contre l’Erythrée
Le Conseil de sécurité de l’ONU votera mercredi la levée des sanctions contre l’Erythrée après un accord de paix historique avec l’Ethiopie et un réchauffement de ses relations avec Djibouti, qui laissent augurer des changements positifs dans la Corne de l’Afrique. Des diplomates ont indiqué s’attendre à ce que soit adoptée à l’unanimité une résolution britannique appelant à lever l’embargo sur les armes, les interdictions de voyage, les gels d’avoirs et autres sanctions visant l’Erythrée. Le pays de l’est de l’Afrique est depuis 2009 sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité pour son soutien présumé aux djihadistes en Somalie, une accusation que le gouvernement érythréen a toujours niée. Le projet de résolution reconnaît que les observateurs de l’ONU « n’ont pas trouvé de preuves formelles que l’Erythrée soutienne les shebab » somaliens. L’Erythrée a signé en juillet avec l’Ethiopie un accord de paix qui a mis fin à deux décennies d’hostilités, et conduit à un apaisement de ses relations avec Djibouti. VOA

Le Zimbabwe, un an sans Mugabe
Cela fait un an que l’armée zimbabwéenne a organisé un coup d’État pour forcer le président Robert Mugabe à quitter le pouvoir. 12 mois plus tard, le pays est toujours aux prises avec son héritage socio-politique et économique après 37 ans de règne de « Comrade Bob ». Le successeur du « camarade Mugabe », Emmerson Mnangagwa, a remporté une élection contestée et les autorités insistent sur le fait qu’elles font des progrès pour mettre fin à l’isolement politique du pays et à une longue crise économique. Le gouvernement promet une nouvelle ère de transparence et de responsabilité, et ce qu’il appelle des réformes indispensables et difficiles pour équilibrer le budget national. Cela signifie de nouveaux impôts, la privatisation et des réductions drastiques de la masse salariale de la fonction publique. Mais de nombreux Zimbabwéens sont sceptiques. La valeur de la monnaie locale s’est effondrée, faisant grimper en flèche les prix de nombreux produits de base. BBC

Dix-huit mois de détention dans une prison au Congo : le journaliste raconte
Alors que le président congolais Denis Sassou Nguesso est venu à Paris le 11 novembre pour les cérémonies du centenaire de la fin la Grande Guerre, le journaliste Ghys Fortuné Dombe Bemba, fondateur du groupe de médias Talassa, raconte sa détention à l’isolement dans la maison d’arrêt de Brazzaville. « Mes 18 mois d’emprisonnement à la Maison d’arrêt de Brazzaville  ? Un enfer », lance, doucement, les traits tirés, Ghys Fortuné Dombe Bemba. Ce journaliste congolais est arrivé en France le 18 octobre. Depuis, ces journées sont occupées par les soins quotidiens qu’il reçoit dans un hôpital de la banlieue parisienne. « Mon corps a souffert. Il se remet peu à peu », dit-il. Le fondateur du groupe de médias Talassa, qui publie le bihebdomadaire Talassa, un mensuel, un site Internet, et qui comprend aussi une agence de communication et une imprimerie, a été arrêté le 11 janvier 2017. La raison ? « Officiellement, j’ai été accusé de complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État en relation avec le pasteur Ntumi » – un opposant et chef de guerre dans la région du Pool. « Mais c’était un prétexte », répond Ghys Fortuné Dombe Bemba. La Croix

Le pape François en visite officielle au Maroc en mars prochain
Le pape François est attendu au Maroc. Le voyage apostolique du souverain pontife confirmé ce mardi 13 novembre par le Vatican aura lieu les 30 et 31 mars prochains. Une première pour le pape argentin dans le royaume chérifien, sur les pas de Jean-Paul II qui avait visité le pays en 1985. C’est à l’invitation du roi Mohamed VI et des évêques que François effectuera sa visite. Elle commencera à Rabat où il y a 33 ans, le père de Mohamed VI, Hassan II, avait déjà reçu Jean-Paul II. Si le programme n’est pas encore connu dans les détails, cette visite devrait comporter une rencontre interreligieuse. Elle fera écho au discours historique de Jean-Paul II devant 80 000 jeunes musulmans dans le stade de Casablanca. Le pape polonais invitait chrétiens et musulmans à mieux se connaitre pour bâtir la paix, des mots que François ne reniera sûrement pas. RFI

Climat: risque « extrême » pour deux tiers des villes africaines
Les menaces liées au changement climatique font peser un risque « extrême » aux deux tiers des villes africaines, en raison de la hausse de la population et d’infrastructures médiocres, selon un rapport publié mercredi. L’ONU estime que 86 des 100 villes mondiales à la croissance démographique la plus importante sont en Afrique et les experts mettent en garde contre la perte de croissance économique du continent liée au réchauffement de la planète. L' »index de vulnérabilité au changement climatique 2018″ publié mercredi par le cabinet de consultants Verisk Maplecroft utilise une cinquantaine de données existantes allant des modèles climatiques aux facteurs économiques, en passant par les projections démographiques. Selon lui, la capitale centrafricaine Bangui, la capitale du Libéria Monrovia et Mbuji-Mayi en République démocratique du Congo sont les trois villes les plus à risque. RTBF