Revue de Presse du 14 février 2018

Afrique du Sud : l’ANC déposera une motion de défiance si Zuma ne démissionne pas
Le président sud-africain, que le parti a « révoqué » mardi 13 février, a désormais jusqu’à ce jeudi pour démissionner. Le groupe parlementaire du Congrès national africain (ANC) a annoncé ce mercredi son intention de déposer une motion de défiance, ouvrant la voie à l’élection de Cyril Ramaphosa. C’est le trésorier général de l’ANC, Paul Mashatile, qui l’a annoncé lors d’une conférence de presse au Cap, au lendemain de la révocation de Jacob Zuma. Le parti déposera ce jeudi devant le parlement une motion de défiance contre Jacob Zuma si celui-ci n’a pas démissionné avant. « Nous ne pouvons plus faire attendre l’Afrique du Sud, la décision doit être mise en œuvre et nous devons procéder au processus parlementaire », a argué Paul Mahatile, qui a précisé que l’ANC prendra attache avec « les autres partis », notamment ceux qui, dans l’opposition, ont déposé de précédentes motion de défiance contre Zuma.  Jeune Afrique

Afrique du Sud: trois arrestations lors d’une opération de police chez les Gupta
L’unité d’élite de la police sud-africaine a conduit une opération mercredi au domicile de la sulfureuse famille Gupta à Johannesburg et arrêté trois personnes, dans le cadre d’une enquête sur des détournements de fonds et du trafic d’influence à la tête de l’Etat. L' »opération est liée » au scandale de « capture de l’Etat », le nom donné aux scandales politico-financiers impliquant le président Jacob Zuma, a déclaré à l’AFP Hangwani Mulaudzi, porte-parole de la police. Ce raid intervient alors que M. Zuma doit annoncer mercredi s’il consent ou non à démissionner, comme l’a exigé son parti. TV5

Afrique du Sud: le précédent Mbeki, l’autre président évincé par l’ANC
La fin attendue du règne du président sud-africain Jacob Zuma, dont le parti exige la démission, ressemble, ironie de l’histoire, à celle de son prédécesseur et grand rival Thabo Mbeki, tombé dans des circonstances similaires en 2008. En décembre 2007, M. Mbeki, qui a pris les rênes du pays à la retraite politique de Nelson Mandela en 1999, est d’abord chassé de la direction du Congrès national africain (ANC) au profit de Jacob Zuma, lors d’un congrès très tendu. Neuf mois plus tard, en septembre 2008, la commission exécutive du parti lui ordonne de quitter la présidence, sur fond de soupçons d’instrumentalisation de la justice contre M. Zuma. TV5

RDC: 200.000 déplacés en Ituri en 2 mois de conflits
Environs deux cents mille personnes ont été déplacées en deux mois de conflits inter-communautaires en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi de sources humanitaires. « Depuis mi-décembre, environ 200.000 personnes ont été déplacées en Ituri, affectées par les violences » qui opposent les communautés Hema et Lendu, ont déclaré à l’AFP plusieurs sources humanitaires en RDC. TV5

Élections, meurtres des experts de l’ONU… Ce qu’il faut retenir de la réunion sur la RDC à l’ONU
Une réunion du Conseil de sécurité des nations unies a suscité un vif débat ce lundi entre les représentants congolais et ceux de plusieurs pays, dont les États-Unis. Au menu : le processus électoral en RDC. Mais pas seulement. Une rencontre informelle avec des échanges francs et directs. C’est à cela que l’on pouvait s’attendre, le lundi 12 février, à New-York, lorsque la problématique du processus électoral en RDC a été inscrite à l’ordre du jour de la réunion en « formule Arria » du Conseil de sécurité. Et l’on n’a pas été déçu. En témoigne la mise au point musclée de Nikki Haley, représentante permanente des États-Unis auprès des Nations unies, à l’endroit de la délégation gouvernementale congolaise. Jeune Afrique

« Sans machine à voter, pas d’élections » dans les délais en RDC, déclare le président de la Céni 
Le président de la Commission électorale en République démocratique du Congo a annoncé mardi que sans l’utilisation de machines à voter contestées, il ne serait pas possible d’organiser comme prévu la présidentielle censée élire le successeur du président Joseph Kabila le 23 décembre. « Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections le 23 décembre 2018 », a déclaré Corneille Nangaa, président de la commission électorale nationale indépendante (Céni), interrogé sur la position des États-Unis qui se sont opposés, la veille, à l’utilisation d’un système électronique de vote en RDC. VOA

Un chef tribal décapité et son épouse égorgée dans des violences au Kasaï
Les cadavres d’un chef traditionnel et de son épouse ont été retrouvés, 48 heures après leur enlèvement par des miliciens au Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo, a indiqué mardi un responsable local. « Le chef Badibanga Kamenga et son épouse ont été enlevés dimanche par des jeunes qui se sont présentés comme des miliciens Kamwina Nsapu. Le corps du chef a été découvert sans tête et sans bras droit. Sa femme a été égorgée », a déclaré à l’AFP Édouard Ntumba, bourgmestre de la commune de Kananga. VOA

Scandale Oxfam: l’ONG visée par de nouvelles accusations de viol au Soudan du Sud
Après Haïti et le Tchad, le scandale entourant l’ONG Oxfam s’est étendu mardi avec de nouvelles accusations, cette fois de viol contre certains de ses employés au Soudan du Sud, mettant en cause le fonctionnement de ce type d’organisation. Helen Evans, directrice de la prévention interne à Oxfam entre 2012 et 2015, a dénoncé sur Channel 4 l’existence d’une « culture d’abus sexuels au sein de certains bureaux », faisant état de viols ou tentatives de viols au Soudan du Sud ou d’agressions sur des mineurs bénévoles dans des magasins de l’ONG au Royaume-Uni. Ces nouvelles accusations ont surgi après des révélations sur le recours à des prostituées et de potentiels abus sexuels par certains agents d’Oxfam au Tchad et en Haïti, où le président Jovenel Moïse a dénoncé mardi une « violation extrêmement grave de la dignité humaine ». Des représentants de l’ONG y sont convoqués jeudi par le ministère haïtien de la Planification et de la Coopération externe pour fournir des explications. TV5

Egypte: 38 jihadistes tués, 526 arrestations dans une vaste opération antiterroriste (armée)
Trente-huit jihadistes ont été tués dans le nord et le centre du Sinaï égyptien et 526 suspects ont été arrêtés après quatre jours d’une vaste opération « antiterroriste », selon un communiqué de l’armée publié mardi. L’armée a lancé vendredi une campagne d’ampleur pour « nettoyer » le Sinaï (nord-est), le Delta du Nil et le désert occidental frontalier de la Libye. Depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013, les forces de sécurité affrontent des groupes extrémistes, dont l’organisation Etat islamique (EI), qui ont fait des centaines de morts parmi les soldats, les policiers et les civils. TV5

Côte d’Ivoire : Sékou Touré peut-il réformer l’armée ?
Il a beau dominer d’une bonne tête la plupart de ses pairs, le général Sékou Touré passe toujours inaperçu. Voir sans être vu, n’est-ce pas une qualité pour un militaire ? Oui, sauf que lui n’est autre que le patron de l’armée ivoirienne. Humble et discret pour les uns, l’homme manque de charisme et d’autorité, selon les autres. « Sékou Touré ? Qui ça, le président guinéen ? », rit un bon connaisseur de l’armée, soulignant l’anonymat dans lequel demeure le chef d’état-major. Son port altier et son corps svelte ne parviennent pas à faire oublier son allure frêle et ses épaules qui, pour certains, ne sont décidément pas assez larges pour une si sensible fonction. Jeune Afrique

Crise de l’eau: l’Afrique du Sud déclare l’état de catastrophe naturelle
Les autorités sud-africaines ont proclamé mardi l’état de catastrophe naturelle dans tout le pays à cause de la sécheresse historique qui frappe depuis des mois la ville du Cap (sud-ouest), menacée d’une rupture d’approvisionnement en eau potable. Cette décision, publiée dans le journal officiel, a été prise après « réévaluation de l’ampleur et de la gravité de la sécheresse actuelle ». Le gouvernement se voit désormais confier la gestion de la crise. Sous son autorité, toutes les institutions de l’Etat sont désormais mandatées pour mettre en oeuvre « les plans d’urgence, l’aide immédiate et les mesures de construction » nécessaires, selon le texte de l’arrêté signé par le chef du Centre national de gestion des situations d’urgence, Mmaphaka Tau. Slate

Boko Haram : 15 ans de prison pour un preneur d’otages
L’un des ravisseurs des lycéennes de Chibok a été condamné à 15 ans de prison. Haruna Yahaya, jugé lundi, a plaidé coupable et a demandé la clémence des jurés. Il fait partie des centaines de membres présumés du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, qui comparaissent depuis lundi devant un tribunal situé dans le centre du Nigeria. Haruna Yahaya a expliqué au tribunal qu’il avait été forcé à intégrer Boko Haram. Ce à quoi le juge a rétorqué qu’il avait l’option de ne pas prendre part aux activités du groupe. Le procès entamé lundi devra déterminer si les accusés seront condamnés, innocentés ou envoyés dans des centres de réhabilitation. BBC

Sénégal : reprise du procès de l’imam Ndao
Au Sénégal, la chambre criminelle de Dakar s’apprête à rouvrir le dossier de l’imam NDao. 31 personnes se trouveront sur le banc des accusés avec lui. Il s’agit de la deuxième audience pour l’affaire Ndao faisant suite au renvoi d’une première audition qui a eu lieu le 27 décembre dernier. Les avocats commis d’office n’ont eu qu’une semaine avant l’audition pour préparer leur dossier. Le cas de l’Imam Alioune Badara Ndao implique également 31co-accusés, femmes et hommes soupçonnés d’apologie du terrorisme et d’appartenir à un réseau terroriste au Sénégal. BBC

Des artistes maghrébins confrontés à « une forteresse Europe fermée à la circulation des idées »
Tout a commencé par un coup de gueule. Celui de Maria Daïf, directrice de L’Uzine, un important centre de création artistique à Casablanca, créé et financé par la Fondation Tazi en 2014 pour promouvoir la création pluridisciplinaire, la transmission et l’échange avec les publics. Dans une lettre ouverte publiée sur Facebook dimanche 4 février, la responsable marocaine annonçait avoir décidé de ne pas se rendre à Bruxelles où elle était invitée à participer à une conférence sur la danse contemporaine par le centre d’art belge Moussem. En cause : les difficultés croissantes d’obtention des visas pour les artistes marocains. Le Monde