Revue de Presse du 14 décembre 2018

Mali: des dizaines de tués dans une attaque près de la frontière nigérienne
Des dizaines de civils touareg ont été tués entre mardi et mercredi par des jihadistes présumés dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne, zone de confrontation entre des jihadistes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) et deux groupes armés principalement touareg soutenant les troupes maliennes et françaises. Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux civils, appartenant surtout aux communautés peule et touareg, ont péri depuis le début de l’année dans cette région de Ménaka. Les affrontements à caractère intercommunautaire se poursuivent également dans le centre du Mali, frontalier du Burkina Faso et du Niger, où ils ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU, malgré la mort, annoncée par Paris et Bamako, du prédicateur radical peul Amadou Koufa lors d’une opération militaire il y a trois semaines. Sa mort a été démentie en début de semaine par Al-Qaïda au Magrheb islamique (Aqmi), qui n’a pas apporté de preuve de vie. TV5

Mali: Aqmi dément la mort du chef jihadiste Hamadoun Kouffa
Dans un long communiqué, Al-Qaïda au Maghreb uni (Aqmi) a démenti la mort du prédicateur radical Hamadoun Kouffa annoncée par la France et le Mali. Il serait toujours vivant, précise la direction d’Aqmi qui n’apporte cependant pas de preuve formelle. Comme si Aqmi voulait qu’on prenne au sérieux son démenti, le mouvement joint à son communiqué une photo, non datée, du prédicateur radical Hamadoun Kouffa. Mais pas de vidéo ni de déclaration de ce dernier. La sortie d’al-Qaïda au Maghreb islamique laisse pour l’instant de marbre l’armée malienne. L’officier contacté par RFI au centre du pays est formel : « Nous avons bien infiltré le réseau d’Hamadoun Kouffa, ses gestes suivis, sa position connue. » « Nos partenaires français ont été prévenus. C’est comme ça que l’opération française a été menée », ajoute cette même source.  RFI

États-Unis : Trump change de cap en Afrique pour contrer les « pratiques prédatrices » de la Russie et de la Chine
Guerre d’influence avec Moscou et Pékin, coupe des ressources budgétaires pour la diplomatie… Dans une déclaration devant la Heritage Foundation, un think thank conservateur, le conseiller pour la sécurité nationale de Donald Trump a dévoilé la nouvelle stratégie américaine en Afrique. Jusqu’ici peu loquace sur les affaires africaines, l’administration de Donald Trump a, par la voix du conseiller à la sécurité nationale John Bolton, dévoilé les nouveaux axes de sa stratégie sur le continent. Approuvée mercredi 12 décembre par le président américain, cette nouvelle politique vise notamment à contrer les influences russe et chinoise en Afrique, a précisé John Bolton devant la Heritage Foundation, think-tank conservateur où il avait été invité à venir s’exprimer. « Les grands concurrents, la Chine et la Russie, étendent rapidement leur influence financière et politique en Afrique », a-t-il expliqué. « Ils ciblent délibérément et de manière agressive leurs investissements dans la région pour avoir un avantage compétitif sur les États-Unis ».  Jeune Afrique

Centrafrique: la mission de l’ONU renouvelée malgré les critiques russes
Le Conseil de sécurité a renouvelé pour un an le mandat de la Minusca, sa mission en Centrafrique. Mais pour la première fois depuis 2014 et le déploiement des unités sur le terrain, l’ONU a perdu son unité autour de ce sujet. La Russie – et son alliée chinoise – se sont abstenues sur fond de tension croissante avec Paris. Après plus d’un mois de navette diplomatique entre les missions russes et françaises à l’ONU, Paris avait fini par obtenir de haute lutte une abstention de Moscou, qui, jusqu’à la dernière minute, avait menacé de mettre son veto au texte. Sur le fond, la France estime avoir été au bout des concessions possibles en reconnaissant un rôle à la Russie dans la stabilisation de la Centrafrique. RFI

Au Congo, un cardinal face à la dictature
Le grand stade de Kinshasa gronde comme le Colisée du temps des empereurs romains. Debout sur les gradins, les paroissiens de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) agitent des fanions et hurlent: «Papa! Monseigneur!» Dans l’entrée par laquelle pénètrent d’ordinaire les joueurs, deux prélats, le cardinal Laurent Monsengwo et le nouvel archevêque de la métropole, Fridolin Ambongo, grimpent à l’arrière d’un pick-up, cerné de gardes du corps et d’une meute de photographes et de cameramen. A leur apparition, une vague de cris se fracasse dans la foule. Le convoi entame un tour de piste sur le 400 mètres olympique. Au rythme d’une fanfare, leur procession fend une haie d’honneur de Pax Christi, sortes de scouts pour adultes, en chemise beige et foulard jaune et blanc, de petites filles en robe blanche et de choristes endimanchés aux nœuds papillon et cravates rouges. Le Figaro

Des membres de Kamuina Nsapu condamnés en RDC
Cesont 36 individus en jugement depuis le 24 novembre 2017 devant un tribunal militaire qui ont été condamnés jeudi. Selon une source judiciaire, les 36 prévenus membres de la milice Kamuina Nsapu ont été condamnés pour terrorisme, association de malfaiteurs et détention illégale d’armes de guerre. Certains accusés ont également été condamnés à payer des sommes allant de 50.000 à 500.000 dollars américains de dommages et intérêts. Ils sont accusés d’avoir planifié ou mis en œuvre une série d’attaques en 2017 contre la prison centrale de Kinshasa, trois commissariats de police et le marché central.  BBC

Elections en RDC: un mort en marge de la campagne de Tshisekedi à Mbuji-Mayi
En République démocratique du Congo, à dix jours du scrutin, les violences se multiplient. La campagne électorale a déjà été plusieurs fois endeuillée. Et ce jeudi, une personne a perdu la vie à Mbuji-Mayi où était attendu le candidat d’opposition, Félix Tshisekedi. Déjà un mort confirmé à Mbuji-Mayi, alors que le candidat Félix Tshisekedi n’était pas encore arrivé dans la capitale du Kasaï-oriental, l’un des fiefs de son parti l’UDPS. Depuis le matin, la ligue des jeunes de l’UDPS dénonçait des entraves dans l’arrivée de ses militants à l’aéroport pour accueillir Félix Tshisekedi, des barricades érigées par les forces de sécurité. Ces partisans du parti de l’opposition historique assurent que le jeune « combattant » a été tué par les forces de sécurité. Selon les premières informations recueillies par le gouvernorat du Kasaï-oriental, ce jeune homme aurait jeté des pierres sur un camion de l’armée.  RFI

RCA: l’ONU se penche sur le renouvellement du mandat de la Minusca
Avec plus d’un mois de retard sur le calendrier initial, le conseil de sécurité de l’ONU doit voter ce jeudi le renouvellement pour un an de la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique sans changement sur ses effectifs. Ce délai avait permis aux Américains d’obtenir l’autorisation du congrès à Washington pour confier une nouvelle tache aux casques bleus. Les Russes en ont profité pour renégocier les termes de la résolution qui reconnaît maintenant – en partie – leur rôle dans la mission de stabilisation en cours en RCA.  RFI

La Somalie arrête un ex-jihadiste candidat à une présidence régionale
Un ancien commandant et porte-parole des islamistes somaliens shebab, qui briguait la présidence d’un Etat fédéré du sud du pays lors d’une élection prévue le 19 décembre, a été interpellé jeudi, a annoncé le gouvernement somalien. Le gouvernement accuse Muktar Robow, qui avait fait défection des shebab en 2017, d’avoir « organisé une milice » à Baïdoa, la principale ville de l’Etat du Sud-Ouest, afin notamment d’y « miner la stabilité ». « Ces actions indiquent qu’il n’avait jamais renoncé à ses idéologies extrémistes et est prêt à nuire à nouveau au peuple somalien », a soutenu dans un communiqué le gouvernement, qui avait jusqu’à présent tenté en vain d’empêcher M. Robow de se présenter à l’élection, au motif qu’il est encore visé par des sanctions américaines.  VOA

Cameroun : Paul Biya décide l’arrêt des poursuites contre 289 détenus de la crise anglophone
Le fils de l’otage française affirme que le Quai d’Orsay a refusé une « proposition inespérée » des ravisseurs qui la détiennent au Mali. Une proposition de négociation pour libérer l’otage française Sophie Pétronin aurait-elle été refusée par Paris ? C’est ce qu’affirme en tout cas son fils Sébastien Chadaud-Pétronin. Sophie Pétronin est détenue eu Mali depuis près de deux ans. Agée de 73 ans et malade, elle est apparue dans plusieurs vidéos. Mais dans le dernier message diffusé par ses ravisseurs il y a quelques semaines elle n’apparaît pas, signe de l’aggravation de son état de santé, selon son fils. Depuis plusieurs mois, il multiplie les voyages au Sahel, en accord avec le Quai d’Orsay, pour tenter d’entrer en contact avec ceux qui détiennent sa mère. RFI

Liberté provisoire de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : ce qu’exige le procureur
Alors que la CPI rendra ce vendredi 14 décembre sa décision quant à la demande de mise en liberté provisoire déposée par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le procureur, Eric MacDonald, a posé ses conditions. Jeudi 13 décembre, pendant trois heures d’une audience à huis clos partiel devant la 1ère chambre de la CPI, le procureur, l’avocate des parties civiles et ceux de la défense ont tenté de trancher sur la demande de liberté provisoire émise par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Une audience qui a finalement été suspendue jusqu’au lendemain. Durant les débats, le procureur Eric MacDonald s’est, une nouvelle fois, opposé à la mise en liberté provisoire des prévenus, notamment du fait de « leur grande capacité de mobilisation ». Il a informé la Cour de son intention de faire appel si la décision des juges était contraire à ses recommandations. Jeune Afrique

Sur France 24, Henri Konan Bédié confirme sa rupture avec Alassane Ouattara
L’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié a reçu France 24 en exclusivité chez lui jeudi. Il affirme que l’union avec Alassane Ouattara est terminée et qu’il est en train de former une nouvelle alliance, tendant la main à Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Il laisse aussi entendre qu’il pourrait lui-même être candidat à la présidentielle de 2020. Henri Konan Bédié, président de la Côte d’Ivoire de 1993 à 1999, a accordé jeudi 13 décembre une interview exclusive à France 24. Interrogé par le journaliste Marc Perelman au sujet d’un divorce possible avec son allié de longue date, le président actuel Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié a confirmé que « l’alliance RHDP qui date de 2005 n’existe plus ». « Nous nous sommes séparés après beaucoup de divergences », a-t-il ajouté. Quelles sont les raisons de cette désunion ? « Il y a eu des manquements au bon déroulement de notre alliance, dénonce-t-il. Le problème de l’alternance au profit du PDCI (le parti de Henri Konan Bédié, NDLR) est un de ces problèmes. Mais il y en a d’autres. Il y a surtout la volonté de créer un nouveau parti. » Selon Henri Konan Bédié, le « poids du PDCI-RDA dans l’alliance » et le « rôle essentiel qu’il a joué dans l’avènement d’Alassane Ouatara au pouvoir » a été négligé. France 24

Shell et Eni poursuivis par le gouvernement nigérian
Une plainte a été déposée devant un tribunal à Londres par le gouvernement nigérian contre les groupes pétroliers Shell et Eni. Selon un communiqué du gouvernement, l’argent dépensé par ces groupes en 2011, pour acquérir un permis d’exploration pétrolière dans le Golfe de Guinée a été détourné en pots-de-vin. Le gouvernement estime que Shell et Eni sont en partie responsables du fait que des « responsables nigérians corrompus », se soient servis de ce paiement d’un montant total de 1,1 milliard de dollars à des fins d’enrichissement personnel. Cette affaire fait déjà l’objet d’un procès à Milan, dans lequel le Nigeria est partie civile. Abuja réclame plus d’un milliard de dollars dans ce dossier de corruption qui remonte à 2011.  BBC

Le chiffre du jour. Les routes africaines restent les plus meurtrières
L’Afrique subsaharienne continue de détenir le triste record des routes les plus dangereuses du monde avec un taux de 26,6 morts pour 100 000 habitants, écrit le site Quartz qui cite un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À titre de comparaison, en Europe, ce taux est de 9,3 pour 100 000. À l’échelle planétaire, les routes ont coûté la vie à 1,35 million de personnes en 2016. Elles tuent plus que la tuberculose ou le sida et constituent la principale cause de mortalité parmi les jeunes de 5 à 29 ans, égrène Quartz. Les pays à faible revenu et qui comptent le moins de véhicules déplorent paradoxalement le plus grand nombre de victimes. “Alors que 13 % des morts sur la route sont dénombrés dans les pays à faible revenu, les véhicules qui y circulent ne représentent que 1 % du parc mondial” En Afrique, les normes de sécurité routières extrêmement lâches, notamment en matière de vitesse et de consommation d’alcool, expliquent ces statistiques. Mais aussi, souligne le site américain, les secours défaillants dans nombre de pays. Courrier International