Cartographie des facteurs de risque de propagation du COVID-19 en Afrique
Les pays africains sont confrontés à différents niveaux de risque et doivent par conséquent réagir au coronavirus par des stratégies diversifiées. Les pays les plus vulnérables ne sont pas nécessairement ceux ayant enregistré les premiers cas. Les questions restent nombreuses quant au mode de transmission du COVID-19 en Afrique. Beaucoup craignent que, du fait de son niveau élevé de pauvreté, de la fragilité de ses systèmes de santé et de la surpopulation de ses zones urbaines, le virus ne s’y développe avec des effets particulièrement dévastateurs. D’autres espèrent que la douceur de son climat, la jeunesse de sa population et son expérience de la lutte contre les maladies infectieuses permettront à ce continent d’échapper au pire de la pandémie. La présente analyse propose un examen des facteurs de risque présents en Afrique en lien avec le nouveau coronavirus et fournit ainsi un aperçu des différents niveaux de vulnérabilité, qui parfois se chevauchent, de chaque pays africain. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Coronavirus en Afrique: 88 intellectuels appellent à repenser les systèmes de santé
88 intellectuels africains et de la diaspora lancent un appel aux leaders du continent face à la pandémie de Covid-19. Ils les invitent à « repenser la santé comme un bien public essentiel » et à « saisir ce moment de crise comme une opportunité afin de revoir les politiques publiques » pour la protection des populations. Selon eux, la pandémie du coronavirus met à nu ce que les classes moyennes et aisées vivant dans les grandes mégalopoles du continent « ont feint de ne pas voir ». … Ces intellectuels dénoncent le fait que les dirigeants africains reprennent « sans souci contextuel le modèle de « containment » et des régimes d’exception adoptés par les pays du Nord. BBC
Covid-19 : Le Maroc propose une initiative africaine contre la pandémie
Le Roi du Maroc, Mohammed VI, plaide pour une initiative des chefs d’Etat africains en vue d’accompagner la gestion de la pandémie du coronavirus au niveau continental. Selon le souverain marocain, dont les propos ont été rapporté par l’Agence marocaine de presse, « Il s’agit d’une initiative pragmatique et orientée vers l’action, permettant un partage d’expériences et de bonnes pratiques, pour faire face à l’impact sanitaire, économique et social de la pandémie ». Cette initiative africaine menée aussi par l’Union Africaine semble avoir reçu un écho favorable des partenaires étrangers dont l’Onu, l’Ocde et la France. Adiac-Congo
Au Nigéria, Muhammadu Buhari prolonge de deux semaines le confinement
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a annoncé une prolongation de deux semaines du confinement dans la capitale, Abuja, ainsi que dans les États de Lagos et d’Ogun, afin de contrôler la propagation du virus. « Au vu de la situation actuelle, il est nécessaire d’étendre les restrictions de mouvement dans l’Etat de Lagos, d’Ogun, et à Abuja, la capitale fédérale pour 14 jours supplémentaires », a annoncé le chef de l’Etat dans une allocution télévisée. Les services essentiels, les magasins d’alimentation et les pharmacies restent exemptés des mesures restrictives. Muhammadu Buhari a décrit la lutte contre le covid-19 comme une question de vie ou de mort. Le président nigérian a reconnu les difficultés et les perturbations causées par les restrictions. BBC
Covid-19 : le Gabon entre en confinement
Rues désertes, aucune circulation… Libreville la capitale gabonaise avait des allures de ville fantôme lundi. Le pays est entré en confinement lundi. Une mesure décidée par le gouvernement pour limiter la propagation du nouveau coronavirus. Sur l’ensemble du territoire, les forces de l’ordre veillent au grain pour faire respecter la mesure. “Depuis minuit, on a vu un grand changement, nous sommes déjà en confinement total. Ils ont fermé certaines villes, pas certaines, toutes les villes sont fermées. Ceux qui restent à AKanda, restent à AKanda, ceux qui restent à Libreville restent à Libreville, ceux qui restent à Owendo restent à Owendo et c’est ça”, a constaté Chris Mondjou, un jeune librevilois rencontré au coeur de la capitale. AfricaNews
Les expulsions d’Ethiopiens d’Arabie saoudite pourraient accélérer la propagation du coronavirus
L’Arabie saoudite a expulsé près de 3.000 migrants éthiopiens ces dernières semaines malgré les craintes que de telles opérations puissent accélérer la propagation du coronavirus dans le pays de la Corne de l’Afrique, ont annoncé lundi les Nations unies. Depuis la mi-mars, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré 2.870 rapatriés éthiopiens, et tous, sauf 100, ont été renvoyés d’Arabie saoudite, a déclaré le porte-parole Alemayehu Seifeselassie. Un travailleur humanitaire, bien au fait de la situation des expulsés a dit à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, qu »environ 3.000″ rapatriés étaient arrivés d’Arabie Saoudite au cours des dix derniers jours. AFP
Mourir de faim ou tomber malade: le dilemme de l’Afrique face au coronavirus
Des femmes et des enfants qui tombent au sol, ensanglantés et piétinés lors d’une distribution de nourriture dans un bidonville de Nairobi, pendant que la police tire des gaz lacrymogènes et charge à coups de bâton. La scène s’est déroulée vendredi dans l’immense bidonville de Kibera, en plein c½ur de la capitale kényane. Elle pourrait bien préfigurer la suite, si l’Afrique ne parvenait pas à combiner la lutte contre le nouveau coronavirus et l’aide à des millions de citadins miséreux. « Je lui donne (au gouvernement) une ou deux semaines avant que la situation n’empire. Pas en terme de coronavirus, mais en terme de faim », déclare à l’AFP Kennedy Odede, directeur de Shining hope for communities (SHOFCO), une organisation locale travaillant à Kibera. « Si ça continue comme ça, nous pourrions jouer avec le feu », prévient-il. Slate
Mali: deux attaques attribuées à des jihadistes dans la région de Kayes
Dans une région normalement calme, l’axe de Kayes, qui mène aux mines d’or, a été attaqué à deux reprises jeudi 9 avril dernier. Un poste de gendarmerie a été pris pour cible presque en même temps qu’un poste de douane. Et l’on soupçonne des jihadistes d’en être les auteurs. Ce n’est pas une opération de banditisme qui a fait trois morts parmi les forces de l’ordre, mais un acte terroriste, explique une source proche du dossier. Plusieurs éléments militent en faveur de cette thèse. C’est un poste de sécurité de la gendarmerie et un autre de la douane qui ont été visés. Les assaillants sont repartis avec quelques armes, des motos. Ils n’ont pas touché à d’autres biens pourtant à leur portée. RFI
« C’est irresponsable d’organiser des législatives au Mali » (Mamadou Diouf)
Les Maliens de nouveau appelés aux urnes le 19 avril pour le second tour des élections législatives. Un scrutin malgré les risques liés au coronavirus et l’enlèvement du chef de l’opposition. Le professeur à l’Université de Columbia à New York, aux États-unis, estime que la priorité doit être la libération de Soumaila Cissé et la gestion de la crise sanitaire. Le second tour des élections législatives approche, le scrutin est prévu pour dimanche prochain (19-04). Il aura lieu malgré la pandémie du covid-19 qui touche le pays et la paix qui se fait toujours attendre. Dans le nord et le centre du pays, les groupes djihadistes mènent des attaques régulières. Le chef de file de l’opposition malienne, Soumaila Cissé, a été enlevé le 25 mars dernier par des groupes armés à Tombouctou dans le nord du pays. Depuis, le président de l’URD est entre les mains de ses ravisseurs. Son parti qui avait tout de même maintenu sa participation au premier tour, pourrait cette fois-ci décider de se retirer du processus électoral. DW
Ethiopie : un million de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence (FAO)
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué qu’un million de personnes en Ethiopie, touchées par l’invasion acridienne, ont besoin d’urgence une aide alimentaire. Parmi ces personnes, 390.000 vivent dans la région de Somali, 360.000 dans la ville d’Oromia et de Dire Dawa, 100.000 à Afar, 72.000 à Amhara, 43.000 au Tigré et 13.000 dans la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP), précise une étude conjointe de la FAO et le gouvernement éthiopien, publiée lundi. Selon les résultats de cette étude, les criquets pèlerins ont endommagé environ 200.000 hectares de terres cultivées et causé une perte de céréales de plus de 356 000 tonnes. Le sorgho est la céréale la plus touchée avec 114 000 hectares endommagés, le maïs (41 000 hectares) et le blé (36 000 hectares). La région d’Oromia a été la plus touchée avec une perte totale de céréales de 123 000 tonnes, suivie de la région de Somali (100 000 tonnes) et la région du Tigré (84 000 tonnes). Les criquets pèlerins ont également détruit jusqu’à 1,3 million d’hectares de pâturages. Sahel-Intelligence
Libye : deux villes stratégiques au mains du gouvernement d’union nationale
Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen qui mène depuis un an une offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli où siège le Gouvernement d’union nationale (GNA), a essuyé un nouveau revers lundi en perdant deux villes stratégiques. Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée aujourd’hui par une lutte de pouvoir entre Khalifa Haftar et le GNA, reconnu par l’ONU. Le conflit a été exacerbé au fil des mois par les ingérences armées étrangères, avec notamment les Emirats arabes unis soutenant le maréchal Haftar, et la Turquie appuyant le GNA. Des combats se déroulent encore aux portes de la capitale mais aussi dans d’autres régions de l’ouest libyen. Les forces pro-GNA se sont emparées lundi des deux villes côtières de Sorman et Sabratha, respectivement à 60 et 70 km à l’ouest de Tripoli, à mi-distance entre la capitale et Ras Jedir, à la frontière avec la Tunisie. AFP
Kenya: Quatre terroristes d’Al-Shabab tués à Wajir (Police)
Quatre terroristes du groupe somalien d’Al-Shabab, ont été tués lundi lors d’un accrochage avec des réservistes de la police du comté de Wajir, frontalier avec la Somalie, rapportent les médias kényans, selon des sources sécuritaires. Plusieurs policiers réservistes ont également été blessés dans cet affrontement. Le Kenya est devenu ces dernières années une cible des différents groupes terroristes et criminels. Sahel-Intelligence
RDC: nouvelle flambée de violence dans la province du Kongo central
De nouvelles scènes de violences ont eu lieu, lundi, sur la nationale 1 au niveau de la nationalité de Kisantu. Des affrontements imputés à la secte Bundu dia Kongo. Le bilan fait état de quatre morts. Ce lundi matin, au niveau de Kisantu, quelques centaines d’adeptes de la secte Bundu dia Kongo ont fait irruption sur la chaussée armés de calibres 12, des machettes et autres armes blanches. Les fidèles de Ne Mwanda Nsemi, le leader du mouvement religieux, ont ensuite érigé des barricades. Des témoins auraient vu des adeptes qui encadraient des manifestants qui entonnaient des slogans xénophobes, exigeant le départ des non originaires de la province du Kongo central. La police est intervenue. Le bilan fait état de quatre morts, deux de chaque côté. Les manifestants ont pris alors le large en direction de Madimba.
Nord-Kivu : situation sécuritaire tendue à Rubaya, dans le Masisi, après la mort de 3 personnes
La situation reste tendue à Rubaya, en territoire de Masisi, ( 60 Km au Nord de Goma) cela après la mort de trois personnes et plusieurs blessés dont un officier supérieur de l’armée nationale lors des attaques enregistrées samedi 11 avril à à Luhoho et dans le centre commercial de Rubaya, une région d’exploitation et commerce des minerais. D’après le fonctionnaire délégué du gouverneur à Rubaya, Bernard Serkali Buhame, des personnes inconnues ont tiré des coups de feu pendant toute la soirée, vendredi 10 avril dans la cité, précisément à Luhoho, tuant un habitant d’une soixantaine d’années dans sa maison. Le lendemain, samedi, toujours dans la soirée, ajoute-t-il, un groupe des bandits ont attaqué le centre commercial de Rubaya. Une personne est morte sur place et une autre a succombé de ses blessures quelque temps après. Radio Okapi
Coronavirus : en France, les diasporas africaines ne savent plus où enterrer leurs morts
Les familles des victimes du Covid-19 peinent à rapatrier les corps dans leur pays d’origine ou, à défaut, à leur trouver une place dans un cimetière français. Plus aucun laissez-passer pour les morts. C’est l’une des conséquences de la fermeture des espaces aériens mondiaux en pleine pandémie liée au coronavirus : les rapatriements funéraires depuis la France sont compromis. Un déchirement pour de nombreuses familles, notamment dans les diasporas africaines : beaucoup n’ont pas d’autre choix que d’enterrer leurs proches décédés sur le sol français. A l’épreuve du deuil s’ajoute alors la culpabilité de ne pas pouvoir respecter les dernières volontés de leurs défunts. Le Monde
Tech « made in Africa » : les solutions pour hacker la progression du Covid-19
Télé-consultations, paiement mobile, applications pour détecter et signaler les personnes vulnérables… Les acteurs africains du numérique ont gardé leur sens de l’innovation en ces temps de crise. Ils sont nombreux à proposer des solutions pour « hacker » la progression de la pandémie de coronavirus. Notre invité, Samir Abdelkrim, entrepreneur et consultant, a sillonné le continent pendant quatre ans afin d’analyser les écosystèmes numériques de vingt-cinq pays. Une expérience dont il a tiré un livre, « Startup Lions, au cœur de l’African Tech ». Il nous explique quelles sont les solutions proposées par la Tech « Made in Africa » pour lutter contre la propagation du coronavirus. France24