Revue de Presse du 13 septembre 2016

Crise post-électorale au Gabon: le pays entre dans une phase décisive
La Cour constitutionnelle est en train d’instruire les recours déposés suite à la réélection contestée d’Ali Bongo. Va-t-elle confirmer ou non la victoire du président sortant ? Les neuf magistrats ont jusqu’au 23 septembre pour rendre leur verdict. L’examen des procès-verbaux de la province du Haut-Ogooué où Ali Bongo a obtenu 95% des voix sera décisif. Le compte à rebours est enclenché. Le pouvoir a jusqu’à demain pour déposer ses éléments. Son dossier devrait comporter les 297 PV du Haut-Ogooué, que la majorité affirme avoir ramené du terrain. Ainsi que des éléments sur des fraudes supposées de l’opposition dans diverses localités comme Bitam ou Omboué. RFI

Gabon: accès refusé pour des journalistes français souhaitant couvrir la crise
Un reporter du Monde Diplomatique a été refoulé samedi à l’aéroport de Libreville, faute de visa, et plusieurs autres journalistes français n’ont pas pu obtenir d’autorisation pour se rendre au Gabon, théâtre de violentes émeutes post-électorales, ont indiqué lundi plusieurs médias français. Le journaliste Olivier Piot s’est vu refuser l’entrée samedi soir sur le territoire gabonais pour absence de « justifications probantes » sur les conditions et la durée de son séjour au Gabon, selon la décision consultée par l’AFP. Olivier Piot n’avait pas de visa mais était « en négociation avec le ministère de la Communication depuis une semaine », a expliqué le journaliste lundi à l’AFP. « J’ai reçu un mail samedi qui m’invitait à me présenter à Libreville, en me disant que j’aurais l’accord de visa sur place », a-t-il déclaré. TV5

Gabon: Marie-Madeleine Mborantsuo, la dame qui détient les clés de la crise
La Cour constitutionnelle est en train d’instruire les recours déposés suite à la réélection contestée d’Ali Bongo. Avec un verdict attendu d’ici le 23 septembre, la présidente de la Cour constitutionnelle Marie-Madeleine Mborantsuo, âgée de 61 ans, détient les clés du dénouement de la crise post-électorale. Portrait. Ce ne sera pas faire offense à Marie-Madeleine Mboranstuo que de rappeler ce qui est sur la place publique à Libreville : elle a été la maîtresse d’El Hadj Omar Bongo avec qui elle a eu trois enfants. Ali Bongo est donc le demi-frère de ses trois enfants. RFI

Gabon : les partis politiques français divisés
« Je félicite le président Ali Bongo pour sa réélection » : ce tweet de Jean-Marie Le Pen, le 31 août, demeure à ce jour le seul message de félicitations public adressé par un responsable politique français au chef de l’État gabonais depuis le scrutin du 27 août. Une prise de position rapidement contredite par le vice-président du Front national (et compagnon de Marine Le Pen) Louis Aliot, qui a demandé et obtenu la mise à l’ordre du jour de « la crise électorale et démocratique au Gabon » à la session plénière du Parlement européen, dont il est membre, le 13 septembre. Une prise de position que le FN partage avec… le groupe des Verts à la même assemblée. Jeune Afrique

Les élites politiques et militaires au Soudan du Sud s’enrichissent grâce à la guerre
L’élite politique et militaire du Soudan du Sud a profité de la guerre qui ravage le pays pour s’enrichir, selon un un rapport publié lundi, qui dénonce notamment le président Salva Kiir et son ancien vice-président et leader de l’opposition, Riek Machar. La rapport compilé par le groupe d’investigation The Sentry, cofondé par l’acteur américain George Clooney, et qui documente le financement des conflits en Afrique, relève que « les leaders politiques en fin de compte responsables des atrocités au Soudan du Sud ont en même temps réussi a accumuler des fortunes, en dépit de leurs modestes salaires de membres du gouvernement ». « Certains ont également été mêlés à des affaires douteuses et d’autres ont apparemment reçu des sommes importantes de grandes sociétés faisant des affaires au Soudan du Sud », indique le rapport intitulé « Les crimes de guerre ne devraient pas payer ». VOA

L’ONU s’inquiète de l’afflux de combattants sud-soudanais en RDC
Les Nations unies se sont inquiétées, lundi 12 septembre, des conséquences de l’afflux de combattants sud-soudanais dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour la stabilité de cette région ébranlée par les conflits armés depuis plus de vingt ans. La Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) souligne dans un communiqué qu’elle poursuit, avec « le siège des Nations unies » à New York, « les discussions avec le gouvernement de la RDC [et] les organisations sous-régionales afin qu’une issue favorable soit trouvée à cette situation qui pourrait devenir une menace pour la paix en RDC ». Le Monde

En RDC, la délégation de l’opposition suspend sa participation au dialogue national
Au menu, en RDC l’opposition suspend sa participation au dialogue national, Reportage à Port-Gentil au Gabon suspendu à la décision de la Cour constitutionnelle après la présidentielle, les musulmans du continent fête l’Aïd, ternie par les menaces terroristes et les crises politiques. A Kinshasa, la délégation de l’opposition a suspendu sa participation au dialogue national. Elle exige une garantie : que la présidentielle ait lieu avant tout autre scrutin. Ce dialogue est boycotté par les poids lourds de l’opposition, rejetant tout report de la présidentielle. France 24

Robert Mugabe face à de nouvelles manifestations samedi
L’opposition dirigée par le Mouvement pour le changement démocratique a lancé ce mot d’ordre pour le 17 septembre 2016, en vue d’exiger des réformes électorales. L’opposition zimbabwéenne a appelé lundi à des manifestations samedi dans tout le pays pour obtenir des réformes électorales, en dépit de nouvelles menaces du président Robert Mugabe de réprimer la fronde populaire qui agite le pays depuis des semaines. « Nous allons manifester sans plus attendre », le 17 septembre, a déclaré Douglas Mwonzora, le porte-parole du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). VOA

Echec d’un ultime recours contre la réélection du président Lungu en Zambie
La Cour constitutionnelle de Zambie a rejeté lundi une nouvelle tentative de l’opposition pour retarder l’investiture du président Edgar Lungu, prévue mardi en présence notamment de son homologue du Zimbabwe voisin, Robert Mugabe. A la tête de la Zambie depuis l’an dernier à la suite du décès du président Michael Sata, M. Lungu, 59 ans, a remporté le 11 août le scrutin présidentiel dès le premier tour, mais d’une courte tête avec 50,3% des suffrages. Le chef de l’Etat sortant a devancé d’à peine 100.000 voix le chef du principal parti d’opposition, Hakainde Hichilema, un homme d’affaires qui se présentait à 54 ans pour la cinquième fois à la magistrature suprême, crédité de 47,6%. VOA

Les ports pétroliers libyens échappent au gouvernement d’union
Le gouvernement d’union en Libye soutenu par l’ONU a perdu lundi le contrôle d’un troisième terminal pétrolier, se montrant incapable de stopper une offensive des autorités rivales basées dans l’est du pays. Le pouvoir basé à Tripoli n’est plus maître des principaux ports qui permettent au pays d’exporter son or noir, sa principale richesse économique. Ce revers risque en outre de l’affaiblir à l’heure où ses forces luttent déjà pour reprendre la ville de Syrte aux mains du groupe Etat islamique (EI), une bataille qui s’éternise depuis quatre mois. Nouvel Obs

France – libye. Kadhafi aurait été assassiné par un agent secret français
[…] Rami El-Obeidi, ancien responsable des relations avec les agences de renseignements étrangères pour le compte du Conseil national de transition jusqu’à mi-2011, nous a révélé comment l’OTAN avait pu localiser la cachette de Kadhafi après la libération de Tripoli par les révolutionnaires entre le 20 et le 23 août 2011. “À l’époque, on pensait qu’il s’était enfui dans le désert, en direction de la frontière sud de la Libye”, explique Obeidi. Mais en réalité, il s’était réfugié dans son fief de Syrte avec son fils, Mutassim, qui dirigeait les dernières troupes encore en état de combattre. Obeidi ajoute : “Là, le raïs a essayé de communiquer, grâce à son téléphone satellite Iridium, avec certains de ses fidèles qui avaient trouvé refuge auprès de Bachar El-Assad, en Syrie. Parmi eux, il y avait notamment son disciple chargé de la propagande télévisée, Youssef Shakir. Et c’est justement le chef d’État syrien qui a transmis le numéro de téléphone satellitaire de Kadhafi aux services secrets français.” La raison ? “En échange, Assad aurait obtenu de Paris la promesse de limiter les pressions internationales sur la Syrie en vue de faire cesser la répression contre le peuple en révolte. Courrier International

Côte d’Ivoire : un référendum qui se fait désirer…
Plusieurs aspects techniques n’étant pas encore réglés, le référendum constitutionnel, censé se tenir en octobre, pourrait être reporté. D’abord, le comité des experts présidé par le professeur Ouraga Obou n’a pas encore remis à Alassane Ouattara la mouture définitive du projet de Constitution. Ensuite, si la Commission électorale indépendante (CEI) a bien transmis au gouvernement un projet de budget d’une dizaine de milliards de F CFA (une quinzaine de millions d’euros) destiné à financer le référendum, il n’est toujours pas passé en Conseil des ministres et le Parlement n’a pas été convoqué en session extraordinaire pour l’examiner. Jeune Afrique

Jacob Zuma rembourse près de 500 000 euros à l’Etat sud-africain
Le président sud-africain Jacob Zuma a remboursé à l’Etat près de 500 000 euros d’argent public dépensés pour des travaux d’aménagement dans sa résidence privée, à l’origine d’une vive controverse dans le pays, a annoncé, lundi 12 septembre, la présidence. « Le président Zuma a versé la somme de 7 814 155 rands (480 000 euros) à la Banque centrale sud-africaine, comme l’avait ordonné la Cour constitutionnelle dans l’affaire de sa résidence privée de Nkandla », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le Monde

Swaziland : un royaume sans fin
C’est l’événement de l’année dans ce minuscule pays d’Afrique australe. « Une expérience vraiment unique », « l’un des spectacles visuels les plus hauts en couleur d’Afrique », vante l’agence de tourisme du Swaziland, qui ne manque pas de superlatifs pour recommander la Fête des roseaux. Lundi 29 août, quelques dizaines de milliers de jeunes filles swazies, en costume traditionnel et seins nus sous des pompons et colliers colorés, ont dansé plusieurs heures devant le roi Mswati III pour « célébrer leur chasteté ». Arrangée par les autorités, la vitrine est attrayante pour les milliers de touristes étrangers qui s’y précipitent. L’arrière-boutique l’est moins. Cet Etat est la dernière monarchie absolue d’Afrique. Où un roi âgé de 48 ans règne sans partage depuis déjà trois décennies. Le Monde