Revue de Presse du 12 décembre 2017

Sud-Soudan: plus de 170 tués en une semaine de combats entre clans
Plus de 170 personnes ont été tuées en une semaine de combats entre clans rivaux qui s’affrontent à coups de mitrailleuses et lance-grenades pour du bétail dans le centre du Soudan du Sud, ont indiqué mardi des responsables locaux. Le nombre de blessés atteint « presque 200 », a ajouté Dharuai Mabor Teny, membre du parlement de la région des Western Lakes, à 250 km au nord-ouest de la capitale sud-soudanaise Juba, alors qu’un précédent bilan vait fait état vendredi de 60 tués. Le Point

Soudan du Sud : l’état d’urgence décrété
Le président Salva Kiir a décrété le prolongement de l’état d’urgence dans le nord-ouest du pays où des dizaines de personnes ont été tuées dans des affrontements ethniques. Le décret émis par le président concerne les 4 provinces de Gogrial, Wau, Aweil et Tonj dans le nord-ouest du pays. Le chef de l’Etat sud soudanais a ordonné à l’armée d’utiliser la force pour désarmer les communautés rivales. Selon un député, au moins 173 personnes ont été tuées dans ces affrontements. BBC

Burundi: impôt « volontaire » pour financer les élections de 2020
Le gouvernement burundais a imposé une contribution « volontaire » de la population pour financer les élections de 2020 dans ce pays d’Afrique centrale plongé depuis plus de deux ans dans une profonde crise politique. Les ministres burundais de l’Intérieur et des Finances ont présenté lundi une ordonnance commune qui institue cette contribution, dénoncée par l’opposition comme un « vol organisé ». L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économique (Olucome), une des principales ONG burundaises militant pour une bonne gouvernance, a dénoncé auprès de l’AFP « un véritable impôt qui ne dit pas son nom, qui est totalement injuste et illégal et qui est tout, sauf volontaire ». C’est du « vol organisé », a dénoncé le président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri, une des grandes figures de la société civile qui vit aujourd’hui en exil. TV5

Cameroun : attaque suicide dans une mosquée
Un kamikaze s’est fait exploser lundi dans une mosquée de Kerawa, située dans la Région de l’Extrême-Nord, frontalière avec le Nigéria. Selon un témoin, le kamikaze est entré dans la mosquée alors que la prière du matin s’était achevée. Le bilan aurait pu être « très lourd » si tous les fidèles avaient été encore sur place au moment de l’attaque, a-t-il ajouté. La ville de Kerawa a été plusieurs fois la cible des attaques kamikazes de la secte Boko Haram. BBC

Somalie : un journaliste tué par une bombe
Un journaliste de la télévision somalienne a été tué lundi après-midi par l’explosion d’une bombe placée dans sa voiture à Mogadiscio, a indiqué mardi sa famille. Mohamed Ibrahim Gabow, qui travaillait pour Kalsan TV, est le cinquième journaliste assassiné cette année en Somalie. « C’était un journaliste très professionnel, toujours attaché au bien public », a expliqué Mohamed Abdirahman, un de ses proches. Selon sa famille, qui ignore encore la raison de son assassinat, la victime avait pris un congé pour passer du temps à Mogadiscio avec ses enfants. BBC

Casques bleus tués en RDC: la Monusco confrontée à de gros «défis» logistiques
La mission de l’ONU en RDC a rendu hommage lundi à Beni à ses 14 casques bleus tanzaniens tués jeudi dernier dans une attaque contre leur base de Semliki. Une enquête interne est toujours en cours pour déterminer les circonstances de ce drame massacre qui frappe la brigade d’intervention de la Monusco censée être la mieux équipée. Beaucoup se demandent encore comment une telle attaque a été possible et pourquoi la Monusco a mis 12 heures avant que le premier hélicoptère de combat survole la zone attaquée. Selon le commandant de la Monusco, le Sud-Africain Derrick Mbuyiselo Mgwebi, elle a beau être la force de maintien de la paix la plus grande au monde, dans un pays aussi vaste et escarpé, elle reste confrontée à d’importants défis logistiques. RFI

Zimbabwe: la Zanu-PF tient son premier congrès de l’après-Mugabe
Le congrès extraordinaire de la Zanu-PF se tient cette semaine au Zimbabwe à partir de ce mardi 12 décembre et jusqu’à vendredi. Ce sera le premier congrès du parti au pouvoir sans l’ex-président Robert Mugabe. A cette occasion, le nouveau chef de l’Etat, Emmerson Mnangagwa, devrait nommer ses deux vice-présidents. Cela aurait dû être le congrès où Robert Mugabe devait se débarrasser de son vice-président Emmerson Mnangagwa. L’histoire en a décidé autrement. Moins d’un mois après le coup de force de l’armée qui s’est soldé par la démission de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa devrait être confirmé dans ses fonctions de président du parti. Et être intronisé comme candidat de la Zanu-PF aux prochaines élections prévues avant août 2018. RFI

Une crise humanitaire de grande ampleur menace la RDC en 2018 
Déplacement record de populations, centaines de milliers d’enfants en danger de mort, ONG sous financées, État sans moyen…: tous les signaux laissent redouter une crise humanitaire de grande ampleur en République démocratique du Congo (RDC) en 2018. « La situation en RDC risque d’être ignorée alors qu’elle est en passe de devenir la plus forte urgence en 2018 », a déclaré mardi un cadre de l’Office des migrations internationales, Mohammed Abdiker, de retour d’un voyage dans ce géant d’Afrique centrale dont l’instabilité menace le coeur du continent. Vraie catastrophe humanitaire à venir, après le Soudan du Sud, le Yémen et l’exode des Rohingyas, ou stratégie de communication alarmiste des ONG et des agences des Nations unies, fatiguées de dénoncer leur sous-financement? VOA

Nigeria: six soldats tués dans des embuscades tendues par Boko Haram
Au moins six soldats nigérians ont été tués dans deux différentes embuscades tendues par des membres présumés de groupe jihadiste Boko Haram, dans le nord-est du Nigeria, a-t-on appris lundi de sources sécuritaires. Quatre militaires ont été tués et 12 blessés dimanche lors d’une attaque de leur convoi, près de Damboa, à 90 kilomètres de Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno. Deux soldats avaient été tués dans la même zone la veille, selon des sources militaires sous couvert d’anonymat. Un officier a expliqué que l’attaque de dimanche s’est déroulée alors que les troupes étaient en train de patrouiller entre les villages de Nyeneri et Falawani. « Les terroristes sont arrivés en grand nombre et ont attaqué le convoi, d’abord en le piégeant avec des mines anti-personnelles, puis ouvrant le feu depuis des pick-ups armés », a-t-il ajouté. Slate

Financement de la force conjointe G5 Sahel : réunion au sommet à Paris ce mercredi
Au lendemain du sommet de Paris sur le climat qui s’est ouvert ce mardi, une réunion à la Celle Saint-CLoud, en région parisienne, réunira le président français, les membres du G5 Sahel ainsi que la chancelière allemande, le Premier ministre italien, le ministre saoudien des Affaires étrangères et le président de la Commission de l’UA. Objectif : discuter du financement de la force conjointe antiterroriste. À Abidjan, le 29 novembre, en marge du sommet UA-UE, Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel étaient convenus de se revoir le mercredi 13 décembre à Paris, au lendemain du sommet international sur le climat, afin de poursuivre leur discussion sur la mise en place de la force conjointe de l’organisation sahélienne et d’évoquer son financement – sur les 450 millions d’euros nécessaires pour son lancement, seule la moitié a pour l’instant été rassemblée. Jeune Afrique

Au Mali, un tabou nommé Azawad
La série d’incidents vaut démonstration. Plus de deux ans après la signature d’un accord de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés établis dans le nord du pays, notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’Azawad demeure une question et même un terme faisant l’objet de violentes discordes. Depuis début décembre, la ministre Oumou Touré se débat dans un maelström des critiques. Quelques jours plus tôt à Bamako, Aminatou Walet Ag-Bibi, la présidente des Femmes de l’Azawad, avait eu l’audace de revêtir aux Assises des femmes du Mali pour la paix un foulard aux couleurs du drapeau du Mouvement national de l’Azawad (MNLA), principal artisan de la rébellion indépendantiste partie de Kidal, dans le nord du pays, en janvier 2012. Le Monde

Sahel : « L’ennemi a évolué, mais nous aussi », selon l’amiral Isnard
Dans un entretien exclusif accordé au Mali, l’amiral Laurent Isnard aborde l’opération Sabre au Sahel. Le général commandant des opérations spéciales évoque les spécificités de l’action des forces françaises dans la région. Selon lui, le terrorisme mute et change de mode opératoire. Il faut « mettre en insécurité » le terroriste pour qu’il soit « moins nuisible ». Cette action doit se faire dans le respect du droit international de la guerre et en collaboration avec les autorités maliennes. France 24

Maroc : la purge royale atteint le ministère de l’Intérieur
Avant de s’envoler à Paris pour assister au sommet mondial sur le climat, le roi du Maroc a ordonné de nouvelles sanctions qui ont touché des agents du très influent ministère de l’Intérieur. Le motif avancé reste le même : la reddition des comptes. Un communiqué royal aux allures de couperet est à nouveau tombé ce lundi 11 décembre. Il annonce que le roi Mohammed VI a ordonné de nouvelles sanctions à l’égard de 180 fonctionnaires du ministère de l’Intérieur de différents grades. Un wali et six gouverneurs ont été suspendus de leurs fonctions et seront traduits devant les conseils disciplinaires compétents. La même sanction a été prononcée à l’égard de 86 agents d’autorité ayant différents statuts administratifs (caids, pachas, khlifas…). Tandis que 87 autres agents ont reçu des blâmes. Jeune Afrique

Ethiopie: des logiciels espions pour la surveillance des dissidents
A peine avait-il lu le courriel que l’activiste éthiopien Henok Gabisa comprit que quelque chose n’allait pas. Le message contenait un logiciel espion destiné à infecter son ordinateur et paralyser son activité d’opposant au gouvernement d’Addis Abeba. La ligne d’en-tête était intitulée « Démocratie en Ethiopie: peut-elle être sauvée? » Un message apparemment sur mesure pour lui. Mais cet enseignant en droit à l’université américaine de Washington et Lee remarqua aussi que le texte était écrit en des termes vagues et contenait un lien hypertexte suspect. M. Henok venait d’être visé par le même type de logiciel espion qui a été envoyé à des centaines de dissidents éthiopiens dans le monde, probablement à l’instigation du gouvernement éthiopien, selon un rapport publié la semaine dernière par Citizen Lab, un centre spécialisé dans la cybersécurité de l’université canadienne de Toronto. TV5

Refus d’arrêter el-Béchir : la Jordanie « a manqué à ses obligations » (CPI)
La Cour pénale internationale (CPI) a estimé lundi que la Jordanie avait « manqué à ses obligations » en n’arrêtant pas sur son sol en mars le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide au Darfour. La Cour « a décidé de référer cette non-coopération de la Jordanie devant l’Assemblée des Etats parties au statut de Rome (AEP) », traité fondateur de la CPI, « et au Conseil de sécurité des Nations unies », selon un communiqué. Jamais inquiété jusqu’à présent, le président Béchir est visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI en 2009 et 2010 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour, province de l’ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile qui a fait 330.000 morts, selon l’ONU. TV5

Migrants en Libye : Amnesty accuse les gouvernements européens de « complicité »
« Les gouvernements européens sont sciemment complices de la torture et des abus endurés par des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants détenus par les autorités libyennes de l’immigration dans des conditions épouvantables en Libye », juge Amnesty International (AI) dans un rapport publié mardi 12 décembre. Amnesty accuse les Européens de soutenir « un système sophistiqué d’abus et d’exploitation des réfugiés et des migrants » de la part des garde-côtes, des responsables des centres de détention et des trafiquants, avec pour seul souci d’empêcher les migrants de traverser la Méditerranée. Le Monde