Revue de Presse du 12 avril 2019

Soudan : Omar el-Béchir ne sera pas extradé, affirme le nouveau pouvoir militaire
Le Conseil militaire de transition, au pouvoir au Soudan depuis la destitution jeudi du président Omar el-Béchir, a annoncé vendredi qu’il ne serait pas extradé. Il a également promis « un gouvernement civil ». Le conseil militaire qui a déposé jeudi le président Omar el-Béchir a annoncé vendredi 12 avril que le chef d’État déchu serait jugé au Soudan pour les crimes dont il est accusé, et qu’il ne serait pas extradé pour répondre d’accusations de crimes de guerre. Il a par ailleurs promis qu’il restituerait le pouvoir à un gouvernement civil et que la période de transition pourrait même ne durer qu’un mois. France 24

Qui est Omar el-Béchir, le président soudanais déchu par l’armée ?
Il est arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État militaire en 1989 et a dirigé avec une main de fer ce qui était jusqu’en 2011 le plus grand pays d’Afrique. Lorsque Omar el-Béchir s’est emparé du pouvoir, le Soudan était au beau milieu d’une guerre civile de 21 ans opposant le nord et le sud du pays. Bien que son gouvernement ait signé un accord pour mettre fin en 2005 à ce conflit, un autre a éclaté au même moment – dans la région ouest du Darfour – où le président est accusé par la Cour pénale internationale (CPI) d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Malgré un mandat d’arrêt international délivré par la CPI, Omar el-Béchir a remporté les élections présidentielles de 2010 et 2015. Cependant, sa dernière victoire a été gâchée par un boycott des principaux partis d’opposition.  BBC

Soudan : les militaires disent vouloir remettre le pouvoir aux civils
Le conseil militaire au pouvoir au Soudan se dit prêt à s’écarter et à permettre une transition vers un gouvernement civil. Le général de corps d’armée, Omar al Abidin, a déclaré que les militaires céderaient le pouvoir dans un mois. Les manifestants ont défié un couvre-feu fixé par le Conseil et ont continué à exiger un gouvernement civil de transition. Le chef du Comité politique militaire, le général de corps d’armée, Omar Zain al Abidin, a déclaré aux journalistes que l’armée a l’intention de superviser une transition qui sera réalisée par consensus entre tous les groupes politiques. BBC

L’armée, éternelle arbitre des contestations populaires en Afrique
Au Soudan, l’armée est entrée en action en destituant le président Omar el-Béchir et en instituant un comité militaire qui va conduire le pays durant deux ans. C’est à peu près le même scénario en Algérie où le Général Gaid Salah prend les devants, même si officiellement ce n’est pas lui qui assure l’intérim de la présidence après la démission du Chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. Il faut rappeler qu’en Egypte, c’est à la faveur des troubles sociaux que l’actuel président Abdel Fatah Al Sissi, ex-chef de l’armée, est arrivé au pouvoir pour succéder à Hosni Moubarak et Mohammed Morsi. On peut aussi citer le cas du Zimbabwe, où l’armée a joué un rôle déterminant dans l’arrivée au pouvoir du président Emmerson Mnangagwa.  Deutsche Welle

Libye: des civils pris en étau au milieu des affrontements à Tripoli
En une semaine, depuis le début de l’offensive lancée par les hommes de l’Armée nationale libyenne fidèle au maréchal Khalifa Haftar, les combats avec les forces du gouvernement d’union nationale ont fait 56 morts, selon un chiffre donné par l’OMS jeudi 11 avril. Les humanitaires anticipent une crise de longue durée et tentent d’assister les civils. A Tripoli et ses alentours, plusieurs témoins décrivent une situation de blocus avec des routes bloquées par des barrages de sable et contrôlées par des hommes armés. Les civils ne peuvent plus se déplacer librement. Certains habitants de Tripoli échangent de manière informelle via les réseaux sociaux des tuyaux concernant les voies ouvertes et celles à éviter. RFI

Libye : 56 morts en une semaine, l’ONU réclame un cessez-le-feu
Les proches de l’ex-président Joseph Kabila ont renforcé mercredi leur contrôle des pouvoirs en République démocratique du Congo en remportant la majorité des postes de gouverneur, renforçant l’encerclement politique du nouveau chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Les candidats du Front commun pour le Congo (FCC), coalition des partisans de l’ex-président, ont remporté dès le premier tour 16 des 22 sièges lors de ce scrutin au suffrage indirect, d’après les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale. Le propre frère de Joseph Kabila, Zoé, a été élu gouverneur de la province du Tanganyika dans le sud-est.  VOA

La France critiquée pour son rôle ambigu dans le dossier libyen
La France est sur la sellette sur la crise libyenne. Depuis l’offensive sur Tripoli, déclenchée le 4 avril par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, qui fait voler en éclats tout le processus de paix en Libye, Paris doit se justifier face aux critiques soulignant son attitude ambiguë, voire complaisante, à l’égard de l’« homme fort » de l’est assiégeant aujourd’hui la capitale. Jeudi 11 avril, une déclaration « au nom des Etats membres » de Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, devrait permettre de soulager la controverse, puisque la France s’associe à une mise en cause expresse de l’assaut de Haftar sur la capitale. « L’attaque militaire de l’ANL sur Tripoli et l’escalade qui a suivi mettent en danger les civils, y compris les migrants et les réfugiés, et entrave le processus politique mené par les Nations unies », déplore le texte.  Le Monde

Algérie : quelles sont les « parties étrangères » que Gaïd Salah accuse de « déstabiliser le pays »
Le général Gaïd Salah a mis en garde mercredi contre des « tentatives de la part de certaines parties étrangères » de « déstabiliser le pays ». Si aucun pays n’est explicitement mentionné dans son discours, plusieurs spécialistes expliquent à Jeune Afrique pourquoi le chef d’état-major de l’armée pointerait la France. « Nous avons déploré l’apparition de tentatives de la part de certaines parties étrangères, partant de leurs antécédents historiques avec notre pays, [ …] afin de mettre en exécution leurs desseins visant à déstabiliser l’Algérie et semer la discorde entre les enfants du peuple, à travers des slogans irréalisables visant à mener le pays vers un vide constitutionnel et détruire les institutions de l’État », a déclaré Ahmed Gaïd Salah, qui se trouvait en déplacement à Oran. Jeune Afrique

Alger: la police tente vainement d’évacuer le parvis de la Grande Poste
Des policiers ont, pour le premier vendredi depuis le début des manifestations hebdomadaires, tenté d’évacuer, sans toutefois utiliser la force et sans y parvenir, le parvis de la Grande Poste, point de ralliement des contestataires à Alger, a constaté une journaliste de l’AFP. Pour la première fois également en huit vendredis de contestation, plusieurs dizaines de policiers casqués et munis de boucliers barrent depuis le matin l’accès aux abords de ce bâtiment emblématique du coeur d’Alger. Les policiers sont arrivés vers 08H00 (07H00 GMT), sous les sifflets de quelques centaines de manifestants, rassemblés dès l’aube sur le vaste escalier de cet édificie néo-mauresque, voire pour certains y ayant passé la nuit. TV5

Nigéria : ultimatum des députés à Buhari sur l’insécurité
La Chambre des représentants a demandé au chef de l’Etat de s’adresser au parlement et à la nation afin d’apporter dans les 48 heures une réponse à l’insécurité galopante dans le pays, rapporte l’Agence de presse du Nigéria. Cet appel fait suite à une motion sur des questions d’importance publique présentée par le représentant Mark Gbillah du People’s democratic party (PDP-Benue) lors de la séance plénière de jeudi. Le parlement a décidé que si le président ne répondait pas à ses demandes dans les 48 heures, il serait considéré avec son administration comme étant incapables de mettre fin à l’assassinat d’innocents citoyens Nigérians dans différentes localités du pays.  BBC

Le pape exhorte les leaders sud-soudanais à dépasser les divisions
Après deux jours de retraite spirituelle au Vatican, les leaders sud-soudanais se sont quittés jeudi 11 avril en écoutant un discours du pape François, assis aux côtés du primat de l’Eglise anglicane, Justin Welby. Le souverain pontife a de nouveau plaidé pour la paix et la réconciliation, rappelant son souhait de pouvoir prochainement y effectuer un voyage. RFI

Le Tchad suit attentivement le putsch militaire au Soudan
Si le président tchadien Idriss Déby, arrivé au pouvoir il y a 29 ans en lançant une offensive à partir du Soudan, avait rendu visite à Omar el-Béchir à Khartoum une semaine avant sa chute, sur le plan diplomatique, le Tchad dit souhaiter le mieux pour le peuple soudanais. Les relations entre les deux pays peuvent toutefois changer drastiquement. Idriss Déby fait partie des derniers chefs d’État à avoir rencontré Omar Hassan el-Béchir en tant que président de la République, lors d’une visite express à Khartoum jeudi 4 avril. Elle intervenait après le passage à Ndjamena de l’influent chef des services de renseignements soudanais, Salah Gosh. RFI

Le président Buhari convoque les chefs des armées après les récentes tueries
Le président nigérian Muhammadu Buhari a tenu jeudi une réunion d’urgence avec les principaux responsables des forces de sécurité, après une série de tueries dans le pays ces derniers jours, particulièrement dans la région du nord-ouest. La rencontre, qui s’est déroulée à huis clos, a eu lieu à la maison présidentielle d’Abuja, et devait aborder les dangers des « kidnappings, des groupes armés et d’autres problèmes auxquels est confrontée la nation », a expliqué le chef de l’état-major, le général Gabriel Olonisakin, aux journalistes. Le président a demandé à ses interlocuteurs de « revoir les stratégies » sécuritaires et de faire en sorte que les « bandits soient immédiatement appréhendés et traités sans pitié », a-t-il ajouté au terme de la rencontre. VOA

Kenya: deux médecins cubains kidnappés par des islamistes shebab présumés
Deux médecins cubains ont été enlevés et le policier assigné à leur protection tué vendredi dans le nord-est du Kenya, par des hommes armés soupçonnés d’être des islamistes somaliens shebab, a-t-on appris de sources policières. Trois responsables policiers en poste dans cette région du Kenya frontalière avec la Somalie ont indiqué que les deux médecins et le policier ont été attaqués dans la ville de Mandera vendredi matin alors qu’ils se rendaient sur leur lieu de travail. « Le policier a été tué et les deux médecins ont été emmenés », a déclaré à l’AFP une de ces sources policières, sous couvert d’anonymat. « Au vu de la manière dont ils ont procédé et du fait qu’ils se sont dirigés vers la frontière somalienne, nous avons des raisons de croire que les ravisseurs sont des shebab ». Slate

L’intégration, ce défi que l’Afrique doit relever
Des progrès, mais de substantielles disparités : voilà, en somme, le message qu’il faut retenir de la dernière livraison de l’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG). Présentées en octobre dernier, ses conclusions n’en restent pas moins d’actualité. Pour arriver à ce résultat, la fondation fait reposer son classement annuel des États africains sur une centaine d’indicateurs, regroupés en quatre grandes catégories : sécurité et État de droit, participation et droits de l’homme, développement économique durable et, enfin, développement humain. « Le niveau de gouvernance globale en Afrique maintient une tendance moyenne à l’amélioration au cours de la décennie écoulée, et environ trois citoyens du continent sur quatre (71,6 %) vivent en 2017 dans un pays où la gouvernance s’est améliorée », se félicitent les auteurs du rapport. Le Point