Revue de Presse du 11 octobre 2016

Après de violentes émeutes, l’Ethiopie déclare l’état d’urgence
Des troubles opposent depuis plusieurs mois les peuples oromo et amhara à la minorité tigréenne qui monopolise le pouvoir. Il y a eu des centaines de morts et d’importants dégâts matériels. Malgré une croissance économique record depuis plusieurs années, l’Ethiopie est agitée depuis près d’un an par une violente contestation. Le gouvernement a déclaré ce dimanche l’état d’urgence pour une période de six mois. « Il a été déclaré après un débat approfondi en conseil des ministres sur les morts et les dommages aux biens survenus dans le pays », a précisé le Premier ministre Hailemariam Desalegn, dans un communiqué diffusé par un média d’Etat. L’Express

L’Ethiopie met les violences sur le compte d’ »ennemis extérieurs »
L’Ethiopie a accusé lundi des « ennemis extérieurs », tels que l’Egypte ou l’Erythrée, d’être à l’origine des violences sans précédent depuis un quart de siècle qui agitent le pays et ont conduit le gouvernement à déclarer l’état d’urgence pour six mois. « Il y a une menace renouvelée venant de différentes directions, des ennemis extérieurs (qui sont déterminés à) détruire le pays tout entier », a déclaré le ministre de la Communication, Getachew Reda, lors d’une conférence de presse à Addis Abeba. « Ces éléments anti-éthiopiens utilisent les manifestants pour remettre en cause toutes les réussites de l’Ethiopie ces 15 ou 20 dernières années », a-t-il ajouté. L’Ethiopie est actuellement en proie à un mouvement de contestation antigouvernementale qui a commencé en région oromo (centre et ouest) en novembre 2015, et s’est étendu depuis l’été à la région amhara (nord). Africa 1

Le Rwanda met en garde la France
Le président du Rwanda Paul Kagame a mis en garde la France contre une éventuelle épreuve de force suite à l’annonce par les enquêteurs français de réouvrir une enquête sur l’assassinat de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana. L’avion d’Habyarimana avait été abattu en 1994, ce qui avait déclenché le génocide de centaines de milliers de Rwandais, principalement des Tutsis. L’enquête a été relancée afin d’entendre le témoignage d’un général dissident, Faustin Kayumba Nyamwasa, qui assure que M. Kagame est responsable. M. Kagame nie fermement toute implication dans l’attentat contre l’avion présidentiel. BBC

Répercussions de la crise burundaise : les Rwandais connaissent des difficultés financières
Si vous vous promenez sur le marché de Kimironko, à Kigali, la capitale du Rwanda, vous ne vous rendrez pas forcément compte que les commerçants connaissent des difficultés. Le marché est dynamique et les étals regorgent de fruits, de légumes, et de paniers de poissons séchés. Mais la vie des marchands n’est pas simple depuis deux mois. A la fin du mois de juillet, le Burundi voisin a interdit les exportations de produits alimentaires vers le Rwanda et restreint l’accès à son territoire. Depuis l’adoption de cette mesure – le dernier épisode de l’affrontement diplomatique qui a débuté l’année dernière, lorsque des troubles politiques ont éclaté au Burundi – certains commerçants, comme Sabita Silas, âgé de 39 ans, se retrouvent avec des marchandises onéreuses et difficiles à écouler sur les bras. IRIN

En Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré rencontre officiellement Henri Konan Bédié
Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire, avait rendez-vous ce lundi 10 octobre avec Henri Konan Bédié, chef du parti PDCI. Une rencontre organisée à Abidjan à la résidence de l’ancien président ivoirien à Cocody. Difficile de savoir de quoi les deux anciens présidents ont parlé lors de cette visite à laquelle la presse était initialement invitée. Finalement, la visite de Blaise Compaoré s’est avérée privée, a-t-il été déclaré aux médias une fois devant la résidence d’Henri Konan Bédié. C’est une visite que l’on peut qualifier toutefois de voisinage, puisque les deux hommes sont voisins dans le même quartier de Cocody. RFI

Angela Merkel en visite à Niamey: les attentes des Nigériens
Après Bamako ce dimanche 9 octobre, la chancelière allemande Angela Merkel est attendue à Niamey ce lundi matin 10 octobre. C’est sa première visite au Niger depuis qu’elle est chancelière. Radioscopie et attentes des Nigériens de cette visite. C’est le chef de l’Etat Mahamadou Issoufou en personne qui accueillera la chancelière allemande dès l’atterrissage de son vol spécial en provenance de Bamako. Dans la grande salle du Conseil des ministres, les attentes des autorités de Niamey seront dévoilées à la chancelière. Il y a quatre domaines prioritaires, dit le ministre des Affaires étrangères, la décentralisation et la bonne gouvernance, l’agriculture et la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation primaire. Angela Merkel se rendra d’ailleurs dans une école primaire de Niamey pour constater de visu la matérialisation de cette coopération. RFI

Au Niger, l’armée affaiblie par la paranoïa de son président
L’armée nigérienne est exposée sur plusieurs fronts où ses ennemis sont mobiles et insaisissables. A la frontière avec le Nigeria et le Tchad, Boko Haram a infligé de lourdes pertes aux forces de sécurité nigériennes. La dernière attaque en date est venue d’un autre front, le Mali, et a causé la mort de 22 soldats nigériens au moins à Tazalit, jeudi 6 octobre. Selon le ministre de la défense nigérien, Hassoumi Massaoudou, elle serait l’œuvre de groupes narcoterroristes implantés au Mali. L’armée nigérienne paie un lourd tribut depuis quelques années pour assurer la sécurité du Niger. Pourtant, ce pays Niger consacre une part croissante de ses ressources à l’armée puisque, selon le ministre Hassoumi Massaoudou, les dépenses ont été multipliées par quinze. Le Monde

Maroc. Qui veut gouverner avec les islamistes du PJD ?
“Avec quels partis le Parti de la justice et du développement (PJD) peut-il s’allier pour créer une coalition majoritaire à la Première chambre à la suite des élections du vendredi 7 octobre ?”, demande Le Desk. Le PJD, dirigé par Abdelilah Benkirane, a obtenu 125 sièges sur 395, contre 102 pour son principal rival, le Parti authenticité et modernité (PAM). Ce dernier, fondé en 2008 par Fouad Ali El-Himma, un proche du roi Mohammed VI, a doublé son score par rapport aux dernières législatives de novembre 2011 et a d’ores et déjà annoncé qu’il ne s’alliera pas au PJD. L’Istiqlal, le Parti de l’indépendance, premier parti marocain, arrivé deuxième en 2011, occupe la troisième position avec 46 sièges. À noter que ce dernier, qui s’était allié au PJD pour former le premier gouvernement Benkirane en 2011, s’était retiré de la coalition en juillet 2013, provoquant sa dissolution. Il a fallu trois mois de négociations pour que le PJD obtienne l’accord du Rassemblement national des indépendants (RNI) pour former un nouveau gouvernement. Courrier International

Pourquoi les mots de Mohammed VI contre le djihadisme sont si précieux
L’article 41 de la constitution marocaine fait de son roi le «commandeur des croyants». Un titre qui n’est pas qu’honoraire dans ce pays profondément musulman de 33 millions d’habitants. Une position qui donne à Mohammed VI, un monarque aimé de son peuple comme nous le racontions ici, une profonde légitimité à s’exprimer sur les dangers du djihadisme pour le monde musulman. Le 20 août, celui qui se revendique comme étant de la lignée du prophète Mahomet, a eu des mots très forts contre le terrorisme islamiste lors de son discours pour le 63e anniversaire de la «révolution du roi et du peuple», le jour de l’indépendance marocaine. Slate

Mali: Mort de Cheikh Ag Aoussa à Kidal – Accident ou assassinat, la paix est fauchée
De retour d’une réunion tenue au bureau de la MINUSMA, le chef militaire de l’ex-rébellion touareg, Cheikh Ag Aoussa, a été mortellement touché lorsque son véhicule est passé sur une mine samedi dernier à Kidal. Et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a vite fait de crier à « l’assassinat ciblé » et d’exiger une « enquête indépendante ». Mais en réalité, les choses sont peut-être plus compliquées qu’on ne le pense. Si, en effet, il ne faut pas balayer du revers de la main la thèse du meurtre prémédité de celui qui fut naguère un fidèle lieutenant du chef terroriste d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, on aurait tort d’écarter d’autres pistes, dans la mesure où dans ce septentrion malien, le danger est derrière chaque dune de sable. l’Observateur Paalga

Dialogue en RDC : vers un accord politique à Kinshasa avant le sommet de Luanda ?
Alors que le dialogue politique en cours à Kinshasa se heurte à plusieurs blocages, le président Joseph Kabila a réuni dimanche ses lieutenants dans l’est de la capitale congolaise. Objectif : accélérer les pourparlers pour obtenir un accord politique avant le sommet international de Luanda, prévu le 26 octobre. « Le principe de donner le poste de Premier ministre à l’opposition a finalement été acté », a confié, le 10 octobre à Jeune Afrique, Adam Chalwe Munkutu, membre de l’équipe de la communication de la Majorité présidentielle (MP). Jusqu’ici, seulement 13 des 17 membres du bureau politique de la MP estimaient qu’il était normal de céder la primature à un opposant. Jeune Afrique

Rwanda : Kagame évoque une nouvelle rupture des relations diplomatiques avec la France
Les fragiles relations entre la France et le Rwanda connaissent un regain de tensions. En cause, la relance de l’enquête française sur l’attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994. Cette enquête avait déjà provoqué une rupture des relations diplomatiques entre 2006 et 2009. Ce passé ne passe décidément pas. De nouvelles tensions diplomatiques sont apparues entre la France et le Rwanda ces derniers jours. Dans un discours à Kigali ce 10 octobre, le président rwandais Paul Kagame a en effet évoqué la possibilité d’une nouvelle rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Jeune Afrique

Nouvelle flambée de violences dans les universités sud-africaines
Des affrontements violents ont à nouveau opposé lundi la police à des étudiants hostiles à l’augmentation annoncée des frais de scolarité dans plusieurs universités d’Afrique du Sud, dont celle de Witwatersrand (Wits) à Johannesburg. Dans la plus grande ville du pays, les incidents ont éclaté quelques heures à peine après la reprise officielle des cours, très perturbés à Wits depuis le début du mouvement il y a trois semaines. Un groupe d’étudiants a attaqué à coup de jets de pierres des policiers et des agents de sécurité privés qui interdisaient l’accès d’un des bâtiments historiques du campus, provoquant leur riposte immédiate, ont constaté des journalistes de l’AFP. TV5

RDC. Dix morts dans des combats entre l’armée et des rebelles présumés
La ville de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo a été visée dans la nuit de dimanche à lundi par une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), et dans laquelle une dizaine de personnes ont été tuées. « Des présumés ADF ont attaqué Beni dans la nuit par le nord à partir du quartier Boikene. Huit civils ont trouvé la mort par balles, un militaire a été tué et une présumée milicienne ADF a aussi été tuée », a affirmé Gilbert Kambale, président de la Société civile de Beni, ville du nord de la province du Nord-Kivu. L’identité de cette femme mentionnée par M. Kambale est cependant sujette à caution. Omar Kavota, chef d’une ONG locale de défense des droits de l’Homme, avance pour sa part un bilan de dix morts : sept civils, dont trois femmes – cinq tués par balles, deux à la machette -, un assaillant et un « officier supérieur ». Ouest France

Sénégal: les jeunes et l’islam radical, une enquête inédite
L’Observatoire des Radicalismes et Conflits Religieux en Afrique « Timbuktu Institute » dévoile ce lundi 10 octobre une étude inédite sur la perception du terrorisme chez les jeunes habitants de la banlieue dakaroise. Depuis les attentats de Ouagadougou et de Grand-Bassam, le Sénégal, qui n’a jamais été victime d’actes terroristes sur son sol, a renforcé la sécurité à proximité de lieux jugés sensibles et a procédé à l’arrestation de plusieurs jihadistes présumés. Alors qu’entre 10 et 30 Sénégalais ont été signalés combattants dans les rangs du groupe Etat islamique en Libye, une équipe de chercheurs dirigée par le spécialiste Bakary Sambe s’est donc demandée si les jeunes Sénégalais pouvaient ou non être séduits par l’idéologie jihadiste. RFI