Revue de Presse du 11 juin 2019

Un test pour la démocratie au Bénin
Le Bénin a longtemps été salué comme un « modèle de la démocratie » et ce jusqu’aux dernières élections législatives—puisque considérées comme une imposture par des observateurs indépendants—ont sérieusement ébranlé l’image que le pays s’était forgée au prix d’efforts considérables. Le 28 avril dernier, le Bénin a élu une nouvelle Assemblée nationale. Toutefois, en raison de nombreux obstacles de dernière minute placés par le gouvernement du président Talon, seuls les partis loyalistes ont pu présenter des candidats, aboutissant ainsi à l’élection d’une simple chambre d’enregistrement. L’opposition a boycotté les élections, entraînant un taux de participation très faible de 27 %. En réaction à des manifestations massives, l’armée a ouvert le feu sur des manifestants non armés, causant la mort d’au moins quatre civils. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Une centaine de morts après l’attaque d’un village dogon dans le centre du Mali
Le centre du Mali est une nouvelle fois endeuillé après une attaque meurtrière. Des hommes armés ont tué au moins 95 personnes dans le village dogon de Sobane, près de la ville de Sangha, dans le cercle de Bandiagara. Une action qui n’a pas encore été revendiquée. Lorsque les assaillants sont venus dans le hameau de Sobane, situé dans la commune rurale de Sangha, les autochtones ont, dans un premier temps, pensé à des voleurs de bétail et se sont alors cachés dans des cases. Très rapidement, des hommes armés ont montré leur vrai visage. Ils étaient venus pour tuer. A l’aide d’armes blanches et de fusils automatiques, ils se sont attaqués aux 300 habitants. Ils ont également brûlé de nombreuses cases. A l’intérieur, il y a avait notamment des femmes et des enfants. RFI

Mali: nouveau « carnage » dans le centre, la « survie » du pays en jeu, selon IBK
Un bilan estimé à une centaine de morts, des maisons incendiées, des animaux abattus: une attaque a ravagé un village dogon du centre du Mali, où le cycle d’atrocités entre communautés désormais antagonistes menace l’existence même du pays, a affirmé lundi le président Ibrahim Boubacar Keïta. Cette attaque, dans la nuit de dimanche à lundi, contre un village de la zone de Bandiagara, à l’est de Mopti, fait suite au massacre le 23 mars à Ogassogou de quelque 160 Peuls attribuée à des chasseurs dogons dans cette région, proche de la frontière avec le Burkina Faso, devenue la plus violente du pays. Depuis l’apparition en 2015 dans la région du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs « groupes d’autodéfense ».  TV5

Le mandat des députés prolongé jusqu’en 2020 au Mali
Le Mali adopte un projet de loi prolongeant le mandat des députés jusqu’à mai 2020 Le mandat des députés devrait permettre une révision constitutionnelle intégrant des réformes prévues par l’accord de paix de 2015. Ce projet fait suite à une précédente prorogation de six mois du mandat des députés, qui arrive à échéance le 30 juin, a rappelé le gouvernement dans un communiqué vendredi soir à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire. Pour être adopté, ce projet de loi organique doit encore être voté par les 2/3 des députés, puis présenté pour avis à la Cour constitutionnelle. BBC

Une attaque dans le nord du Burkina Faso fait 19 morts
La ville d’Arbinda, située dans le nord du Burkina Faso, a été le théâtre, dimanche, d’une attaque armée, tuant 19 personnes. Cette commune rurale est en proie à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières attribuées aux jihadistes. Au moins 19 personnes ont été tuées, dimanche 9 juin, lors d’une attaque massive dans la commune d’Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, frontalier du Mali, selon une source sécuritaire et un élu local. « Plusieurs dizaines d’individus armés ont mené une attaque dans la commune d’Arbinda, faisant plusieurs morts par balles », a déclaré à l’AFP l’élu sous le couvert d’anonymat.  France 24

Soudan: purge d’une centaine d’officiers
Au Soudan, Abdel Fatah al-Burhan, chef du Conseil militaire qui dirige le pays depuis le départ du président Omar el-Béchir, a annoncé, dimanche 9 juin, la mise en retraite d’office d’une centaine d’officiers. La plupart sont des hauts gradés dans le domaine de la sécurité et des renseignements. La junte affirme que cette mesure n’a rien à voir avec les troubles qui agitent le pays et la crise en cours. Les opposants y voient des signes de division à la tête de l’appareil militaire. Le porte-parole du service de sécurité et du renseignement a indiqué, dimanche, à l’agence soudanaise de presse Suna que cette mesure est « routinière » et qu’elle « s’applique, annuellement, à toutes les forces sécuritaires ».  RFI

Soudan: Emissaire américain pour inciter au dialogue entre militaires et contestataires
Le secrétaire d’Etat américain adjoint chargé de l’Afrique Tibor Nagy doit se rendre dans les prochains jours au Soudan pour appeler l’armée au pouvoir et les représentants de la contestation à la « reprise » du dialogue. Au 2e jour d’un mouvement de désobéissance civile lancé par la contestation qui entend maintenir la pression sur les généraux au pouvoir à Khartoum malgré un durcissement de la répression, le département d’Etat a précisé lundi que l’émissaire « appellera à la fin des attaques contre les civils ». Les Etats-Unis ont condamné la semaine dernière les attaques contre les manifestants qui réclament le transfert aux civils du pouvoir après la chute du président Omar el-Béchir le 11 avril, remplacé par une junte militaire.  VOA

Après l’internet mobile, les lignes terrestres coupées au Soudan
Les lignes de connexion internet terrestres ont été coupées à Khartoum lundi, plongeant la capitale soudanaise dans un « trou noir » digital une semaine après la coupure de l’internet mobile dans le cadre de la répression d’un mouvement de contestation. Les lignes de Sudatel, principal fournisseur d’accès au Soudan, ont arrêté de fonctionner en début d’après-midi selon un correspondant de l’AFP sur place qui a précisé que des ambassades, des hôtels de luxe ainsi que de nombreux bureaux étaient affectés. Plusieurs autres villes du pays sont touchées, selon la même source. Selon un rapport réalisé par l’ONG Netblocks, spécialisée dans la cartographie des libertés en ligne, la coupure quasi totale d’internet, tant mobile que fixe, est intervenue à 12H00 GMT et concerne tous les opérateurs locaux.  TV5

Ethiopie: le recensement de la population reporté
En Ethiopie, les parlementaires des deux chambres ont voté en grand nombre pour un report d’un an du recensement général de la population. Le parlement avance comme raison, la recrudescence des conflits ethniques qui ont forcé 2,4 millions d’Ethiopiens à quitter leur foyer. Ce report, le deuxième depuis 2017, risque d’affecter la tenue d’élections prévues l’année prochaine. Le recensement constitue une étape importante dans la délimitation des circonscriptions électorales. BBC

L’ONU renouvelle l’embargo sur les armes en Libye
Les quinze membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont voté lundi à l’unanimité, le renouvellement pour un an de l’embargo sur les armes en Libye. Les Nations unies déplorent l’arrivée d’armements dans le pays depuis deux mois. Depuis le lancement début avril de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar pour s’emparer de Tripoli la capitale, plusieurs arrivages d’armes ont été signalés. Il s’agit de matériel de fabrication turque et jordanienne entre autres servant aux forces loyales au gouvernement d’union nationale. BBC

RDC: de la coalition à la cohabitation?
Des dizaines des militants de l’UDPS ont manifesté lundi 10 juin devant l’Assemblée nationale congolaise pour réclamer la fin de l’accord de coalition entre l’actuel et l’ancien chef de l’État. Une coalition de plus en plus contestée, depuis la polémique suscitée la semaine dernière par une série de nominations à la tête de la Gécamines et de la Société nationale des chemins de fer, décidées par le président Tshisekedi mais vertement critiquées par ses partenaires du FCC. Une polémique a de nouveau enflé hier.  RFI

Joseph Kabila accusé d’avoir recruté des anciens du Mossad pour espionner l’opposition
Selon une émission israélienne, l’ancien président de RD Congo Joseph Kabila aurait sollicité une société de renseignement qui emploie des anciens membres des services secrets, le Mossad. Le dirigeant congolais aurait fait espionner ses opposants. Une enquête d’une journaliste de l’émission israélienne d’investigations Uvda épingle l’ancien président congolais Joseph Kabila (2001-2019). Elle l’accuse d’avoir fait espionner ses opposants par l’entreprise israélienne de renseignement Black Cube depuis 2015. Selon ce document, diffusé sur Channel 12 le jeudi 6 juin, Joseph Kabila se serait adjoint les services de cette société privée, qui emploie d’anciens agents des services secrets israéliens, le Mossad, pour connaître les faits et gestes de ses ennemis politiques. Cette opération aurait été baptisée « Coltan ».  France 24

Mauritanie : qui pour succéder à Mohamed Ould Abdel Aziz ?
Qui pour remplacer Mohamed Ould Abdel Aziz ? Dans un peu moins de deux semaines, les Mauritaniens connaîtront le successeur du président sortant, au pouvoir depuis dix ans. Interdit de troisième mandat par la Constitution en vigueur, le chef de l’État lègue un pays encore en proie à de nombreuses difficultés économiques et sociétales. Marquée par des disparités entre communautés arabo-berbère, haratine (descendants d’esclaves de maîtres arabo-berbères) et afro-mauritanienne, la société mauritanienne est régulièrement pointée du doigt pour ses entraves à la liberté. Selon des estimations d’organisations spécialisées citées par Amnesty International, 43 000 personnes seraient encore réduites en esclavage en 2016, soit environ 1 % de la population totale.  Le Point

Elections au Tchad : le pouvoir dénonce les pressions de Washington
Le pouvoir tchadien dénonce les pressions de Washington exhortant le gouvernement de N’Djamena à organiser des élections législatives « crédibles », maintes fois reportées depuis 2015, estimant qu’il s’agit d’une affaire strictement interne. Au pouvoir depuis vingt-neuf ans, le Mouvement patriotique du salut (MPS) a vivement critiqué les « injonctions étrangères appelant le gouvernement à assumer ses responsabilités » pour la tenue de ce scrutin. Des législatives doivent avoir lieu en 2019, mais aucune date n’a été fixée. « Les élections relèvent de la souveraineté d’un Etat », a martelé ce week-end à Bongor (sud) le secrétaire général du MPS, Mahamat Zene Bada.  Le Monde

Au Gabon, Ali Bongo rompt son silence et annonce un remaniement ministériel
Suivre Le président gabonais, Ali Bongo, s’est exprimé publiquement pour la première fois samedi depuis décembre 2018, après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral. Il a demandé à son Premier ministre la formation d’un nouveau gouvernement. Après six mois de silence et de convalescence, Ali Bongo revient sur la scène politique. Dans un discours enregistré de huit minutes, diffusé par la télévision nationale, le président du Gabon a déclaré avoir demandé à son Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, la formation d’un nouveau gouvernement. France 24

Le Botswana se prononce sur la décriminalisation de l’homosexualité
La Haute cour du Botswana doit se prononcer mardi sur la décriminalisation de l’homosexualité, une décision très attendue sur l’ensemble du continent africain alors que le Kenya a récemment décidé de maintenir ses lois contre l’homosexualité. Le code pénal du Botswana, en vigueur depuis 1965, interdit les relations entre personnes du même sexe dans ce pays considéré comme l’un des Etats africains les plus démocratiques. Une personne anonyme, identifiée seulement par ses initiales LM pour des raisons de sécurité, conteste devant la justice ce code, qui prévoit des peines pouvant aller jusqu’à sept ans de prison.  TV5