Revue de Presse du 11 avril 2017

Soudan du Sud: affrontements meurtriers à Wau
Au Soudan du Sud, des affrontements meurtriers ont éclaté lundi 10 avril dans la ville de Wau, au nord-ouest du pays. Des violences imputées à des hommes de l’ethnie majoritaire, les Dinkas, exercées à l’encontre d’autres groupes ethniques. Selon l’ONU, au moins 16 personnes ont été tuées. De nombreux témoins des combats meurtriers survenus à Wau décrivent la même chose : des miliciens des forces gouvernementales qui fouillent des habitations à la recherche de personnes ciblées sur des critères ethniques. Les assaillants appartiendraient à l’ethnie Dinka, qui est celle du président Salva Kiir. RFI

Égypte : le pape maintient sa visite fin avril malgré les attentats contre des églises coptes
Malgré les attentats perpétrés dimanche contre deux églises coptes du pays, le pape François entend toujours se rendre en Égypte les 28 et 29 avril prochains. La violence ne changera rien à son programme. Le pape François compte bien maintenir son voyage, quand bien même des attentats ont été commis dimanche contre deux églises coptes du pays, faisant 44 morts, a souligné le numéro trois du Vatican dans un entretien paru lundi dans le Corriere della Sera. « Il ne fait aucun doute que le Saint-Père maintiendra sa proposition de se rendre en Égypte » les 28 et 29 avril prochains, a déclaré Mgr Angelo Becciu. Jeune Afrique

Attentats anticoptes en Égypte : « L’EI veut encourager les conflits confessionnels »
Le double attentat contre des églises coptes dimanche en Égypte illustre une montée en puissance de l’organisation État islamique dans le pays, qui s’appuie sur des clivages confessionnels. En ce dimanche des Rameaux, le 9 avril, une foule de fidèles coptes se presse autour des grandes églises de Tanta, à une centaine de kilomètres du Caire, et d’Alexandrie, dans le nord de l’Égypte. La fête, inaugurant la semaine sainte avant Pâques, est toujours un jour spécial pour les millions de coptes d’Égypte, qui la célèbrent en famille, avec leurs enfants. Peu avant 10 heures, un kamikaze fait exploser sa ceinture d’explosifs dans l’église Mar Girgis de Tanta. Quelques heures plus tard, c’est l’entrée de l’église Morcossiya d’Alexandrie, où le pape copte orthodoxe Tawadros II célèbre la messe, qui est frappée par une nouvelle explosion. Bilan : au moins 44 morts au total. France 24

Niger: une cinquantaine de combattants de Boko Haram tués
Au moins cinquante-sept combattants de Boko Haram, dont « un grand émir », ont été tués dimanche soir au cours de violents combats avec l’armée nigérienne près de Gueskérou dans le sud-est du Niger, a indiqué lundi à l’AFP une source sécuritaire. L’identité de l’émir tué est « en cours de vérifications », selon cette source basée dans la région de Diffa, proche du Nigeria. « Une dizaine de nos soldats ont été légèrement blessés », a-t-elle ajouté. Ce bilan des combats était impossible à confirmer lundi de source indépendante. Les assaillants venus « en grand nombre » à « moto puis en voiture » étaient « manifestement bien formés et surtout bien informés sur nos positions », a-t-elle relevé. Mais « la puissance de la riposte » des militaires nigériens « les a contraints à battre en retraite vers le Nigeria », a expliqué cette source. Slate

Niger: le campus de Niamey fermé
Un communiqué officiel du gouvernement a annoncé lundi la fermeture de l’université de Niamey,  »jusqu’à nouvel ordre », suite à une violente manifestation d’étudiants qui réclament de meilleures conditions de vie et d’études. Du fait des agissements des étudiants et à la demande des autorités académiques, le ministre de l’Enseignement supérieur a décidé de la fermeture du plus grand campus de Niamey. Mohamed Ben Omar, jugeant « les événements graves et inacceptables ». La manifestation a donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre qui ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. RFI

Somalie: attentat-suicide meurtrier contre une base militaire à Mogadiscio
Un kamikaze a fait exploser sa charge ce lundi 10 avril au matin dans un camp militaire de Mogadiscio. Une attaque qui survient moins de 24h après un autre attentat à la voiture piégée qui a fait 10 morts dans la capitale somalienne. Selon un responsable de l’armée somalienne, le kamikaze est parvenu à entrer dans le camp militaire déguisé en soldat. A l’intérieur, il a d’abord ouvert le feu sur des soldats avant d’actionner sa charge explosive. RFI

Burundi: «depuis 2015, bon nombre d’officiers sont partis en exil»
Au Burundi, dans son dernier rapport le think-tank International Crisis Group décrit une armée « en ruine », traversée par des tensions politiques et où les équilibres ethniques instaurés par les accords de paix d’Arusha en 2000 sont mis à mal. Selon les analystes, le régime de Bujumbura tire parti de ces divisions pour « remodeler » et contrôler l’armée » suite à la tentative de putsch de mai 2015. Depuis le début de la crise, entre 600 et 2000 soldats ont fait défection, certains pour rejoindre les groupes rebelles du Forebu et du Red-Tabara, dont on sait encore peu de chose. Pour évoquer l’état de l’armée burundaise et sa participation aux opérations de maintien de la paix en Afrique, Richard Moncrieff, directeur de projet Afrique centrale, est l’invité de Carol Valade. RFI

Afrique du Sud: l’opposition toujours mobilisée pour réclamer le départ de Zuma
En Afrique du Sud, l’opposition continue de se mobiliser pour demander le départ du président Jacob Zuma. Lundi 10 avril, plusieurs partis d’opposition se sont mis d’accord pour unir leur force et organiser de nouvelles actions. Vendredi 7 avril, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues. Le président Zuma a provoqué une véritable tempête quand il a remanié son gouvernement il y a deux semaines et limogé son ministre des Finances. Depuis, partis politiques, société civile, milieux des affaires et même certains membres de l’ANC, le parti au pouvoir, demandent sa démission. RFI

Gambie: marche inédite en mémoire des victimes des 10 et 11 avril 2000
Il y a 17 ans jour pour jour, 14 personnes, des étudiants pour la plupart, étaient tuées lors d’une manifestation près de Banjul. Ils protestaient contre la mort d’un jeune lycéen tué par des pompiers de Brikama et le viol présumé d’une fillette par les forces de sécurité, sans qu’aucun responsable ne soit jugé. Les 10 et 11 avril 2000 restent des dates douloureuses pour les familles des victimes. Mais lundi 10 avril, elles ont pu enfin commémorer cette date publiquement. RFI

Moïse Katumbi: «M. Kabila n’avait pas le droit de nommer le Premier ministre…»
L’opposant Moïse Katumbi appelle les Congolais et la communauté internationale à ne pas reconnaitre le gouvernement de Bruno Tshibala, nommé vendredi dernier Premier ministre par le président Joseph Kabila. Il a lancé cet appel, dimanche 9 avril, dans un communiqué publié depuis Marrakech (Maroc). Selon l’ancien gouverneur du Katanga, la nomination de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre a violé l’accord politique du 31 décembre 2016, qu’il considère comme la source de légitimité de toutes les institutions du pays. «L’application contraire à l’esprit et à la lettre de l’accord de la Saint-Sylvestre illustre encore une fois le cynisme de Joseph Kabila et son irrespect du peuple congolais», a fustigé Moïse Katumbi. Radio Okapi

Jacob Zuma dénonce le « racisme » des manifestations demandant son départ
Le président sud-africain Jacob Zuma a dénoncé lundi à l’occasion d’un hommage à un héros de la lutte anti-apartheid, le caractère « raciste » des manifestations de grande ampleur qui réclamaient sa démission, la semaine dernière, dans les principales villes du pays. « Les marches qui ont été organisées la semaine dernière montrent que le racisme est réel et qu’il existe dans notre pays », a assuré le chef de l’Etat. « Plusieurs panneaux représentaient des opinions que l’on croyait disparues en 1994 (à la fin de l’apartheid), certains dépeignant même les Noirs comme des babouins », a-t-il poursuivi. VOA

Les promesses de l’économie sud-africaine s’évanouissent
L’instabilité politique en Afrique du Sud rend l’avenir économique incertain, souligne le média en ligne américain Quartz. Le président Jacob Zuma a nommé des proches lors d’un vaste remaniement gouvernemental, le 31 mars. Il a notamment remplacé Pravin Gordhan, quatrième ministre des finances en seize mois et apprécié par la communauté des affaires pour sa prudence. Vendredi, l’agence de notation financière Fitch Ratings a abaissé la note souveraine du pays en catégorie spéculative, la faisant passer de « BBB – » à « BB + », ce qu’avait déjà fait Standard and Poor’s, quelques jours plus tôt. Le Monde

Corruption au Nigeria: nouveau rapport accablant contre Shell
L’ONG Global Witness et Finance Uncovered ont publié lundi un rapport accablant contre les groupes pétroliers ENI et Shell, accusant ce dernier d’avoir « su » que l’argent versé pour l’acquisition d’un gros contrat pétrolier n’irait pas au gouvernement nigérian, mais à des individus. « Notre enquête (basée essentiellement sur la fuite d’emails envoyés entre les dirigeants de Shell, NDLR) a réuni les preuves que ses principaux patrons ont participé à une vaste opération de corruption en toute connaissance de cause », dénonce le rapport intitulé « Shell savait ». Ce rapport, publié par l’ONG britannique Global Witness et Finance Uncovered, un réseau de journalistes d’investigation à travers une soixantaine de pays dans le monde, est un nouvel épisode dans l’une des plus importantes et anciennes affaire de l’histoire du Nigeria. Slate

Mali. Un nouveau gouvernement pour sortir de la crise
Alors que le pays s’enlise dans une crise sécuritaire et sociale, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a nommé, samedi 8 avril, à la tête du gouvernement son actuel ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maïga. “Trois gouvernements en trois ans : instabilité chronique au sommet de l’État”, titre le quotidien L’Aube. “Les tâtonnements et les improvisations sont les caractéristiques principales de la gouvernance instaurée par Ibrahim Boubacar Keïta, depuis son accession au pouvoir. Ce régime bat tous les records de l’instabilité gouvernementale, sans vraiment faire face aux préoccupations des Maliens : insécurité grandissante, enlisement du processus de paix, mauvaise gouvernance, front social en perpétuelle ébullition”, pointe le quotidien bamakois. Courrier International

Etre Touareg au Burkina : « Ici, quand on a la peau claire, on est présumé terroriste »
C’est l’une des zones les plus fréquentées de Ouagadougou. Autour du grand marché de la capitale du Burkina Faso, les taxis et les motos jouent des coudes pour se frayer un passage entre les piétons. Cet après-midi du 24 mars, un homme d’origine touareg – une ethnie majoritairement implantée au Mali – descend d’un bus, devant un grand magasin de la place. Les regards des commerçants convergent immédiatement vers lui. Il a la peau claire, porte un turban beige et une veste large : c’est suffisant pour le considérer comme suspect. Présumé « coupable », il finira par être fouillé puis remis aux forces de sécurité. Faute de preuves, il sera vite relâché. Le Monde

Migrations: l’UE peut-elle s’appuyer sur les milices janjawids pour contrôler les flux ?
Au Soudan, les forces de soutien rapide, actives le long de la frontière avec la Libye, sont chargées de garder ces frontières contre l’immigration illégale et des voix s’élèvent pour dénoncer leur possible financement par l’Union européenne (UE). Ces forces sont principalement composées d’anciennes milices janjawids, connues pour les atrocités commises au Darfour. L’Union européenne est de plus en plus critiquée par des ONG sur sa politique migratoire, critiques qui émanent de l’enceinte même du Parlement européen. De retour du Soudan, où elle était à la tête d’une délégation parlementaire, Marie-Christine Vergiat, députée, membre de la gauche unitaire européenne ainsi que de la Commission de droits de l’homme, demande à la Commission européenne de réexaminer le processus de Khartoum et de revoir la politique migratoire de l’UE concernant la corne de l’Afrique. RFI