Revue de Presse du 10 octobre 2017

Nigeria : des éléments de Boko Haram devant la justice
Plusieurs centaines de combattants présumés de Boko Haram seront jugés à partir de lundi dans des camps militaires du pays. L’annonce a été faite par le ministère nigérian de la justice, la semaine dernière. Ces procès se dérouleront dans le plus grand secret. Des milliers de personnes ont été arrêtées au Nigeria pour des accusations d’actes terroristes. Un avocat basé à Kano, dans le Nord, estime que cette mise à l’écart des médias « envoie un mauvais signal quant à l’organisation d’un procès équitable ». Un analyste confie que ces procès de masse  »seraient avant tout une réponse à la pression internationale sur le gouvernement nigérian ». BBC

Boko Haram, de la secte islamiste au groupe armé
Le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, dont plus de 2.300 membres présumés sont jugés à partir de ce lundi, mène une lutte armée dans la région du lac Tchad depuis 2009 et s’est affilié au groupe Etat islamique (EI) en 2015. Ses offensives ne se cantonnent pas au Nigeria, mais se prolongent au carrefour du Niger, du Tchad et du Cameroun. A l’origine de nombreux raids et attentats-suicides souvent menés par de jeunes adolescentes, Boko Haram utilise aussi les kidnappings de masse comme mode de recrutement. TV5

RDC: 11 morts, 22 disparus dans une attaque
En République démocratique du Congo, des dizaines de civils ont été massacrés, d’autres enlevés par des présumés rebelles ougandais ADF (Allied Democratic Forces) à Béni sur l’axe Mbau Kamango dans le Nord-Kivu. L’attaque est survenue dans la nuit de samedi au dimanche. Le bilan provisoire est de 11 morts 22 disparus. Erykas Mwisi, journaliste indépendant basé au Nord-Kivu, s’est entretenu avec Nicolas Négoce. BBC

Une base de l’Onu attaquée au Nord-Kivu
Une base des casques bleus a été attaquée ce matin par des miliciens à Lubero, dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. L’attaque a été repoussée et trois miliciens abattus. Florence Marshal, porte-parole de la mission des Nations Unies en RDC relate les faits. BBC

Liberia: la première femme présidente d’un pays d’Afrique va céder sa place
La présidentielle libérienne a lieu mardi 10 octobre. Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue au suffrage universel en Afrique, va céder sa place. Son parcours, c’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. Chez elle, c’est « Maman Ellen ». Mais hors des frontières du Liberia, le surnom d’Ellen Johnson Sirleaf, c’est « la dame de fer », connue pour sa droiture et son engagement politique d’opposante. Elle était attendue sur la parité, la place des femmes en politique. Mais Sirleaf est antiféministe quand il s’agit de politique, affirment ses détracteurs. Pour comprendre son caractère bien trempé, il faut remonter le temps. A 9 ans, elle dit à sa grand-mère : « Prépare-moi une potion, un traitement pour se battre. » RFI

Attentat contre Habyarimana: un nouveau témoin accuse le FPR de Kagame
En France, la justice française qui enquête sur l’attentat de 1994 contre l’avion du président rwandais, Juvénal Habyarimana, vient d’ordonner la confrontation d’un nouveau témoin qui corrobore les accusations contre le régime actuel avec deux autres personnes déjà mises en examen, dont le ministre de la Défense James Kabarebe. Ce témoin affirme avoir eu la garde des deux missiles antiaériens qui ont, selon lui, servi à abattre l’avion, sur ordre de son chef, l’actuel président rwandais Paul Kagame. A ce jour, deux thèses s’affrontent toujours. RFI

Un proche du président de l’Assemblée nationale ivoirienne écroué
Souleymane Kamaraté Koné, dit « Soul To Soul », chef du protocole du président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion, a été écroué lundi après son audition dans le cadre de la découverte en mai d’une cache d’armes lors de la mutinerie à Bouaké, a annoncé le procureur Richard-Christophe Adou. « M. Karamaté a été interpellé ce lundi. Une information judiciaire avec mandat de dépôt a été ouverte contre lui (…) pour complot contre l’autorité de l’Etat », a-t-il précisé devant la presse au palais de justice d’Abidjan. Sur place, le correspondant de VOA Afrique nous signale que l’enquête, ouverte pour faire la lumière sur cette affaire, a permis d’établir que la villa abritant cette cache d’armes est la propriété de Souleymane Kamaraté Koné, responsable du protocole du président de l’Assemblée nationale. VOA

Nigeria: 10 morts dans une fusillade dans le Sud-Est
Au moins 10 personnes ont été tuées lundi quand des hommes armés ont tiré des coups de feu sur un marché de Port Harcourt, ville pétrolière du sud-est du Nigeria, selon des habitants. L’événement s’est déroulé vers 04H00 du matin (03H00 GMT) sur le marché à bétail du quartier de Mgbosimiri. « Dès que j’ai eu vent de l’incident, j’ai couru sur le marché où j’ai compté au moins 10 corps, y compris un mari et une femme », a déclaré à l’AFP un habitant du quartier, Arutere Utuama. « Beaucoup d’autres ont subi des blessures à différents degrés de gravité ». La plupart des victimes étaient des femmes commerçantes, selon une vendeuse du marché, Agnès Tarila. Slate

Gambie: des militaires de l’ancien régime détenus sans jugement
Depuis la chute de Yahya Jammeh, des soldats anciennement sous ses ordres sont régulièrement arrêtés. Parmi eux se trouvent des membres de son ancienne milice secrète, soupçonnée de graves exactions. Mais aussi des militaires qui partageaient leurs velléités de déstabilisation du pays via un groupe WhatsApp. Depuis leur arrestation, ces soldats sont détenus sans voir de juge ni d’avocat. RFI

Présidentielle kényane : une trentaine de morts dans les violences post-électorales
Au moins de 37 personnes sont mortes dans les violences qui ont suivi l’annonce de la réélection contestée d’Uhuru Kenyatta au Kenya avant que le scrutin ne soit annulé. C’est le constat que dresse la Commission des droits de l’homme, qui pointe une répression surtout concentrée dans les zones qui ont voté pour son concurrent Raila Odinga. Une trentaine de personnes sont mortes, victimes de répression policière, dans la foulée de la dernière élection présidentielle kényane, dénonce un récent rapport de la Commission nationale kényane des droits de l’homme. Avant son annulation par la Cour suprême le 1er octobre, l’annonce de la réélection contestée du président sortant Uhuru Kenyatta le 8 août dernier avait suscité des protestations, souvent réprimées dans la violence. Jeune Afrique

Ethiopie : démission du président de l’Assemblée nationale
Le président de l’Assemblée nationale éthiopienne, Abadula Gemeda, a annoncé dimanche à la presse avoir présenté sa démission. Il n’a pas donné les raisons de sa décision. Abadula Gemeda occupait le perchoir de la chambre basse du Parlement éthiopien depuis 2010. Ancien ministre de la Défense, il a été président de la région Oromia, la plus peuplée du pays. « J’ai présenté une lettre de démission aux députés de la chambre afin de quitter mes fonctions de président de l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, à Addis-Abeba. BBC

« Au Cameroun, le crépuscule d’une dictature à huis clos »
Au Cameroun, pour qui veut les égrener, les symptômes de la décadence sautent aux yeux et ne cessent de s’accumuler. Arrivé au pouvoir de manière inattendue en 1982 après la démission d’Ahmadou Ahidjo, premier chef d’Etat camerounais, Paul Biya ne fit guère longtemps illusion.  Brutalement ramené à la réalité en 1984 au lendemain d’une tentative sanglante de coup d’Etat qui coûta la vie à des centaines de mutins originaires pour la plupart du nord du pays, il rangea très vite au placard les velléités de réforme dont il s’était fait, un temps, le porte-parole. Puis, s’appuyant en partie sur les dispositifs et techniques de répression hérités de son prédécesseur, il entreprit de mettre en place l’un des systèmes de gouvernement parmi les plus opaques, les plus centralisés et les plus prosaïques de l’Afrique postcoloniale. Le Monde

Manifestations à répétition contre les forces françaises dans le nord malien
Des habitants de Kidal, dans le nord-est du Mali, ont manifesté lundi, pour la troisième fois depuis vendredi, pour réclamer le départ de la force française Barkhane de cette ville contrôlée par d’anciens rebelles touareg, ont indiqué des témoins. « Nous avons manifesté et nous continuerons de manifester parce que les troupes françaises doivent dégager », a déclaré à un journaliste de l’AFP l’un des organisateurs de la manifestation, Ali Ag Mahmoud. « Elles n’ont rien à faire ici. Elles sont trop brutales, elles interviennent sans précaution dans des domiciles privés ». Les militaires de Barkhane « sont effectivement récemment intervenus dans une maison privée, fortement soupçonnée d’appartenir à un présumé trafiquant, présumé proche des jihadistes. Ca n’a pas plus à une partie de la population », a indiqué à l’AFP une source étrangère présente au Mali. VOA

Le jour où Sankara est tombé
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, le président du Burkina Faso, tombe sous les balles d’un commando. Trente ans après, à Ouagadougou, le souvenir de cet assassinat reste frais dans les mémoires de ses contemporains. Les questions hantent les anciens. RFI est allée à la rencontre de ceux qui étaient là, au moment de la mort puis de l’inhumation du capitaine révolutionnaire. A la rencontre de ceux également qui ont vu monter les tensions entre deux amis proches, Sankara et Compaoré. Ils disent leurs convictions sur ce qui s’est passé, à Ouaga, en cet an V de la Révolution. RFI